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NUMISMATIQUE
L'ANCIENNE AFRIQUE.
OUVRAGE PRÉPARÉ ET COMMENCÉ
PAR C. T. FALkE ET J. CBK. IINDHERG,
REFAIT, ACHEVE ET PUBLIE
PAR L ItllRB.
PBEMrER VOLUME.
J.
LES MONNAIES DE LA CYRÉNAÎQDE.
GOFINEISDE.
1860.
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PRÉFACE A L'OUVRAGE.
En 1843 parut l'annonce d'un ouvrage sur les médailles de F ancienne Afrique par
MM. Falbe et Lindberg. Cette annonce portait que le roi de Danemark, alors Christian VIII,
avait chargé ces deux savants de préparer et de publier un tel ouvrage; elle contenait un
aperçu des recherches de M. Lindberg sur les monnaies puniques, et un article comme
spécimen; on invitait enfin les conservateurs des collections publiques et les amateurs de
médailles à envoyer au cabinet royal de Copenhague des empreintes de toutes les mon-
naies appartenant à l'ancienne Afrique, qui seraient à leur disposition.
L'annonce produisit l'effet qu'on pouvait souhaiter, et un très-grand nombre d'em-
preintes furent adressées de divers pays au cabinet de Copenhague. Les deux savants
chargés de la publication de l'ouvrage, se mirent de suite à examiner ces matériaux;
M. Falbe rangeait le§ monnaies et en dressait un catalogue ; M. Lindberg allait composer
les commentaires qui devaient l'accompagner. Mais des circonstances imprévues vinrent
mettre obstacle à la continuation de leur travail. Lindberg fut nommé à des fonctions
ecclésiastiques qui l'éloignèrent de la capitale et détournèrent son attention de l'ouvrage
projeté. Falbe mourut en 1849, et le travail fut entièrement suspendu. Cependant, en
1857 Lindberg était sur le point de le reprendre, lorsque la mort vint le ravir à la
science.
Le gouvernement danois n'a pas voulu abandonner un projet qui avait déjà exigé
beaucoup de travaux, et auquel on s'était vivement intéressé en d'autres pays. C'est
pourquoi il nous chargea, au mois de mars 1859, d'achever et de publier l'ouvrage sur la
numismatique de l'ancienne Afrique.
J'ai trouvé préparé pour cet ouvrage, d'abord, un catalogue complet des monnaies,
rédigé en français par M. Falbe, et dont celui sur la Cyrénaïque a été imprimé avant 1 849,
IV
•puis, des commentaires historiques, archéologiques et linguistiques sur différentes parties,
par M. Lindberg, écrits en danois dans les années 1842-1846, ensuite, une grande quantité
d'empreintes de monnaies de cabinets étrangers, enfin, beaucoup de gravures en bois faites
d'après les monnaies.
11 s'est écoulé, depuis que ces travaux ont été exécutés, un espace de 12 à 18 ans.
On a fait de nouvelles découvertes de monnaies de toute espèce; beaucoup de monnaies,
qui étaient auparavant regardées comme incertaines ou qui n'étaient pas bien expliquées,
sont à présent justement classées et suffisamment éclaircies; sur différents points, dans la
numismatique ainsi que. dans les autres branches de l'archéologie d'où elle tire des
lumières, des idées nouvelles et mieux fondées se sont fait valoir; des opinions qui du
temps où mes devanciers s'occupaient de leurs travaux, étaient vagues ou faiblement
appuyées et qui exigeaient par conséquent de leur part un examen plus approfondi, peuvent
maintenant être considérées comme généralement adoptées; des questions qui alors n'é-
taient pas encore proposées, se présentent maintenant à la discussion. Encore faut-il
ajouter qu'en divers endroits une discordance essentielle existe entre le catalogue de M. Falbe
et les commentaires de M. Lindberg, ainsi qu'entre les parties du manuscrit de Lindberg
qui datent d'époques différentes, surtout concernant la classification des monnaies puniques.
On concevra donc facilement que ce qui a été laissé par mes devanciers n'était pas propre
à être publié. J'avais espéré pouvoir faire usage de parties isolées en les combinant,
à l'aide d'additions et de changements, avec les parties que j'allais composer de nouveau;
mais après avoir fait un essai, je me suis bientôt convaincu qu'il y avait trop à trans-
former, tant dans la matière que dans la méthode, pour qu'un tel procédé pût être
employé.
*
J'ai donc été obligé de reprendre à fond le travail, de soumettre à un nouvel
examen tous les matériaux réunis pour l'ouvrage, et de faire moi-même de nouvelles
recherches. D'après les résultats auxquels je suis parvenu, il a fallu changer la classifi-
cation et l'ordre suivis dans le catalogue de Falbe, et je n'ai adopté du contenu des com-
mentaires de Lindberg que ce que j'ai trouvé à la fois nouveau et bien fondé ou digne
d'intérêt. Mais je reconnais avec une vive satisfaction que ce qui a été laissé par ces
savants, mérite bien d'être apprécié et m'a épargné beaucoup de travail. M. Falbe a
exécuté jusqu'à la fin le long travail de ranger le grand nombre d'empreintes reçues de
l'étranger, d'en faire une description, d'examiner les livres numismatiques pour en tirer
des citations, de peser une quantité de monnaies ou de réduire en grammes français les
pesées communiquées d'après les poids différents de divers pays; enfin, en déchiffrant des
légendes indistinctes, ce numismatiste expérimenté a contribué à une juste classification.
Les commentaires de Lindberg contiennent plusieurs nouvelles explications de légendes
puniques dont on se trouvera sans doute satisfait; il est assez connu que ce savant orien-
taliste a déjà précédemment réussi en expliquant des inscriptions phéniciennes.
Comme il y avait si long-temps depuis que le cabinet de Copenhague, par suite de
l'invitation de MM. Falbe et Lindberg, avait reçu des empreintes de l'étranger, il était à
supposer que les cabinets eussent acquis de nouveau des monnaies africaines et qu'il s'en
trouvât aussi dans les collections formées plus tard; j'ai donc fait insérer dans plusieurs
revues numismatiques *) une annonce par laquelle j'engageais les directeurs ou propriétaires
de collections à envoyer des empreintes de pièces rares ou inédites pour suppléer aux
matériaux de l'ouvTage. On m'en a aussi fait parvenir de plusieurs endroits.^) Dans
l'intérêt de l'ouvrage, je me suis encore rendu à Paris; j'y ai examiné les monnaies dont
il s'agit, dans le cabinet impérial, qui en possède sans doute le plus grand Nombre; en
outre j'ai trouvé dans le cabinet «du duc de Luynes de riches matériaux pour la numisma-
tique africaine, surtout pour les séries puniques, soit des empreintes de monnaies d'autres
collections, soit des monnaies originales. Ce savant distingué les avait recueillies pour
ses propres recherches, mais avec cette libéralité bien connue que lui inspire son intérêt
pour les entreprises scientifiques, il les a toutes mises à ma disposition.
Voici une liste des musées ou cabinets appartenant aux étants ou souverains, d'où
on a adressé au cabinet de Copenhague des empreintes pour cet ouvrage. Le cabinet
des médailles à la bibliothèque impériale à Paris. Le cabinet des monnaies dans le
musée britannique. En Allemagne: le cabinet impérial devienne, les cabinets royaux
de Berlin, de Munich et de Dresde, le cabinet ducal de Gotha. En Italie: le cabinet
du roi de Sardaigne et la collection (Lavy) de l'académie des sciences à Turin; la col-
lection de l'académie de Milan; les cabinets de Modène et de Florence; la collection
de l'université de Bologne; le cabinet royal de Naples. Le cabinet royal de Lis-
bonne. Le cabinet de Bruxelles. Le cabinet royal de la Haye. Le cabinet impérial
de St. Pétersbourg. Le cabinet royal de Stockholm. La collection de l'université
de Christiania.
Il y a beaucoup de collections particulières en différents pays qui ont été examinées
pour le profit de cet ouvrage, ou dont les possesseurs ont bien voulu envoyer des em-
i) Revue num. française 1859 p. 308. Revue de la num. et de Munich et M. 0. de Vest à Trieste ont eu l'obli-
belge 1859 p. 406. Num. Chronicle XX (1859) p. 76. geance de m'envoyer des empreintes; mais elles n'ont
2) Les conservateurs des cabinets de Berlin, de Dresde ofTert que peu de nouveau.
VI
preintes; après celle du duc de Luynes que nous venons de nommer, le plus grand
nombre d'empreintes a été reçu des collections de M. Rollin à Paris , de feu M. Welzl de
Wellenheim à Vienne et de feu M. Fontana à Trieste.
Le cabinet royal danois possède une collection nombreuse de monnaies africaines,
parmi lesquelles beaucoup de pièces rares ou non publiées; aussi le musée Thorvaldsen et
le cabinet de M.Thomsen à Copenhague en renferment des suites assez ct)nsidérables,
Copenhague. Juin, 1860.
L. Miiller,
Docteur en philosophie , conservateur du cabinet royal des
médailles et du musée Thorvaldsen, membre de l'académie
royale des sciences à Copenhague etc.
I.
LES MOMAIES DE LA CYRÉMÎQUE.
IX
Préface à ce Tolnme.
M. Faibe avait déjà fait imprimer son catalogue des monnaies de la Cyrénaîque, et de la
main de M. Lindberg il y avait sur ces monnaies un commentaire complet écrit en danois.') Il est
déjà dit que je n'ai pas trouvé le catalogue imprimé propre à être publié et que je n'ai pu adopter
aucune partie des commentaires de Lindberg^), mais que toutefois j*en ai tiré du profit sous plu-
sieurs rapports. Dans ce volume on trouvera en différents lieux des explications et des remarques
qui sont celles de mes savants devanciers. Je ne me suis pas borné à citer les nouvelles opinions
bien fondées qu'ils ont énoncées, et les rectifications justes qui leur sont dues"); mais de temps en
temps dans les notes j'ai aussi indiqué tel ou tel point essentiel où ils ont différé de moi, et même
des réflexions et des conjectures auxquelles je ne saurais souscrire. ^) Il faut ajouter que plus
d'une fois j'ai douté si je devais communiquer ou supprimer telle ou telle explication ou remarque;
d'un côté je n'ai rien voulu omettre de ce qui pût, sous un rapport quelconque, être digne d'atten-
tion ; de l'autre côté j'ai craint de publier ce que les auteurs eux-mêmes eussent peut-être aban-
donné, si, en connaissant les recherches plus récentes et en profitant des progrès de la science, ils
eussent pu entreprendre une révision de leur travail. Où j'ai adopté une explication, réflexion ou
notice de MM. Falbe et Lindberg, leurs noms sont cités; tout ce qu'on trouve d'ailleurs dans cet
ouvrage de nouveau et de particulier, appartient à moi-même, et c'est à moi seul qu'il faut
s'en tenir.
Dans le catalogue de Falbe la description de la monnaie est stTîvie d'une indication de son
poids ainsi que des collections où elle se trouve et des livres dans lesquels elle est publiée. Après
1) Parmi les matériaux laissés à louvrage j'ai encore trouvé
un manuscrit français de Faibe, en brouillon et assez
différent de celui de Lindberg, contenant un abrégé de
l'histoire de la Cyrénaîque, des recherches sur la chro-
nologie des monnaies grecques, des remarques sur la
classificntion, et diverses autres notices. Ce manuscrit
date du temps après 184G, où Falbe avait l'intention
d'achever seul l'ouvrage, Lindberg ayant entièrement
cessé d"y coopérer. Conf. l'article de Falbe inséré dans
Numism. Chronicle XIII p. 24.
2) J'en ai indiqué ci-dessus les raisons en générai , et je
ne croîs pas ù propos d'entrer en détails à cet égard.
Je ferai seulement remarquer, quant au catalogue im-
primé, qu'on n'y trouve pas la série des plus anciennes
monnaies, celles au fruit du silphium, qui, avant que
le traité de M. Duchalais fût publié en 1850 dans la
Revue numismaUquc, n'étaient pas connues ou pas clas-
sées à la Cyrénaîque, et que le catalogue conUcnt difTé-
rentes monnaies qui d'après les recherches des deiliiers
temps n'appartiennent pas à ce pays.
3) On les trouvera citées : page22note4, p.41 n.3, p.69n.8,
p.74 n.2, p.91 n.5, p.92 n.7, p. 94 n.4, p.161 n.i, p.l65
n.2 et p. 173 n.3.
4) Voyez: page 29 note 4, p.31 n.2, p.Ol n.i, p.62 n.i, p.65 n.3.
p 73n.5,p.ll2n.i, p.I13n.i, p.ll4n.7, p.llGn.T, p.l33n.i,
p.l43 n.i, p.l44 n.i2, p.l49n.i, p.lôS n.7et p.l64 n.6.
• •
avoir vérifié une partie des pesées et des citations , je me suis couvaincu que M. Falbe a exécuté
avec soin les travaux de ce genre et qu'on peut se fier en général à l'exactitude de ses indications.
Je me suis donc servi sous ces rapports du catalogue imprimé; toutefois j*ai abrégé les annotations,
et j*y ai suppléé en renvoyant aux nouvelles acquisitions faites par les collections, et aux livres
publiés dans les derniers temps; Tindication de la division et du système monétaire a également
été ajoutée par moi. Quant aux gravures en bois, j'ai comparé celles qui étaient déjà faites, avec
les monnaies et les empreintes; toute gravure ne reproduisant pas exactement la monnaie, a été
corrigée ou mise de côté, et un nombre de nouvelles tailles en bois ont été exécutées. M
Voici ce qu'on trouve indiqué après la description de chaque monnaie. La dimension
d'après l'échelle de Mionnet. La division et le système monétaire pour les monnaies d'argent et
d'or; Dr,, 06., St. désignent: drachme, obole, statère; le chiffre qui précède: le multiple et la
fraction de ces espèces; a«., ait. et phén.: les systèmes asiatique, attique et phénicien (voy. §6).
Le poids en grammes français. Où le numéro comprend plus de deux ou trois pièces dont
le poids est connu et difi*érent, le plus haut et le plus bas poids sont seuls notés; l'astérisque
renvoie à la table Vf à la fin du volume, qui contient les autres poids. Le degré de rareté
peut être déduit de la note d'où l'on apprend combien d'exemplaires de la monnaie décrite sont
parvenus à la connaissance des auteurs de cet ouvrage. Dans la note, où la citation d'un livre,
renfermée en parenthèse, est ajoutée à celle d'une collection, c'est l'exemplaire de cette collection
qui est publié dans le livre. La pièce que présente la gravure, est celle qui est citée la pre-
mière dans la note.
Les numismalistes qui dans les derniers temps ont contribué le plus à l'explication des
monnaies de la Cyrénaïque, sont: M. C. Cavedoni par son traité intitulé: Osservazipni sopra le
monete antiche délia Cirenaica, estratte dal Tomo XVI délia continuazione delle Memorie di religione,
di morale e dl letteratura (Modena 1843), et M. A, Duchalais par plusieurs articles insérés dans la
Revue numismatique française 1850—1852. L'écrit du premier savant se trouve ainsi cité: Cave-
doni Osterv.
«
Quant aux animaux qui se trouvent représentés sur les monnaies , MM. /. Stemirup et
J.Reitihartj professeurs en zoologie à l'université de Copenhague, ont fourni les renseignements
nécessaires, ainsi que M. A.S.Orsted, professeur en botanique à la même université, a prêté son
savant secours par rapport à la question du silphium.
i) Pour ce volume 25 gravures ont été écartées, et 76 nouvelles sont ajoutées.
XI
Table des matières.
Aperça de Thlstolre de la Cjrénaîqae p. 1-8.
L MONNAIES AUTONOMES.
A. Monnaies sans nom de ville.
1. De la V* épotioe.
N«s 1-32. Description des monnaies p. 9-12. La classification p. 12-13; les types p. 13-20; le système monétaire
p. 20-21; le temps p. 21; les lieux d'émission p. 21-22.
2. De la !!■« et III»« époqoes.
Nos 33-102 Description des monnaies p. 22-29. La classification p.29-30; observations générales p. 31; commentaires
aux monnaies d'argent p. 3 1-32, d'or p. 33-35, de bronze p. 35-37.
3. De la III"« époque avec la légende KOINOTT.
NOM03-1U. Description des monnaies p. 37-38. Commentaires p. 38-41.
B. Monnaies à noms de villes.
CYRÈNE.
No* 11 5-286. Description des monnaies p. 42-59. La ville p. 59-GO. Les monnaies. En général p. GO-61. De la
l'^^époque p. 61-(t3. De la Il<ne et 111 >Be époques; d'argent, les types et la date p. G3-65, le système moné-
taire p.65-G7; d'or, les types p.67-71, la date p.71, le système monétaire p.71-72; de bronze, les types
et la date p. 72-77, le système monétaire p. 77.
BARCÉ.
No«287-331. Description des monnaies p. 78-82. La ville p. 82-8i. Les monnaies. En général p.8i. De la I^e époque
p. 84-85. De la ll"c et III«"eépoqnes, d'argent p. 85-87, de bronze p. 87-88.
EVESPÉRIS.
No* 332-339. Description des monnaies p. 88-89. La ville p. 89-90. Les monnaies, do la l'oépoque p. 91 , de la II>n«
et IIl»e époques p. 91-93.
SOZUSA. BALAGRi£. DARMS. HÉRACLÉE.
No* 340-343. Description des monnaies avec commentaires. Sozusa p. 93-95. Balagrai p. 95-96. BaLngrœ et Darnis
p. 96-97. Héraclée(?) p. 97-98.
Observations sor les monnaies aotonomes en général.
§ 1. Jupiter-Ammon p. 99-100. § 2. La tête Imberbe aux cornes de bélier p. 101-104. § 3. Le sil-
phlum p. 104-109. § 4. Les types accessoires p. 109-112. § 5. Les noms de personnes, monogrammes
et lettres isolées p. 112-116. § 6. Le système monétaire p. 11 G- 125. § 7. Monnaies autonomes attri-
buées incorrectement ou sans raison suffisante à la Cyrénaîque p. 125-129.
t
XII
C. Monnaies des Libyens.
N«« 344-358. Description des monnaies p. 130-132. Attribution aux Macœ et Ampeliotff p. 132-134. Les types p. 134.
Le temps et le système monétaire p. 1 35.
II. MONNAIES ROYALES.
01)ser^'ations générales p. 13G-137.
PTOLÉMÉE SOTER.
No'359-363. Description des monnaies p. 137-138. Commentaires p. 138-140.
LES PTOLÉMÉES.
No*364-381. Description des monnaies p. 140-142. La classification p. 142. Commentaires aux monnaies sans nom
de roi ni de reine p. 143, avec le nom de Ptoicmée roi p. 143-1 45, avec le nom de Bérénice reine p. 145-147.
Le monogramme dit de Magas p. 147.
MAGAS.
N*382. Description de la monnaie avec commentaire p. 148-149.
Système monétaire des monnaies ptoléméennes p. 149-150.
Monnaies attribuées sans raison suffisante aux rois de la Cyrénaïque p. 150-151.
m. MONNAIES ROMAINES.
A. Monnaies des magistrats romains avant et sous le règne d'Auguste.
Observations générales p. 152-153.
LOLLIUS.
N(>* 383-421. Description des monnaies p. 153-157. Commentaires p. 157-161.
PtPIUS.
No«422-428. Description des monnaies p. 161-1G2. Commentaires p. 162-165.
FABRICIUS. SCATO.
N"429-433. Description des monnaies avec commentaires p. 165-167. _
PALICANUS. CAPiTO.
N»«434-438. Description des monnaies avec commentaires p. 167-169.
Système monétaire des monnaies romaines p. 169-170.
Monnaies rangées incorrectement parmi les monnaies précédentes p. 170-171.
B. Monnaies des empereurs romains après Auguste, attribuées à la CyrénaTque.
N««439-456. Description des monnaies, Tite, ïrajan, Faustine aînée, Marc-Aurèle, Sévère-Alexandre, p. 171-172.
Doutes sur l'utlributlon de ces monnaies ù la Cyrénaïque p. 173-174.
Tables I— VI avec remarques p. 175 suiv.
* •
.• •
APERÇU DE L'HISTOfflE M t^vjCYRENAlQŒ.
•
lyyrenaica (Kvgijvataj ^ Kvçtjpaïx^) était le nom de la partie de la côte 'd^'A^lque, située entre la
Marmarique et la Syrtique, et habitée par les Grecs, aujourd'hui Barca, Uir'iipQrfu succinct de
rhistoire de ce pays servira d'introduction à sa numismatique. ^)
« •
PREMIÈRE ÉPOQUE.
La Cyrénaïque sous les Battiades. 640-450 av. J. C.
Au milieu du septième siècle, un nombre de Grecs doriens émigrèrent de Vile de Théra,
soit à cause d'une longue sécheresse et sur Tordre de Toracle de Delphes, soit en conséquence
de troubles intérieurs, et vinrent s'établir sur la côte de la Libye qui leur était la plus proche.
Après avoir demeuré quelques années dans l'Ile de Platée et en Azilis sur la côte voisine, ils se
dirigèrent plus à Touest et fondèrent, dans une contrée fertile et près d'une riche source, la ville
de Cyrène (en 631), dont plus tard le pays entier tira son nom. Battus, chef des Grecs émigrés,
prit le titre de roi, et devint la souche de la dynastie des Battiades, dont huit rois, portant tour
à tour les noms de Batlus et d'Arcésilas, régnèrent à Cyrène pendant environ 200 ans.
La colonie prospéra sous Battus \", dont le règne heureux dura à peu près jusqu'à l'an 600.
1) L'histoire de la Cyrénaïque a été traitée dans les ouvrages Marcus (1842) Livre I. ch. IV-VII. Pauly Real-Ency-
suivants. BelJey Observ. sur Thistoire et sur les mo- clopaedie der class. AJterthuniswissenschaft (1842) I p.
numents de Cyrène dansMém. de racadémle des inscrip- 1081-1084 Battus, II p. 825-827 Cyrène. Gottschick
tions XXXVII (1774) p. 363 suiv. Pacho Voyage dans Geschichte des hellen. Stages in Kyrcnaïka(I858). Nous
la Cyrénaïque (1827), introd. p. XI-XXXH. Thrige Res renvoyons surtout à l'ouvrage deThrige, qui est le plus
Cyrenensiuni (Hafniœ 1828). Géographie anc. des états profond et le plus complet.
barbaresques diaprés Mannert, avec des addit. par
1
2 CYRÉNAÏQUE.
Sous son petit-flls Battus II (584-560), la colome fut augmentée par un grand nombre de Grecs,
également de la tribu dorienne, qui, sur une invitation des Cyrénéens, appuyée par {^oracle de
Delphes, émigrèrent du Péloponèse, de Crète et des lies. Il en résulta un agrandissement du
territoire de Cyrène, et les Libyens voisins, dépouillés des terres qu'ils employaient à Tenlretien
de leurs bestiaux, et hors d*état de se défendre eux-mêmes, eurent recours h Apriès, roi d'Egypte.
Ce prince marcha avec une armée contre les Grecs; mais il essuya un échec considérable (en 570)
et fut, peu de temps après, tué dans un(!**j:évolte. Son successeur Amasis fit la paix avec les
Cyrénéens, et contracta une alliance avQç*éux!' Au départ des Egyptiens, plusieurs des peuplades
libyennes entrèrent sous la dépendai^À.Ve Cyrène; mais sous Arcésiias II (environ 560-544) elles
se soulevèrent de nouveau, et uiefllF^nl les Grecs dans une grande bataille à Leucon. Sous ce
• • •
même roi, la ville de Barcé^Î4V 'fondée par ses frères, qui quittèrent Cyrène mécontents (voyez
ci-dessous Barcé). Après **qile le roi Arcésiias eut été assassiné par son frère Léarque, et que
celui-ci, qui s'éiaït^éiQ^fé de la tutelle de Battus (III), Ois mineur d'Arcésilas, eut péri également
de mort violente, .ifs* Cyrénéens, dans le désordre où ils étaient plongés, allèrent consulter Toracle
de Delphes^\et*sur la réponse de la Pythie ils reçurent, pour rétablir Tordre et la tranquillité dans
rélat, DéoioTiax de iVlanlinée, homme sage et très-considéré de ses concitoyens. Celui-ci accorda
aux citoyens qui étaient venus les derniers, toutes les prérogatives dont jouissaient les premiers
colons, en partageant le peuple en trois tribus avec des privilèges égaux, et il tâcha de consolider
la liberté du peuple en restreignant le pouvoir royal. Arcésiias III (vers Tan 530) voulut étendre
son pouvoir, mais fut dépossédé dans une révolte; il s'enfuit alors à Samos pour y chercher des
secours, et recouvra ses états à Taide d'une armée de Samiens et d'autres Grecs. A cette époque,
Cambyse s'étant rendu maître de l'Egypte, Cyrène et Barcé se soumirent volontairement à la
domination des Perses. Arcésiias se fit haïr à Cyrène par ses cruautés, et enfln, ne s'y croyant
plus en sûreté, il chercha un refuge auprès de son beau-père, Alazir, roi des Barcéens; mais tous
les deux furent tués dans une révolte du peuple. Phérélime, mère d'Arcésilas, à qui il avait laissé
le gouvernement de Cyrène, se réfugia auprès d'Aryandès, satrape perse en Egypte. Celui-ci entra
avec une armée nombreuse dans la Cyrénaïque (vers Tan 512) et s'empara, à l'aide de fraude, de
la ville de Barcé, qui fut cruellement traitée; mais peu de temps après, il s'en retourna en Egypte
sans avoir réussi à occuper Cyrèue.
La fin de l'histoire de la Cyrénaïque à la première époque est plus obscure, vu que le
récit d'Hérodote, à qui nous devons surtout la connaissance de ce qui précède, ne va pas plus
loin. Au commencement du règne de Xerxès, les Perses paraissent avoir fait une nouvelle invasion
dans la Cyrénaïque, et avoir pris la ville de Barcé (voyez ci-dessous Barcé). Le dernier roi fut
Arcésiias IV, dont Pindare a immortalisé la victoire aux jeux pythiques de la 80"« olympiade. Ce
prince ayant outrepassé les bornes du pouvoir royal, il éclata une révolte qu'il réprima, et dont il
punit sévèrement les auteurs; il conduisit une colonie aux Evespérites pour y avoir un refuge
HISTOIRE DU PAYS. 3
(voyez ci-dessous à cette ville). Après sa mort, une constitution républicaine fut établie à Cyrène
(450-440). A Barcé un tel changement semble avoir eu lieu déjà avant ce temps (voy. Barcé).
Le pays occupé par les Grecs s^étendait à la fin de cette époque depuis le fleuve Paliuros
du côté du levant jusqu'au promontoire Boreion, où commençait la grande Syrte. Successivement,
plusieurs villes s'élevèrent; outre Barcé et Evespéris, dont nous avons déjà fait mention, on con-
naît Tauchira. Des tribus libyennes nomades, celles qui habitaient le plus près des villes grecques,
furent reçues parmi les citoyens et s'amalgamèrent peu à peu avec les Grecs; d'autres, s'occupant
d'agriculture, se rassemblèrent dans des villes qui furent dépendantes des Grecs; mais les
tribus plus éloignées semblent avoir conservé leur indépendance encore long-temps après la bataille
de Leucon. Ce qui prouve combien l'état cyrénéen était déjà considérable peu après la seconde
immigration sous Battus II, c'est que ses guerriers défirent la grande armée égyptienne en rase
campagne, et que, selon Hérodote, 7000 Grecs furent tués dans la bataille contre les peuplades
libyennes. La prospérité rapide de l'état était due, en grande partie, à la fertilité du sol et au
commerce florissant. Le pays était arrosé par des pluies fréquentes et par de riches sources d'eau
vive, tandis que des montagnes couvertes d'arbres l'abritaient contre l'influence du désert; il
était riche en toutes sortes de productions, et très propre tant au nourrissage des bestiaux qu'à
l'agriculture. Hérodote raconte que la récolte se faisait pendant huit mois de l'année. Le com-
merce, à cette époque déjà, était fort considérable. Par terre il se dirigeait principalement à
travers Augila, comme station de caravane, soit vers l'intérieur de l'Afrique, soit vers l'est, en
traversant l'oasis ammonienne jusqu'à l'Egypte supérieure et l'Ethiopie. Les routes le long de la
côte furent aussi utilisées pour le commerce, à l'ouest avec Carthage à travers Charax, où se faisait
l'échange des marchandises, à l'est avec l'Egypte, Parœtonium servant de station d'entrepôt. Le
commerce maritime se faisait sur une grande échelle avec les pays grecs depuis l'Ile de Chypre
et la côte de l'Asie Mineure Jusqu'en Sicile. Des produits du pays, c'était surtout le silphium
qui était un objet d'exportation; mais on exportait aussi du froment, de l'huile, du safran, des
parfums, du miel, de la laine, des peaux, des plumes d'autruche, des chevaux, du sel, ainsi que
des esclaves et des pierres précieuses de l'intérieur de l'Afrique.
Les Grecs de la Cyrénaïque ne continuèrent pas à rester rassemblés en un seul corps de
nation. La ville de Barcé, qui avait été fondée par les frères d'Arcésilas II, devint indépendante
de Cyrène, et les tribus libyennes des environs ainsi que la ville voisine de Tauchira se joignirent
à elle. Il y avait ainsi dans la Cyrénaïque, après le milieu du G"*^ siècle, deux étals séparés, l'un
dans la partie orientale, ayant pour ville principale Cyrène, l'autre, dont la ville principale était
Barcé, dans la partie occidentale. A la fin de l'époque, Evespéris était aussi une ville autonome.
Quant à la constitution politique, il est probable qu'elle fut d'abord organisée à l'instar de celle de
Sparte, puisque les Grecs qui s'étaient établis les premiers dans le pays, étaient originaires de l'Ile
de Théra, qui regardait Sparte comme sa métropole. Le pouvoir suprême résidait dans l'assemblée
r
4 CYRÉNAÏQUE.
du peuple; mais rautorité de celle-ci était tempérée tant par le sénat que par le roi. A Cyrène,
la royauté, héréditaire de père en fils, était regardée comme instituée par Apollon, dont le roi
était en même temps le principal prêtre. Le roi de Perse ne semble pas avoir rien changé à la
forme du gouvernement des deux états; la soumission se bornait probablement à la charge de payer
un tribut et de fournir un contingent militaire.
DEUXIÈME ÉPOQUE.
La Cyrénaîque formant des républiques. 450-322 av. J. C.
Cyrène étant devenue république, la discorde ne tarda pas à se mettre entre le peuple
et les optimates. Ariston se plaça à la tête de la faction populaire, et remporta sur les optimates,
dont un grand nombre fut tué, tandis que le reste prit la fuite. Les optimates expulsés s*allièrent
avec une armée de 3000 Messéniens, qui, chassés par les Lacédémonieus, étaient passés en
Cyrénaîque pour aider les Evespérites contre les Libyens qui ne cessaient de les alarmer, fl se
livra, entre eux et Ariston, une grande bataille qui fut suivie d*un arrangement (vers Tan 400);
il fut convenu que les optimates et le peuple auraient une part égale au gouvernement. Cette
réforme parait n'avoir pas eu relTet désiré, car, peu de temps après, les Cyrénéens invitèrent le
philosophe Platon à passer en Afrique pour régler leur constitution politique, invitation h laquelle
le philosophe répondit par un refus. L'étendue croissante de leur commerce et l'élargissement de
leur domination sur les Libyens nomades du couchant, finirent par amener des colHsions entre les
Grecs et les Carthaginois. Une guerre éclata, à laquelle tout le pays semble avoir pris part, et
qui fut faite avec de grands elTorts des deux côtés; elle se termina par une paix, qui fixa les
limites des deux peuples au fond de la grande Syrte, à Tendroit nommé plus tard Arœ Phllœnorum.
Alexandre le Grand ayant conquis TEgypte et se rendant au temple d'Ammon pour consulter
Toracle, des ambassadeurs lui furent envoyés de la Cyrénaîque avec de précieux présents pour
solUciter son amitié. Le conquérant leur fit bon accueil; mais il n*est pas lout-à-fait établi si la
Cyrénaîque se soumit à Alexandre ou se borna à conclure une alliance avec lui. Après la mort
d'Alexandre, de grands troubles intérieurs éclatèrent; une faction, chassée de Cyrène et de Barcé,
s'enfuit en Crète et demanda du secours à Thimbron, un des généraux d'Alexandre, qui commaudait
une armée de troupes mercenaires. Celui-ci les conduisit en Afrique, battit les citoyens de Cyrène
dans une rencontre, s'empara d'Apollonie, leur port fortifié, et porta le siège à la ville. Carthage et
les Libyens prêtèrent secours h Cyrène, tandis que les cités occidentales, Barcé et Evespéris, se
déclarèrent pour Thimbron. Cependant, à Cyrène, la discorde entre les factions continuait, et le
parti du peuple, ayant pour chef Mnasiclès, chassa les optimates, qui eurent recours à Ptolémée
en Egypte. Celui-ci, à qui cette occasion de se rendre maître de la Cyrénaîque, venait fort à
HISTOIRE DU PAYS. 5
propos, envoya une armée et une flotte sous le commandement d^Ophellas. Alors la faction populaire
s*unit à Thimbron pour résister aux Egyptiens; mais ce général fut défait dans une bataille, et peu
de temps après mis à mort. Ptolémée se rendit lui-même sur le théâtre de la guerre, et en 322
toute la Cyrénaïqne fut soumise à sa domination.
Les possessions des Grecs sur la côte, dans cette époque, s*agrandirent peu à peu consi-
dérablement, vers Touest le long de la grande Syrie, vers Test probablement jusqu'à Katabathmos
megas, non loin de la frontière de TEgypte, et plusieurs villes grecques furent fondées. Cyrène,
Barcé et Evespéris formaient des républiques indépendantes Tune de Tautre; mais on ignore si
les autres villes leur étaient soumises, ou si quelques-unes d*entre elles ont été autonomes aussi.
Les relations avec la mère-patrie continuèrent; les Grecs cyrénéens prenaient constamment part
aux grands jeux de la Grèce, et y remportaient souvent le prix; Cyrène avait son propre trésor
à Olympie.
Pendant cette époque de liberté, la Cyrénaïque atteignit le faite de sa puissance et de son
opulence. Ou peut juger des ressources du pays par le fait que le pays fut en état de résister à
Carthage pendant une guerre violente et de longue durée. Le commerce allait toujours en
augmentant. Les sciences et les arts étaient aussi dans un état florissant. Platon se rendit à
Cyrène pour proûter de Tinstruction de Théodore, le plus grand géomètre de son temps, et le
philosophe Aristippe fonda une école qui comptait, même hors du pays, de nombreux disciples.
L*art grec, qui dans cette époque était arrivé au comble de son perfectionnement, trouvait toutes
sortes d'encouragements chez les riches et fastueux habitants de la Cyrénaïque. Mais, d'un autre
côté, la fertilité du pays, la chaleur du climat, et les richesses dues au commerce, ne manquèrent
pas de conduire insensiblement les habitants au luxe et à la dépravation des moeurs.
TROISIÈME ÉPOQUE.
La Cyrénaïque soumise aux Ptolémées et redevenue libre sous les Romains.
322-66 av. J. C.
La Cyrénaïque, habituée à la liberté, se révolta en 313. La sédition fut réprimée; mais
Ophellas, général de Ptolémée lui-même, agita le pays de nouveau, se mit à la tête des insurgés
et prit le titre de roi. Ptolémée, occupé alors des affaires de l'Asie et de la Grèce, n'entreprit
rien contre Ophellas pendant les années suivantes. Mais après que ce général eut été tué dans
une expédition qu'il avait entreprise contre Carthage sur l'invitation d'Agathocle, roi de Syracuse,
la Cyrénaïque fut ramenée sous l'obéissance de Ptolémée par une armée égyptienne, commandée
par Magas, son beau-ûls, lequel, à la suite de cette victoire, fut installé gouverneur du pays
(en 308). Après la mort de Ptolémée Soter, Magas s'affranchit de la dépendance, prit le titre
6 CYRÉNAÏQUE.
de roi, et fit la guerre à Ptolémée Philadelphe, son frère consanguin. Cette guerre se termina de
la sorte, que Bérénice, fille unique et héritière de Magas, fut promise en mariage au fils de
Philadelphe, désigné pour succéder au trône. Cependant, lorsque Magas mourut (258), la reine
douairière appela de Macédoine Démétrius, fils de Démétrius Poliorcète, pour lui donner la fille
de Magas et le trône de la Cyrénaîque ; mais il fut bientôt tué, et le fils de Philadelphe finit par
épouser Théritière qui lui avait été destinée. Créé roi d'Egypte en 246 sous le nom de Ptolémée
(III) Evergète, il réunit de nouveau la Cyrénaîque à ce pays; plus tard, vers Tan 230, il permit
aux Cyrénéens d'appeler Ecdémos et Demophanès de Megalopolis en Arcadie pour organiser leurs
afi'aires communales.
Dans répoque qui suit, Thistoire de la Cyrénaîque n'offre que des ténèbres. Ptolémée (VI)
Philométor ayant été chassé par Ptolémée Physcon, son frère cadet, et ayant imploré le secours
du sénat romain, celui-ci termina la querelle en partageant les pays de manière que le frère
cadet obtint la Cyrénaîque, qui eut ainsi de nouveau son propre souverain (en 162). Physcon
étant parti pour Rome afin d'obtenir du sénat des conditions plus favorables, la Cyrénaîque, de
même que la Libye, profita de son absence pour se révolter. Les insurgés, à la tête desquels
était Ptolémée, gouverneur du pays, défirent les troupes royales dans une bataille; néanmoins,
peu de temps après, le pays semble avoir été réduit à l'obéissance, et la discorde entre les deux
frères se termina de manière que Physcon épousa la fille de son frère. Ptolémée Physcon succéda
à son frère comme roi d'Egypte en 146 sous le nom d'Evergète II, et ainsi la Cyrénaîque fut encore
une fois jointe à ce pays; mais enfin, après la mort d'Evergète II, en 117, elle en fut définitive-
ment séparée en passant, selon le testament de ce prince, entre les mains de Ptolémée Apion,
son fils naturel. Ce dernier n'ayant pas d'enfants, légua par testament son royaume aux Romains,
qui, à la suite de la chute de Carthage, étaient devenus voisins des Cyrénéens, et à sa mort, qui
arriva en 96, le pays leur échut.
Sous la domination égyptienne, la Cyrénaîque tomba en décadence; il est tout naturel, que
la perte de la liberté et la prédominance exercée par l'Egypte, dussent avoir des conséquences peu
favorables. Le gouvernement ptoléméen, pourtant, ne semble ni avoir été dur, ni s'être immiscé
dans l'administration communale des villes; les deux philosophes arcadiens, auxquels il fut permis
de réformer les affaires intérieures de Cyrène, étaient connus par leurs efi*orts pour la liberté des
Grecs, et Polybe fait une mention favorable des changements qui leur sont dus. La politique des
rois d'Egypte était d'affaiblir les deux cités principales, Cyrène et Barcé, en relevant Apollonie et
Plolemaîs, qui leur servaient de ports, ainsi que plusieurs autres villes. La Cyrénaîque, pendant
celte époque, fut appelée Pentapolis à cause de ses cinq principales villes, Cyrène, Apollonie,
Tauchira qui fut appelée Arsinoë, Ptolémaîs qui remplaça Barcé tombant en décadence, et Evespéris
dont le nom fut changé en Bérénice. Ptolémée Sotcr trouvant qu'une politique sage exigeait de
confondre les nationalités, transporta en Cyrénaîque beaucoup de juifs; leur nombre s'accrut
HISTOIRE DU PAYS. 7
successivement par des émigrations soit dTgypte, soit de la Palestine, d*où les chassait surtout la
persécution d'Antiochus Epiphanès. Ils demeuraient dans toutes les villes de la Cyrénaîque,
jouissant des mêmes droits que les Grecs; à Cyrène ils formaient la quatrième des 4 classes, en
lesquelles les citoyens étaient divisés. En eiïet, le commerce florissait encore ; le luxe de la cour
des Ptolémées à Alexandrie donnait lieu à un considérable débit de maintes marchandises qui,
venant de TAfrique intérieure et de Carthage, y étaient transportées en passant par la Cyrénaîque;
mais, d*un autre côté, la grande et opulente ville d'Alexandrie ne manqua pas d*enlever aux villes
maritimes de la Cyrénaîque une partie de leur commerce. Les sciences, qui avaient fleuri à
Cyrène, furent de même attirées par Alexandrie; c'est dans cette dernière ville que vivaient ou se
formaient Callimaque, Eratosthène et la plupart des savants, des poètes et des philosophes cyrénéens,
que produisit cette époque.
Les Romains, étant entrés en possession de la Cyrénaîque* après la mort de Ptolémée Apion,
accordèrent la liberté au peuple, fl semble qu'ils se soient contentés du revenu des domaines et
du payement d'un tribut, consistant surtout en silphium; on permettait aux villes de se gouverner
elles-mêmes d'après leurs propres lois et leur ancienne forme républicaine. Mais des divisions
intestines ayant éclaté, Cyrène ne tarda pas à devenir le théâtre de scènes violentes. Nicocratès
usurpa la souveraine puissance, et fit mettre à mort une foule de citoyens considérés; il fut assassiné
par Léandre, son frère, qui s'érigea aussi en tyran, mais périt bientôt après de la même manière.
Lucullus, ayant abordé à Cyrène pendant la guerre contre Mithridate, afin d'acquérir des vaisseaux
pour une flotte, rétablit l'ordre. Cette tranquillité semble cependant n'avoir pas été de longue
durée, et en 66, à ce qu'il parait, la Cyrénaîque devint une province de l'empire romain.
QUATRIÈME ÉPOQUE.
La Cyrénaîque, province romaine depuis Tan 66 av. J. C.
L'histoire de la Cyrénaîque pendant cette époque, est peu connue. Privée de son autonomie,
elle fut gouvernée, ainsi que les autres provinces, par un propréteur qui avait la direction suprême de
tout ce qui regardait la police, la justice, l'armée et les finances. Marc-Antoine donna la Cyrénaîque
ainsi que d'autres pays aux enfants qu'il avait de Cléopatre.
Lorsque, Tan 27 av. J. C, Auguste partagea les provinces de l'empire entre lui-même et
le sénat, la Cyrénaîque fut du nombre de celles qui échurent au sénat, et on la réunit en une
seule province avec la Crète. Dès lors elle fut gouvernée par un proconsul, assisté d'un légat
et d'un questeur. Sous le règne de Trajan, les juifs, qui peu à peu s'étaient tellement multipliés
qu'ils formaient une partie considérable de la population du pays, se révoltèrent et firent périr
plus de 200,000 Cyrénéens et Romains. Ils ne furent réduits à l'obéissance qu'après une résistance
g CYRENAÏQUE.
opiniâtre. L'empereur Adrien, pour porter secours au pays dépeuplé, y conduisit une colonie et
fonda la ville d'Hadrianopolis.
Néanmoins, Tétat du pays empira de plus en plus. Les Libyens barbares faisaient sans
cesse des incursions dévastatrices sans rencontrer de résistance suffisante, soit parce que la popu-
lation avait diminué, soit parce que Tempereur romain n'envoyait pas de secours militaires. Les
sauterelles, la peste et les tremblements de terre occasionnaient aussi de temps en temps des
dégâts considérables. Enfin, dans le septième siècle, la ruine de la Cyrénaïque grecque fut
consommée par les Sarrasins.
MONNAIES AUTONOMES.
A.
Monnaies sans nom de ville.
SUphln M partie de «IlpkiiM.
1. PREMIÈRE ÉPOQUE.
9'. Creii, sans tjpe.
Deux sommités du silphium, opposées l'une à l'autre; autour, différentes parties du sHphium (7).
Ç-. Deux carrés creux oblongs. V. 4, DistatÈre attique. 17,4 grammes. ')
Un silphium rudement figuré; à gauclie, le fruit du silphium; à droite, un objet incertain (la
racine du silphium). Q-. Creux oblong, irrégulier et divisé par des traits en plusieurs par-
ties inégales. (Fig.) JR. b. Télradrachme att. 17,3 gr.')
Silphium comme au n° précédent; à dr., un fruit de silphium; k g., une tète d'oiseau.
fy. Creux informe, semblable au précédent. .^.5. 4 Dr. atl. 17,7 — 17,2 gr.")
Feuille de silphium; de chaque côté, Un fruit de silphium. (Fig.) ^. Carré creux oblong.
JR.b. 4 Dr. att. 17,23 gr.<)
Fruit de silphium; dessus, un lion à g. sur une barre horizontale. (Fig.) I}. Creux oblong,
divisé en deux parties. M., ô. 4 Dr. att. 17,2 gr.^)
1) Cabinet de Paris.
■Il Cab, de Paria (Revue num, fr 1850 pi. XV. 3, p. 38*).
3) Csb. de Paris \'i eiteniplalrcs) et de Bourvilte; vu;. Revue
num. 1850 pi. XV, A, p. 385 (incorr. dëcrlle).
4) Cab. de Paris (Revue num. 1850 pi. XV, 5, p. 386).
M Cab. de Paris (Revue num. 1850 pi. XV, 1, p. 382).
10
CYEENAIQUE.
6. Deux fruits de silphium accolés, posés en sens inverse; ils sont accostés dessus et dessous
par une pousse de silphium. Q*. Carré creux oblong, séparé en deux parties par un trait.
JR.bl. 4 Dr. ait. 17,17 gr.»)
7. Quatre fruits de silphium, deux grands et deux petits, réunis autour d*un globe. ^. Creux
divisé en quatre parties. (Fig.) JR, 4. Didrachme att. 8,62 gr. *)
8. Deux fruits de silphium accolés; au-dessus, une pousse de silphium. Q*. Creux informe.
iR. 2. Drachme att. 4,28 gr.*)
9. Deux fruits de silphium accolés. I):. Carré creux oblong. JR. 2. Dr. att. 4,28— 4,19 gf. *)
10. Fruit de silphium. I):. Creux informe ou carré. iîl. 2. Dr. att. 4,30 — 4,2 gr.*)
11. Fruit de silphium, surmonté d'un germe. (Fig.) Ç:. Deux carrés creux oblongs.
iR. 2. Dr. att. 4,27 gr.«)
12. Fruit de silphium; dessus, une masse de silphium préparé. (Fig.) I):. Carré creux.
iR. 2. Dr. att. 3,95 gr.')
11
12
13. Fruit de silphium.
14. Fruit de silphium.
IJ-. Carré creux.
iR. 1-J. Hémidrachme atl. 2,12 gr.^)
I):. Carré creux divisé en quatre parties.
iR. J. Ilémiobole att. 0,89 gr.®)
15.
Trois pousses de silphium, réunies au centre par un globe entouré de globules; au-dessus,
un sanglier à g.; autour, trois (ou quatre) globes. Grenetis au pourtour. IJ:. Carré creux,
divisé en quatre parties. iR. 4. 2 Dr. att.(?)^<>)
{
\
15
Silphium on partie de silpIiiiiH. Q:. Carré erenx^ orné.
16. Deux fruits et deux pousses de silphium, réunis à un centre. Ç*. Carré creux, divisé en
deux parties; dans Tinlérieur, des ornements qui se rattachent à ceux aux u"' suivants.
iR. 4. 2 Dr. att. 8,01 gr. ")
1) Cab. (le Paris (Revue num. 1850 pi. XV, 2, p. 384).
2) Musée britannique.
8) Cab. de Paris (Revue num. 1850 pi. XV, 7, p. 388).
A) Mus. brit.; coll. de Bourville (Revue num. 1850 p. 388
n» 8) et de Ricardi (Mionn. S. II p. 523 n«>5, à Cardia;
Revue num. 1850 p. 254 n«>4).
5) Cab. de Paris et. coll. de Bourville (Revue num. 1850
pi. XV, 6, p. 387, n» 6, et p. 388 n» 10).
6; Mus. brit. (cat. de P Knight p. 96, D, 1, ù Cardia, incorr.
décr. ).
7) Cab. de Paris (Revue num. 1850 p. 388 n» 9, inexact, décr.).
8) Coll. de Bourville (Revue num. 1850 p. 388 n» 1 1 ).
9) Musée britannique.
10) Coll. de Lord Slrangford.
11) Cab. de Florence (Bull, dell' inst. arch. 1844 p. 153, flg.;
Revue num. 1850 pi. VII, 4, p. 252).
MONNAIES ADTONOMES. A. 1.
Il
17. Quatre pousses de silphium, réunies au cenlre par ud globe entouré de globules; dans les
intervalles, un objet indistinct et trois globes. Greoetis au pourtour. ^. Ornement formé
d'une fleur ou d'un aslre, dans un carré creux. (Fig.) M. Z{. 2 Dr. att. 8,ei gr. ')
18. Silphium; de chaque côté, un fruit de silphium. Ç-. Ornement semblable au précédent, dans
un carré creux. (Kig.) M.2\. Dr. as. (?) 3,54 et 3,88 gr.")
19. Trois pousses de silphium, réunies & un cercle qui renferme un globe; au-dessus, la partie
antérieure d'un cheval, tirenelis au pourtour. ^. Ornement semblable au précédent, dans
un carré creui. (Pig.) M.l^. J Dr. att. 1,96 gr.')
20. Fruit de silphium. Q-. Ornement formé de quatre rayons (ou pétales) autour d'un globule,
dans un carré creux. M. ^. j Ob. att. 0,S9 gr. *)
■Iféreits types &ns ■■ curé creu. 1^. Sllphlia •■ partie df sllphliv.
31. Fruit de silphium, entre deux dauphins; dans un carré creux. ^. Silphium; de chaque
côté, un fruit de silphium. ^. 5f 4 Dr. (att.?) 18,lOgr.=)
32. Tête d'aigle it dr., tenant un serpent dans le bec; au-dessus à dr., un ornement; le tout
entouré d'un grenetis en carré, dans un carré creux. ^. Silphium, devant une tête de lion à g.;
dessous, un fruit de silphium. Grenetis au pourtour. (Fig.) Ai. b^. 4 Dr. att. 17,23 gr.*)
23. L'arbre des Uespérîdes chargé de fruits; adroite. Hercule debout, couvert de la peau de lion,
la main g. appuyée sur la massue; & gauche, une des nymphes debout, les bras étendus.
Le tout dans un carré creux. ^. Silphium; de chaque côté, un fruit de silphium. (Fig.)
M.b^. 4 Dr. (att.?| 18,35 gr.^)
au-dessous, un
un fruit de sil-
Gazelle debout à g., devant le silpliium; au-dessus, un fruit de silphium;
objet indécis; le tout dans un carré creux. ^. Silphium; ît g. {et k dr.),
phtum. (Fig.j
.*. 4». 4 Dr. ait. 16,80gr. *)
1) HuȎe Iir1tnniili|ue.
et muece lirilannique.
i) CoL- de Paris (Mion
11. iiM3. S, IX
pi. VII, 2;
Seslini
Le». Vil p. 78, tav-JV, 22; Revue nu
m. IBM pi
I.Vll. 1,
p. 251), coll. ileMniiiii
ni (2e«[iipl„ vo
ï. Cavedoni
Osscry.
sopra le mon. <l. Cin
ennica p. 12 not.
T).
«) Nus. brlt. (HilUnRïii
Ane. coins pi. V
, IS, p. 73;
Revue
num, 1850 pi. Vil. 3,
. P.2S2; IncHCt,
. décr.)
T) Cab. de Paris (Mionn. ii° 50. S. IX pi. Vil, 3; Sestinl
LeU. VII p, 78, tnv. IV, 23, incorr, dtcr,; Bull, deir Insl.
nrcli. 1843 p. 114 n° 3; Revue archi.'Ol. fr. IS'tR p. 241
iiot. I; Revue num. ISâO pi. VII. 2).
91 Cab de Paris. — Cavedoni Osserv. p. lïnol. 7 cite une
pièce de In collection de Maniini. portant ou droit le
«ilpliium entre deui fruits, au rêvera deux Tniils dans
un carré creux, mais sang en Indiquer le module ni
le poids.
12
CYRÉNAÏQUE.
2ô. Figure de femme ailée, debout à dr.; entourée d'un grenetis carré, dans un carré creux.
(Fig.) ^. Fruit de silphium.
26. Tête barbue, diadémée, à dr.; dans un carré creux. (Fig.)
JR. 2. Dr. att. 4,81 gr. *)
Ç:. Fruit du silphium.
JR. 1. ^Dr. att. 1,98 gr.^)
25
24
26
27. Tête de Jupiter-Ammon à dr. ; dans un carré creux. IJ:. Fruit de silphium.
JR, 1. JDr. att. (?) 2,40 gr.")
28. Mêmes face et revers. iR. 1. ^ Dr. as. 1,62 gr.^)
29. Même tête, entourée d'un cercle en grenetis, dans un carré creux. Ç:. Silphium.
M, 1. JDr. as. 1,61 gr. *)
30. Trois fruits de silphium réunis à un centre commun, entourés de globules. Grenetis au pour-
tour. (Deux fois frappé.) IJ-. Fruit de silphium; autour, quatre globules. Dans un carré
creux. (Fig ) JR, 2. Dr. att. 4,10 gr. «)
31. Deux fruits de silphium, opposés Tun à Tautre et réunis par un trait terminant en globules.
(Fig.) IJ-. Semblable au n» précédent. M. 2. Dr. as. (?) 3,79 et 3,30 gr. ')
32. Fruit de silphium avec un germe. (Fig.) IJ-. Semblable au n' précédent. iR. I. l Dr. (?)®)
31
32
Cette section comprend les monnaies dépourvues de légendes qui, selon le style et la fabri-
que, appartiennent à la plus ancienne époque de Tart monétaire. L'absence du nom de la
ville dérive de ce qu'il n'était pas encore d'usage d'employer de l'écriture sur les monnaies.
Pour la plupart de ces monnaies il est impossible de déterminer si elles sont frappées à
Cyrène ou à Barcé. A la vérité, il y en a aussi qui avec plus ou moins de probabilité peuvent
être attribuées à l'une ou à l'autre de ces villes; mais comme une telle attribution reste toujours
1) Mus. brit, cab. de Paris (Mionn. I p. 426 n^S, à Cardia;
Revue num. 1850 pi. VII, 5, p. 253).
2) Cab. de Paris (Mionii. I p. 426 n« 7; Revue num. 1850
pi. VII, 7, p. 254 n» 3); cat. de Behr n© 1067.
3) Cab. de Paris (Mionn. 1 p. 426 no6, à Cardia; Revue num.
1850 pi. VII, 6, p. 253 no 2).
4) Cab. de Paris (Revue num. 1850 p. 388 n» 12).
b) Cab. de Paris; cat. mus. Hunter p. 123 n^ 31.
6) Cab. de Copenhague.
7) Mus. brit., coll. du Duc de Luynes, de Morel-Fatio et
de Bourville (Revue num. 1850 pi. VII, 8, p. 254 no5 et
p. 388 no 13); Cadalvènc Recueil pi. I, 10, p. 25 (à Cardia).
8) Mus. brIt. (cat. de P. Knight p 97, E, 1, à Cardia).
MONNAIES AUTONOMES. A. 1. 13
peu sûre, nous avons préféré de ne pas les ranger à une certaine ville. Lorsque ces monnaies
se trouvent toutes classées ensemble, on se forme une idée plus complète de ce qui était
caractéristique au monnayage de la Cyrénaîque pendant Tépoque la plus reculée, et on voit plus
clairement comment il s*est successivement développé. Pour la question, à quelle ville assigner
des pièces de tel type et de telle fabrique, elle sera traitée à la fin de la section. Les monnaies
de cette classe s'attachent, comme étant les premières frappées, à celles munies du nom de la
ville, qui sont rangées sous les villes de Cyrène, de Barcé et d*Evespéris à la première époque,
à la fin de laquelle elles appartiennent. ^)
Il est de même très difficile d'établir dans ces monnaies un ordre chronologique.
Elles sont rangées en trois séries selon la progression successive de Fart monétaire chez les Grecs
en général. Celles qui ne sont frappées que d'un côté, constituent la première série; celles qui
offrent un ornement dans le carré creux au revers, suivent dans la deuxième série; la troisième
enfin contient les monnaies qui dans le carré creux portent différents types au lieu de l'ornement.^)
Mais les monnaies de ces trois séries ne se succèdent pas exactement dans le temps. Il y a
sans doute dans la première série des pièces qui sont contemporaines à d'autres de la deuxième
et de la troisième, et quelques-unes de la deuxième série peuvent être postérieures à certaines
pièces de la troisième. Mais les plus anciennes sont incontestablement celles en argent qui font
le commencement de la première série, et les dernières en date se trouvent parmi celles qui sont
décrites les dernières, les n*' 27-32, c^ qui sera démontré plus bas.
Les types les plus anciens des monnaies de la Cyrénaîque, comme ceux des monnaies
grecques en général °), ne présentent pas des figures humaines, mais des plantes et des animaux.
Le type principal et qui se répète sur toutes les monnaies de cette classe, est celui emprunté
au silphium.
Le silphium était, comme on le sait, le plus estimé des produits du sol de la Cyrénaîque, à
cause de l'emploi qu'on en faisait comme assaisonnement et dans la médecine; le suc de la plante
préparé avec du son fut exporté en grande quantité, et avait une haute valeur. Il en était ainsi
déjà à répoque reculée à laquelle appartiennent les monnaies dont il s'agit, ce qu'on peut conclure
par les passages chez Aristophane, où il en est fait mention^). Dans le § 3 des observations géné-
rales il sera donné un aperçu de l'histoire de cette plante; ici nous nous bornerons à ce qui
regarde l'explication des monnaies.
La plante elle-même se voit sur les n" 2-3, 18, 21-24 et 29; on la trouve cependant
plus exactement représentée sur les monnaies des temps postérieurs *). Le végétal figuré sur les
n" 2-3 diffère assez de celui des autres monnaies; mais la différence doit être dérivée du travail
rude et imparfait de ces deux pièces qui datent de l'époque la plus reculée; comme les touffes
de petits globules à la sommité et aux extrémités des deux branches sont analogues à celles qui
I) Les monnaies de ceUc secUon, pour la plupart, n*ont qu'il offre la représentaUon principale, correspondant
pas été traitées pas mes devanciers, MM. Falbe et Lind- à celles qui dans les parties suivantes se trouvent au
berg, parce qu'au temps où ils s'occupaient de ce tra- droit de la monnaie.
vail, elles n'étaient pas encore connues ou ne furent 3) Cf. les remarques du Duc de Luynes dans Le nummius
pas aUribuées à la Cyrénaîque. de Servius Tullius p. 24 (Revue num. 1859).
a) Le côté de la monnaie contenant le carré creux est 4) Voy. les texfts cités parThrigeResCyr. §82 not ISetSS.
dans les n^* 21-29 considéré comme le droit, parce s) Cf. les remarques faites suos la section suivante.
14
CYEÉNAÏQUE.
ailleurs représentent les fleurs du siiphium, M faut supposer qu'on ait voulu figurer la même plante. ^)
La pièce d'or n^ \ offre la sommité de la plante, à ce qu'il semble, deux fois répétée.
Le fruit de siipbium, sur les monnaies de cette époque, est représenté plus souvent que la
plante; on le voit soit comme type principal soit comme type accessoire, sur quelques pièces deux,
trois ou quatre fois répété ou associé à la pousse de la plante. Cette figure a été méconnue par
les numismatistes jusqu'aux derniers temps. Là où elle n'est pas accompagnée du siiphium, elle a
été prise pour un coeur, et on attribuait par cette raison les pièces n*"9, 11, 25, 27, 31 et 32
à Cardia en Tbrace, ainsi Pellerin, Eckhel et, d'après ce savant, Mionnet et d'autres.*) Quant aux
monnaies où cette figure se trouve ensemble avec un siiphium, et dont l'attribution à la Cyrénaïque
n'était par conséquent sujette à aucun doute (n" 21-23), elle fut appelée un symbole en forme de
coeur, un coeur, une fleur, une feuille bilobée, un fruit"), ou autre chose*)- Duchalais le pre-
mier en donna la juste explication ^). Dans les plantes ombellifères, auxquelles appartient évidem-
ment le siiphium, le fruit est composé de deux akènes joints par leur côté intérieur au moyen
du carpophore (le pédoncule allongé et divisé en deux); chaque akène consiste en une graine cachée
dans un pericarpium qui s'élargit en formant une membrane. Nous donnons ici une représenta-
tion, en grandeur naturelle, du fruit d'une ombellifère dont le nom botanique est Ferida vesceritensù.
La fig. a montre le côté extérieur du fruit ou de l'un de ses akènes,
la flg. b la réunion des deux akènes par le côté intérieur. La figure
qu'on voit sur les monnaies, peut bien représenter un tel fruit. La
partie cordiforme au milieu est la graine; la ligne qui l'entoure, montre
a 6 la membrane du pericarpium; cette partie extérieure est quelquefois
assez large (p. e. sur le nM2) ou présente un bord séparé de la graine (voy. nM, 5, 30 et 31),
qui répond au bord saillant dont est munie la membrane transparente du pericarpium du fruit
figuré sous a et b, ^) Théophraste et Pline '^) nous apprennent, que le siiphium avait un fruit
large ou plat et semblable à une feuille (<snèQiia nlaxv nal (fvXkùùâsç^ aemen foliaceum)\ ces expres-
sions peuvent se rapporter à la membrane ailée du fruit, et conviennent ainsi à la figure qu'on
voit sur les monnaies. A. la vérité, la graine offre un certain relief; mais cela peut être dérivé
i) Cf. Duchalais dans la Revue num. 1850 p. 385. Le
végétal figuré sur ces deux n"» ayant quelque ressem-
blance à un arbre, on pourrait songer à Tarbrc des
Hëspérides; mais il se rapproche plus du siiphium que
de l'arbre représenté sur le n« 23.
9) Pellerin Rec. I p. 196. Eckhel Doctr. H p. 50. Mionnet,
Cadalvène, Payne Knight, voy. les notes aux nos ci-dessus
cités p. 10-12.
8) Mionnet VJ p. 560 n»M9-50; Cavedoni Rull. dell' Inst.
arch. 1843 p. 11*4-1 15; Osserv. p. 9-10. M. Cavedoni
trouvant le plus probable, que cette figure est un coeur,
conjectura, que lorsque la ville de Cyrène fut fondée,
un prodige serait arrivé pareil à celui qui, selon la
tradition, s'était passé à la fondation de Cardia, ou que
ce coeur aurait -été placé comme symbole de sacrifice
pour indiquer le sacerdoce du roi de Cyrène. Bull,
deir inst. arch. 1844 p. 154; Osserv. p. 14-16. Mais le
savant italien ajoute, que ce n'est qu'après une longue
hésitation qu'il est parvenu à cette explication; aussi
propose-t-il de donner à Cyrène la pièce n« 25, qui
avait été classée A Cardia. Osserv. p. 12-13, not. 7et8.
4) Sestini pense que cette figure sur le n» 21 peut être
un clypeo spartanot o una rota, o una tavola délia eux
forma era Cyrène. Lett. num. VII p. 78-79.
5) Voy. Revue num. 1850 p. 256-264, cf. p. 381 et 389.
6) Duchalais est de l'avis, que la figure sur les monnaies
représente deux akènes qui s'étant séparés en sens in-
verse offrent l'aspect d'un coeur, et que par conséquent
l'akène du siiphium n'a pas eu lu forme d'un coeur,
mais d'un oeuf. Cette idée ne peut guère être admise.
Sur les monnaies exécutées avec soin , on voit que le
fruit n'est point composé de deux parties ovales munies
chacune d'un bord ou d'une membrane, mais qu'il pré-
sente une seule figure cordiforme, entièrement entourée
d'un même bord.
7) Théophraste Hist. plant. VI, 3. Plinius Hist. nat. XIX, 3
(15). Cf. Dioscorides Mat. med. III, 84.
MONNAIES AUTONOMES. A. 1.
15
de ce qu*on a voulu donner h la plante et à ses parties isolées une forme plastique et ornemen-
tale. Selon les auteurs anciens, tout dans cette plante fut employé et hautement estimé: le suc,
la tige, la racine, les feuilles et le fruit (ô xagnèç)*)] il était donc tout naturel, que le fruit fut
figuré séparément sur les monnaies. Les deux globules, Tun à la partie supérieure, Fautre à la
partie inférieure du fruit, peuvent désigner les nodosités qui se trouvent, Tune en haut (nommée
le stylopode), l'autre en bas du carpophore (voy. la Og. i); aussi la barre qui est placée entre les
deux fruits ou akènes sur les n°'16 et 31, peut-elle être le carpophore placé séparément*); cepen-
dant, comme on trouve plusieurs globules autour du fruit (voy. les n°'30-3i) et qu'en général le
fruit et la pousse de silphium sont réunis avec de petits traits et des globules pour former une
espèce de figure ornementale, il ne faut pas appuyer sur de tels détails.^) L'objet qui sur les
n"Ml et 32 est placé au-dessus du fruit, doit sans doute représenter le germe au point de
s'élever de la graine. **) Le type monétaire emprunté au fruit du silphium, est particulier à l'épo-
que la plus ancienne; on ne le trouvera plus dans les époques suivantes.
Il y a encore d'autres parties du silphium, qui sont séparément figurées. La pousse de la
plante se voit tantôt plusieurs fois répétée autour d'un centre, voy. les n** 15, 1? et 19, tantôt
réunie avec les fruits en une figure, voy. les n'*6, 8 et 16. L'objet représenté sur le n" 2 à
droite a été pris par Duchalais^) pour une pousse de silphium; il faut plutôt le regarder comme
un morceau de la racine. On tirait de la racine la liqueur la plus précieuse, nommée rizias
(^f^mç), qui était plus estimée que celle de la tige, dont le nom était caidias {xavliaç),^) Peut-
être que i'objet indécis qu'on voit au-dessous de la gazelle sur le n" 24, a la même signification.
La feuille sur le n** 4 est probablement celle du silphium. Selon plusieurs des anciens auteurs '')
elle. s' appelait iiianttovy maspetum, et avait l'aspect de la feuille du aàXivov ou apium (du persil
ou de l'ache). Après le suc, les feuilles étaient l'objet le plus recherché de la plante®); elles engrais-
saient les troupeaux et rendaient leur chair délicate^). Cette feuille, il est vrai, est assez différente
de celle du seltnon qui est employée comme type sur les monnaies de Selinus en Sicile, ainsi que
de celles qui se voient k Textrémité des gaines du silphium sur les monnaies des époques suivantes;
mais elle a pourtant cela de commun avec la feuille du selinon^ qu'elle offre plusieurs lobes sorlant
du pétiole, et il faut remarquer que les feuilles des ombellifères, à mesure que la plante se
développe, changent de forme et deviennent de plus en plus découpées. ^°) Le suc du silphium
1) Théophrasie VI, 3. Phavorinus s. v. Sikfftoy.
2) C'est encore l'idée de Duchalais (I. c. p. 2G3). que le sper-
mapode est représenté par ce trait et le globule supé-
rieur.
3) Le nom magydaris dont se sert Duchalais pour désigner
le fruit de silphium, ne mérite pas d'être adopté. Ce
n'est que par Oribase, écrivain postérieur (du temps de
Julien), qu'on trouve /uayêâaç^ç employé ainsi. Chez
les auteurs antérieurs ce mot a diverses autres signi-
flcaUons; Théophraste (VI, 3) et Pline (XIX, 3 ou 15-lG)
disent, que la tige du silphium et une espèce qui crois-
sait dans la Syrie furent appelés ainsi, et selon Dios-
coride (III, 84) ce fut le nom et de la racine et d'une
espèce particulière en Libye. Aussi le mot graine, que
Duchalais donne au fruit, esl-il moins exact; la graine
n'est que la partie intérieure qui avec le pericarpium
constitue le fruit.
4) C'est cette représentation qui dans le cat. de P. Knlght
(p. 9G, D, 1) est décrite par cor hominis ciim arteriU.
51 L. c. p. 385.
6) Théophraste VI, 3; IX, I. Pline XIX, 3(15).
7) Théophraste VI, 3. Pline XIX, 3 (15). Cf. Dioscoride
III, 84. Le mot fiâantTov est aussi employé par Dios-
coride et Hesychius pour désigner la tige et le suc.
8) Dioscoride III, 84 : -nçctTUixiSraToç f<ruy ô onèçy éîra rd
(fvlka, iÎTtt 6 xavkoç. Cf. Duchalais 1. c p. 258, qui
entend par rd g^ôkltt les fruits.
9) Théophraste VI, 3. Pline XIX, 3(15).
10) Voyez p. e. n» 140. On trouve aussi cinq lobes au bout
des gaines, p. e. sur les n«» 310 et 318, quoiqu'il n'y
en ait généralement que trois.
16
CYRÉNAÏQUE.
enfin, réduit en' pâte, est sans doute représenté par l'objet irrégulier qu'on voit sur le n* 12 au-
dessus du fruit. ^) Sur le vase cyrénéen dans le cabinet de Paris, datant de Tépoque des Battiades,
et dont la peinture représente un roi du nom d'Arcésilas recevant du silphium comme impôt
de ses sujets, la masse' du silpbium préparé est figurée de la même manière. ^)
Le silpbium, chez les écrivans de l'antiquité, est plusieurs fois nommé \q silphium de Battus.^
De cette expression on pourra dériver, que le silphium fut consacré à Battus, fondateur de Cy-
rène, qui était révéré comme héros*); d'après diverses relations on représentait Battus recevant
un silphium de la ville de Cyrène. ^) Mais par le silphium de Battus on peut aussi tout simplement
entendre le silphium provenant du pays de Battus ou des Battiades. Quoi qu'il en soit, le motif
par lequel le silphium a été choisi pour type principal sur les monnaies de la Cyrénaïque, doit
plutôt être cherché dans le fait qu'il était le produit le plus important du sol ainsi que l'objet le
plus recherché du commerce, et qu'en même temps il était particulier à la Cyrénaïque, ce pays
étant le seul qui le produisit^); aussi on ne le rencontre jamais sur les monnaies d'autres pays.
Les ornements dans le carré creux aux n" 17-20 offrent de la ressemblance avec une
fleur épanouie et avec un astre (celui du n" 20); sur le n® 16 cet ornement est allongé pour
remplir les deux compartiments du carré. Si l'on voulait attribuer à ces figures un sens symbolique,
ou pourrait admettre qu'elles se rapportent ii la flore du pays ou à l'étoile Hesperus'); mais probable-
ment elles ne sont rien autre chose que des ornements employés pour remplir le creux vide au
revers, où plus tard on plaçait un type plus significatif. M. Cavedoni a avancé l'opinion, que les
objets figurés dans les deux divisions du carré au n" 16 représentent le plan du jardin des Hespé-
ridcs, tout comma il suppose aussi que les ornements semblables sur les monnaies de Corcyre,
d'Apollonie et de Dyrrhachium signifient les jardins d'AIcinoûs ®) ; mais une telle explication ne peut
nullement être approuvée, ce qui a été suffisamment démontré par d'autres numismatistes ^).
Les animaux que l'on rencontre sur ces monnaies, le lion (n" 5 et 22), le sanglier
(n® 15), la gazelle (n" 24) et le cheval (n*» 19), étaient tous indigènes dans cette partie de l'Afrique.
La gazelle (ou l'antilope, ^oqxdç^ âogxdç) est nommée par Hérodote et par Diodore parmi les ani-
maux de la Libye ^^); dans la nécropole de Cyrène on voit deux gazelles figurées sur une peinture
1) Cet objet ne peut nullement être une feuUle, comme U
a été appelé par Duchalais 1. c. p. 388 n« 9.
2) Monum. dell" inst. Vol. I, tav. XLVII. Dans la peinture
de ce vase, le silphium est représenté comme une ma-
tière irrégulière et blanchAtre, qui est pesée dans de
grandes balances et emballée dans des sacs formés de
filets entrelacés. C'est surtout le morceau de silphium
que tient dans la main le personnage désigné par le
nom *£JIfPOMAV'0£ {£^l(f^ofjid\poç), qui ressemble k
Tobjet sur la monnaie. M. le Duc de Luyncs dans son
explicaUon de ce vase (Annali T. V p. 5G) a énoncé l'opi-
nion, que la masse blanche qu'on pèse, est de la laine;
mais MM. De Witte et Duchalais (voy. Revue num. 1850 p.
258 not. 1 ) ont montré, que c'est bien la pâte du suc de
silphium mêlé avec de la farine.
3) Aristoph. Plut. v. 926 et Schol. ad h. 1. Hesychius, Sui-
das et Phavorinus s. v. Bâiroç et Bajiov Siktfioy. Cf.
Thrige Res Cyren. p. 312.
4) Voy. plus bas aux nos 26 et 234.
5) Les relations des anciens auteurs diffèrent entre elles
et sont peu sûres ; selon les uns c'était une monnaie,
selon les autres, un anneau ou une statue qui offrait
cette représentation. Voy. les textes cités note 3 et plus
bas au n» 234. Cf. Thrige 1. c. p. 105-6.
6) C. ù. d. le véritable silphium, voy. § 3.
7) Cf. Strabon IX p. 4 16 et l'étoile sur les monnaies des
Locriens.
8) Bull, dell' inst. arch. 1844 p. 154.
9) Revue num. fr. 1850 p. 269.
10) Hérod. IV, 192 (cf. VH, 69). Diod. Hf, 49. Dans le pas-
sage d'Hérodote C^çxnç a été incorrectement traduit par
chevreuil (p. e. parLarcher \U p. 578); cet animal n'ex-
iste pas en Afrique. Hérodote et Aristote disent, qu'il
ne se trouvait pas de sangliers en Libye; mais d'après
ce qu'ont rapporté les voyageurs de nos jours, il y en
a en abondance , voy. Wheeler Gcography of Herodot etc.
(1854) p. 542-543.
MONNAIES AUTONOMES. A. 1.
17
sépulcrale représentant une scène de chasse. ^) Il y avait en Cyrénaïque dans l'antiquité , ainsi
que de nos jours, des chevaux en quantité et d'une race excellente ; les anciens auteurs les vantent
souvent et donnent à. la Cyrénaïque des épithètes honorables qui y ont rapport^); nous aurons
l'occasion plus bas^) de mentionner Thabileté des Libyens et des Cyrénéens à élever et h dresser
les chevaux. L*oiseau, dont la tête est représentée sur le n° 3, est sans doute Tautruche,
habitant du désert contigu à la côte; les plumes d'autruche étaient très-estimées chez les Grecs
qui les employaient particulièrement comme ornement de casque. ^) On voit donc que les animaux
figurés sur les monnaies les. plus cinciennes de la Cyrénaïque, sont ceux qui, de même que le
silphium, étaient caractéristiques au pays ou utiles par l'usage qu'on en faisait, et c'est sans doute
surtout par ces motifs qu'ils ont été choisis pour types monétaires. Du reste le lion et le cheval
étaient aussi mêlés aux traditions sacrées. ^) Les types suivants ont un sens mythique ou se rap-
portent au culte des dieux.
Les dauphins qu'on voit sur la monnaie n^21, y ont été sans doute figurés par la même
raison et dans le même sens que les dauphins placés sur les stèles que les Cyrénéens par leurs
théores firent ériger sur la route du temple d'Ammon comme offrandes à ce dieu. ^) M. Cavedoni
pense que ces dauphins font allusion à l'origine des Cyrénéens comme descendants des habitants
marins de l'île de Théra. ') M. Duchalais est d'avis qu'ils se rapportent à l'Apollon delphique, en
rappelant que c'était par l'ordre de ce dieu que Battus était allé fonder une colonie en Libye, et
que deux poissons de la même espèce sont figurés sur les monnaies de Delphes.®) Il est tout
naturel de trouver des dauphins sur une monnaie des Cyrénéens, puisque ce peuple était navigateur,
et que Neptune fut beaucoup vénéré chez eux^). Toutefois, le dauphin étant aussi un symbole
apollonien, il faut sans doute plutôt expliquer le type sous ce rapport. Apollon était le dieu
primitif et tutélaire des Cyrénéens ^°); par le surnom du Delphinien (jBl(fivtoç) il était désigné
comme le dieu qui conduit des colonies au-delà de la mer^Mj 6t c'était probablement comme
emblème de ce dieu que les dauphins furent dédiés à Ammon par les théores des Cyrénéens ").
La tête d'aigle ayant un serpent dans son bec (n''22), doit être expliquée d'accord
avec les types des monnaies de différents pays grecs qui représentent un aigle combattant ou
enlevant un serpent, comme un symbole de bon augure ou de victoire, envoyé par Jupiter. ^^) Sur
1) Pacho Voyage pi. LU, 2. Sur la peinture connue du
vase cyrénëen au cabinet de Paris (voy. p. 16 note 2)
les jambes du trône du roi Arcésilas ont la forme de
jambes de gazelle.
2) KmnnoÇy innofiÔToç^ innorçétfoç àçia-nj^ xdXinnoç. Les
textes anciens sont cités cbez Thrige 1. c. p. 344 not.
21-30. Pour les chevaux du pays dans le temps mo-
derne, voyez Pacho Voyage p. 241, Barlh Wanderungen
durch die Kûstcnlândcr des Mittelmceres 1(1849) p. 476;
cf. Thrige 1. c. p. 344 not. 33.
3) Voyez les no*91 suiv., 247 suiv. et 329.
4) Théophraste Hist. pi. IV, 4. Pline X, 1. Cf. Thrige 1. c.
p. 322. La tête d'oiseau a été prise par Duchalais I. c.
p. 38Ô no 4 pour celle d'un cheval ; mais la gravure pi.
XV, 4, qui est exacte, montre qu'elle appartient à un
oiseau.
5) Voy. plus bas aux n«« 22 et 329.
6) Strabon I p. 49. Ces dauphins portaient l'inscription
7) M. Cavedoni renvoie au passage de Pindare Pythia IV, 29,
et au type des trois dauphins sur une monnaie de Théra.
Bull, deir inst. 1843 p. 115. Osserv. p. 16.
8) Revue num. fr. 1850 p. 265.
9} Voy. plus bas sous les monnaies d'Ëvcspëris.
10) Voy. les annotaUons au noll5.
11) Apollon ô Olxianjç {le fondateur des villes) était honoré
dans le mois Delphinios, qui en tirait son nom; les
habitants de l'île de Théra avaient de même le mois
Delphinios. 0. Mùller JE%\n. p. 150-152, Gesch. hellen.
Stûmme II (2«e Ausg.) p. 332. Thrige 1. c. p. 283.
12) Duchalais ainsi que Bellay (voy. Revue num. 1850 p.
265-266) regardent ces dauphins comme des offrandes
ayant rapport à l'Apollon de Delphes; mais ils indiquaient
sans doute symboliquement, que le dieu des Cyrénéens
allait consulter le dieu des Libyens.
18) Voy. Duchalais Revue num. 1850 p. 267, et 1852 p. 6 suiv.
3
18
CYRÉNAÏQUE.
#
le D^ 188 devant Jupiter sur le trône on voit Taigle volant, un serpent entre les serres.^) Pour la
tête de lion qui se trouve auprès du silphium au revers, MM. Cavedww") et Duchalais") ont
présumé qu'elle ait égard à la tradition attachée à l'histoire de Battus. On^contait, que ce héros
avait été bègue, mais que sa langue fut déliée lorsque, rencontrant un lion dans un endroit désert,
il lui arriva de pousser un grand cri d'épouvante.^) Des lions étaient aussi mé^s, aîi mythe
d'Apollon et de Cyrène. *) • Concernant cette tête de lion M. Caveiloni a émis ev>re une con-
jecture. ^) Le docte numismatiste pense qu'elle est empruntée aux monnaies de Samos portant
le même type, et que la monnaie a été frappée |K^^^ffiilas 111 ^^^kpulsé par une révolte, se
rendit à Samos et reconquit soil^ royaume à 1^9^JH|k armée^B^amiens. ^) En effet, le
style de la monnaie permet bien de la rapporter à cet événement qui se passa entre les années
629 et 525. «)
Hercule au jardin des Hespérides (n^ 23). Dans cette représentation Sestini voyait
Battus avec la nymphe Cyrène dans le bosquet sacré d'Apollon. ^) Zoêga le premier y reconnut
Hercule auprès de l'arbre des Hespérides^®), et dernièrement MM. Cavedoni ") et Lenormant*^ ont
donné la même explication dont la justesse ne peut être révoquée en doute. Le héros, revêtu
de la dépouille de lion et s*appuyant sur la massue après avoir tué le serpent, se trouve vis-à-vis
d'une des Hespérides, qui lui adresse la parole.****) C'était dans la Cyrénaïque que, selon la
tradition la plus répandue, se trouvait le jardin des Hespérides. A la vérité, le mythe de l'arbre
des' Hespérides^ dont les. pommes d'or étaient 'gardées par un serpent, est plus ancien que Timmi- .
gration des Grecs en ^yiénaîque, puisqu'on le rencontre déjà chez Hésiode; mais après que les •
Grecs se furent éta^is dans ce paya et y eurent donné à une belle contrée le nom du jardin des
Hespérides, la scène du mythe fpt gén^Palement transportée à cette dernière contrée. ^*)
La figure de femme ailée) sur1èH*.2&. M. Câvedoni a conjecturé que cette figure
1) Millingeo qui le premier a publié ceUe monnaie (Ane.
coins p. 73), suppose, à tort, qu'elle a été frappée en
quelque endroit dans le sud-ouest de TAsie Mineure,
parce que c'est là qu'elle a été trouvée; aussi en
donne-t-il une gravure peu exacte, en faisant de la
partie du serpent qui se tord dessous le bec de l'aigle,
un autre serpent, ce qui a été adopté par MM. Câvedoni
(Osserv. p. 10) etDuclîalais (Revue num. 1850 p. 252 n^Z).
Séduit par cette gravure, M. Câvedoni a donné une ex-
plication de ce type, qui. ne peut être admise, en
disant (Osserv. p. 23), qu'H se rapporte sans doute h
l'inimitié qui règne entre le roi des oiseaux et les ser-
pents, et à l'utilité i\ laquelle sen'alt £6igle en détrui-
sant ces reptiles. Enfin, Millingen a Anfigurer, au lieu
de l'ornement qui se trouve dans Ilinglc supérieur,
un astre, qui a été mentionné par Duchalaiâ (1. c. p. 267);
sur cet ornement singulier voyez p. 20 note 9.
a) Bull, deir inst. arch. 1843 p. Ui. Osserv. p. 21-23.
8) Revue num. 1860 p. 267.
4) Pindare Pvthia V, 79. Pausan.X, 15, 4. Cf. Thrige 1. c.
§ 13.
5) Voyez plus bas au n«116.
6) Osserv. p. 17 not. 20-21.
7) Cette conjecture, comme fait remarquer M. Câvedoni,
est corroborée par la découverte de la pièce dans le
sud-ouest de l'Asie-Mineure et par sa ressemblance
avec une monnaie de Jalysus en Rhodes (voy. p. 120).
8) Cf. Thrige Le. p. 152 et plus bas p. 21.
9) Lett. num. VII, tav. IV, 23, p. 78.
10) Bassorilievi ant 11 p. 95.
11) Bull, deir inst arch. 1843 p. 116; Osserv. p. 18.
la) Revue archéol. fr. V p. 241 note 1.
18) Aussi sur d'autres monuments grecs on ne voit pts plus
d'une Hcspéride, voy. Gerhard Archemoros und die Hes-
periden dans les Mém. de l'acad. deJBerlin 1836 p. 302
et 308. — MM. Câvedoni et Lenormant, en décrivant
cette monnaie (1. c), disent que la nymphe cueille une
ponuM .4jar ou la présente à Hercule ;'nhiais elle ne
fa\i'.^pâéiM geste d'une personne qui remue les bras
en parTant, geste qui est bien connu par les peintures
de vases archaïques et que fait de même une des Hes-
f péridcs dans une peinture de vase, qui représente la
même scène (voy. Gerhard Auserl. griech. Vasenbilder
Taf. XCVllII).
Il) Sur l'emplacement du jardin des Hespérides, voyez à la
Un de cette section et plus bas à la ville d'Evespéris.
Cf. Thrige Res Cyren. § 20, 21 et 78 sur les mythes
d'Hercule et le culte de ce héros dans la Cyrénaïque.
\;
MONNAIES AUTONOMES. A. 1.
19
est celle de la nymphe Cyrène. *) M. Duchalais, après avoir démontré que cette conjecture ne
peut être admise, préfère Fopinion déjà émise par M. Ch. Lenormant, que la figure représente
Hespéris, fille d'Hespérus et épouse d*Atlas, de laquelle le pays des Hespérides tira son nom.^
Mais il n'y a rien qui s*oppose à Texplication qui se présente comme la plus simple, que c*est la
même déesse ailée qu'on trouve le plus souvent sur les monnaies grecques, la Victoire. Cette
déesse, selon le témoignage d'un ancien auteur, fut déjà figurée avec des ailes par un sculpteur
qui vivait avant le milieu du sixième siècle ^} ; on la voit ainsi , sans attributs comme ici, avec le
nom ajouté, sur la peinture d'un vase qui peut appartenir à cette même époque "•), et on la trouve
de même ailée, tenant un bandeau de victoire à la main, sur des monnaies archaïques de Catane
en Sicile. Le n' 22 présente un symbole de victoire , et sur une monnaie de l'époque suivante
(n® 236) nous retrouverons la même figure, par ses attributs caractérisée comme la Victoire.
La tête barbue diadémée (n** 26). Il est difficile de décider à quel dieu ou héros il faut
attribuer cette tête. Elle peut représenter Jupiter dont l'effigie se trouve sur beaucoup de mon-
naies de l'époque suivante. Il se peut aussi que ce soit Battus, fondateur de Cyrène, dont cette
pièce offre la tête. Battus, qui avait été aimé par les citoyens de Cyrène et auquel on attribuait
toutes sortes de bienfaits, fut révéré comme héros*); sa statue, couronnée par la Libye et posée
sur un char conduit par Cyrène, fut envoyée à Delphes en don sacré ^); selon plusieurs passages
chez les auteurs anciens il a aussi été figuré sur les monnaies''), et son tombeau se trouve sur
une pièce de la deuxième époque (n" 234). On pourrait enfin songer à Aristée, fils d'Apollon et
de Cyrène, bienfaiteur des Cyrénéens, qui selon la tradition avait inventé l'art de préparer le
silphium. ^)
La tête de Jupiter-Ammon (n**» 27-29). L'origine et le culte de ce dieu libyco-grer
seront traités dans le § 1 des observations générales.
Tandis que plusieurs des types précédents sont particuliers à la Cyrénaïque, tels que le silphium,
la gazelle et Hercule au jardin des Hespérides, ou sont au moins, comme la tête de Jupiter Ammon,
originaires de ce pays, il y en a aussi qu'on trouve sur des monnaies d'autres pays à cette même
époque. Ainsi l'ornement emprunté à une fleur ou à un astre se rencontre sur les monnaies de
Milet^,. et on en voit un pareil sur les monnaies archaïques de Corcyre, parmi lesquelles le
Il Osseiv. p. 12 iiot. 7.
2) Revue num. 1850 p. 270-272.
3) Archcnnos ou Archeimos, selon le scholiastc d'Aris^o-
phaoc, Olymp. 50-55. 0. Millier Handhucli (1835) p 4()0
uot. 2. Gerhard Flûgelgestnlleii dcr altcn Kunst dans
les Mém. de Tacad. de Berlin 1830 p. 198-200. Brunn
Gesch. der griech. Kûnstlcr (1857) I p. 38-39.
4) Gerhard Flùgelgestalten 1. c.p. 210, Taf. III, 3.
5) Thrige Res Cyren. p. 100 et 104. Cf. n« 234.
6) Pausanias X, 15.
7) Suivant un passage chez Aristotc dans Kvçtjyamy
noltui^, communiqué par le sdîpliaste d'Aristophane
(Plut. V. 925), les Cyrénéens auraient représenté sur
une monnaie Battus recevant de Cyrène, d'une main
l'insigne de la royauté, de l'autre un silphium; cf. Tzetzes
Chil. m, hist. 1 10, Chil. VI, hist. 48, et Chil. VII, hist. 119.
Ces passages ont été beaucoup d meutes et ont donné
lieu à différentes conjectures; voyez dans les derniers
temps: Thrige 1. c. p. 105-6, Cavedoni Osserv. 18-19 not.
14, et Duchalais Revue num. 1850 p. 395-G (cf. p. 272).
Si une telle monnaie a existé, elle n'a sans doute pas
daté de l'époque dont il s'agit.
8) Sur Aristée et son culte, voyez: Brôndsted Voy. en Grèce
1 p. 40 suiv.; 0. Mùller Gesch hell. Stàmme (1844) I
p. 342 et II p. 283; Boeckh Expl. ad Pindari op. p. 324;
Thrige 1. c. p. 59 et 292. Brôndsted suppose (1. c. p. 48)
que ce héros a été représenté barbu, et qu'on voit sa
tête sur les monnaies de Céos. Du reste on trouve
Aristée confondu avec Battus (Justin XIII, 8) et de même
vénéré comme OixiartjÇ par les Cyrénéens (Schol. ad
Pind. Pythia IV, 4, p. 343); cf. Duchalais I. c. p. 397.
9) Cf. Duchalais Rech. sur l'hist. num. de Cnldc {extrait
du Vol. XX des, Mém. de la société des anUquaires de
France) p. 44 suiv., pi. IX, 3-5; Revue num. 1856 pi. III,
6. Au musée britannique il y a une suite de pièces
correspondantes, rangées parmi les incertaines, qui
20
CYRÉNAÏQUE.
didrachme a le carré creux divisé en deux comme le n** 16. ^) Le sanglier est employé comme
type sur des monnaies très-anciennes de Methymne en Lesbos ^) , de la Lycie ®) et d'autres pays *).
Deux dauphins font le type des monnaies, qui appartiennent sans doute aux premières frappées en
Grèce*), et reparaissent sur d'autres monnaies de cette époque, p. e. de Thasos et de Lycie.*).
Les anciennes pièces d*or des rois lydiens ainsi que celles d'argent frappées a une époque reculée
à Milet*^); à Lyndus en Rhodes®), a Samos et dans d'autres ville de l'Asie Mineure, offrent une
tête de lion pareille à celle du n** 22. On trouve enfin sur des monnaies archaïques de Jalysus
dans l'île de Rhodes une tête d'aigle dans un carré creux qui dans l'angle supérieur présente le
même ornement insolite qui se voit sur le n^ 22. ^) Comme ces monnaies sont toutes sorties de
peuples qui avaient envoyé des colons en Cyrénaîque, ou qui étaient sans doute liés avec ce pays
par le commerce, il est vraisemblable qu'elles ont contribué au choix des types monétaires
cyrénéens, bien que ceux-ci, comme nous venons de le démontrer, se rapportent aussi à la nature
du pays, aux traditions ou au culte religieux du peuple.
Le système monétaire. Les monnaies qui font la majorité de cette section offrent les
groupes suivants de pesées: 17,4-16,8, 8,6-8,0, 4,3-3,d5, 2,12-1,98 et 0,39 grammes. Ces pesées
se rapportent entre elles comme 4, 2, 1, ^ et ^] on ne peut donc douter, que ces monnaies ne
soient des tétradrachmes, des didrachmes, des drachmes, des hémidrachmes et des hémioboles d'un
même système. La pièce d'or est du même poids que le tétradrachme et par conséquent un
distatère. Le système qui présente de telles pesées, est celui qui est généralement appelé attiqne;
quoique ce système ait sans doute été en usage dans la Cyrénaîque avant qu'à Athènes, nous avons
cru devoir garder ce nom (voyez §6). Il y a un petit nombre de pesées qui diffèrent des pré-
cédentes. Un exemplaire du n° 3 ainsi que les n"' 21 et 23 dépassent de 5 à 11 décigrammes
le poids ordinaire des tétradrachmes attiques; il se peut que cette différence provienne de la
négligence qui avait lieu dans le monnayage ;. mais il est aussi possible que ces. pièces soient
des tétradrachmes faibles d'après un système différent, auquel appartiennent certaines monnaies
d'autres pays de la même époque ^*^). Un exemplaire du nM8 pèse 3,38 gr., et les n** 28-29:
1,61-1,62 gr.; suivant le système attique le premier serait un pentobole, les derniers des dioboles;
mais, comme les monnaies au nom de Cyrène, de Barcé et d'Ëvespéris, pesant 3,4-3,1 et 1,7-1,6
grammes et appartenant à la fin de cette même époque'^), sont incontestablement des drachmes et
des demi-drachmes d'un autre système monétaire qui dans les époques suivantes était le plus
usité dans la Cyrénaîque, il faut plutôt supposer qu'il en soit de même des pièces citées. Suivant
l'exemple de plusieurs archéologues des derniers temps ^^), nous avons donné à ce système le nom
présentent au droit une tétc de lion semblable à celle
du n«22.
1) Monum. dell' inst. archeol. IV, tav. XXXI, 7-11. Descr.
du musée Thor\ald8en A n»« 78-81 pi. I.
a) Mionnet Recueil des planches, pi. LVI, 1.
3) FellowCoins of anc. Lycia pi. IX, 4-7; XI, 10; XIII, 7-8;
XVl, 2-3.
i) Voy. p. e. Mionnet S. IX. pl. X, 19-20.
4) Par Pheidon, roi d'Argos. Brôndsjjed Voy. en Grèce 1
pl. XXVUI, p. 84 et 127. Num. Chron. VI p. 42 suiv.
6) Mionnet S. Il pl. VUI, 2. Fellow 1. c. pl. VIII, 5-8.
7) Voy. 1. c. p. 19 note 9.
S) Num. Chron. IX p. 171.
9) Monum. dell' inst. arch. III pl. XXXV, 18; Annal! XllI p.
145. Revue num. fr. 1856 pi. III, 8. Mus. Payne Knight
p. 1 18, G, 2 (incorr. à Clazomène). L'ornement ci-dessus
menUonné ressemble au fruit du silphium sur le n^ 32.
10) Cet autre système a été appelé dernièrement par M.
Vasques Queipo (Essai sur les systèmes métr. et moné-
taires des anciens peuples I p. 417-424) asêyro phénicien
ou olympique. Cf. plus bas § 6.
11) Voy. les n«> 115-118, 287-290 et 334-335.
12) MM. Fr. Lenormant et Vasques Queipo, conf. ci-dessous
§6.
MONNAIES AUTONOMES. A. 1. 21
A'iisiatiquef parce que c*est surtout dans les monnaies des pays de TAsie qu'on trouve ce système.
Deux pièces décrites sous les n" 18 et 31 pèsent 3,ôet3,7 gr. et excèdent ainsi d'un- peu le poids de
la drachme asiatique; on pourrait les prendre pour des drachmes d'un système qu'on trouve dans un
certain nombre de didrachmes de la S"*^ époque et qui peut être appelé phénicien^); il nous semble
pourtant préférable de regarder ces pièces comme des drachmes asiatiques fortes. La monnaie n^ 27
enfin, qui pèse 2,4 gr., serait d'après le système asiatique un pentobole, d'après le phénicien un
tétrobole; mais, ces deux divisions étant très-rares, il faut plutôt admettre qu'elle est une demi-drachme
appartenant au même système que n" 21 et 23. Vu la fabrique et le style d'art des monnaies, le
système qui correspond au système attique est le primitif dans la Cyrénaîque, et le système qui est
appelé asiatique, le postérieur, le même qui devint plus tard le système général. Les systèmes
monétaires seront discutés ultérieurement dans le § 6 des observations générales.
Le temps. Plusieurs pièces de la première série offrent tous les critères de la plus
haute antiquité; la forme globuleuse, le creux irrégulier du revers, le travail rude et imparfait les
font rapprocher des monnaies les plus anciennes que nous connaissions. Au nombre de celles-ci
il y a des pièces de l'île d'Ëgine et d'àlfjff^ qui peuvent remonter au roi Pheidon qui le premier,
selon les auteurs anciens, frappa moniJiï(£|i|jii Grèce ^) et dont on peut fixer le temps au milieu du
septième siècle °); les monnaies asiatiques qui sont les premières en date, appartiennent sans doute
aux anciens rois de Lydie ^). Il est donc biqn possible que les monnaies cyrénéennes les plus
anciennes datent du règne des premiers Baltiades; au moins on peut admettre qu'on a commencé
à battre monnaie à Cyrène quelque temps après la seconde immigration en 580. Les dernières
en date, suivant ce que nous venons d'exposer sur le système monétaire, sont sans doute celles
qui ofi'rent un poids relativement inférieur (l'asiatique), les n*' 18, 28-29 et 31; quelques-unes de
ces pièces portent aussi la télé de Jupiter-Ammon , qui dans le temps suivant était le type le plus
usité. Les dernières monnaies appartiennent sans doute au cinquième siècle; mais elles ne
peuvent provenir d'une date bien atancée de ce siècle, puisqu'elles sont antérieures aux mon-
naies marquées du nom de Cyrène et de Barcé (n®* 115-118 et 287-290) qui, à en juger d'après
le style d'art, sont encore frappées avant le milieu du même siècle.
Les lieux d'émission sont les villes de Cyrène et de Barcé; il est douteux si aucune
de ces monnaies ait été frappée à Evespéris, puisque nous n'avons pas de renseignement sur
l'existence de cette ville avant l'an 465. Les pièces qui, selon la fabrique ou le style, sont
regardées comme antérieures au milieu du sixième siècle, ne peuvent avoir été frappées qu'à Cyrène,
cette ville étant la seule jusqu'à la fondation de Barcé en 560-550. Lorsqu'on considère les types,
les deux dauphins du n® 21, la têle de lion sur le n" 22, si l'on admet la conjecture émise
ci-dessus (p. 18), et la tête barbue du n" 26, supposé qu'elle représente Battus, renvoient à la
ville de Cyrène; mais tous les types empruntés au silphium ainsi que la tête de Jupiter-Ammon
conviennent tout aussi bien à Barcé. Ce dieu libyco-grec devait être adoré par préférence à
1) Voy. V. Queipo 1. c. p. 412-416. Cf. plus bas § 6. des anciens écrivains, on avait fait vivre Pheidon an
a) Boeckh Metrolog. Untersuch. p. 76 suiv. Borrell Nom. milieu du neuvième ou du huitième siècle, ce qui est
Chron. VI p. 42 suiv. aussi l'opinion de M. Boeckh 1. c.
3) Selon les dernières recherches par Weissenborn , voy. i) Borrell Num. Chronicle II p. 216 suiv. Meinaerts Revue
Pauly Real-Encycl. der class. Alterthums-Wissenschaft belge I p. 202-3. Fr. Lenormant Revue num. fr. 1855
Y p. 1460. Auparavant, d'après les relations divergentes p. 98.
22
cyrénaTque.
Barcé, dont la population était en grande partie libyenne M, et la côte occidentale où cette ville
était 8ituée, avait abondance de silphium^); aussi ces types sont-ils les ordinaires sur les mon-
naies postérieures qui portent le nom des Barcéens. La représentation d'Hercule auprès de
Tarbre des Hespérides renvoie à la ville, aux environs de laquelle était située la contrée nommée
le jardin des Hespérides; mais sur l'emplacement de ce jardin les opinions diffèrent. La plupart
des auteurs de Tantiquité le placent dans le voisinage de la ville d'Evespéris, ce qui a été adopté
par un nombre d'écrivains modernes^); M. Ch. Lenormant, suivant cette opinion, attribue la mon-
naie à Evespéris, quoique avec hésitation *) ; mais le style d'art de cette pièce nous renvoie à une
époque où cette ville grecque n'était probablement pas encore fondée. ^) Selon d'autres écrivains
le jardin des Hespérides aurait été un bois qui s'étendait jusqu'aux environs de Barcé ^); aussi
M. Cavedoni est porté à donner cette pièce à Barcé. "*) Mais par Scylax le jardin des Hespérides
est dépeint comme une vallée fertile entourée de montagnes escarpées, située non loin du pro-
montoire de Phycus et de la ville de Cyrène, et les voyageurs qui ont les derniers visité le pays, ayant
trouvé en quelque distance de Cyrène une vallée qui par sa fertilité et ses environs répond à la
description de Scylax, supposent que c'est là qu'il faut chercher le célèbre jardin^); c'est donc à
Cyrène, si l'on veut suivre ces données, qu'on doit rapporter la monnaie.
2. MONNAIES DE LA DEUXIÈME ET TROISIÈME ÉPOQUES.
Monnaies d^argent.
Tète de Jâpiter-ÂHMOii. I^. SilphlBH.
33. Tête de Jupiter-Ammon à dr., entourée d'un gros grenelis rond. (Voy. n* 297 flg.) [J-. Sil-
phium, encadré par un grenelis carré, dans un champ creux. * iR. 2J. Dr. 3,29 gr.')
34. Môme tête, encadrée d'un grenelis carré, dans un champ creux. IJ:. Silphium (avec sa
racine ). iK. I i. i Dr. 1 .60 gr. ^^)
U
i) Voy. ci-dessous à Barcé.
3) Théophraste Hist. pi. VI, 3. Cf. la tradition sur Porigine
du silphium, racontée par Théophraste De causis pi. I.
5, et répétée par Pline H. N. XIX, 3 (15).
8) Ainsi par le voyageur anglais Beechey (Proceedings etc.
chap. II p. 281 suiv.). Cette opinion a été rejetée par
les autres voyageurs dans la Cyrénaîque k cause de la
stérilité que présente de nos jours la plage de Bengazi.
Voy. les auteurs cités plus bas à Evespéris.
4) Revue archéol. fr. 1848 p. 241 not. 1. Dans le catalogue
de Falbe elle est de même classée à Evespéris.
h) Par la mOmc raison le n» 2ô ne peut non plus être
attribué à Evespéris, comme a fait Duchalais, prenant
la figure ailée pour Hespéris, Revue num. 1850 p. 272.
6i Voy. Marcus Géogr. des états barb. d'après Manncrt p.
G38, selon Ptol. IV, 4 et Edrisi.
7) Bull, deir inst. 1843 p. 116-7. Osserv. p. 20.
8) Pacho Voyage p. 171-174. Barth Wanderungen (1849)
p. 388, p. 484 not. 25 et p. 488 not. 74.
9) Cab. de Florence.
10) Cab. de Paris (Mionn. n« 51).
MONNAIES AUTONOMES. A. 2.
23
4' :*=...
35. MôiflÉUte. Grenetis au pourtour. if:. Silphium. Le champ creux.
vfi.2i. Dr. 3,28-2,89 gr.*')
36. M^n^Jj^ à g. f^. Silphium. i«. 7-6. 4 Dr. 13,42— 12,58 gr.*»)
; derrière, NIKI02; devant, ■un rameau de lierre. (Fig.) ^. Silphium.
A.7. 4Dr. l3,2Bgr.'')
38. Même tête; devant, NIKI02 (les lettres plus ou moins efTacées). Fir. Silphium.
M.l. 4Dr. 13,33— 12,77gr.**)
39. Même t«te k dr., ceinte d'un band^fu; devant, ITT...!?)- 9-. Silphium.
'*' ' M.I. 4Dr. 13,38gr.*|
40. M«BM tét^ à g., sans bandeau; derrière, TOMHAEOZ. ^. Silphium. (Voy. o* 140 flg.)
A.T. 4 Dr. I2,wgr. *)
41. Même télé, avec un ornement au-dessus du front; derrière, deux feuilles de laurier. If-. Sil-
phium avec deux rejetons; autour, AlBYïTPATO rétrograde. M. 7. 4 Dr. 13,6—12,98 gr. '(
42. Même tête k dr., sans l'ornement; devant, KAINIH. Grenetis au pourtour. ^. Silphium.
Grenetis au pourtour. /fi. 2. ^ Dr. 1,46 gr. (usée)^)
Tête de lqlter-AMM«. I^. Tète de déesse, n triple silphliB.
13. Tête de Jupiter-Ammon ^ dr., encadrée d'un grenetis carré, dans un champ creux. ^. Tête
de femme (de Vénus) à dr., entourée dun grenetis rond. M.l. IJOb. 0,77 gr.")
44. Autre, avec la léte de Jupiter-Ammon fi g. .^.1. IJOb.^ 0,78 gr.'")
I) Cab. de st. Pëtersljour^ , de Stockholm |Sk]ûJJeLiriind
cal. p. 10), de Copenhague U'nt. de Weltl n' 7758} et
de H. de Vesl.
3) 12 exemplaires de différents cabloels et catalogues.
3) Cab. de Munich.
<) S exemplaires au cab. de Paris ( Hiann. n' 5S, S. n° 22,
33, 34 el 36].
S) Cab. de Paris (Mlonn. S. n' 88 il Barcé, locorr. décr.).
mil, de la Grange).
'1 Cab. de teu le comte de Palin (lo face flg.). de Florence
(le revers flg.), de Copenhague (du cab. Revil, cat. n°42G)
et du Duc de Luynes. Sur l'exemplaire de Florence l'orne-
ment de la tète ne parait pas.
1) Coll. de Fontana (SesUni Mua. Fontana I p. 123 n» I,
Inb. I, 28; lit p. 91 n> 1 ; Hionn. S. n» 9G|.
I) Cab de Copenhague.
B) Cab. de Florence, Hlonn. S. n* 39 ilncorr. décr., du lo) Coll. de M. de Veat à Triesle; acquise t Beogotl.
45. Même tête à g. ^. Trois silphiums réuaig & un centre c
46. Même tête (?) à dr. I)-. Même type qu'au revers précédenl.
Tète 4e lacckis llbyei. Ç. Sllphlin.
47. Tête imberbe à cornes de bélier à dr., diadémée.
M. IJ. IJOb. 0,87 gr.')
jR.l^. li Ob. 0,86 gr.")
48. .Même tête à g., sans diadème.
Q-. Silphium. (Fig.)
jR. 4. 2 Dr. 5,68—5,60 gr. "}
If-. Silphium. Dans le champ à g., un serpent; àdr.,l(ii. (Fig.)
.*. 4^. 2Dr.phén. 7,82 gr.'»)
49. Même tête. ^. Silphium.
50. Même tête à dr. ^. Silphium.
51. Même tête. 1^. Silphium.
M. 3. Dr. 3,06. gr. *)
JR. 3J. Dr.(?)«)
JR. 1. Ob. 0,60 gr.')
Monnaies d'or.
Tète de lipIter-AMms. tf:. Sllphim.
52. Tête de Jupiter-Ammon à dr. ; entourée d'un cercle en grenetis. 1^. Silphium. (Fig.)
fil. 2. JSt. 3,«gr. *1
53. Même tétc, entourée du même cercle. ff:. Silphium. M. i^. ] St. l,68gr."|
Tête de Hlnerre. ^. Triple Sllphlu.
54. Tête de Minerve & g. ^. Trois silphiums réunis à un centre commun. (Voy. n* 109 fig.)
A/^. If jSt. atl. 2,80 & 2,u gr. '•»)
Tête de JipIter-lBH«. I^. Tètes de diTtnlléi.
55. Tête de Jupiter-Ammon à dr. It. Tête de Bacchus. libyen, vue de face, avec un ornement
au-dessus du front. (Rg.) Al. J. J St. (| St.) 0,84 gr. ")
I) Cab. de Stockliotm (Skieidebraiid cat. p. 70).
3) Cab. de Paris (Revue num. fr. IS50 p. 3S9 n° 14, pi.
XVI, 1). La Ute est pcul-ètre celle Je Daechus tibytn.
S) Cab, de St. Pélersbourg, de Modène et de Nnpies.
4| Cab. de Uerlln (Tbes. Palat. p. 283, Tlies. Brandenb.
I p. &20).
t) Cab. de Vienne.
e) Cat. mus. Lav; n° 4G27.
Il Cab. de Paris (Mionn. S. n" 41 incort. décr,).
B| Cab. de Paris (Mionn. n»n, liicorr. décr.).
9) HiisÉe brllannlque.
10) Mus. brit. , coll. de Bollin (eat. Thomas n* 2034), caL
d'Emery p. 60 n°l2.
11) Mus. brit. (cat. P. Knialit p. 2M, E, S, Incorr. ddcr.),
SestJnl Dcscr. n. vet. p. âGO n*4.
MONNAIES AUTONOMES. A. 2.
25
56. Même tête. Grenetis au pourtour. ^. Tête de Diane à dr. ; derrière, le carquois. (Fig.)
AT. J. |St. 0,78 gr.^)
67. Même tête à g.; derrière, FI®. Grenetis au pourtour. Çr. Tête d* Apollon à dr., la chevelure
en longues mèches pendantes. Af, f . | St. 0,87— 0,80 gr. ^)
55
67
56
60. Même tête à dr.
61. Même tête. ^.
58. Même face. Çr. Tête de femme (de Cyrène) à dr., les cheveux retroussés. (Fig.)
AT. f i SI. 086 gr. 8)
59. Même tête. Çr. Même tête de femme; P® écrit des deux côtés du cou. (Voy. n"214 fig.)
AT. -J. ^ St. 0,87 gr. ^)
Çr. Même tête de femme; derrière, E. AT. J. ^St. 0,78 gr.*)
Tête de femme (de Vénus) à dr. , la chevelure arrangée en quatre parties.
Grenetis au pourtour. (Fig.) Al. f . J St. 0,84—0,71 gr.* «)
62. Même tête; derrière, API. Grenetis au pourtour. Çr. Tête de femme (de Cyré, nymphe
de fontaine) de face, les cheveux flottant. Grenetis au pourtour. AT. J. J St. 0,84 & 0,80 gr. "^j
6H. Même tête à g. ; derrière, XAI. IJ-. Même tête qu'au revers précédent. Grenetis au pourtour.
(Fig.) AT. |. -JSt. 0,87 & 0,84 gr. »)
64. Autre, sans lettres apparentes. AT. f . l St. ®)
58
63
61
Tète de Baechas libyen. I^. Tètes de déesses.
65. Tête de Hacchus libyen à g. [J-. Tête de femme (de Cyrène) à. g., les cheveux retroussés.
AT. f . -J St. (| St.) 0,78 & 0,76 gr. *0)
66. Même tête; OEY, écrit des deux côtés. Filet au pourtour. IJ-. Même tête de femme h dr.
(Fig.) AT. J. J St. 0,84 & 0,78 gr. ^')
67. Même tête; devant, 0E. Filet au pourtour. Q:. Même tête de femme.
AT. J. J St. 0,89—0,80 gr. ï«)
1) Cab. de Paris (Pellerin Rec. pi. 86,8; MIonn. no9).
a) Cab. de Paris (Mionn. noll), de Vienne, du duc de
Luynes, et coll. inconnue de Londres
a) Mus. brit. (cat. T. Combe p. 239 n<»3, Mionn. S. n» 3).
4) Cab. de Vienne.
5) Mus. brit. ^cat. P.Knightp. 214,E, 1 ), cat.d'Ennery p.61,i7.
6) 8 exemplaires de différentes collections.
7) Mus. brit, cab. de Paris (Revue num. fr. 1850 p. 390
n«l5). cat. d'Ennery p. 60 notC.
3) Cab. de Paris (Mionn. n«15). mus. brit. (cat. P. Knight
p. 2U, E, 4).
9) Cat. Hunier p. 122 no20, tab. 23, 15; cat. d'Ennery p.
60 no 15; cat. Neumann II p. 105 tab. Hf, 15 (SesUni
Mus. Hederv. IH dl cont. p. 72 n«3).
10) Cab. de Paris, cat. Pembrock I tab. IV. 8 (Mionn. S. n» 11 ).
11) Musée britannique, cab. de Paris.
12) Cab. de Milan, de Copenhague, de Berlin (SesUni Lett.
dl cont. I p. 75 no], Miônn. S. no5).
4
2e
CYRÉNAÏQUE.
68. Même léte à dr.; derrière, KYA. Filet au pourtour. Q*. Même tête de femme. Fiiet au
pourtour. (Fig.) AT. f. J St. 0,90— 0,80 gr.* M
69. Même tête à g.; devant, KYA; derrière, astre. Filet au pourtour. (Fig.) Q*. Même tête de
femme. M. |. J St. 0,87—0,83 gr.* «)
69
68
70. Même tête. Q*. Même tête de femme ; KYA. AT. f . J St. «)
71. Même tête; flO rétrograde, des deux côtés. Filet au pourtour. Ijb. Même tête de femme.
Filet au pourtour. (Fig.) M. f. J St. 0,87 de 0,76 gr. *)
72. Même tête à dr. Filet au pourtour. Ijb. Tête de femme (de Vénus) à dr., la chevelure arrangée
en quatre parties. A^. J. J St. 0,87 — 0,82 gr.* ^)
73. Même tête; AP4(XTI02), écrit des deux côtés. Filet au pourtour. (Fig.) Q*. Même tête do
femme à g. M. J. ^ St. 0,87 de 0,84 gr. «)
74. Même tête à g.; derrière, AA. Q*. Même tête de femme k dr. M.\. J S^')
75. Même tête; derrière, lA. Q*. Même têle de femme. Grenetis au pourtour.
AT. |. \ St. 0,84 gr. «)
71
73
Tète de Jipiter-AfliBiM. Q*. F^iifare.
76. Tête de Jupiter-Âmmon à dr. Q*. Foudre; dans ie champ, deux étoiles. (Fig.)
M, f . i (ou |) St. 0,78—70 gr.* »)
77. Semblable au précédent; dans le champ encore I. AT. J. J St. 0,71 gr. *®)
78. Même tête à g. Q*. Foudre; dans le champ à dr. un astre, à g. ^. AT. f . J St. ")
79. Même tête à dr. Q*. Foudre; dans le champ, un astre et une charrue.
AT. f. J St. 0,72 de 0,70 gr. ^-)
78
1) 6 exemplaires de dlflcrenles collections. Les no« 68-69
sont assez souvent incorrectement décrits, voy. plus bas.
3) 5 exemplaires de différentes collections.
3) Cat. d'Ennery p. 61 n»19, Mionn. S. n^lS.
4) Cab. de Munich et de Milan.
h) 6 exemplaires de différentes collections.
<6) Cab. de Copenhague (cat. Thomas d« 2954 bis), Mus. brlt.
7) Coll. de Fontana.
8) Mus. brlt. (cat. P. Knight p. 213, A, t).
0) 17 exemplaires de différentes collections.
10) Cab. de Paris (Mionn. nog), SesUni Mus. Hedenr. III di
cont. p. 72 n» 5.
11) Coll. de Fontana, cat. mus. Lavy p. 411 0^4622.
13) Cab. de Berlin et de Paris (Pelierinpi.86,9; Miono. no 7).
MONNAIES AUTONOMES. A. 2.
27
80. Objet indéûnissable. Qh. Silphium.
80
iV.f ^St.(TVSt.) 0,46 gr. M
Monnaies de bronze.
Tètes de dlriBilés. Q*. SilphiM.
81. Tête de Jupiter- Ammon à dr. (Fig.) Q*. Silphium. Grenetis au pourtour; champ creux.
M. 2f 3,9—3,4 gr. «)
82. Tête de Bacchus libyen à dr. Q*. Silphium. Grenetis au pourtour; champ creux.
JE. 6 de 5. 15,4dcll,2gr.»)
83. Semblable au précédent, avec des vestiges de lettres derrière la tête. (Fig.)
iE. 6-5. 14,6— 13,2 gr.^)
84. Même télé. Ijb. Semblable aux précédents. (Fig.) M.Z\, 4,7 gr.*)
81
S3
85. Même tête. Grenetis au pourtour. Ijb. Silphium. Champ creux.
86. Tête d'Apollon (laurée) a dr., la chevelure comme au nM78 (6g.).
au pourtour; champ creux.
87. Même tête. Grenetis au pourtour. Ijb. Silphium; à dr., un épi.
84
iE. 3. 4,3gr. «)
Q*. Silphium. Grenetis
M.%. 12,9gr. (corr.)')
M. 4|. «)
fiaieOe. Q*. SUphium.
88. Gazelle debout, à dr. Grenetis au pourtour. Q*. Silphium. Grenetis au pourtour; champ
creux. M, 4. ®)
89. Semblable au précédent, avec une branche devant la gazelle. iE.4. 6,6 de 5,6 gr. *")
89
1) Cab. de Paris (Mionn. no6, incorr. décr.).
2) Cab. de Copenhague, mus. brit. (cat. P. Knigbt p. 215,
M, ô), cab. de Munich et de Christiania.
8) Cab. de Vienne (2 ex).
A) Cab. de Paris (Mionn. n»90), de Stocliholm et de Co-
penhague.
h) Cab. de Copenhague.
6) Cab. de Paris (Mionn. no91).
7) Cab. de Fontana et de Welzi (cat. n«7761).
8) Cat. mus. Hunter, p. 123 no43, tab. 24,i.
9) Cat. mus. Hunter p. 124 n» 46 et 47, tab. 24, 3 (Mionn,
nM26).
10) Cab. de Copenhague et de St. Pétersbourg.
4*
28 " CYBÉKAÏQUE.
90. Gaielie debout, à g.; au-dessus, une légende presque effacée, en deux lignes, fy. Semblable
aux précédente. MA. 6,4 gr.*)
Tète dit Jipiter-AMMM} tkeni, eiTtUer. ^. Bmc.
91. Télé de Jupiter- A mm on à dr. Q-. Roue à six rayons, vue obliquement. Grenetis au pour-
tour; champ creux. (Fig.) jE.eH- 13,s— ll.lgr.")
92. Face et revers les mêmes. ^.5-4. 7,9— 5,7 gr.*')
93. Semblable aux n" précédents, avec P dans le champ du revers. M. b. 9,3 gr.*)
94.1 Autre semblable, frappée sur une monnaie de Carlhage portant la tête de Gérés et le buste
de cheval. M. b. *)
95. Cheval courant k dr.; au-dessus, un astre. Filet au pourtour. I^. Une roue comme aux
n°' précédents; k dr., NIKÛN02. Grenetis au pourtour. M.b-i. 9,4 — 6,9 gr. (corr.).* ^)
96. Cavalier, galopant à dr. Grenetis au pourtour,
le silphium. (Voy. n* 249 fig.)
97. Autre semblable; au-dessous du cavalier, SA.
Roue à quatre rayons, entre lesquels
;ï:.5. 8,iagr. 'I
M. h. 8,8 gr")
98. Cavalier, trottant à dr. ; au-dessous, AM. ^. Semblable aux précédents. JE.b. 6,30gr.(us.)*^
flerktise. ^. Cnke.
99. Gerboise, sautant à dr.; au-dessus, EYA. ff:. Crabe. (Voy. n* 340 fig.) M.Z. 2,9gr. ■<>)
1) Coll. de PonUna (Seitinl Mui Fonlana III p. 94 n*4,
Ub.Vll, 18, incorr; Hionn. S. n<>51|.
1) Mus. brll. (cat. P. Knight p-2lâ. M, T), cab. de Paris
(Pelterin Rec. pi. SG, IT; Hiona. n*S9), coll. de Becker,
SesOni Deacr. d. vet. p. 5CI n'IÏ.
>) G exemplalrea de dUTérentea collectlona.
4] Mm. brit. (cat. Combe p. 239 ii*U, incompl. déct).
1) Sesiin) Mus. Heden. III dl coDt. p. 74 n*4.
e) Mutée Tborvaldsea. 10 autre» exemplaires avec la lë-
geode Imparlalte ou eBïcëe, de dlfférenles colleciions;'
cf. CaU mus. Vlod. I, tab. VI, 3. Les deux plècei
dëcritea par Sesllnl Deacr. n. vet. p. 5GI n* 24 el 25
appartiennent peut-être A ce n* ou au d* «ulvant.
'.) Cab. de Paris (Pellerin Rec, pi. 86, IS; Hionn. nilOO),
mus. brit. (cbL Combe p. 239 □" 1â), Leake Num. hell.
Afr, Gr. p. 2.
SI Coll. de PontaoB.
«) Cab. de Parli (du cab. d'Allier, cat p. 122-, HIodq. S.
I) Cab. de Parla (Revue onm. fr. ISSO p. 391 i
■17).
MONNAIES AUTONOMES. A. 2.
29
Tète île R«Me. Q*. Abeille.
«
100. Tête de femme casquée, à g.; au-dessus, POMI rétrograde.
101. Même tête. Q*. Semblable au précédent.
102. Même tête à dr. Q-. Abeille.
Q*. Abeille. Grenetis au pourtour.
JE. 5^. 14,0gr. ^)
iE. 5f 14,6 gr.«)
M, 5. 13,2 gr.«)
100
Les monnaies qui précèdent ont été en général classées à Cyrène. *) Il y en a qui
assurément sont frappées à Barcé. Nous allons indiquer les motifs par lesquels nous en avons
fait une classe à part.
Pour une partie de ces monnaies, il est impossible de décider si elles sont sorties de
Tatelier de Cyrène ou de celui de Barcé. On trouve ainsi des pièces qui non seulement offrent
les mêmes types que Barcé avait de commun avec Cyrène, mais qui encore, par le style d*art, les
détails du travail, la fabrique, le métal et le poids, ressemblent aux monnaies de Barcé tout autant
qu'à celles de Cyrène, sans qu'elles contiennent un nom de magistrat ni aucune autre marque qui
se rapporte spécialement à Tune de ces villes; tels sont les n" 35-36, 39, 45-46, 47, 49-51, 96-98. *)
11 y a d'autres pièces auxquelles on ne rencontre aucune monnaie correspondante parmi celles signées
du nom de la ville, mais qui conviennent également à Cyrène et a Barcé, p. e. les n®" 52-53,
80 et 91-95; on ne sait donc non plus à quelle ville attribuer ces pièces.
D'autre part, nous trouvons des monnaies qui par le nom de magistrat, par les traits de
la tête ou par des détails caractéristiques se rattachent spécialement aux monnaies de Barcé, ainsi
les n"* 33, 34, 41 , 42, 79 et 87, et enfin un assez grand nombre qui portent les mêmes noms
de magistrats que les monnaies de Cyrène. 11 est certainement très probable que celles-là sont
1) Gab. (le Paris (Pcllerin Rec. I pi. IX, 44; Revue num.
fr. 1850 pi. XVl, 5; 1851 p. 83).
2-8) Revue num. fr. 1851 p. 81 n» 21 et 22.
4) De même dans le catalogue de M. Falbe et dans les
commentaires de M. Lindberg.
6) 11 y a une ressemblance frappante entre diverses mon-
naies des trois cités principales de la Cyrénaique. Ainsi
les drachmes et les demi-drachmes archaïques avec la
tête de Jupiter-Ammon et le silphium, et les pièces de
bronze avec la tète d'Apollon et le cheval, qui portent
les noms de Cyrène, de Barcé et d'Evespérls (voyez les
no» 117, 283, 287-290, 332-333 et 339), se ressem-
blent tellement à Tégard de la fabrique et du travail,
que l'une doit avoir été copiée sur l'autre. De même,
si l'on compare les tétradrachmes de Cyrène n«» 127-131
avec ceux de Barcé n" 312-314, ensuite les monnaies
de Cyrène ayant pour types la tète de Bacchus libyen
et le silphium (A., n©» 142 suiv.), avec les monnaies
correspondantes de Barcé (n«» 325 suiv.), enfin les bronzes
de Cyrène n»« 248-249 portant le cavalier et la roue
avec le n© 329 de Barcé, on trouvera, que ce n'est que,
par la légende qu'elles peuvent être distinguées. Par
conséquent, de ce que telle pièce anépigraphe ressemble
beaucoup à telle autre pièce au nom de Cyrène, on ne
pourra pas encore déduire avec sûreté, qu'elle ait été
battue à Cyrène.
30 CYRENAÏQUE.
sorties de Tatelier de Barcé, celles-ci de Tatelier de Cyrène, et on pourrait donc les classer à
ces deux villes. Mais la question du classement de toutes ces monnaies dépend surtout de Fidée
qu'on se forme sur Tabsence du nom ethnique. Si Ton veut dériver Tomission du nom de la ville
de Tarbitraire ou de la négligence des graveurs des coins ou des officiers de Tatelier monétaire,
il faut distribuer les monnaies en trois parties, en donner Tune à Cyrène, l'autre à Barcé, et faire
de la troisième une classe de pièces incertaines. Mais si Ton croit que c'est par un certain motif
et selon Tordre du gouvernement que le nom a été omis, ces monnaies doivent être classées
ensemble et séparées des autres.
Il y a un autre pays dont les monnaies, appartenant à la même époque, offrent un analogue,
c'est la Béotie. Un assez grand nombre des monnaies béotiennes sont anépigraphes ou ne portent
qu'un nom de magistrat. Ces monnaies ont sans doute été frappées en commun par les villes qui
constituaient la confédération béotienne ainsi que celles qui offrent le nom du peuple entier, et
c'est à juste raison qu'on les classe avec celles-ci et non pas à ïbèbes, quoiqu'elles aient pro-
bablement pour la plupart été frappées dans cette ville. M C'est donc d'une manière négative,
par la seule omission du nom de ville, que ces monnaies ont été désignées comme celles des
villes confédérées.
On peut considérer de la même manière les monuaies dont il est question ici. Il est
assez probable que les villes principales de la Cyrénaîque, après s'être constituées en républiques,
se sont alliées entre elles, et qu'une telle alliance a subsisté pendant la plus grande partie de la
deuxième époque; il faut ainsi supposer que, durant la longue guerre que les Grecs cyrénécns
soutenaient contre les Carthaginois au commencement du quatrième siècle, les villes les plus
importantes aient été étroitement réunies. Quoi qu'il en soit, c'est d'accord avec ce qui s'est
opéré dans beaucoup d'autres pays grecs, que les villes cyrénéennes, outre les monnaies frappées
au nom de la ville elle-même par son gouvernement, ont aussi fait battre monnaie en commun,
il y avait une raison spéciale pour ne pas marquer ces monnaies du nom ethnique, mais se con-
tenter d'y omettre le nom de ville, c'est qu'il n'existait pas de nom commun qu'on eût pu employer.
A la vérité, le nom KvQrjk'uîoi se trouve aussi employé pour désigner la population grecque de tout
le pays; mais il n'indiquait proprement que les citoyens de Cyrène, et dans ce sens il était déjà
placé sur les monnaies de celte ville. Il est donc permis de croire, que les monnaies de cette
classe sont analogues aux monnaies contemporaines d'autres pays grecs qui portent le nom du
peuple entier, ainsi qu'à celles de la troisième époque qui offrent la légende KOINON sans aucun
nom propre ajouté. On voit par ces dernières, que les villes de la Cyrénaîque* ont en effet frappé
monnaie en commun, et que de telles monnaies n'ont pas été marquées du nom ethnique. il
en résulte, que les monnaies de la 2"* et 3"' époques sans nom de ville doivent être classées
séparément, quand même, par telle ou telle raison, elles pourraient être assignées à une cer-
taine ville. ^)
1) Mionnet II p. 99-102, S. 111 p. 503-505. SesUni Classes les monnaies frappées au nom de Cyrène et de Barcé;
gen. p. 45. C'est par une inconséquence que dans Mion- car il était fort naturel, que les mêmes magistrats qui
net Suppl. III p. 530-532 les bronzes sans nom de \ille étaient préposés aux grands ateliers monétaires de ces
sont classés à Thèbes et non avec les monnaies d'argent villes, étaient aussi chargés de la surveillance de Témis-
correspondantes. sion des monnaies qui furent frappées aux frais de tout
a) On ne doit pas s'étonner de retrouver sur ces mon- le pays,
naies les mêmes noms de magistrats dont sont signées
MONNAIES AUTONOMES. A. 2.
31
Par ie style d*art et les légendes on voit que les monnaies réunies dans cette classe, sont
frappées après que Fcirt et récriture grecs eurent subi le chiingement dont on peut fixer Tépoque
«nu milieu du cinquième siècle, et que par conséquent elles sont postérieures à ia domination des
Battiades. Elles appartiennent pour la plupart, à ce qu'il parait, à la deuxième époque, pendant
laquelle les villes étaient libres.
Le silphium, toujours Tembléme national, est figuré plus exactement et avec plus de
détails que sur les monnaies de la première époque. On voit assez clairement que la plante est
représentée avant Tinflorescence ; elle offre des touffes de boutons qui ne sont pas encore développés
en ombelles de fleurs ou de fruits; quelquerois elle a sa racine (p. e. sur le n^34)^) ou des
rejetons à la naissance de la tige (voy. n"41). Mais le fruit n'est plus employé comme type moné-
taire. Quelques pièces (n" 45, 46 et 54) offrent trois silphiums réunis. Comme les mon-
naies dont nous nous occupons ici, ont probablement été frappées en commun par les villes de la
Cyrénaîque, on pourrait croire qu'une alliance des trois cités principales est indiquée par ce type. ')
Mais ia même représentation se trouve souvent sur les monnaies marquées du nom de Cyrène ou
de Barcé, et sur celles de la première époque les fruits et les pousses de silphium sont combinés
de la même manière, deux, trois ou quatre fois. M. Cavedoni a attribué au triple silphium un
sens symbolique, et s'appuyant sur le nombre ternaire, il a émis à cet égard différentes conjec-
tures^); mais, sur les monnaies archaïques, comme nous venons de faire observer, on trouve des
parties de silphium aussi deux et quatre fois répétées. On pourrait plutôt supposer que cette
représentation se rapporte h la valeur de la monnaie; n"45 et 46 sont des trihcmioboles, n** 54 un
triobole d'or (J du statère), et les bronzes de Cyrène qui offrent le même type (n** 228-233),
peuvent être des trilepta et des trichalka. ^) Mais sans doute les trois silphiums sont-ils combinés
tout simplement dans lé but de former une figure qui pût remplir, d'une manière symmétrique, le
champ de la monnaie.
Les monnaies d^argent.^)
N**» 33-42. La tête de Jupiter-Ammon et le silphium, qui se répètent sur les
monnaies en or et en bronze et se retrouvent de même sur les monnaies marquées aux noms de
1) La racine parait aiissi sur les monnaies de Cyr^^nc et
de Barcé n" 125, \fÙi02 et 309.
3) M. Liiidberg dans son manuscrit est de cet avis.
3) Le savant italien propose de rapporter ce type ù l'henreux
nombre ternaire chez les Grecs, ou aux trois tribus
primitives des colons de Tbcra, ou aux trois classes
dans lesquelles les citoyens de Cyrène furent divisés
par Démonax, ou enfin aux trois récoltes qui, selon
Hérodote, se faisaient dans la fertile Cyrénaîque. Osserv.
p. 45 not. 38. — Les dénominations dont se sont servis
MM. Cavedoni (1. c. p. 43 suiv. ) etDuchalais (1. c. p. 389-
390), ainsi que d'autres numismatistes, en décrivant ce
type: trois ailphiums disposés en triskèle ou en tTiquetra,
ne doivent pas être adoptées; cette représentation n'a
aucun rapport avec le symbole religieux d'origine asiaU-
que qu'on appelle triskèle^ et le mot latin triquetra dé-
signe une tout autre figure.
4) Le même type se retrouve sur les n»« 321 et 328 de
Barcé; no328 est un triliémlobole, et par la triplication
du type n»321 peut être désigné comme un tridrachmc
attique. — Un tel rapport du type avec la valeur de la
monnaie ne manque pas d'analogie. Des trioboles de
Mantinée portent trois glands, disposés de la même
manière, tandis que l'obole n'en offre qu'un (cf. Leake
Num. Hellen.Eur. Gr. p. G8-69). Les petites pièces en
argent deTarcntc, ayant pour type deux têtes de cheval,
pèsent le double de celles qui n'ont qu'une tête. Cf.
Fiorelli Mon. di cittâ gr. p. 17 not 25 sur les monnaies
d'Arpi portant 1, 2 et 3 épis.
5) Les pièces en argent précèdent celles en or comme
consUtuant la monnaie principale et étant les plus an-
ciennes.
32 CYRÉNAÏQUE.
Gyrène, de Barcé et d*Evespéris, étaient les types principaux et caractéristiques de ia Cyrénaîque,
et ont aussi été mentionnés sous ce rapport par les anciens auteurs^). Les deux premiers n*'',
selon le style austère de la tête, le carré creux et le flan épais, appartiennent au commencement
de la deuxième époque; les autres, dont le style est plus libre, succèdent dans le cours de la
même époque; les n"40 (cf. nM40 fig.) et 41 appartiennent aux plus belles productions de Tart
monétaire de la Cyrénaîque. Les n" 37-38 et 40 sont sortis de Fatelier de Cyrène, puisqu*on trouve
des tétradrachmes au nom de cette ville qui offrent les mêmes noms de magistrats. Les n" 33, 34, 41
et 42 doivent au contraire être attribués k Tatelier de Barcé; en voici les raisons. La drachme n^33
présente la même tête de Jupiter, d'une expression sombre et toute particulière, que la drachme de
Barcé n® 297 (fig.). Le n* 34, qui offre une tête avec une chevelure singulière*), est sous tous les rapports,
excepté le nom, identique à celui de Barcé n® 302. Pour le n'41, on remarque sur le n' 320 de
Barcé le même ornement singulier au-dessus du front de Jupiter; une autre pièce de Barcé, n' 324,
porte de même un type accessoire derrière la tête de Jupiter, et au revers un nom de magistrat
au lieu du nom de la ville, et c'est encore sur une pièce de Barcé, n®315, qu'on trouve un sil-
phium avec deux rejetons; il n'y a pas de monnaie de Cyrène qui ofTre aucun de ces critères.
Le nM2 enfin porte un nom de magistrat, KAINIO'*), qui se trouve seulement sur la monnaie de
Barcé n° 323. On rencontre parfois des exemplaires du n^ 36 qui sont d*un travail assez rude;
il est possible que de telles pièces aient été frappées dans quelque ville libyenne, voyez n^ 344.
Les noms de magistrats seront discutés dans le § 5.
N" i3-46. Les deux premiers n®», vu le caractère de la tête de Jupiter-Ammon et
son encadrement, appartiennent à la première partie de la deuxième époque. La tête de femme
est probablement celle de Vénus, conférez les n" 61 et 72-75. Pour le triple silphium,
voyez la page précédente. •
K" 47-51. La tête imberbe aux cornes de bélier, qu'on peut k juste raison rapporter au
Bacchus libyen, fera l'objet d'un article spécial, voyez § 2. Le n®48, à cause des marques
ajoutées au revers, a été frappé à Cyrène, voyez n® 171.
Les monnaies d'argent, h en juger par le style d'art et les noms de magistrats (voy. §5),
ne dépassent sans doute pas la deuxième époque, excepté les n®' 47 et 48 qui , selon les marques
et le poids (voy. § 4 et 6), ont probablement été frappés dans l'époque ptoléméenne.
La première série, n"' 33-42, comprend, selon les pesées, trois espèces de monnaies qui
se rapportent comme 4, 1 et^; il sera démontré plus bas (§6) quelles sont des tétradrachmes, des
drachmes et des hémidrachmes d'un système monétaire qu'on peut appeler asiatique. Les n" 43-46,
pesant la moitié de la demi-drachme, sont des trihémioboles du même système^); pour les faire
distinguer plus facilement de l'obole (cf. le nM25), ou a placé au revers des types particuliers.
De la 3"' série, les n"49 et 51 offrent une drachme et une obole; les n"« 47 et 48, quoique par le
poids différant l'un de l'autre et ne répondant pas aux précédents, ne peuvent être que des didrach-
mes, dont le postérieur appartient sans doute au système phénicien, voyez Cyrène n^' 142 suiv. et §6.
1) Hesychius et Suidas s. v. Bartov JiXr/àoy. 3) C'est ce nom qui a été pris pour celui de la viile de
3) On pourrait croire, que Jupiter-Ammon par les mèches Csnopolis, voyez §5 et 7.
de cheveux , proéminentes en guise de rayons . eut été 4) Gomme les petites pièces d'or n«> 55 suiv., du mémo
représenté comme dieu du soleil, cf. n» 194. On observe poids, sans doute sont défi hektés (| du fttatèrc oudiobo-
la même chevelure sur le n«137. les/, on pourra les prendre pour des .diobole« faibles.
MONNAIES AUTONOMES. A. 2. 33
Les monnaies d'or.
N" 52-53. La pièce n"52, comme la léte de Jiipiter-Ammon porte la chevelure archaïque,
est sans doute la première monnaie en or de la deuxième époque ; le n° 53 dont la tête offre les
cheveux tombant librement, se rattache aux monnaies d'argent n®' 36 suiv. Au revers du n® 62 la
partie inférieure du silphium est confuse; il n'est pas clair si Ton a voulu indiquer la racine et
des feuilles, ou si cet embrouillement dérive d'une surfrappe ou d'une lésion du coin; les lettres
KY, que Mionnet y a lues, ne s'y trouvent pas.
N**54, offrant la tête de Minerve, est semblable aux n®»20îr-2l2 qui portent les initiales
de Cyrène; on pourra donc l'attribuer à cette ville. Toutefois Minerve était vénérée aussi dans la
partie occidentale de la Cyrénaïque, et son symbole se trouve sur les monnaies de Barcé (n®*321
et 324). Sur le culte de cette déesse, voyez Cyrène n®209 et Barcé n"32I.
N" 55-75. La tête de B ace h us libyen, vue de face sur le n®55, porte au-dessus du
front le même ornement que sa tête en profil du n* 220. La tête du n" 56 est désignée comme
celle de Diane par le carquois derrière le cou*); celle du n» 57, dont la chevelure paraît égyp-
tienne, représente sans doute Apollon; voyez les remarques faites aux n®' 236 et 238 de Cyrène,
qui offrent les mêmes têtes. Les autres têtes qu'on voit sur ces monnaies, sont de femmes et
sans attributs; à l'aide de la chevelure on en peut distinguer trois différentes. La première, sur
les n" 58-60 et 65-71 , a les cheveux retroussés tout autour de la tête. Cette tête a été prise
tantôt pour celle de Cérès-), tantôt pour celle de Diane"); mais on ne remarque pas d'épis dans
les cheveux, et la coiffure de Diane est toute différente (voyez n" 56 et 236); elle représente pro-
bablement Cyrène, parce qu'elle est coiffée de la même manière que la tête du n'231 qui est
ainsi désignée par le nom ajouté. La seconde tête, sur les n" 61 et 72-75, semble avoir les cheveux
arrangés, par un bandeau, en quatre ou cinq parties. Lorsqu'on cherche, parmi les dresses véné-
rées dans la Cyrénaïque, une à laquelle pourrait convenir cette tête, c'est Vénus qui se présente,
divinité dont le culte était ancien et très-répandu chez les Cyrénéens. Elle avait un temple à
Cyrène déjà sous le règne des premiers Baltiades, ce qu'on voit par le fait que l'épouse du roi
égyptien Amasis, Laodicé, native de cette ville, y envoya une statue de la déesse, pour remplir un
voeu. ^) Tindare, dans une de ses odes, dit que V^énus avait reçu Apollon et Cyrène à leur
arrivée en Libye. *) On connaît encore trois temples consacrés à cette déesse dans la Cyrénaïque,
l'un près du port de Cyrène*'), l'autre dans l'Ile d'Aplwodisias qui en eut son nom"^), le troisième
dans une lie située dans le lac de Triton près de la ville d'Ëvespéris ^). La troisième tête, celle
des n®» 62-64, vue de face et ayant les cheveux libres et flottants, rappelle les nymphes de fon-
1) M. Cavedoni (Osserv. p. 33) pense que c'est la tête de 3) Sestini I. c. n® 1 suiv. Mionnet S. n«»5-7.
Cyrène représentée comme nymplie de Diane; mais ce 4) Ce temple était situé à l'extrémité de la ville dans un
n'était pas comme nymphe chasseresse, mais comme la bosquet sacré. Hérodote H, 181. Pindare P)thia V, 24»
compagne d'Apollon, fondateur de Cyrène, qu'elle était cf. Boeckh Explic. p. 283.
honorée par les Cyrénéens, et sur les monnaies elle est 5) Pythia IX, 9 suiv.
figurée en qualité de nymphe locale ou de personnifl- 6) Plautus Hudcns act. 11, sc.4.
cation de la ville, k laquelle l'attribut de la chasse ne 7) Scylax. Ptol. IV, 4.
convient pas; voyez les n»» UGet23l. 8) Strabo XVII p. 836. Sur le culte de Vénus, cf. Thrige
a) SesUni Lett. di cont. I p. 75 n» 7. Mionnet S. n» 8. 1. c. p. 287.
Cavedoni Osserv. p. 41 suiv.
5
34 CYRÉNAÏQUE.
laines, flgurées de la même manière sur les monnaies d*aulres pays, p. e. Aréthuse sur les monnaies
de Syracuse, et Messéis sur celles de Larisse en Thessalie; elle représente donc probablement Cyré
{KvQ^)j nymphe de la riche fontaine à Cyrène, de laquelle la ville avait tiré son nom, et dont
le nymphéum existe encore*). Toutes les initiales de noms, inscrites sur ces monnaies, se
retrouvent sur les monnaies en or ou en argent de Cyrène, ou sont abrégées des noms de magi-
strats qui y sont placés en entier. Ainsi flO répond k flOAlANOEYS (n«M47 et 191-92), OEYetOE
à OEYOEI^YI (n" 176 et 185), KYA à KYAI02 (n" 135, 151 et 200-202), AA k AAM0NAKT02
(nM94), lA à 1A20N02 (nM86 suiv.). XAI indique sans doute le même magistrat que XAIP et
XAIPI (n" 204 et 2121. Le monogramme E se rencontre sur les n" 167 et 207. API2TI02 se lit
de même sur le n* 132, et API en est Tabréviation. ') Comme ces noms abrégés sont gravés en
très-petits caractères, ils ont assez souvent échappé à Tattention ou ont été lus autrement; ainsi
on a pris KYA pour KYP ou KYO ^), ou môme pour KPO *). Ces monnaies, pour la plupart, ont été
frappées à Cyrène; on peut le conclure des noms de magistrats, comme nous venons de le faire
observer, et de ce que les têtes d'Apollon, de Diane et de Cyrène se trouvent sur les monnaies
de cette ville.
N" 76-79. Tête de Jupiter- Ammon. Ijb. Foudre. Le foudre peut avoir égard au
Jupiter grec, qui sous différents surnoms était révéré dans la Cynénaîque et dont TefÛgie se voit
sur les monnaies d'or de Cyrène, ou il peut se référer à la tête du dieu au droit, auquel on
donnait les attributs de Jupiter (cf. nM94et§l). Sur la signiflcation de Tastre et des deux étoiles,
voyez les types accessoires §4. La lettre I du n<'77^) peut être Tinitiale du nom JASON (n® 186).
Comme les deux étoiles et le monogramme ^ ^ ne se trouvent que sur les monnaies de Cyrène,
les n" 76-78 appartiennent sans doute à Fatelier de cette ville. Mais pour le n'79, offrant une
charrue, on est porté à donner la préférence à Barcé, parce que le n* 324 de cette ville est marqué
d'un épi, tandis que les monnaies de Cyrène ne présentent point de symboles de Cérès.
N®80. L'objet indécis sur la face de cette pièce a été appelé par Mionnet une tête
d'oiseau, et par M. Cavedoni une tête d*aigle^); on voit par la gravure, qui le reproduit exactement,
qu'il n'en est pas ainsi. On pourrait supposer que ce type représente quelque partie de silphium,
explication qu'on est porté à donner h divers objets incertains sur les monnaies archaïques.
Quant à la question du temps, ces monnaies, ainsi que les précédentes en argent, appar-
tiennent sans doute, pour la plupart, à la seconde époque, à en juger par le style d'art et les
noms de magistrats (cf. § 5). Elles offrent aussi, à l'égard des types, beaucoup d'analogie
avec le» monnaies d'or qui dans la partie postérieure de la même époque étaient frappées dans
d'autres pays et avaient cours dans le commerce. Ainsi la tête de Minerve ressemble à celle des
statères d'Alexandre le Grand. Les petites pièces qui sur les deux côtés ont pour types des têtes
de divinités, se rapprochent sensiblement des pièces émises par les rois de Chypre dans le quatrième
j) L'ne grotte avec un fronton, taillé» dans le rocher. p. 75 n« (5-7 (Mionnet S. IX n» 7-8).
Barth Wanderungen p. 425. Neumann (Num. vet. ined. 4) Eckhel, qui attribua une telle pièce ù Crotone (Nuni.
11 p. 105) a pris cette tête pour celle de Cyrène qui, vet. anecd. tab. 111,22; Doctr. 1 p. 173. cf. Mionnet S.
d'après son opinion, aurait aussi donné le nom à la no4), et Meynacrts (Gat. n» 128).
fontaine (conf. Bartb Wanderungen p. 422); mais le nom 6) Si d'ailleurs cette lettre est authentique; sur l'exemplaire
de la fontaine était Cyré, cf. Thrige 1 c. p. 95. dans le cabinet de Paris elle n*est pas sûre.
3) Sur tous ces noms, voyez §5. 6) Sans doute le signe du port de Cyrène, Sozusa, v. n»340.
3) P. e. Cat d'Ennery p. 61 n« 19; SesUni Lett. di cont. I 7) Mionnet no 6. Cavedoni Osserv. p. 23.
MONNAIES AUTONOMES. A. 2. 36
siècle % et pour celles tivec le foudre au revers, il y a des monnaies d*of du même module, frap-
pées par Philippe II de Macédoine et par Alexandre I d'Epire, son contemporain, qui présentent
également un foudre. Il est cependant vraisemblable qu*on a continué à fabriquer les petites
pièces (les l de statère) au début de Tépoque ptoléméenne, puisqu^on y rencontre des types acces-
soires et monogrammes (voy. §4 et 5) et une t«}te d'Apollon coiffée à Tegyptienne (voy. n'241).
Système des monnaies d'or. Le n^52 correspond en poids aux drachmes précédentes,
le n® 53 à la demi-drachme n^M; il s'ensuit que ces deux monnaies, ainsi que celles d'argent,
sont frappées d'après le système asiatique ^), et que le premier est un demi-statère (ou demi-chrysus),
le second un quart du statère, le didrachme en or s'appeliint, comme on le sait, statère (ou chrysus).
Pollux cite expressément le demi-statère, 'IjfnGtât^Qoy, parmi les pièces d'or frappées dans la Cyré-
naïque"); le { de statère était nommé tstciçTt^^). La monnaie n*' 54 est un | du statère (triobole)
attique; considérée sous son rapport au système asiatique, elle avait la valeur d'un pentobole ou de
5 dcmi-hektés. Pour les plus petites pièces n"' 55-79, il est assez difficile de déterminer à quel
système ou a quelle division elles appartiennent. Celles qui pèsent 0,90-0,82 gr., s'approchent le
plus du trihémiobole attique dont le poids normal était 1,08 gr. , ou au diobole asiatique qui était
d'un poids analogue; les pièces dont le poids est de 0,81-0,70, peuvent être des trihémioboles asiati-
ques, et le poids enfin de 0,72-0,70 s'accorde avec l'obole attique. Cependant, quand on remarque
qu'il y a dans ces séries une suite progressive et non interrompue de pesées, on est amené à
admettre que toutes ces monnaies, ou au moins les n®' 55-75, forment une même- division; mais il
est difQcile de décider si cette division est un diobole (= ^ du statère) asiatique, ou si elle est un
trihémiobole (= J du statère) attique ou asiatique. Ce qui nous fait pencher en faveur de la
première supposition, c'est que selon Hésychius l du statère, ixtf^, était monnayé en or, tandis
qu'une pièce de J statère n'est mentionnée chez aucun des anciens auteurs, et que les plus petites
divisions ne furent pas frappées, à ce qu'il semble, d'après le système attique (cf. § G). Sans
doute ces monnaies furent employées dans tous les deux systèmes. Comme les pièces n®* 76-79
ne dépassent pas le poids de 0,78 gr. et qu'elles se distinguent aussi des autres par le type du
revers, il se peut qu'elles n'appartiennent pas à la même fraction; on pourrait donc les prendre
pour des | de statère asiatiques. Le n®80 est y^^^ de statère ou une hémihekté (= obole), si
l'on prend pour des J de statère les n®' 55 suiv., dont il présente la moitié du poids ; il est ^\ de
statère (= J d'obole), si l'on regarde ces n*' comme des J de statère.
Les monnaies de bronze.^)
N" 81-87. Têtes de divinités. Q*. Silphium. Le premier n% portant la tête de
Jupiter-Ammon, peut être attribué ou à Cyrène, ou à Barcé, ou à Evespéris, celte tête étant
commune aux monnaies de toutes les trois villes; les n°' suivants avec la tête de Bacchus libyen
conviennent aux deux premières villes dont les monnaies présentent la même tête. La tête
i) Borrcll Monn. des rois de Chypre pi. n*»^ 3, 13 et 14. les monnaies d'or de la Cyrénaïquc sont toutes frappées
H. de Luynes Num. et inscr. cypriotes pi. V, 4, 6 et 9. d'après le système attique, n'est pas fondée.
a) On voit par ces pièces que l'opinion énoncée par M. 3) Onom. IX, (5, 62.
Boeckh (Metrol. Untersuch. p. 87 j et par M. Vasques 4) Hésychius s. v. *ÎExriy.
Queipo (Systèmes métr. et monét., tahlc L p. 42), que 5) Les n®* 340 et 343 peuvent aussi être classés à cette série.
36
CYRENAÏQUK.
d'Apollon ne se Irouve que sur les monnaies de Cyrène (voy. n" 1 15 et 177 siiîv. ); mais l'épi
ajouté sur le n"87 est une marque de Barcé (voy. n'324), non pîis de Cyrène.
N«» 88-90. Gazelle. IJ-. Silphium. La gazelle a ûéih été mentionnée sous le n" 24.
Dans les catalogues où ces monnaies sont décrites, elle est appelée un daim') ou un cerf^);
quoique les cornes ne se montrent pas clairement, on voit pourtant par la taille que c'est le mOme
animal qui est représenté sur les n" 242 suiv. où les cornes de gazelle sont assez distinctes.
Seslini, en décrivant la pièce n^'OO^), dit que l'animal est posé sur une massue, et qu'il y a devant
lui un thyrse, au dessus le nom ANOIIION; mais ni la massue ni le thyrse ne sont à reconnaître,
et le nom est indéchiffrable *).
N"' 91-98. Cheval, cavalier, roue. Nous avons déjà fait mention de l'excellente race
de chevaux que produisait la Cyrénaïque (p. 17). Les peuples de la Libye étaient célèbres par leur
dextérité à dresser les chevaux et h conduire les chars, dont ils se servaient aussi dans le com-
bat*^); les troupes libyennes qui accompagnèrent Xerxès dans son expédition en Grèce, menèrent
avec eux des chars de guerre *'). Les Grecs qui s'étaient établis dans la Libye, apprirent des
peuples indigènes à dresser et à conduire les chevaux ') , art à Taide duquel ils remportaient
souvent des victoires dans les grands jeux de Grèce ®) ; aussi adoptèrent-ils des Libyens Tusage de
chars dans la guerre; la force militaire de Cyrène et de Harcé consistait en partie en chars de
combat **). Par-là s'expliquent les types de cette série. Comme on retrouve les mêmes types
sur les monnaiee de Cyrène et de Barcé, on peut renvoyer ces monnaies également à l'une ou
il Tautre de ces villes. Le n° 98 avec la légende AM a été attribué par IVl. Dumersan à une
petite ville du nom de iMaranthis '^); mais ces lettres sont les initiales d'un nom de magistrat, ainsi
que sur le n'97 2A, qui ne peut indiquer aucune ville.'')
N'99. La gerboise (dipus) et le crabe se trouvent aussi sur une monnaie (n* 340) qui
porte les initiales de Sozusa (Apollonie), port de Cyrène; il est donc probable que cette pièce a
été frappée dans Icitelier qui s'y trouvait. La légende EYA (ou ENA) ne peut être qu'un nom de
magistral. L'explication des types sera donnée sous le n* 340.
N" 100-102. Ces monnaies, ayant pour types une télé casquée et une abeille, sont
semblables au n" 286 qui porte le nom de Cyrène; il faut donc admettre quelles proviennent de
l'atelier de cette ville. De la légende POMI, qui est sans doute placée pour POMH, on peut
conclure, que la tète est celle de Rome, et que ces monnaies ont été émises à Tépoque où la
Cyrénaïque jouissait de Tautonomie sous la domination romaine. .M. Duchalais, qui le premier a
justement classé ces monnaies, présume que les Cyrénéens ont commencé de les frapper dans
1) Voy. n» 88 not I. c.
a) Voy. no 90 not. I. c.
3) Mus. Fontana UI p. 94 n» 4.
4) Au moins est- il impossible d'en rien distinguer sur
l'empreinte qui a été envoyée aux auteurs de cet
ouvrage.
5) Les Asbystes et les Garamantes faisaient usage de qua-
driges, les derniers aussi quand ils allaient contre leurs
ennemis; chez les Zavekes, dans les batailles» les chars
étaient conduits par des femmes. Hérodote IV, 170,183,
193. Les Grecs disaient que Neptune et Minerve avaient
enseigné cet art aux Libyens. Schol. ad Pind. Pythia IV, 2.
6) Hérod. VII, 184.
7) Hérodote (IV, 189) dit expressément, que les Grecs avaient
appris des Libyens à conduire des quadriges.
8) Voy. le commentaire au n« 184 suiv.
9) Voy. le commentaire au n» 248 suiv. et au n» 329.
10) Cab. Allier p. 122. La pièce a été restituée à Cyrène
par Mionnet (Suppl. n»49) et Cavedoni (Osserv. p. 60
note 51). 11 n'est certainement pas probable, que Ma-
ranthis, bourg situé vers le sud-ouest dans l'intérieur
du pays, ait eu un atelier monétaire.
11) Si les nos 247-249 portent KP au lieu de KY, ce qui
est très-possible, ils appartiennent à cette classe.
MONNAIES AUTONOMES. A. 2.
37
Tannée 96, par reconnaissance envers le sénat de Rome qui leur avail accordé la liberlé. *) On
s*occupait sans doute d'apiculture dans la Cyrénaîque -) ; Aristée qui, d'après la tradition, avait
enseigné aux hommes Tart de recueillir le miel, était beaucoup vénéré chez les Cyrénéens qui le
faisaient fils d'Apollon et de Cyrène*"^); Tabeille pourrait donc se rapporter au culte de ce dieu.*)
Cependant, en Cyrénaîque Tinvention de l'apiculture n'était pas attribuée à Aristée, mais à un autre
Ois d'Apollon et de Cyrène, Autuchos^), qui, à ce qu'il paraît, avait un sanctuaire non loin de
Cyrène^'); par conséquent, il faut plutôt admettre que l'abeille est le symbole de ce dernier.
Quant h la date des monnaies en cuivre, il est h supposer que dans la Cyrénaîque, ainsi
que dans la plupart des autres pays grecs, on n*ait pas commencé à frapper monnaie de ce métal
avant le quatrième siècle. Les deux premières suites, n**' 81-90, appartiennent sans doute à la
seconde époque; on peut le conclure du style d'art, de l'épaisseur du flan et du champ creux
muni du grenetis. De la suite qui porte pour type au revers la roue, on peut également attribuer
plusieurs pièces à la seconde époque, ainsi quelques-unes sous les n" 91-92 par rcipport au style
de la tête, et le n® 95 à cause du nom de magistrat écrit en entier (voy. §5). Mais un certain
nombre des monnaies décrites sous les n" 91-99 doit être attribué h l'époque ptolémcenne; la
pièce carthaginoise €ur laquelle est frappé le n' 94 , n'est certainement pas antérieure au troisième
siècle; 2A sur le n®97 se trouve aussi sur la monnaie ptoléméenne n"370.
Pour la question de la valeur de ces monnaies, et des noms qu'ont portés les dilTérentes
divisions, nous renvoyons au §6. Si l'on veut les déterminer à l'égard de leur valeur, détermi-
nations qui seront toujours peu sûres, on est porté à supposer*^) que les n®» 82-83, 86, 91 et 100-102
soient des trichalka^ les n" 93 et 95-98 des dichalka^ les n" 89-90 et 92 des chalkus^ et les n"8l,
84-85 et 99 des trikollyba. Ces divisions, comme on le voit, se distinguent Tune de l'autre par
des types diiïérents, excepté celles des n®" 91-94.
3. MONNAIES DE LA TROISIÈME ÉPOQUE, A LA LÉGENDE KOINON.
103. Tète de Jupiter-Ammon diadémée à dr. Grenetis au pourtour. Ijb. KOINON Silphium;
dans le champ, une corne de gazelle. Grenetis au pourtour.
iR. \\, 2 Dr. phén. 7,68 de 7,51 gr. ®)
I) Revue num. fr. 1851 p. 85-87; 1852 p. 339 et 342.
a) On sait par Synesius, que le miel cyrénéen était d'une
qualité supérieure; aussi au moyen-Age et de nos jours
le miel et la cire ont été parmi les objets d'exportation
de ce pays. Voyez Thrige 1. c. p. 301 not. 21 et 22.
3) 0. Mùller Gesch. Iiellen. Stàmme (1844) 1 p. 342 et II
p. 283. Boeckh Expl. ad Pindari op. p. 324; Scliol. ad
Plnd. Pylhia IV, 4 , p. 343. Thrige 1. c. p. 59 et 292.
4) Duclialais 1. c. p. 84-85 voit dans Tabeille à la fois l'em-
blème d'Aristée et celui de la Pythie, d'après l'ordre de
laquelle Battus passa de Théra en Libye, appelée par
Pindare (Pythia IV, 59-60) ^éliaon JtXffiâoç,
5) \4vTovxoÇ fy /iéfivfjt *j4Qiaraïoç ât fy jiS Kitp tùçwy ut
fjnXiaai vçytxà nçtàioç. Schol. ad Apoil. Rliodii Argon.
11, 500. JusUn XIII, 7. Cf. Brôndsted Voyage en Grèce
I p. 45.
6) Ptolémée (IV, 4) cite 'Anrovxov Uçoy près de Cyrène
vers l'ouest. 11 est assez probable que le dieu ou héros
de ce nom, sur lequel on n'a pas encore énoncé aucune
supposition, est le même qui par le scholiaste est ap-
pelé Autucho8, par Justin Autochus.
7) Les motifs seront indiqués dans le §6.
8) Cab. de Paris (Pellerin Rec. 111 pi. 86,4; Mionn. n»!,
pi. 79,2), Mus. brit. (Cat. P. Knight p. 214.G,1).
cyrénaTqite.
104-à. Même tête. Greneti8 au pourtour. Q'. K^N^N Silphium. GrenetîB ati pourtour. (Pig.)
JE.G-il. H,l— 6,3gr.*»|
106-7. Autres semblables, frappées sur des monnaies de Ptolémée Soter avec la télé de Bérénice
au revers. JE.b-i. 9,5— 4,1 gr.*')
108-10. Même tête, avec ou sans diadème. îf:. KOINON en trois lignes. Silphium. Avec ou
sans grenetis au droit ou au revers. (Fig.) ^. 6J-4J. 17,7 — 6,Sgr,*")
111-12. Antres semblables, frappées sur des monnaies de Ptolémée Soter avec la tête de Bérénice
au revers- M.b&i^. 9,s4 6,3gr.<)
113-14. Semblables aux n*' 109-110, avec le monogramme |@| ou |$| au revers.
M.h-i^. 10,6— 6,6 gr.* S)
On voit par les spécimens cités sons les n°> 106-7 et 111-12, que les monnaies de ce genre
ont été assez souvent happées sur des pièces ptoléméennes. La têle de Jupiter-Ammon ressemble
à celle que présentent les monnaies émises par les Plolémées en Egypte. Les bronzes sont pour
la plupart fabriqués de manière que la pièce a une face plus large que l'autre eu oiïrant nne
tranche oblique, fabrication bien conuue par les monnaies égyptiennes. La légende KOINON enfln
i| 32 exemplaires de toutes les collections
S) Cab. de Paris (Pellerin Rois pi. VI, Mionn. n° b); cab. de
Copenhague (3 eiemploires , dont l'un du cab. Ailler,
est. de Dumersan p. 122); eut. mus. HunEer p. 123 n*42,
tab. 23,u (Revue nom. fr, ISSO pi. XV1,6, cf. IRSI
p. fi8|; cal. de ficntinck 1 p. 40, suppl. Il p. 3; Sestiol
Nus. Hederv. III dl cont. p.72d«3; Hionnet n* 4.
B) 4! eiemplairea de toutes les colleclions.
«I Cab, de Hodène et de HlJan.
SI 13 exemplaires de dlirérenles collecUons.
MONNAIES AUTONOMES. A. 3.
39
fait suift)oser que les monnaies de cette classe n'ont pas été frappées avant que la Cyrénaïque
fût soumise au roi d*Egypte; c'est ce que nous allons démontrer.
Le mot KOINON, comme on le sait, indique un état ou un peuple, soit un nombre de cités
ou de communes réunies dans un corps d'état, soit la population d'une seule cité; il se trouve
employé sur les monnaies frappées 'en Asie et en Grèce sous les empereurs romains, et y est tou-
jours suivi du nom d'un pays, d'une province ou d'une ville, ou de celui de leurs habitants. Le
plus souvent c'est le nom d'un pays ou d'un peuple entier qui est ajouté; il se présente donc
comme le plus naturel de songer ici à toute la Cyrénaïque. La raison par laquelle le nom n'est
pas adjoint, est sans doute celle, qu'il n'y avait, pour indiquer le peuple de tout le pays, aucun
autre nom ethnique que Kvçijvaîoi^ nom qui désignait en même temps les citoyens de Cyrène, et
dont étaient déjà marquées les monnaies de cette ville. ^) L'inscription KOINON indique donc sans
doute , que les monnaies sont frappées par le peuple de la Cyrénaïque pour tout le pays. ^) Les
monnaies d'autres pays grecs qui portent cette légende, sont toutes frappées sous les empereurs
romains; il est d'accord avec ce fait de supposer, que les monnaies cyrénéennes qui y correspon-
dent n'ont pas été émises pendant que la Cyrénaïque était indépendante, mais à l'époque où elle
se trouvait dans le même rapport aux rois d'Egypte que celui qui existait plus tard entre les autres
pays et les empereurs de Rome. De plus, comme les monnaies frappées en commun par les
cités de la Cyrénaïque à l'époque de leur indépendance (voy. p. 30) , n'offrent pas l'inscription KOI-
NON, on est porté à chercher un motif positif qui ait fait inscrire ainsi les monnaies analogues,
fabriquées sous la domination égyptienne. Ce motif n'a probablement été aucun autre que celui
de distinguer ces monnaies d'avec celles frappées par le gouvernement royal, qui portaient le nom de
Ptolémée ou seulement, comme le n'^Sôé, l'inscription: du roi ou royal] c'est notamment à cette pièce,
ayant BA2I écrit de la même manière que KOINON, des deux côtés du silphium, que les monnaies
de cette classe se trouvent opposées. ^) Les monnaies qui étaient frappées dans la Macédoine
1) On dira peut-être, qu'on aurait pu employer le nom
Kvç^yaia; mais ce ne fut que plus tard, sous les
empereurs romains, qu'on en vint à inscrire sur les
monnaies le nom du pays.
ai KOINON peut se prendre pour un adjectif auquel
yo/LiKfjLta est sous-entendu, et indiquer une monnaie
commune à tout le pays; mais on peut aussi regarder
xoêvoy comme synonyme de âtjfÂoç, peuple; sur les
monnaies asiatiques on trouve quelquefois le mot mis
au génitif, p. e. KOINOY ASIAS, KOINOY <POlNi'
KHJS (Eckhel Doctr. IV p. 428 et 430), où il ne peut
être expliqué que du peuple (ou d'un sénat représen-
tant le peuple cf. p. suiv. note 2).— Eckhel (Doctr. IV
p.430suiv.), Tittmann (Griech. Staatsverfassungen p. 740
suiv.) et d'autres savants ont présumé, que KOINON
sur les monnaies grecques indique une réunion reli-
gieuse, et que les monnaies portant cette légende ont
été frappées ù l'occasion de fêtes ou de jeux publics
célébrés en commun, parce que les types y ont souvent
rapport. Mais on trouve aussi très-sbuvent KOINON
associé au type ordinaire du pays ou de la ville. Sous
l'empire romain, le peuple dans les provinces avait une
part plus ou moins grande à l'administration de ses
propres affaires, et notamment le droit de battre mon-
naie (en cuivre) lui était le plus souvent accordé; l'ex-
plication qui se présente comme la plus simple est
donc celle, que KOINON a été inscrit sur les monnaies
frappées par le peuple c. à. d. par le magistrat commu-
nal élu par le peuple, pour les faire distinguer de cel-
les frappées par le magistrat romain; xotyoy, suivant
l'usage ordinaire du mot. indique une association non
pas religieuse, mais poliUque (cf. Tittmann 1. c. p. 74.'î
not. 83-87). M ne faut pas s'étonner qu'on trouve
souvent sur les monnaies ainsi inscrites des temples et
des représentations se rapportant aux jeux sacrés, car
tout ce qui appartenait aux sanctuaires et aux solenni-
tés publiques formait sans doute i'occupaUon principale
des magistrats du peuple; d'ailleurs les mêmes types
sont fréquents aussi sur les monnaies impériales sans
la légende KOINON Là du moins où les types ne
se rapportent pas aux fêtes ou lieux sacrés, il n'y a
aucune raison d'entendre par KOINON une commu-
nauté religieuse, ce qui a été fait, à tort, par Tlirige
(1. c. p. 186) à regard des monnaies cyrénéennes.
3) Chez les anciens auteurs on trouve de même to xo$y6y
employé du peuple en opposition au roi, p.e. Pausan. Ul,8.
40
CYRENAIQIJE.
SOUS les derniers rois, présentent deux légendes qui sont opposées en pareil sens, rune,'MAKE-
AONON qui correspond à KOINON, l'autre, BA ou BA2I sans le nom du roi ajouté.^)
il est possible qu1l ait existé sous la domination égyptienne une représentation do tout
le peuple, ou un sénat auquel les diiïérentes communes ou cités, iiu moins les cinq cités princi-
pales d*après lesquelles le pays eut le nom de Pentapole, aient envoyé des représentants, et que
ce soit par ce sénat qu'aient été frappées les monnaies dont nous nous occupons. Dans les textes
anciens zà utoivôv se trouve aussi employé dans le sens du sénat du peuple. ^) Ainsi dans Tlle de
Crète, sous Tempire romain, les magistrats supérieurs des villes formaient, a ce qu*il paraît, une
assemblée représentative ou un conseil général, qui dans les inscriptions lapidaires et sur les mon-
naies est désigné par le nom KOINON KPHTON. ") Mais il se peut aussi qu'il n'en ait pas été
ainsi, et que l'émission d'une monnaie qui devait avoir cours dans tout le pays, ait été la seule
affaire commune. Dans la même époque Cyrène, et quelque temps aussi Barcé et Evespéris, à
ce qu'il semble, continuaient à battre monnaie à leurs propres noms.
Les monnaies de cette classe ont pu être frappées soit à Cyrène soit dans les deux autres
villes où étaient établis des ateliers monétaires, et leur fabrication a sans doute duré long-temps,
peut-être jusqu'à la fin de l'époque; c'est ce qu'on peut conclure du grand nombre qui nous est
parvenu de ces monnaies, ainsi que des différences que présentent le poids*), l'exécution et la
fabrique. L'empreinte est tantôt d'un assez beau travail et d'un relief fort, tantôt d'un travail
médiocre et d'un relief plat; le flan des pièces est souvent mince, à tranche arrondie, souvent
épais, à tranche oblique.^) La fabrication de ces monnaies ne s'étend pas au-delà de la troi-
sième époque, car elles diffèrent sous tous les rapports des monnaies de la quatrième époque
portant les noms de magistrats romains. ^) «
Les pièces frappées sur celles de Ptolémée Soter ont pu être émises par les Cyrénéens
révoltés sous Soter 313-308 ou plus tard sous le règne de Physcon après 162'), ou elles peuvent
appartenir à l'époque où la liberté leur avait été rendue par les Romains, 96-66. Plusieurs nu-
mismatistes, ne reconnaissant pas la surfrappe de ces monnaies, les ont attribuées à Ptolémée
Apion^); ainsi la pièce figurée sous le n* 106 a été rapportée à ce roi par M. Dumersan dans le
catalogue du cabinet Allier; mais on aperçoit facilement la tête de Bérénice avec les mèches régu-
ii Voy. Numismatique d'Alexandre le Grand (par fauteur
de cet ouvrage) p. 26 not. 32-33.
2) KOINON sur les monnaies cyrénéennes pourrait donc
avoir la même signiflcation que KOINOBOYJION in-
scrit sur les monnaies de Tarse et d'Anazarbus sous
Caracalla (voy. Kckhcl Doctr. III p. 42 et 73). KOINOY
sur les monnaies asiatiques citées p. précéd. note 2 peut
s'entendre de la même manière.
8) Cette dénomination se trouve aussi sur des monnaies
dont les types n'ont aucun rapport aux fêtes ou aux
jeux sacrés, et dans des inscriptions qui concernent des
décrets politiques de toute sorte. Voy. Tittmann Griech.
Staatsverf. p. 735-736.
4) Le monogramme sur les n^* 113-114 doit être pris pour
une marque d'atelier et non pas pour un sigle. de ma-
gistrat, parce que les pesées font conclure que les
pièces de ces n»' apparUennent à des temps différents,
-voyez §6.
h) Les pièces décrites sous les n«« 104-5, qui portent KOI-
NON en une ligne, sont en grande partie minces, arron-
dies au bord et dune exécution soignée; les n»» 108
suiv. , avec KOlTiON en trois lignes, sont en général
épaisses, à tranche oblique, et d'un travail qui est sou-
vent négligé ou superflcicl.
6) M. Cavedoni (Osserv. p. 60 note 50) fait mention d'une
monnaie de cette classe dans le cabinet de Modène, qui
aurait été frappée sur une pièce de Ptolémée roi de
Mauritanie, contemporain de Tibère et de Caligula; mais
le savant lui-même a reconnu plus tard (voy. UuUel.
Napol. VI, 1848, p.77), que la pièce surfrappée est un
Ptolémée Soter. La monnaie de Ptolémaîs citée au
même lieu d'après Sestini, n'appartient pas à la Cyré-
naïque, voy. §7.
7) Gf. Cavedoni Osserv. p. 58.
8) Voy. P. 11 à la fin.
MONNAIES AUTONOMES. A. 3.
41
lières de cheveux et la corne d'abondance devant le cou, et au revers, la tête de Soter dont le
menton se confond avec la sommité du silphium.
La pièce d'argent n^ 103 est un didrachme du même poids que la plupart des didrachmes
qui portent la tête de Bacchus libyen, et peut être assigné au système phénicien; voyez Cyrène
n^l42suiv. et §6. Les bronzes, quoique présentant tous les mêmes types, ont dû contenir plu-
sieurs divisions, vu qu'ils dijTèrent beaucoup en poids; on en peut admettre trois ou quatre: tétra-
chalkon, trichalkon, dichalicon et chalkus, voyez §6.
Sestini a publié un didrachme qui porte pour types la tête de Bacchus libyen et le sil-
phium, et au revers KOIN KYPA au lieu de KYPA; Mionnet Ta classé sous la rubrique Gyrenaica
in génère.'^) Si la légende est juste, c'est plutôt à la ville de Cyrène qu'à cette classe qu'il faut
ranger la monnaie; car KYPA indique sur toutes les monnaies de la Cyrénaïque, à ce qu'il
semble, la ville de Cyrène, et on trouve parfois sur d'autres monnaies grecques la légende KOINON
associée à un nom de ville. -) Mais comme une telle monnaie ne se retrouve dans aucune collec-
tion et n'est mentionnée nulle part, il faut la regarder comme douteuse, et c'est pourquoi nous
n'avons pas voulu l'adopter.*'')
i) Descr. num.vet. p. 561 n^ 10 de la coll. Ainslie; Mionnet
S. IX p. 181 nol.
a) P. e. KOINON BYSANTISIN, E<PE1ISIN, TAPSOY.
a) M. Lindberg, dans son manuscrit, suppose que SesUni a
été séduit par un exemplaire mal conservé de notre
n»171, sur lequel il a pris le serpent pour KO et le
monogramme pour IN\ comme Sestini dans la descrip-
tion de la pièce (p. 561 n^ 10) a renvoyé à la planche
XII, flg. 10, mais que la gravure ne ^y trouve pas,
M. Lindberg pense, qu'avant que l'ouvrage ait été achevé,
l'auteur lui-même a eu quelque doute à Tégard de la
monnaie.
6
42
cyrénaIque.
B.
Monnaies à noms de villes.
CYKÈNE.
PREMIÈRE ÉPOQUE.
Tète d^Apdton •■ de Cjrine. l^-. SilpUiM.
115. Tête d'Apollon à dr. (laurée), les cheveux de derrière retroussés et retenus par un bandeau.
La tête est encadrée d'un cercle en grenetis, autour duquel les lettres KVPA écrites bustro-
phedon; le tout dans un carré creux. ^•. Silphium. iR. 2J. Dr. 3,37 gr.*)
116. Tête de femme (Cyrène) à g., les cheveux ceints d*un bandeau et retenus par derrière, avec
des pendants d'oreilles et un collier; autour, KVPANA; le tout renfermé dans un cercle de
grenetis, dans un champ creux. Ijb. Silphium ; dans le champ, un fruit de silphium et des
• globules. M. 2f Dr. 3,29 gr. ^)
115
IIG
Tète de Jipiter-AMM«n. Ijb. SilpUiM.
117. Tête de Jupiter-Ammon à dr., encadrée d'un cercle en grenetis, autour duquel KVPA bustro-
phedon de g. à dr. ; le tout dans un carré creux. 1^. Silphium.
iR. 3. Dr. 3,48— 3,13 gr.*-*')
118. iMêmes types et légende, mais la tête est h g. et frisée différemment; aussi les lettres KVPA
sont-elles écrites de dr. à g. iR. 3. Dr. 3,4 et 3,2 gr. ^)
117
i) Musée britannique.
'2) Cab. de Copenhague (du cnb. Wiczai, cat. mus. Ileden
I Add. p. 7. tab. 3t,7Mi.
3) 12 exemplaires de difTérentes collections.
4) Cab. de Paris (Mionn. no 169 h Barcé, incorr. 'décr.) et
de Vienne.
DEUXIÈME ET TROISIÈME ÉPOQUES.
Monnaies d^argent.
120.
Tèt« de Ji^ter-Aanti. ^. SilpUin.
119. Tête de Jupiter- A mmon à dr.; devant, KVPA Iles lettres tournées vers le bord); le tout
entouré d'un cercle. R-. Silphtum. ^. 5J. 4 Dr. att. 17,27 gr.')
Même léte; devant, KVPA (les lettres tournées vers la tcte); le tout entouré d'un large cadre
circulaire. Champ creux. Ç. Silphium. (Fig.) jfl. 6^, 4 Dr. att. 17,S4~I7,23gr. ■)
121. Autre semblable; au droit KVTA; au revers en bas (K)V. ^.6^. 4 Dr. att. 17,09 gr.")
!22. Même face, avec la légende KYP. (Fig.) Ç. SHpliium. JR.2^. Dr. 3,36— 3,06 gr.* ■*)
133. Même face, avec la légende KYPA. ^. Silphium. A. 2. ^Dr. I,65& l,«)gr.'^)
124. Même tête, autour de laquelle KVPA bustrophedon ; le tout encadré par un carré en grenelis,
dans un carré creux. (Fig.) fy. Silphium. Mi. Dr. 3,âo— 8,i3gr.*^)
125. Même tête; au dessus, KV. Dans un carré creux. Q-. Silphium (avec la racine).
JR.I. Ob. 0,Wgr.')
126. Même tête, dans un cadre carré formé par un lllct et un grenetis. Champ creux. 1^. Sil-
phium; en bas Y)l. ^.3. Dr. 3,00gr. *|
127. Même tête. [^.
128. Même tête. If-.
129. Même tête. ït.
Silphium (avec ou sans sa racinel; KYPANA en trois lignes. (Fig.)
^.7. 4 Dr. 13,47— 12,44 gr.*»!
Silphium; KYPANAI en trois lignes. Jl. 7. 4 Dr. I3,47gr.«'ï
Silphium; KYAP (sic) en deux lignes. ^.7. 1 Dr. 13,47— 13,44 gr. ")
I) Cab. de Paria (Minnn. n°S7).
1) Cab. de Paru, mns. brit. . coll. de h'orltiwlch (Cal. du
Thomna ii°3g5S).
5) Cab. de Vienne. •
4) Cnl, de Pari» (Mionn. ii»55), de St. Péter» bourg, deCo-
penliague et de Boloi^iic.
6) Cab. de Vienne (Cal. mus. VIrid. 1, p. 283 n-3) et de
Munich (Scstinl Descr. n. vet. p. ^61 n>T).
•) Cab. de Paris iMionn, n» 53, pi. i7, i). de Vienne, du duc
de Lujnes et du colonel Lcake.
T] Cab. de Paris (Hionn. n*^!).
S) Cab. de Copenhague. Une drachme »emlilnb1e avec
KYPAfTAlON au revers est décrite par Sestini Mus.
Hedcn. III cont. p. 72 n»7 (Miorn. S, n» Id); mais cette
pièce ne se retrouve pa» dans leg cabinets qui se sont
partagé celui du comte Wicwi.
0) Cab. de Paris |3excmpl., cf. Sestini Descr. n. vel. p. 561
n«8|, de Copciitingue, du duc de Lujne», de lord Norlh-
wich et du colonel Leakc (Cal. Thouia» n* 29âB et 2950).
10) Cab. de Paria (Pellerln pi. 8C,iO; MIonn. n*60, pl-79,U.
i() 9 exemplaire» de dlITérenlcs collections.
44
ctkénàIque.
130. Mémeléteàg. If. Silphium; KYP A rétrograde en deux lignes. JR.l. 4 Dr. n,ngT.*]
131. Môme me. ^. Silphium avec la racine et un rejeloD à dr. ; même légende.
^.7. 4 Dr. 12,92gr.'|
132. Même tête; derrière, APIZTIO rétrograde. Grenetis au pourtour. I\:. Silpbium; KYPA en
deux lignes. iR. SJ. 4 Dr. 12,91 gr.')
133. Même tête laurée; an dessous API2T. Ç. Silphium; autour, KYPANA rétrograde.
.*.7. 4Dr. 13,22gr.^)
131. Même tête sans laurier; autour, APirTOMHAEOZ. ^. Silphium; KYPANA hustrophedon
en trois lignes. (Fig.) vR. 7. 4 Dr. 13,*0gr.')
13à. Même tétc laurëe; devant, KYÀI02. Filet au pourtour. ^. âtt^um; (KYlPANA en trois
lignes. JR.1. 4 Dr. 12,7Sgr.«)
136. .Même tête sans laurier; dêvani, NÎKIO^^^. Silphium; KYPA en deux lignes.
JR.l. 4 Dr. 13,23* 12,87 gr.'l
137. Autre semblable, avec la légende an revers rétrograde. ^.7. 4 Dr. 13,15 gr.*)
138. Même tête laurée à dr.; devant, NIKI02. Q-. Silphium; KYPA rétrograde en deux lignes.
At.T. 4 Dr. 13,40— nj^gr.*")
139. Même tête, ceinte d'un bandeau mince, à dr.; devant, NIKI02. Q-. Silphium; iKYjPANAIÔl
rétrograde en quatre lignes. At.l. 4 Dr. 13,21 * I3,ligr. "•)
t40. Même tête sans bandeau à g.; derrière, T0MHAE02. R-. Silphium; KYPANA en trois
lignes. (Fig.) vfi. 7. 4 Dr. 13,17 gr. ")
1) Cnb. de Paris IMlonn. S.
1) Coll. de Rollln.
B) Cal, mus. Hunier p. 122
4) Cab. de Parla iMionn. S.
t) Coll. du duc de Luyneg.
t) Cab. de Copenhague {Cal. de Thoma» n* 29&T).
f] Cab. de Paru {Hionn. S. n<> 32) et de Florence.
21, Ub. 23,i« (Hlonn. n*S9).
30, pi. VIII, I).
s) Cab de Paris |Mionr. S. n»3t. pl.Vlll.2).
g) Cab, de Copenhague |2exeinp].|, coll. de Rollin (3exempl.),
Cat. mus. Lavy n° 4625.
10) Cab. de Paris IHIonn. S. n° 35) et de Berllu (CaL de Pinder
ii*436 Incompl.): I est attaché à O en ttaa.
11) Coll. de Rollln (Cal. de Thomas n" 2956).
CTRÈNE.
141. Autre semblable avec KYPA rétrograde au revers.
4 Dr. I3,t0— 12,86 gr.')
Tète de Bicch» libyea.
SlIpkiH
143. Tête imberbe k cornes de bélier, k g.\ devant, inOAIA)N0EY2. Greuelis au pourtour. ^.
KYPA Silphium. Greuetis au pourtour. (Fig.) M.5. 2 Dr. att. e,62gr.*)
iflfeUlléme tête diadémëe; derrière, OEY. Greuetis au pourtour. ^. KYPA Silphium. Avec
^^^ou sans greuetis. (Fig.) ^.3. Dr. 3,88 & 3,84 gr. »|
144. Autre semblable avec Jtff ANA {en trois lignes) et un greuetis au pourtour au revers.
^ ^.3. Dr. 3,isgr.*'l
145. Même tête sans diadème; derrière, KYAIOS. Grenetia au pourtour. ^. KY Silphium.
vfi. 3. Dr. 3,30 gr.=)
146. Même tête. Grenetis au pourtour. 1^. KYPA (en deux lignes). Silphium.
^.3. Dr. 3,29 gr.«)
fli. 147. Même tête. f^. KY Silphium. (Fig.) ^.3. Dr. 2,92 (us.) & 3,12 gr.')
148. Même tète diadëmée, à dr, !(■. KYPA (en deux lignes), Silphium. (Fig.)
M. 4. 2 Dr. phén. 7,61 gr.*)
149. Même tête sans diadème. Ç-. KYPA (en une ligne). Silphium.
JR. 5-4. 2 Dr. phén. 7,9-3—6,61 gr.*»)
)) Cal), de Paris (Mionn. S. n° 31 et 38 Incorr. décr, pi. i] Cab, de Paris (MIonn. n*76).
VitI, 3), mus. brU , cab. de Copenhague. e) Cab de Paris |Mlonn. n*7ï).
31 Cab. de Si. Pëtersbourg. i) Cab. de Copenhague el de la Haje.
ai Mus. bril. (Cat. de P. Knlght p. 2M,H,1), cab. de Purls. s) Mus. brit. (Cat. de Combe p. 239 n* 10, lab. tS.S).
<l Cab. de Paris (Mionn. n"77, incompl. décr.), s) 8 exemplaires de différentes coHecUons.
46
CYRÉNAÏQUE.
làO. Même tête à g. ^. Semblable au revers précédent jft. 5. 2 Dr. phén. 7,e8gr. *|
l&l. Même tête k dr. ^. KYPA (en deux lignes). Silphium; daos le champ à dr., une corae.
Ai. i. 2 Dr. phén. 7,88—6,96 gr* 'i
lâ2. Autre semblable, avec KYPA en bas. (Fig.) ^. 4^. 2Dr.phéD. 7,78— 7,e8gr. "i
153. Même tête à g. 9- KYPA Silphium; dans le champ, deux étoiles. (Fig.)
^.5. 2 Dr. phén. 7,8— 7,1 gr.'*)
ibi. Même léte à dr. Q'. Semblable au revers précédent. jfl. S. 2 Dr. pbën. 7,64gr. ^i
15». Même tête. Q-. KYPA Silphium; dans le champ ii dr., une étoile.
M. 5-4. 2 Dr. phén. 7,77—7,83 gr.* "l
159. Autre semblable
160. Même tête & dr.
161. Autre semblable
162. Autre semblable
163. Autre semblable
164. Autre semblable
165. Autre semblable
166. Même télé à g.
167. Autre semblable
^. KYPA Silphium; dans le champ il dr. une étoile, à g. le monogramme
M. 5. 2 Dr. phén. 7,77—6,88 gr.* ')
A. 4f 2 Dr. 6,38 & 5,80 gr. ")
, avec l'étoile il g. et le monogramme à dr.
A. 5. 2 Dr. phén. 7,81-7,46 gr.* "i
avec la tête diadêmëe. (Fig.) ^. 4^. 2 Dr. 6,69 gr.'")
, sans diadème. . ^. KYPA Silphium; dans le champ à g., un crabe.
vft. 5. 2 Dr. phén. 6,86 gr.")
, dans le champ k dr. le crabe, à g. le monogramme £.
M. 5. 2 Dr. phén. 7,47 gr. "|
JRA\. 2 Dp. phén. 7,68* 7,29 gr. '■•)
(Fig,) Al. ô. 2 Dr. pbén. 7,95 gr. ")
^.4^. 2 Dr. phén. 7,79 et 7,82 gr.")
M. 5. 2 Dr. phén. 7,73— 6,85 gr.* ""')
dans le champ ù dr., un trépii^il.
M.À{. 2 Dr. 6,17— 5,47 gr.'-)
dans le champ il g. le trépied, ii dr. le monogramme E^.
JR. 5-4. 2 Dr. phén. 7,76—7,21 gr'* '*»
avec le crabe et le monogramme S.
avec le crabe et le monogramme X
avec le crabe et le monogramme x
avec le crabe et le monogramme s.
f\r. KYPA Silph-
I] Uab. de Paris iHioiJii. ii<>6i]- I
Ir Iti^ende iKYlPAffAl, pesant 8,«8 grammei
dan» le cnl. du diu«. Hunier p. 123 n*33.
3) 12 vi,emplnlreB de dilTt^rentea callertiang.
31 CbL. de Paris, de Vienne el de CopcntiBguc.
)) 8 eiemplnitea de difrércntes collecliniis.
i) Cab. de St. Pélerahnurg.
•I G exempUires de dlfTérenles collecliuiia.
T) 9 eiemplaircs de dlllérentrs colleelions.
SI Coll. de Ponlana et cab. de Munich.
plÈtc semblable avec
>) 9 eiemptaires de dilTérentes colleetloiis.
lOj Cab. deCopeDhnguc; AgosUno Dial. de nied. VJ p.183,nLi. I.
11-n) Cab. de In Haye.
131 Cab. de Munich, cal. mus. Hunter p. 123 n* 31.
1*1 Cab. de Copenhague.
i»i Cab, de Paris (Miunn. n>6â), mus. bril. (cat. de P. Knighl
p.2H,G.G).
iBl 5 exemplaires de dItTérenles collections,
m Cab de Paris 12 excmpl.. Hlonn. S. n°43) el de Milan,
■SI exemplaires de dilTérenles eoliecllons.
168. Autre semblable t
A. 4. 2 Dr. phén. 7,7S— 7,0figr.* >)
169. Même lête à g. 9- KYPA Silphium; dane le champ & dr. un carquois, à g. le mono-
gramme Rp. (Fig.) JR.b. 2 Dr. phén. 7,67— 7,âOgr. «)
170. Même tête. Ç-. KYPA Silphium; dans le champ à g. ffj ou le même monogramme qu'au
n' précédent. (Fig.) M.i^. 2 Dr. phén. 7,86— 7,«gr.*»(
171. Même tête. Q-. KYPA Silphium; dans le champ h g. un serpent, à dr. II".
M. i^. 2 Dr. phén. 8,oo— 7,20 gr.* *i
172. Autre semblable, avec le serpent à dr. et le monogramme à g.
M. 4f 2 Dr. phén. 7,7fi gr. >)
173. Même tête à dr. 9. KYPA Silphium; dans le champ à g. un serpent, à dr. pi.
M i{. 2 Dr. phén. 7,76 et 7,27 gr. ')
174. Même tête à g. ^. KYPA Silphium; dans le champ à dr. Il»i.
vR. 5-4. 2 Dr. phén. 7,80— 7,88 gr.*'|
17à. .Même tête. Q-. KYPA Silphium; dans le champ à g. ||r*, à dr. fC.
^. 4J. 2 Dr. phén. 7,û8gr. *)
Tète Je laeckii grec. ^. SllfUmm.
176. Tête de Itacchus ceinte de lierre ii dr.; derrière, un thyrse; devant, OEY(DEI&EYZ. !(•. KYPA
Silphitim. Grenetis au pourtour. Mi. 2 Dr. ait. 8,42gr. *|
I) 8 exemplaires rie rilITërenteï colkcUoii«. <) 14 ciempJalrfg île dilTérentes collectiona, '
S! Cnb. de Paris iMIoiin. n*73), de Vienne et de Copen- ï| Cab. de Pnrii. •
hQRue iCal. de Welil n<> T7â4j. «) Cab. de ParU el de Vienne.
3) Mus. brit. (CnL de Combe p. 230 n<>8|. cab. de Copen- T} G exemplaires de dlITcrealei rollecUone.
hngue . coll. de Leal^ (Num. hïlJen. Afr. Gr. p. 2 d* &) et 9) Cab. de la Haye. Il y a an revers à dr. un symbole,
de Rollln (Cat. Hua. Beétn. n°70âT Incom décr), Cot. à ce qu'il semble.
mus. Hunter p. 123 ii'JG. «I Cab. de Parli {Hionn n*80, pi. 79.*).
48
CYRÉNAÏQUE.
Tète d^Ap«U«n. ffr. SilpUn.
177. Tête d'Apollon laurëe à g. ^•. KYPA (en deux lignes). Silphium.
JR, 4. 2. Dr. 6,78 gr. M
178. Même télc. ^•. KYPA Silphium; dans le champ en bas, une gerboise et 20. (Fig.)
iR. 4J. 2 Dr. 6,65 gr.«)
179. Même tête à dr. fjr. KYPA (en une ligne). Silphium; dans le champ. à g., un crabe.
JR.b, 2Dr. phén. 7,42 gr.«)
180. Même tête. ^•. KYPA Silphium; dans le champ à dr. un crabe, à g. KE.
iR. 5. 2 Dr. phén. 6,87 gr.*)
O^:
__._/Kâ#t
^
178 --^^wl^ 180
181. Autre semblable avec K à la place des lettres KE. M. b. 2 Dr. 6,38 gr.^)
182. Tête d'Apollon, les cheveux en tresses régulières et ceints d'un bandeau, à g. Ijb. KYPA
Silphium; dans le champ à g. un astre, à dr. :â: iR. 3. Dr. 2,73 gr.^)
182
Tète de Pt^lévée. Q-. Silphim et palMier.
183. Tête de Ptolémée, fils de Lagus, à dr.; derrière, une massue,
au milieu du champ entre un silphium et un palmier.
Filet au pourtour. Ç-. KYPAN
JR. 5. 2 Dr. phén. 7,24 ^)
183
Monnaies d'or.
Jipiter. 1^. dutulrlge.
184. Jupiter assis à g., tenant de la main dr. un sceptre, le bras g. appuyé sur le dossier du
trône; devant, un aigle volant vers le dieu; derrière, OEYCDEI rétrograde. Filet au pourtour.
1^-. Quadrige, les chevaux galopant à g.; KYPANAION sur une tablette à Texergue. Filet et
grenctis au pourtour. (Fig.) iV. 4. St. att. 8,61—8,49®)
1) Leake Num. Hellcn. Afr. Gr. p*2 no6.
2) Cab. de Paris (Mionn. no 78 incorr. décr.). Une pièce
semblable avec JTA sans la gerboise, est décrite par
SesUni Mus. Hederv. 111 di cont. p. 72 n^lS.
3) Cab. de la Haye.
i) Musée britannique.
5) Cab. de Paris. •
6) Cab. de la Haye.
7) Cab. de Paris (Mionn. VI p. 562 n«79).
8) Cab. de Paris (2exempl., Pellerin Mél. I pi. IV, 9, Mionn.
n» 36) et Mus. Pembrock l tab. V, 9 (cal. de vente n» 1377).
49
185. Jupiter trônant, dans la môme pose; derrière, un aigle aseis (à g., la tête retournée) sur
l'enroulemenl d'ua rameau de vigne; devant, 0EY(I>EIAEY2. Fitet et grenelis au pourtour.
fy. Quadrige, conduit au trot à dr.; au-desBUS, un grand astre et KYPANAION. Filet au
pourtour. Al. 4^. St. ait. 8,56 * 8,60 gr. ')
186. Xpiter trânani avec l'aigle comme au n° précédent; l'aigle derrière lui est tourné à dr.;
devant (l)A20N02. Filet au pourtour. Q:. Le même que le révère précédent.
M. 4 J. St. att. 8,58 gr. »|
187. Semblable au n' précédent; l'aigle est tourné comme au n° 185. ^. La Victoire dans un
quadrige, vu de face; au-dessous, KYPANAION. Grenetis au pourtour.
At. 4f St.au. 8,61 gr.")
188. Jupiter trOnant comme aux n" précédents; devant, l'aigle volant avec un serpent entre les
serres; derrière, IAZ0N02. ^. Semblable aux n" 185-186. Al.A^. St. ail. 8,&8gr.*)
189. Jupiter assis à dr. , tenant le sceptre de la majp g., le bras dr. appuyé sur le dossier du
trône; devant IA20N. Filet.au pourtour. rr^ Quadrige stmblable à celui du n'184;
KYPANAION à l'energue. Filet au pourtour. (Fig.) A!.i. St. ait. 8,6igr.=^|
190. Jupiter assis h g-, tenant l'aigle sur la main dr., le bras g. appuyé sur le dossier de la chaise;
devant, un autel à encens {thymiatérion); derrière, un nom illisible. Q-. Semblable au
n" suivant. iV. 4. St. att. 8,60 gr. *)
191. Jupiter debout à g., tenant une palère dans la main dr. , la gauche appuyée sur le sceptre;
devant, le tkt/mialért'on ; derrière, IIOAIANOEYS. Grenetis au pourtour. Q-. Quadrige con-
duit au trot à dr.; au-dessus, l'astre du soleil, vu h. moitié, et KYPA(NA)ION. Filet au pourtour.
iV. 4J. St. att. 8,58pr.»|
Semblable au n° précédent. ^. La Victoire
dessus, KYPANAION. Filet au pourtour. (Fig.)
quadrige, allant au pas à dr. ; au-
AI. 4f St. ait. 8,63—8,65 gr." »)
ti Cal>.
niim. ThoU p. i
n'ie) et
Nus.
Pembroct 1 tnb. V, 10 (c
al. de y<
!nlen<>13T6).
al Coll.
ilu duc de LuytiM.
31 Cat.
mus. Hunier p. 121 n«1,
tab.!3,s
1 (Hlonn
. n' 401.
4| Cal.
mu!. Hunter p. 121 n»2,
lab. 23
,10 IMIo
nn. n*4)).
b) Musée britannique.
SI Cab.
de Paris (Mionn. n« 39,
, où te
nom est
. à lort lu
KJPINOSU C'est peut-éire ta même i
est gravée dans PcHerIn Rcc. III pi. 86, ■ i
'] Cab. de Vienne.
Il 13 exemplaires de dlITercntes eollertions. \
Chûli de méd. gr. pl.X, 2.î.
CYBÉNAlQUE.
Jupiter debout vu de face, regardant à dr.; la main dr. est appuyée sur le sceptre, la gauche
8ur la hanche; l'aigle est it ses pieds à g. (Pig-I ^. Quadrige en course à dr. ; à l'exergue
KYPAN AT. 4. St.att. 8,fiO & 8,48 gr. »)
Jupiter-Ammon debout vu de face, la tête radiée, tenant sur la main dr. la Victoire, au bras g.
le sceptre; h son cAté à g., un bélier; & dr., AAMnNAKTOS. Greaetis au pourtour. f^.
Quadrige conduit au troit \ dr.: au-dessus, KYPANAION. Grenetis au pourtour.
M. 4i. St. ait. 8,62 gr. ')
CinUer. ^. StIpUn.
19â. Un cavalier, revêtu d'un chiton, allant au pas h dr. Filet au pourtour. ^. KYPA (en deux
lignes). Silphium; en bas à dr., une gerboise. V. i\. j St. att. 4,27 gr.')
196. KYPANAION (en quatre lignes, A et N liés). Même cavalier. Filet au pourtour. Q-. Silphium;
en bas à g., une gerboise. Grenetis au pourtour. AT. 2^. ^ St. att. 4,S1 — 4,21'*)
197. Même cavalier allant à g., un chapeaa pendant derrière la nuque. Q-. KYPA Sîlpbium.
Filet au pourtour. (Fig.) Al. 2^. 4 St. att. 4,80 & 4,29 >)
198. KYPAN Même cavalier, une chlamyde jetée sur les épaules. Filet au pourtour. Q-. Sil-
phium; en bas, OE. Grenetis et filet au pourtour. ^. 2J. ^ St. att. 4,29 — 4,06 gr.^)
Même cavalier, sans la chlamyde et le chapeau, allant à dr. Au-dessus, KYPA et les restes
d'une légende antérieure. Grenetis au pourtour. ^. KYPANA (en trois lignes). Silphium.
Grenetis au pourtour. (Fig.) AT. 2J. i St. att. 4,27 gr. 'J
Du même coin que la face précédente. !{'. Silphium; KYAI02 ( bustrophedon du haut en
bas). (Fig.) A/'. 2J. JSt. atl. 4,27— 3,95 gr.')
t) Coll. du duc de Luynes et Cut. Mu». Pembrock 1 Tab.V,7
(Cat. de venle n>l3T9).
1) Cab. de Pari» (Hionn. d>35, S. IX pi. T. 1; et. EcUiel
Doclr. IV p. 121].
S) Cab. de StocUiotm et du ilnc de Luynea (Choli de méd.
pl.X,27).
*) Cab. de Pari» (Mlono. ii«32, Incoix. décr., Cat. d'Enner;
p. 60 n'IO), Hus. brit. (Haym Tei. brit. U p. 124 ii*3:
P.KnIgtit p. 21», B, 2), Hu«. Pembrock 1 tab.V,7 (cf.
Sestini Hui. Foniana I p. 123 n*2-3).
t) Cab. de Paris (Mfonn. n*33l et de la Hâve.
g) Cab. de Paris (Hionp. n*34). coll. de Fontana, Mus.
Pembrack 1 lab. V, à (Cal, de vente n* 1 3SI |, Hu«. Hunier
p. 121 n«6, tab. 23,11.
1) Cab. de Paris et de Florence.
S) Cab. de PariK ( Pellerin Rec. III pi. 86, 7 ; Hieun. d* 30),
Hua. britann. [Cat. de Cumbe p. 239 n» l|, Hns. Hunier
p. 122 n* 8 (Incorr. dëcr.).
CYRÈNE.
51
201. Du même coin que la face des deux n^' précédents.
Grenetis au pourtour.
i;-. Silphium; KYAI02 (en trois lignes).
iV. 2^. I St. ait. 4,84—4,27 gr. *)
199
200
201
202.
203.
204.
Même cavalier; derrière, KYAI02. 1^. KYPA Silphium; en bas à dr., une gerboise.
M. 2^. ,i St. atl. ^)
Même cavalier; derrière, FIOAI. ^. Même que le revers précédent.
iV. 24. ^ St. att. 4,3 gr. «)
Même cavalier, le chapeau derrière la nuque, allant à dr.; derrière, XAIP. Ç:. KYPA Sil-
phium. Al. 2^. I St. att. 4,02 gr. 4)
205. Même cavalier allant à g., un chapeau pendant derrière la nuque; au-dessus, un astre. ^.
Silphium ; à g. KYPA. M. 2. ^ St. (J St. att.) 2,84—2,80 gr. *)
205
206. Même face.
207. Même face.
208. Même face.
^. Silphium ; à dr. KYPA. M. 2. ^ St. (J St. att.) 2,80 gr. «)
Ç-. Silphium; à dr. KYPA, à g. E. iV. 2. | St. (J St. att.) 2,84— 2,81 gr. ')
Filet au pourtour. 1^. Silphium; à g. KYPA; à dr. :â:.
AT. 2. i St. (J St. att.) 3,00—2,83 gr.* «)
Tète de liiierre. ^. Triple SllpUiiM.
209. KYP Tête de Minerve à g. Ijb. Trois tiges de silphium autour d'un globe comme centre
commun. (Fig.) AT. 1|. \ St. att. 2,16—2,00 gr.* ^)
210. Même tête à dr. Grenetis au pourtour. ^:. KYP Même type. Filet au pourtour. (Fig.)
A[.i\. i St. ait. 2,16—2,13 gr. ^^)
211. Même tête; devant, nOAlAN rétrograde. Grenetis au pourtour. Ç:. KYP Même type.
AT. H. i St. att. 2,16 gr.")
1) Cab. de Paris, mus. brit. (Cal. P. Knight p. 213, B, 1),
coll. du duc de Luyiies (Cal. de Thomas n«29o2), Mas.
Pembrock I tab. V, 6 (Cal. de vente n» 1380).
a) Sestini Mus. Hedcrv. 111 cont. p. 72 n» 1 (Mionn. S. n» 15,
incorr. décr.).
3) Cab. de Paris, Sestini Nus. Fontana I p. 123 n» 1, tab. V, 18.
4) Mus. Ilunter p. 122 n«7, tab. 23,18 (le cavalier est repré-
senté au galop; Mionn. n0 31).
5) Cab. de Paris (Mionn. no26), de Stockholm et de Fon-
tana.
Coll. de Fontana.
7) Cab. de Paris (2 exempl., Mionn. no27), de Berlin (Cat.
de Pinder no43d, Thés. Brandenb. 1 p. 518) et de la
Haye.
8) 11 exemplaires de diflférentes collections. Voy. Luynes
Choix de méd. pi. X, 2G.
0) Cab. de Paris (Mionn. n<»25) et de la Haye, mus. brit.
(Cat. P. Knight p. 214, 0,1), coll. du duc de Luynes, du
comte Pal in et de M. Fontana; Sestini Descr. num. vet.
p. 561 nos.
10) Cab. de Copenhague et de St. Pétcrsbourg.
11) Cab. de Copenhague.
7*
52
CYRÉNAÏQUE.
212. Même tête à g.; au-dessus, XAIPI. Ijb. KYP Même type.
iV. 1 J. i St. att. 2,16—2,11 gr.* M
209
210
Tète de Jipiter-AMM«ii •■ de Btcchis libjen. 1^. Tètes de déesse.
213. ïéte de Jupiter-Ammon; KY. Ç-. Tête de femme (?); KY. AT. f . i(è)St.«)
214. Môme tête à g.; derrière, KY. Grenetis au pourtour. ^. Tête de femme (de Cyrène)
à dr., les cheveux retroussés; FIO écrit des deux côtés. (Fig.)
iV.f i(i)St. 0,89— 0,84 gr. «)
215. Même tête; derrière, PO. ^•. Même tête de femme; devant, KY.
AT. f . I St. 0,87 gr. -•)
216. Tête de Bacchus libyen à g.; des deux côtés, KY (rétrograde). Ç-. Même tête de femme;
des deux côtés, K Y (rétrograde). (Fig.) iV. |. JSt. 0,88— 0,80 gr. *)
217. Même face. ^•. Même tête de femme, sans légende. iV. f. JSt. 0,86 gr.**)
218. Même tête; derrière, KY (rétrograde). ^•. Semblable au revers précédent.
iV. -J. i St. 0,84 gr.* '')
214
216
218
219. Même tête; K. Ç-. Même tête de femme; KYA. AT. f J St. 0,89 de 0,87 gr. «)
220. Même tête à dr., avec un ornement au-dessus du front; derrière, AAM. Grenetis au pourtour.
1^. Tête de femme (de Diane) à g., les cheveux ornés de joncs (?) ; derrière Tepaule, les ex-
trémités d'un cirquois et d'un arc; à dr. , KY (rétrograde). Grenetis au pourtour.
M. f . t St. 0,87 de 0,84 gr. »)
220
1) Cah. de Stockholm (Cat. de Skiôldebrand p. 59), de Paris
(Mionn. no 24), de Vienne et de Florence (Eckhcl N. vet.
anecd. p. 303 tab. XVI, 2, incorr. K au lieu de X); Cat.
Mns. Hunter p. 122 ïï^9à 10.
3) Sestini Descr. n. vet. p. 560 n» 1.
3) Cab. de Paris (Mionn. n» 12-13), de St Pétersbourg et
mus. brit. (Cat. de Combe p. 239 n» 2).
i) Cab. de Paris (Mionn. n^U).
5) Cab. de Paris (Mionn. no20), de Vienne et de Fontana.
A) Cab. de Copenhague.
7) 8 exemplaires de dilTéreutes collections ou catalogues.
8) Cat. mus. Hunter p. 122 n» 14-15 (Sestini Lett. di cont. 1
p. 75 n» 2, Mionn. S. n» 6). Cette pièce appartient peut-
être aux nos 68-70, un astre ayant été pris pour K.
0) Cab. de Paris (Mionn. n» 19 incorr. décr.), mus. brit. (Cat.
de Combe p. 239 n^G, tab. XIII, 4; Mionn. S. n» 10). C'est
sans doute la même monnaie qui est décrite dans Cat.
d'Ennery p. 60 n^ 14 et dans SesUni Lett di cont. I
p. 75 1)0 8 (cf. Mionn. S. no9), portant AJ ou JA au
droit.
CYRENE.
sa
Tjpes d^lleiamlre le finnd.
221. Tête de Minerve à dr. ^. KYPANAI(OI) riTOAEMAin La Victoire debout à g., au bras
gauche un bâton de trophée, dans la main droite étendue une couronne (?); devant en bas,
quelques caractères Indistincts. AT. 4. St. att. 8,00 gr. ^)
Monnaies de bronze.
Tètes de diviiiités. ^. SilpUui •■ triple sllpUnm.
»
222. Tête de Jupiter-Ammon à dr. flr. KYPANON(?) Silphiura.
222 a. Même tête. ^. KY Silphium.
223. Même tête. ^. K Silphium.
224. Tête de Bacchus libyen à dr. Ç-. Silphium; à g. (K)Y.
creux. ^
M. 6. «)
iE. 3. 3,8 gr.*)
Grenetis au pourtour; champ
iE. 5. 17,7 gr.*)
225. Même tête; degtt^t, A. ^. Silphium; KY (rétrograde). Grenetis au pourtour. JE.b.^)
226. Même tête. ^•. Silphium; à g. KY (rétrograde). Filet au pourtour; champ creux.
JE. 2^. 4,6 gr.')
227. Même tête. ^. Silphium*; KY écrit des deux côtés. Grenetis au pourtour; champ creux.
JE, 2^. 3,5 gr.»)
228. Même tête; derrière, --P. Grenetis au pourtour. ^:. KY Trois silphiums réunis autour
d'un globe comme centre commun. Grenetis au pourtour; champ creux. (Fig.)
JE. 3. 4,3 gr. »)
I) Cab. de Paris (de la coll. de Thomas, Cat. de Thomas
n»2706 incorr. décr.; Revue num. fr. 1844 p. 325 flg.,
1853 pi. XIX, 7; Pinder Beitrâge zar ait. Mùnzk. 1 Taf.
Vin.5).
a) Longpérier Cat du cab. Magnoncour n* 838 ; sans doute
la légende n'est pas correctement reproduite, cf. p. 61.
8) AgosUno Dialoghi I tab. 5, 9.
4) Cab. de Christiania.
5) Mus. brit. (Cat. P. Knight p.215,N,3).
6) Leake Num. hellen. Afr. Gr. p. 2 n<»15.
7) Cab. de Copenhague.
6) Cab. de Milan.
0) Cab. de Paris (Mionn. n«92, HP derrière la tête; le
n» suivant porte plutôt THP).
54 cyrénaIque.
239. Même face. ^. KYP Même type. Filet au pourtour; champ creux.
M. 3. 3,9 gr. *)
230. Autres semblables avec des légendes imparfaites. £.3. 4,2 — 3,3gr.*'|
231. Tête de femme (de Gyrène) à dr.; devant, KYPANA. ^. Triple silphium. Grenetis au
pourtour; champ creux. (Fig.) M.b. 12,9— 14,2gr.')
232. AuU*e semblable. La tête est ornée de pampre(?); derrière, un objet indécis. La légende
ne paraît pas (faute de flan). £.. 5. 14,7 gr.*)
233. Tête casquée (de Minerve) & g. Grenetis au pourtour. Ç. KYP(A) Silphium. Grenetis au
pourtour; champ creux. M.2\. 3,6 gr.^)
TAte de Jipiter-lBBiB.
Tasbeu de B»ttu.
234. Tête de Jupiler-Ammon à dr. ^. Un c6ne au-dessus duquel parait une colonne surmontée
d'un vase; à g. KY|PAN|A|oN; & dr. EY(D(P)loz, Grenetis au pourtour; champ creux. (Frappée
à deux reprises.) (Fig.) jE, 6^. *)
235. Même tétc. ^. Même type et légen(]e(?). JE. b. 12,2& 10,S(iis.). ')
i| Cab. de Copenhague.
3) Mua. brlt. (Cat. P. Knl^hl p,21à,H,G|, cab. de HunJch,
coll. de Welzl (Cat. n>7T70) et de Fonlana.
S) Hu«. l>rlt., cab. de Parii [In., PellerinRoUpl. ZîeiRec.
111 pl.S6,ii; HioDn. n*93-04, Incorr. décr.| et coll. de
Footana.
\) Cab. I
! Hllan.
s) Cab. de Copenhague [de la coll. deWelïl, csi. n» 77711-
t) Coll. du duc de Lu>nes.
7) Cab. de Parla (Pellerln Rec. 111 pi. I1S,3; Revue num. fr.
ISJO pi XVI, 7 A I85t p.89,lncompl.) et de Copenhague
(Inconipl.).
CYRENE.
55
Tète de •itie. ^. La TieUire.
236. Télé de' Diane à dr.;^ derrière le cou, le carquois; devant AAMQ KYPANA. Grenetis au
pourtour. Ç*. La Victoire volant, à dr.; elle tient une couronne de la main g. et de la
droite un bandeau flottant, sur lequel est inscrite une légende (?). Grenetis au pourtour;
champ creux. M, 5. 15,1 gr. >)
236
fiueUe. i;-. SilpUui.
237. Gazelle au moment de 8*arréter, à dr.; devant, une gerboise. (Au-dessus, des lettres effacées.)
Grenetis au pourtour. Ç*. KYPA Silphium. Grenetis au pourtour; champ creux.
iE. 4. 7,4— 5,0 gr.* 2)
237
Tète d^Ap«il«ii à chevelure iMndée. ^. SilpUiiM^ guelle.
238. Tête d'Apollon à dr., les chevQiix ceints d'un bandeau et tombant en longues mèches bou-
clées. ^. KYPA Silphium. Champ creux. (Fig.) M,^. 4,9— 2,6 gr.»)
239. Même télé; derrière, K; devant, YP. flr. KYAP(sic) ou KYP Silphium.
M. 3. 3,6—2,7 gr. ^)
240. Même tête; derrière, K (devant, YP?). flr. K Y Silphium. M.Z. 2,9 gr.»)
241. Tête d'Apollon, la chevelure en longues mèches régulières pendant du sommet de la tête,
sans bandeau. Ç-. KYPA Silphium. Grenetis au pourtour; champ creux. iE. 3. 3,7 gr.®)
238
241
1) Cab. de runiversité de Turin.
a) Mus. brit, cab. de Paris, de Vienne, de Munich, de
Milan, de Copenhague (de la coll. Wiczai, Sestini Mus.
Hederv. 111 cont. p. 74 no42 incorr. décr.), de Fontana,
d'Allier (cat p. 1 22 incorr. décr.) et Cat. mus. Lavy n« 4632
(incorr. décr.). ^
3) 8 exemplaires de différentes collections et catalogues.
4) Cat. mus. Hunter p. 123 no44, tab. 24, 2 (Mionn. no96);
cab. de Milan, de Copenhague; Cat. de Welzl no7759
(incorr. décr.), Cat rais, de Schaclimann p. 74, fig. 1
(Mionn n«97, incorr. décr.); Cat. mus. Mûnter no3ll9.
6) Cab. de Copenhague.
6) Cab. de Paris (Mionn. no98).
56
CYRÉNAÏQUE.
242. Même tête qu*au n'^238. ^. KY Gazelle debout à dr.; au-dessous, une feuille de lierre (?).
Champ creux. (Fig.) M, 2}. 2,7 gr. *)
243. Mêmes face et revers, sans marque. * M, 2, l,8éc0,9gr. *)
244. Même tête qu'au n°241. Grenetis au pourtour. ^. KYPA Gazelle debout à dr. Champ
creux. iE. 1 J. 1,4 & 1,0 gr. ^)
242
244
245. Mêmes types et légende; au revers devant la gazelle, un chapeau.
246. Autre semblable; au revers devant la gazelle, une couronne.
M. IJ. l,2&0,7gr.*)
M.\\. 1,1 gr.*)
Cafaller, ekeval. ^. SilpkiiH^ me.
247. Cavalier allant au galop à g. ^. Silphium; à g. KY; à dr. un crabe. M.Z, 4,0 gr.^)
248. Cavalier allant au galop à dr.; au-dessus, KY. Grenetis au pourtour. (Surfrappe.) Q*. Roue
à quatre rayons, entre lesquels à g. le silphium. M, h. 7,4 gr. (us.)*^)
249. Autre semblable; KY est au-dessous du cavalier. MA\. 8,6— 7,9 gr.®)
250. Cheval marchant à dr. ^. KYPA Roue à quatre rayons, vue obliquement.
iE. 2. 2,3— 1,5 gr.*»)
250
Tète de JipUer-AHH«n. Q*. Pabnier.
251. Tête de Jupiler-Ammon , diadémée, à dr. Q-. KYPA Palmier; à dr. , un silphium. (Fig.)
MA'Z, 6,0— 3,8 gr.* ^<>)
1) Cab. de Copenhague ide Ja coll. VViczai, Scstint Mus.
Hederv. III cont. p. 74 n«33).
a) Cab. de Copenhague et coll. de Rollin.
3) Cab. de Copenhague et de Municli; Sestini Descr. n.
vet. p. 561 no 21-22 (incorr. décr.); Cat. mus. Ilunter
talv 08,22 (Mionn. VI p. 645 n«226 incompl. décr.).
4) Mus. brit. (Cat P. Knight p. 215,M, 18) et cab. de Paris
(Mionn. n»124 incompl. décr.).
h) Mus. brit. (Cat. P. Knight p. 215, M, 19, incompl. décr.).
6) Cab. de Copenhague.
7) Musée britannique.
8) Cab. de la Haye, de Copenhague (2 exemplaires de la
coll. W'iczai. Sestini Mus. Hederv. IH cont. p. 74 no36et
38 incorr. décr), de Munich et de Rollin (de la coll.
Wiczai, Sestini le. p. 74 n«37, incorr. décr.).
9) 8 exemplaires de diiïérentes collections et catalogues.
10) 12 exemplaires de diiïérentes collections et catalogues.
La pièce décrite par M. Longpérier dans le cat. du cab.
B^gnoncour no839 avec une massue au lieu du sil-
phium, est sans doute la même.
I .
CYRENE
57
252. Autre semblable, avec A au revers.
253. Autre, avec B. •. . * .
avec r. (Fig.)
avec A. . .
avec E. . .
avec I. (Fig.)
avec H. (Fig.)
avec 0. (Fig.)
avec I. . . .
avec i\» •
avec M. . . .
254. Autre
255. Autre
256. Autre
257. Autre
258. Autre
259. Autre
260. Autre
261. Autre
262. Autre
259
263. Autre
264. Autre
265. Autre
266. Autre
267. Autre
251
254
257
au revers dans le champ à dr., encore une corne. (Fig.)
le silphium est à g.; à dr. un pentagone. (Fig.)
le silphium ne parait pas; à dr. un serpent. (Fig.)
le silphium est à g.; à dr. un crabe. (Fig.)
le silphium et le crabe sont à droite. (Fig.)
M, 4-3. 6,4—4,6 gr. >
iE. 4-3. 6,2— 4,2 gr.
M. 4-3. 7,2—2,9 gr.
M. 3f 6,1 & 4,7 gr. ^
M. 3f 5,8—4,6 gr. 5
iE. 3. 4,2 gr. 6)
M.^. 6,4— 5,6 gr.
M, 4-3. 6,4—4,3 gr.
. . M, 3|. 5,6 gr.
iE. 4-3. 6,7—5,3 gr. ^^
. . iE. 3f 6,2 gr."
258
iE. 3. 4,0— 3,3gr. i«)
iE.4-3. 4,9— 2,9gr.*i»)
iE. 34. 4,8 gr. (usée) ")
M. 4-3. 6,6—3,9 gr.* «)
iE.4-3. 6,7— 4,3 gr.* i«)
264
265
1) Cab. de faris, de Vienne (Mus. Theupoli p. 1201 n» 3 in-
compl.), de Milan et de Friediânder; SestiniMos. Hederv.
III cont. p. 73 nol8 (incompl.).
2) Mus. brit., cab. de la Haye et de St. Pétersbourg; SesUni
Mus. Hederv. III cont. p. 73 n» 24.
8) Cab. de la Haye, de Paris et de Bellermann; Cat. de
Hcydecken n» 3604 ; Cat. mus. Hunter p. 124 no 52; Leake
Num. Hellen. Afr. Gr. p. 2.
4) Cab. de Vienne et de St. Pétersbourg.
5) Cab. de Paris (2 exempl., Mionn. noll6) et de Vienne;
Cat. mus. Hunter p. 124 no54.
«) Cab. de Paris (Mionn. nol09); SesUni Mus. Hederv. IH
cont. p. 7 3 no 23; Cat. deWelil no7762 (incompl. décr.) ;
Ackerman cat. de Horta p. 16 n«304 (incorr. décr.).
7) Cab. de Milan et de Vienne ; Haym Thés. brit. H tab. XVII, 2
(GessnerNum. gr. tab. 35, 2&).
9) Coll. de Becker et cab. de Paris (2 exempl.).
9) Cab. de Paris (Mionn. noll2).
10) Cab. de Paris, de Vienne, de Munich et de Copenhague
(de la coU. Wiczai, SesUni Mus. Hederv. Hl cont. p. 73
no 25).
11) Cab. de Paris (Pellerin Rec. lU pl.86,i&; Mionn. n» 114);
cf. SesUni Mus. Hederv. IH cont. p. 73 n«20.
12) Coll. de Thomsen, de Vienne (Eckhel Cat. mus. Vind. l
p. 283 no 9), de Milan et de Rollin.
13) 6 exemplaires de difïérentes collections.
14) Cab. de Milan.
15) 18 exemplaires de différentes collecUons et catalogues.
16) 25 exemplaires de différentes collecUons et catalogues.
8
58
CYRÉNAÏQUE.
268. Autre; le silphium est à dr. ;'à g., un astre; AA à dr. ou des deux côtés du palmier. (Fig.)
M. 4-3. 6,9—4,4 gr.* «)
269. Autre, sans Tastre; le silphium est à dr.; AA est à g., à dr. ou des deux côtés du palmier.
&, 4-3. 6,7—4,6 gr.* *)
268
Tèle dMp«ll«n. Q-. Citktre^ ekeral^ attribits dlrers.
270. Tête d'Apollon laurée à dr. Ç:. KYPA Cithare. (Fig.)
271. Même tête à g. Ç:.' KY Cithare.
M. 31-3. 5,6— 3,2 gr.* «)
iE.3|. 3,4 gr.^)
270
272. Même tête à dr. Q-. KYPA Cithare; au-dessus, un astre.
273. Autre semblable; au revers au-dessus, A. (Fig.)
274. Autre; au revers au-dessus, m. (Fig.)
275. Autre, avec 151.
276. Autre, avec n .
277. Autre, avec PI.
278. Autre, avec M".
279. Autre; au-dessus, Tl; au-dessous, le foudre. (Fig.)
280. Même tête. ^. KY Cithare; à g. un crabe, à dr. A. (Fig.)
iE. 3J-3. 4,0— 3,3 gr.**)
iE. 3. 4,0— 3,6gr.«)
iE. 3. 4,6— 4,8 gr.*^)
iE. 3. 3,8— 3,4 gr.»)
JE. 3. 3,8 gr. »)
iE. 3. 1^
M. 3. ^')
iE. 3. 4,6-3,2gr. «)
^.3. 4,6— 3,6gr.**«)
273
274
279
280
1) 17 exemplaires de diflerentes collections et catalogues.
2) Cab. de Paris (3 ex., Mionn. noUO), de Vienne et de
Christiania.
3) 29 exemplaires de dilTérentes collections et catalogues.
4) Cab. de Paris (Mionn. n« 108, incorr. décr.).
5) 21 exemplaires de dilTérentes collections et catalogues.
6) Cab. de Munich (Sestini Descr. n. vet. p.ôGl n^H) et de
Copenhague, Mus. brit. (Cat. P.Knightp.21ô,M, 13).
7) Cab. de Paris et de Berlin.
d) Cab. de Copenhague (Cat. de Weizl no7667) et de Bo-
logne.
9) Cab. de Munich ( Sestini Descr. n. vet. p.561 n«]8, incorr.
décr.).
10) Cat. Mus. Hunter p. 124 n«58, Leake Num. hellen. Afr.
Gr. p. 2.
11) SesUni Mus. Hederv. III cont. p. 73 no29.
12) Mus. brit., cab. devienne (2 ex., Eckhel Cat. mus.Vind. I
p.283 no U, incompl.), de Munich (2 ex., Sestini Descr.
n. vet. p. 561 n» 16 et 19, incorr. décr.), de St. Pétersbourg,
de Copenhague (Cat. deWelzl no77G8) et de Fontana.
13) 8 exemplaires de différentes collections et catalogues.
CYRÈNE.
59
281. Semblable au n° précédent, frappée sur une pièce de n°267, dont on distingue au droit une
partie de la tête de Jupiter-Ammon , au revers le petit silphium et le crabe.
♦ • MA. 3,7 gr.*)
282. Semblable au n°280, frappée sur une monnaie de Ptolémée, dont on distingue au revers les
lettres EMAPY. M. 4. 4,1 gr. -)
283. Même tête. ^. KY Cheval bridé au galop à dr.; au-dessus, un grand astre; au-dessous,
un crabe. (Fig.) iE. 4-3. 5,4— 3,6 gr.* «)
284. Autre semblable; au revers au lieu du crabe: ll(?). iE. 3. 4,6 gr.*)
285. Même tête. Ç-. (K)YPANA2 Arc, carquois, et deux objets indécis. M, 4. 4,6 gr. (usée). ')
285
Tète casqiée. ^. Abeille.
286. Tête de femme casquée (Rome), à dr. ; derrière, des lettres incertaines. Grenetis au pourtour.
Q-. K Y PA Abeille. Grenetis au pourtour. (Voy. nMOO flg.) M. h, 12,3— 12,2 gr.«)
LA VILLE DE CYRÈNE.
Dans Tintroduction nous avons déjà donné un aperçu de Thistoire de Cyrène; nous allons
y ajouter quelques remarques à Tégard de la ville. '^)
La ville de Cyrène était située à 80 stades de la mer, sur un plateau élevé et garni de
deux collines; fofte par sa position naturelle, elle était en outre munie de murailles, et avait une
acropole entourée d'eau. Elle possédait un port excellent, à peu de distance, et les environs
étaient fertiles. Le nom lui fut donné d'après la riche fontaine qui avait causé sa fondation, et
qui dans la langue des indigènes s'appelait Kyre^). Déjà sous la domination des Battiades la ville
était d'une étendue fort considérable et se distinguait par la beauté de ses édifices; c'est ce que
1) Cab. de Munich (Sestin! Descr. n. v. p. 661 n«20).
2) Cab. de la Haye; cf. Sestini Mus. Hederv. III cont. p. 74
no30.
3) 18 exemplaires de dilTérentes collections et catalogues.
4) Cab. de Paris.
&) Cab. de Paris (Mionn. no 119).
6) Cab. de Paris (de la coll. Wiczai, Caroni Mus. Hederv.
tab.XIX,418; Sestini Suppl. p. 168 n«5, àCoresia, incorr.
décr.), de Tochon d'Annecy (Mionn. S. IV, p. 389 nol88
à Cythnus, incorr. décr.) et du marquis de Lagoy; Revue
num. fr. 1852 p. 334-338, Og.
7) Sur la topographie et les ruines de Cyrène, voyez* Délia
Cella Viagglo p. 138 suiv.; Pacho Voyage p. 191 suiv.;
Thrige Res. Cyren. p. 97 suiv.; Barth Wanderungen
p. 417 suiv.
8) Le mot radical qui y correspond dans les langues sé-
mitiques, signifie source. 11 est probable que les Li-
byens qui y habitaient, étaient d'origine sémitique ou
phénicienne. Voy. Thrige 1. c. p. 97 not 24 ; Cavedoni
Osserv. p. 6 not.
8*
60 CYRÉNAÏQUE.
nous apprennent le récit d'Hérodote ^) et les louanges de Pindare '). Dans la seconde époque,
lorsqu'elle était à son apogée, elle parait n'avoir pas cédé beaucoup en grandeur à Athènes, et en
Afrique elle était surpassée par Carthage seule. Par les richesses que le commerce faisait affluer
à la ville, et par les relations qu'elle entretenait constamment avec les grandes cités grecques des
autres pays, Cyrène fut long-temps le siège des sciences et des beaux-arts. Après la mort d'Alex-
andre le Grand, elle résista à Thimbron qui l'assiégea vainement; mais elle fut contrainte d'ouvrir
ses portes à l'armée de Ptolémée Soter. Dans la troisième époque, Cyrène s'affaiblit peu à peu.
Magas démolit les murs de la ville; les Ptolémées cherchaient de réduire son pouvoir en favorisant
Apollonie, qui lui servait de port; Alexandrie tirait à elle les sciences et les arts. Le peu de
temps qu'elle jouissait de la liberté sous la domination de Rome, elle était trop absorbée par les
discordes des factions pour pouvoir se relever. Le pays ayant été fait province romaine, la déca-
dence de la ville continua; les invasions réitérées des peuplades libyennes la faisaient approcher de
sa chute; sous les Arabes, il semble qu'elle fCit déserte.
Les ruines très-considérables, occupant un terrain étendu, sont témoins de la grandeur de
Cyrène dans l'antiquité. On voit les restes d'un hippodrome^ de plusieurs théâtres et de plusieurs
temples, d'aqueducs massifs et de citernes spacieuses, de fortes murailles, de longues rues pavées
de pierres taillées. iVlais ce qui excite surtout l'admiration, c'est la nécropole; d'innombrables
tombeaux creusés dans la montagne, en grande partie ornés de colonnes. «t de façades d'une belle
architecture, et offrant encore dans leur intérieur des restes de peintures et de sculptures, s'éten-
• dent de tout côté hors de l'enceinte de la ville. Ce vaste champ de ruines s'appelle aujourd'hui
Orennah, dérivé du nom ancien, ou Aïn-es-schehad c. à. d. la source étemelle , d'après la fontaine
qui coule encore près des débris du temple d'Apollon.
LES MONNAIES DE CYRENE.
Quant à la classification des monnaies qui portent le nom de Cyrène, nous avons jugé
à propos de faire une division à part des monnaies qui selon le style appartiennent à l'époque où
l'art grec n'avait pas encore atteint son développement, époque que dans l'histoire de l'art grec on
fait généralement terminer au milieu du cinquième siècle; comme c'était au même temps que Cyrène
passa de la domination des rois Battiades à l'état républicain, cette division a été intitulée la pre-
mière époque (voy. l'introduction p. 1-4). Pour toutes les autres monnaies, qui forment la grande
majorité et qui embrassent les quatres siècles suivants, il est difOcile d'établir un ordre chrono-
logique ou de les répartir aux deux époques dans lesquelles nous avons divisé cette partie de l'his-
toire de la Cyrénaïque. L'ordre que nous avons suivi dans cette classe nombreuse, est à peu
près l'ordinaire; les trois métaux formant la classification principale, les monnaies sont rangées
d'abord sous le rapport des types, ensuite d'après le style et la fabrique comme indices du temps,
enûn selon les divisions monétaires. Les pièces en argent devancent celles en or, parce que
parmi elles se trouvent les monnaies les plus anciennes et qui se rattachent immédiatement à
1) Selon Hérodote IV, 15G Cyrène avait le même circuit 2) Cyrène est appelée par Pindare: nôhç àyaxu^éya et
que nie de Platée (aujourd'hui Bomba). xalXiaia. P)thiaV,8l; IX. 71. Cf. Pylhia IV. 280 et a. 1.
CYRÈNE.
61
celles de la première époque, et que la monnaie d*argent était, à tout prendre, la monnaie
principale. ^)
Le nom de Cyrène se trouve toujours écrit dans le dialecte dorien qui était usité dans
la Cyrénaïque, KYPANA au lieu de Ib'çijvfj. Le nom des habitants mis au génitif pluriel, légende
habituelle sur les monnaies grecques, est placé sur les monnaies d'or n*" 184-194 et 196, et sur le
bronze n® 234, toujours dans Tancienne forme KYPANAION, avec un O, quoique la lettre Cï se trouve
sur les mêmes pièces dans le nom du magistrat.^) Sur le nM39, on lit KYPANAIOI, les deux
dernières lettres liées ensemble, et peut-être aussi sur le n®221. Le nom se trouve abrégé de
toutes les manières possibles jusqu'à KY. ") La légende KYPANA peut être une abréviation du
nom ethnique; cependant, sur les n"'116 et231-232, où elle est placée devant une tête de femme
qui semble être celle de la nymphe Cyrène, il faut plutôt la prendre pour le nom de celle-ci comme
personniûcation de la ville. Une seule fois, sur le n°285, on rencontre KYPANA2. Les lettres
sont disposées des manières les plus différentes. On trouve assez souvent la légende mise bustro-
phedon ou rétrograde, et les lettres sont fréquemment tournées de côtés différents ou distribuées
arbitrairement dans le champ, même sur les monnaies d*un travail beau et soigné, voyez p. e. les
n°' 127 suiv. et les n°^ 196 suiv. Quelquefois le nom est répété sur les deux côtés de la pièce,
ainsi sur les n»' 121, 199, 213, 216 et 239-240.
PREMIÈRE ÉPOQUE.
Les plus anciennes monnaies qui ont été frappées par Cyrène pendant cette époque, ne
portent pas de légende; elles font la majorité de celles qui se trouvent traitées dans la première
partie p. 9-22.
Les n*" 115-1 18 appartiennent encore à la première époque. On le voit par le style des
têtes; les traits, Toeil représenté en face et la coiffure renvoient a cette époque reculée. La légende
est écrite bustrophedon, excepté sur le n*'ll6; elle offre V au lieu de Y et le plus souvent la
forme P au heu de P. Le n°116 porte le fruit de silphium, qui est d'un emploi fréquent sur les
monnaies archaïques sans écriture, mais qui ne se trouve jamais sur les monnaies des temps
suivants. Les n°M 15 et 117-118 se séparent enfin des premiers numéros rangés sous Tépoque sui-
1) Dans le catalogue de M. Falbe les monnaies archaïques
ne sont pas séparées des autres, et la classification
principale est faite d'après les types, les monnaies des
différents métaux étant mêlées ensemble. Voici les mo-
tifs par lesquels j'ai préféré l'ordre établi ci-dessus.
Dans toutes les collections, autant que je sache, ainsi
que dans les catalogues publiés, les monnaies se trou-
vent rangées, chacun des trois métaux pour soi ; en con-
servant cet ordre j'ai cru faciliter l'usage du catalogue.
Un classement d'après les types est toujours arbitraire
et peu saUsfaisant par la raison qu'un grand nombre
de monnaies se rattachent par le type de la face à une
série, par celui du revers à une autre. Chaque métal
a des types particuliers à lui; il n'y a que peu de types*
qui soient communs à deux ou à tous les trois métaux.
Enfin, en classant ensemble toutes les monnaies d'un
même métal, on gagne un aperçu plus clair du système
monétaire et de ses divisions, aperçu qu'on perd, si la
classification d'après les types est prédominante.
2) Dans les catalogues publiés on trouve assez souvent
KYPANAiSlN, p. e. Mus. Pembrock Tab. V, Mus. Hunter
p. 121 no 1 et 3, Mionnet n» 36 et 40, S. nol6; mais sans
doute la légende n'est nulle part correctement repro-
duite; la terminaison SIN ne se trouve sur aucune des
monnaies qui ont été examinées par les auteurs de cet
ouvrage. La légende KTPANON du n»222, publié
dans le cat du cab. Magnoncour, ne semble pas juste
non plus.
3) On rencontre K seul sur les n»* 219 et 223; mais sur
le premier n» K n'est pas sûr, voyez p. 52 note 8;
sur le second n^ Y a peut-être existé.
62
CYEÉNAlQUE.
vante, par cela que la tête est encadrée d*un cercle en grenetis dans un carré creux, et que les 4
premières lettres du nom des Cyrénéens sont placées dans les angles du carré en dehors du
cercle. Les /nonnaies de cette classe succèdent à celles qui sont décrites p. 9-12, et peuvent être
attribuées au dernier des Battiades, Arcésilas IV (cf. Ëvespéris n*'332).
N*115. La tête de cette pièce est celle d'Apollon. Malgré le style archaïque, on aperçoit
facilement que la physionomie est virile M, et il y a des traces d*un laurier au-dessus du front;
Apollon se trouve souvent représenté avec la même coiffure sur des monuments d'une ancienne
époque^). Dès le commencement Apollon, dieu principal de la tribu dorienne, avait été vénéré
par préférence chez les habitants de Cyrène. C/était par Tordre de Toracle de Delphes qu'avaient
émigré les Théréens qui fondèrent Cyrène"); Apollon était considéré comme conducteur de la
colonie (W^xçW^iyç) et fondateur de la ville (OtxtaTjjç)*), et c'est à lui qu'était coniScrée la riche
source qui avait donné lieu à la fondation '). L*Apollon que les Grecs émigrés avaient porté avec
eux, était Apollon Camétus (Kaçvéïoç)^ divinité honorée dans tout le Péloponèse et originaire de
Thèbes. ^) Les Egides, famille dont descendaient les Battiades, avaient transporté le culte
de ce dieu de Thèbes, leur ville patrie, à Amycles en Lacédémone et de là à Théra lorsque,
associés aux Minyens, ils se rendirent à cette lie; de Théra il fut enfin transplanté avec les colons
à Cyrène. "^I Battus lui érigea un temple magnifique sur la place publique de la ville et institua
en son honneur une fête annuelle appelée Caméa^)\ ses successeurs le révéraient comme leur dieu
protecteur ®) et surveillaient à son culte en qualité de ses prêtres principaux *^).
N"116. Cette tête qui, selon la boucle d'oreille et le collier, est féminine et qui encore par
la coiffure se distingue de la tête précédente, est sans doute désignée par le nom KYPANA comme
celle de la nymphe Cyrène. Cette légende ne doit pas être considérée comme une abréviation
de KYPANAION, puisqu'elle est adjointe à la tête même en dedans du cadre circulaire, tandis que
sur les autres monnaies de cette époque le nom ethnique est exprimé par les 4 premières lettres
placées hors du cercle. D'après le mythe, Cyrène était l'amante d'Apollon et mère d'Aristée, dieu
vénéré chez les Cyrénéens. On racontait qu'elle était fille d'Hypseus, roi des Lapithes en Thes-
salie, où elle défendait les troupeaux de son père contre les bêtes féroces; Apollon, dans la vallée
de Pélion, la voyant combattre un lion, fut épris d'elle et l'enleva en Libye, où il lui donna la pos-
session du pays, qui fut appelé d'après son nom. **) D'autres disaient, que le roi de Libye, Eury-
pylus, avait promis une partie de son royaume à qui aurait tué un lion dévastant le pays, et que
ce fut après avoir fait cet exploit qu'elle devint doininatrice de la Cyrénaîque. '-) Cette tête, à
i) MM. Falbe et Lindberg ont pris cette tête pour celle de
Cyrène ainsi que la suivante.
2) Surtout sur des monnaies, p. e. de Catane et de Leon-
tium en Sicile, et sur des vases, voyez p. e. Monum.
deir inst. arch. III tav. XII et Gerhard Griech. Vasenbilder
Taf. XV.
8) Hérod. IV, 1 50 et d'autres auteurs , voy. les textes cités
chez Thrige Res Cyren. p. 43 not. 5.
4) Pindare Pythia V,60. CalJimachus, hymnus in Apollinem.
5) Cette source est appelée xç^yti 'Andkkmyoç dans Hérod.
IV, 158 et Pind. Pythia IV, 294.
6) 0. Mûller Gesch. hellen. Stâmme (2teAusg.) I p. 327;
Il p. 357-359.
7) Callim. hymn. in Apoll. v. 71-76. Cf. Thrige l.c §9-10
et § 76 not. 4-6.
8) Callim. hymn. in Apoll. v. 77-80. Thrige l.c. p. 101 et
p. 281-283. Barth Wanderungen p. 429.
9) Callim. hymn. in Apoll. 1. c. v. 95-96.
10) Thrige l.c. p. 130.
n) Pindare Pythia IX, 5-75. ApoH. Rhod. II, 500suiv., et
d'autres auteurs, voy. Thrige 1. c. p. 55-56 not. 1-2. Sur
la signification de ce mythe, voy. 0. Mûller Gesch. hellen.
Stâmme (2te Ausg.) II p. 268 et Thrige l.c. §16.
ii) Callim. hymn. in Apoll. v. 91-92, Schol. ad Pind. Py-
thia IX, 6 et 92; cf. Thrige l.c. p. 56-57 not. 3-4.
CYRENE. • es
cause du nom ajouté, doit être en même temps considérée comme une représentation de la ville
personnifiée, correspondant à la tête de la nymphe locale qui se trouve sur une foule de monnaies
grecques. La nymphe flgure souvent sur les monnaies de Tépoque suivante , voyez les n^' 58,
65, 184, 214 et 231 suiv.
M®' 117-118. Les rangs de globules au-dessus du front de la tête de Jupiter-Ammon
sur le n?in de même que sur les monnaies analogues de Barcé et d*Ëvespéris, qui ressemblent
quelquefois à une couronne ou à un ornement pareil, ne sont que des boucles de cheveux; il ne
faut point les prendre pour des pierreries, à quoi penche M. Cavedoni ^). On voit par la noblesse
des traits et par la frisure moins archaïque de la tête, que le n°118 est postérieur au n°117; il se
trouve sur la limite de la seconde époque. Quant au dieu Jupiter-Ammon, il en sera traité dans
un article spécial , voyez § 1 .
Toutes ces mondiales sont des drachmes d'après le système asiatique, qui dans Tépoque
suivante devint habituel pour les monnaies de Cyrène.
DEUXIÈME ET TROISIÈME ÉPOQUES.
Les monnaies autonomes au nom de Cyrène, qui selon le style d'art sont postérieures au
milieu du cinquième siècle, sont toutes rangées sous cette classe. Elles ont été frappées,
non seulement pendant que Cyrène était république (450-322) et pendant que la ville jouissait d'au-
tonomie sous la suprématie de Rome (96-66), mais encore dans la longue période intermédiaire sous
la domination des Ptolémées; on ne peut douter que sous ces rois Cyrène n'ait conservé l'admi-
nistration de ses affaires communales^) et son droit monétaire, comme en général les villes grecques
qui avaient été autrefois autonomes, sous les Seleucides et les autres rois qui succédèrent à Alex-
andre le Grand. Mais l'émission de ces monnaies n'a guère continué après que la Cyrénaïque
fut devenue province romaine; c'est ce qu'on peut conclure de leur difîérence totale d'avec les
monnaies frappées par les gouverneurs de la province (voy. la partie III).
Les monnaries d^argent.
N" 119-141. Tête de Jupiter-Ammon. Q-. Silphium. Les n«M 19-125 sont ar-
chaïsants et appartiennent sans doute à la première partie de la seconde époque c. à. d. au
cinquième siècle. La tête est d'un caractère austère, et la frisure est archaïque; elle est entourée
(excepté sur l'obole n'»125) d'un cadre qui est circulaire sur les 5 premiers n", carré sur le n®124;
la légende offre V au lieu de Y, et quelquefois P au lieu de P; le flan est plus ou moins épais,
et le champ de la face est creux. Ces monnaies diffèrent de celles de la première époque en ce
que les traits de la tête sctnt plus individuels et plus expressifs, que l'oeil est en proûl et que le
nom de Cyrène est partout écrit près de la tête et non en dehors du cadre. Le n® 126 fait
transition aux n®' suivants; la tête s'y trouve encore entourée d'un cadre dans un champ creux,
1) Osserv. p. 29 not. 24. Sur des vases on trouve souvent 2) Cf. ci-dessus p. 6 et 40. Voy. Droysen Gesch. des Bel-
cette frisure archaïque très-disUnctement figurée, voy. lenismus II p. 49.
p. e. Monum. dell' inst. vol. I tav. 52.
ei • CYRÉNAÏQUE.
mais la chevelure n'est plus archaïque, et le nom de Cyrène a passé de la face de la monnaie
au revers, où il reste sur tous les n*'' suivants. Les n®'127-t41 sffccëdent à Tégard du temps;
ils sont sans doute du quatrième siècle, et à en juger par le style et par les noms de magistrats
écrits en entier (cf. §5), ils ne dépassent pas Tépoque républicaine. Sur ces dernières monnaies
la tête de Jupiter- Ammon est en général d'un caractère haut et noble; les cheveux tombent libre-
ment et sont parfois ceints d'un laurier ou d'un bandeau, ou montent en guise de rayons^); le
style est beau et le travail soigné, si l'on excepte les lettres du nom de Cyrène (cf. p. 61). Pour
les noms de magistrat, voyez § 5.
W 142-175. Tête imberbe à cornes de bélier. Ç:. Silphium. Un certain nombre
de ces monnaies appartiennent à la seconde époque; les noms sur les n"142 — 145, nOAIAN0EY2,
OEY abrégé de OEYCPEIAEYI, et KYAIOZ, se trouvent sur des monnaies d'argent et d'or qui sont
indubitablement frappées dans cette époque^). Mais la plupart des monnaies de cette série doivent
être rapportées à la troisième époque, vu les raisons suivantes. Une pièce analogue, n"364, porte,
au lieu de KYPA, BA2I, commencement du mot rot, et une tête qui offre les traits de Ptolémée
Soter. La corne, l'astre, le crabe et le serpent apparaissent comme types accessoires dans deux
séries, n"* 251 suiv. et n<'270suiv. , qui sans aucun doute appartiennent à la troisième époque; le
crabe se retrouve sur plusieurs monnaies ptoléméennes, voy. les n" 359-WO, 362 etâ75. Le mono-
gramme du n®l73 pi, sans doute sigle du même nom de magistrat que IF sur les n"M71;172et
174, et IIT* sur le nM75, monogramme tout-à-fait insolite, se voient aussi sur les pièces de Ptolé-
mée Soter n®* 362 et 363. Les monogrammes dont sont pourvues beaucoup de ces monnaies, ne
semblent pas avoir été employés sur les monnaies cyrénéennes avant la domination des Ptolé-
mées (cf. § 5). La fabrique et le style d'un nombre des didrachmes renvoient aux troisième et
deuxième siècles, en ce qu'ils sont larges ou d'un travail plat, et qu'ils présentent une tête d'un
caractère indécis ou d'une exécution superficielle. Le système monétaire enfin, d'après lequel
sont frappés la plupart des didrachmes, celui qui dans la description est désigné par le nom de
phénicien , appartient à la troisième époque , voyez plus bas p. 66 et § 6. La grande quantité , la
variation des noms, des monogrammes et des types accessoires, enfin les différences considérables
dans les poids, font conclure, que les monnaies de cette série ont été frappées pendant une longue
période. Tous les didrachmes qui ont KYPA écrit en une ligne, semblent appartenir à la troisième
époque. Les pièces n°' 156-165 qui sont marquées du monogramme :9: ou du crabe, sont sans
doute sorties de l'atelier de Sozusa (Apollonie), port de Cyrène, voyez n® 340 et §4-5. La tête aux
cornes de bélier représente probablement le Bacch us libyen, fils de Jupiter- Ammon, et sur cer-
taines pièces, appartenant à la fin de la seconde et à la troisième époque, peut-être Alexandre le
Grand ou quelqu'un des Ptolémées, comme fils d' Ammon, voyez le §2.
N®176. La tête, d'après la couronne de lierre et le thyrse, représente le Bacchus grec
comme dieu des vignes^). Bacchus avait un temple dans la ville de Cyrène^) et était aussi objet
1) P. e. sur les no«131 et 137. Par ceUe chevelure Jupiter- 8) Sur la culture de la vigne dans la Cyrénaïque, voyez
Ammon est peut-être indiqué comme dieu du soleil, Thrige Le. p.SOOnot. 10.
voyez §1. 4) D'après une inscription trouvée dans les ruines de Cy-
2) Voyez les n»» 135, 176, 184-186, 191-192, 200-203 et rêne. Délia Cella Viagglo p. 145. Corp. Inscr. 5139.
211.
CYRÈNE.
65
de culte en d'autres endroits du pays. ^) Cette monnaie, vu le beau style et le nom de magistrat
OEYCPEIAEYZ (voy. § 5), appartient à la seconde époque. ^)
Les n®' 177-t82 portent la tête d'Apollon Carnéius, fondateur et dieu tutélaire de la
ville, qui avait un temple superbe sur le marché public et était honoré par une grande fête annu-
elle (voy. p. 62). Ces monnaies, excepté la première, ont sans doute été frappées dans Tatelier de
Sozusa, port de Cyrène, aussi nommé Apollonie; c'est ce qu'on peut déduire des marques qui y
sont appliquées: la gerboise, le crabe, ICI et le monogramme composé des lettres ZOI, voyez n°340.
Les n®M79-182, à cause du crabe et du monogramme (voy. §4-5), appartiennent probablement à
la troisième époque; la tête d'Apollon du nM82 présente aussi là même chevelure que la tête du
dieu sur les bronzes n*>* 239-240 qui selon la fabrique sont frappés sous les Ptolémées.
N°183. La tête de cette pièce unique étant mal conservée, il est difQcile de la déterminer
avec sûreté ou d'en donner un dessin exact; il nous semble cependant qu'on n'y peut mécon-
naître la physionomie de Ptolémée fils de Lagus. °) La massue, placée derrière la tête, se voit
aussi derrière l'épaule de Ptolémée sur une autre monnaie qui porte la tête de Bérénice au revers *) ;
par ce symbole on a peut-être voulu le représenter comme Hercule, de même qu'Alexandre, son
grand prédécesseur, fut ûguré avec les attributs d'Hercule. Le silphium et le palmier peuvent
indiquer la réunion de la Cyrénaîque et de la Libye sous le sceptre de Ptolémée, voyez la série
n®251 suiv. Les citoyens de Cyrène ont donc fait frapper ce didrachme, ainsi que le statère
n®221, pour faire hommage à Ptolémée. Comme la tête n'est pas ceinte du diadème royal, la
monnaie doit appartenir à l'époque avant l'an 305 où Ptolémée se proclama roi (voyez la 11"*' partie).
Dans la première série, Jes monnaies qui pèsent 13,4 — 12,4, 3,5 — 3,0 et 1,6 grammes, sont
des tétradrachmes , des drachmes et des demidrachmes d'après le système que nous avons appelé
asiatique. N°125 est sans doute une obole du même système; il est vrai qu'il pèse un déci-
gramme de trop et se rapproche plus d*une obole attique ; mais pour les espèces plus petites il ne
faut pas trop appuyer sur le poids; dans la Cyrénaîque on ne frappait pas, à ce qu'il semble, de
si petites divisions d'après le système attique (voy. §6). Les n°M 19-121, dont le poids est de
17,3— 17,0gr., correspondent aux autres comme des pentadrachmes*); selon Pollux cette espèce (nsvtd"
dqaxfAov) se trouvait parmi les monnaies cyrénéennes ^). Mais on ne possède pas de tétradrachmes
du commencement de la seconde époque, duquel datent ces monnaies^), et il est peu probable
qu'on ait battu des pentadrachmes sans fabriquer en même temps des tétradrachmes; d'un autre
côté, il y a parmi les monnaies d*argent de cette époque des didrachmes qui sont incontes-
i) Parmi les ruines de Tauchira on a trouvé des chapi-
teaux de colonnes qui, à en juger par leurs ornements,
ont appartenu à un temple de Bacchus. Délia Cella
Viaggio p. 19S-199. Un mouillage sur la côte orientale
portait, selon le périple, le nom de Dionysos. Son culte
avait sans doute été introduit par les premiers colons,
de nie de Théra, voy. Bœckh Pindari op. T. II, P. II
p. 267.
2) On ne peut donc admettre la conjecture de M. Cavedonl,
qui pense que ce type ait été choisi pour flatter le qua-
trième Ptolémée surnommé Dionysos. Osserv. p. 52
not. 43.
8) Mionnet, dans sa description de cette monnaie (n« 79),
s'est contenté de dire: tête nue et imberbe. Cette tête,
MM. Falbe et Lindberg Font prise pour le portrait de
Magas; mais les traits ressemblent plus à Ptolémée qu'à
Magas, dont une pierre antique gravée nous a conservé
l'effigie, voyez plus bas la gravure ajoutée au commen-
taire du n«382.
4) Mionnet Suppl. IX p. 5 no 27.
5) Une monnaie de Barcé du même poids a été appelée
pentadrachmon par M. Plnder. Cat. des Berlin. Mus. p. 91
no 438.
6) Onomast. IX, 6,60.
'7) Les tétradrachmes n»» 127-141 appartiennent à la partie
postérieure de ladite époque.
66
CYRÉNAlQUE.
tablement du pied attique; il faut donc plutôt admettre que ces pièces sont des tétradrachmes atti-
ques formant une continuation des tétradrachmes de la première époque (voy. les n" 2 1-24).*)
C*est sans doute particulièrement pour le commerce avec rétranger (cf. § 6) qu'on à continué à les
faire frapper; pour la circulation dans le pays même, on pouvait en même temps se servir de ces
monnaies comme des pentadrachmes.
Dans les autres séries, contenant les n®M42-183, il y a plusieurs pièces qui sont sans
aucun doute des didrachmes asiatiques, ainsi celles qui pèsent 6,7 — 6,2 gr., et d'autres qui sont
assurément des didrachmes attiques, telles que les n*" 142 et 176, dont le poids est de 8,5 et de
8,4 gr. ^) Mais il y a en outre un grand nombre qui fournissent une pesée moyenne entre ces
deux espèces, depuis 8,0 jusqu'à 6,8 gr., et d'autres qui offrent un poids bien inférieur à celui de
6,2 gr., jusqu'à 5,3 gr.') On ne peut admettre que les pièces d'un tel poids aient été destinées à
la valeur d'une ou de plusieurs oboles au-dessus de la drachme ou du didrachme d'après l'un ou
l'autre des deux systèmes; comme elles portent les mêmes types et en partie aussi les mêmes
sigles et symboles accessoires, on n'aurait pu les distinguer des autres. Les pièces dont le poids
est de 6,1 — 5,3 gr., ne peuvent être que des didrachmes faibles du système asiatique. C'est dans
le courant de l'époque ptoléméenne que' le poids du didrachme asiatique a été tellement diminué,
car les n°' 157, 159, 166 et 182 qui présentent ce poids, appartiennent tous, suivant les critères
indiqués plus haut (p. 64), à ladite époque. Quant aux autres pièces qui pèsent 8,0— 6,8 gr. et se
trouvent ainsi au milieu des deux systèmes, on pourrait supposer analogiquement qu'elles fussent de
faibles didrachmes attiques. *) Cependant, quand on prend en considération que ces monnaies ont
sans doute été émises pendant la troisième époque^) et qu'alors les grandes villes de la Phénicie,
Carthage et les Ptolémées frappaient des monnaies d'après un système dans lequel le tétradrachme,
excédant celui du système asiatique, allait jusqu'à 15,2 grammes, on est porté à reconnaître ici
l'influence de ce système et à supposer que les didrachmes qui pèsent de 6,8 à 7,6 grammes ont
été frappés pour être appliqués à ce même système, auquel peut convenir le nom de phénicien
(voyez le §6). Mais le reste de ces didrachmes dont le poids est de 8,o— 7,7gr., ne peut
non plus être rapporté au système attique. Parmi ces derniers on trouve des pièces marquées du
même sigle de magistrat que 'celles qui pèsent 7,6— 6,8 gr., ainsi sous les n*» 164, 165, 167-168,
170 et 171-174; mais il ne peut être admis que sous la même magistrature on ait frappé des
monnaies tellement pareilles dans le but de les fair» adopter parmi les monnaies de deux systèmes
différents; comme ces pièces se ressemblaient en tout, excepté par rapport au poids, et que la
différence du poids était si petite, il aurait été impossible, sans recourir à la balance, de les
distinguer lune de l'autre. Il n'y a qu'une seule pièce, appartenant au n*171, qui présente le
1) M. Vasques Queipo (Syst. monét. I addit. p. 607) rejette de
même les pentadrachmes cités parPollux. La foi quon
peut ajouter ù ce rapport de PoJlux, est diminuée par
le fait qu'il cite au même lieu aussi un niprtjxoyTa-
â^axf^oy parmi les monnaies d'argent frappées dans la
Cyrénaîque. Une pièce d'argent d'une telle grandeur n*a
certainement pas existé; c'est une erreur qui dérive
peut-être de ce qu'il y avait des distatères en or (voy.
n^l) qui présentaient la valeur d'environ 50 drachmes
d'argent.
a) On y peut encore ajouter la pièce du musée Hnnter
citée dans la note au n^lôO.
a) Les pièces des n»* 157, 159 et 166 qui présentent le plus
bas poids» sont parfaitement bien conservées.
4) M. Fr. Lenormant prend les pièces de 7,77 gr. pour des
didrachmes attiques. Revue num. fr. 1855 p. 192.
b) Cf. les pièces du n«103 à la légende KOINON (p.7,G
et7,5gr.), le n« 183 (p. 7,Mgr.) et le n» 364 (p. 6,90gr.),
qui sont indubitablement frappés sous les Ptolémées.
CYRENE. 67
poids de 8 grammes, et il n'y en a que peu qui pèsent 7,8 gr.; on connaît de même des tétra-
drachmes de Tripolis qui pèsent 15,7 et 16,0 gr. et qui néanmoins doivent être assignés au système
phénicien. ^) Il faut donc faire rentrer dans ce dernier système la plupart de ces didrachmes, savoir,
les n" 148-156, 158, 160-165, 167-175, 179-180 et 183, dont les pesées vont de 8,0 à 6,83 grammes.
En présumant ainsi que les didrachmes ont été frappés d'après trois systèmes diCTérents, nous
supposons en même temps que ces systèmes n'ont pas été employés simultanément, mais chacun
en son temps; car la différence du poids est trop petite pour qu'on ait été à même de faire
distinction entre ces monnaies. D'après ce que nous avons avancé plus haut, les didrachmes
attiques appartiennent à la 2'"'^ époque, les didrachmes phéniciens uniquement à la 3"**; il est donc
permis de croire que les didrachmes asiatiques, les forts autant que les faibles, aient été de même
frappés du temps, où l'on ne fabriquait pas de didrachmes d'après les autres systèmes; la série des
didrachmes, nous l'avons déjà fait remarquer, embrasse une période de longue durée. Les petites
pièces, n*" 143-147 et 182, sont toutes des drachmes asiatiques dont les poids variants corres-
pondent à ceux des didrachmes du même système.
Les monnaies d^or.
N*»* 184-194. Jupiter. Ç-. Quadrige. La représentation de Jupiter est très-variée.
Tantôt le dieu est assis sur le trône, tantôt il est debout. Les attributs sont: le sceptre; l'aigle
qu'on voit assis à son côté, ou sur sa main, ou volant vers lui, ou enlevant un serpent, comme
symbole de victoire^); une patère; un autel à encens i&viA^ati^Qtoi')] enfln, l'image de la Victoire,
une couronne radiée et les emblèmes d'Ammon. On apprend par les anciens écrivains que dans
la Cyrénaïque Jupiler était vénéré sous les surnoms de yivxaîoç^) et ^EX^pvfAsvoç^), On ne peut
douter que ce ne soit le Jupiter Lykaios qui est figuré sur le n°184. C'est le même Jupiter
trônant, avec l'aigle qui vole au-devant de lui, qui est représenté sur les plus anciennes monnaies
de TArcadie, et qui nous montre l'image de Jupiter surnommé lycéen d'après son ancien sanctuaire
sur le mont de Lykaion^ rendez-vous des tribus arcadiennes. ') Ce même Jupiter était, déjà au com-
mencement du cinquième siècle, l'objet d'un culte sur une colline près de Cyrènc, puisque Hérodote
raconte que l'armée perse, au retour après la prise de Barcé, campa sur la colline de Jupiter
Lylcaî08^)\ il est donc probable, que le législateur arcadien Démonax qu'on fit venir de Mantinée,
environ cinquante ans avant ce temps (550-544), pour organiser la constitution de Cyrène, y a
érigé un sanctuaire."^) Sur les n" 185-187, l'objet sur lequel l'aigle est assis derrière le dieu,
a été pris pour un serpent®); mais c'est l'enroulement d'un rameau de vigne; comme cette manière
1) Voy. Mionnet Poids p. 189 no374 et suppl. n«193. Cf. monnaies arcadiennes Jupiter est ordinairement repré-
V. Queipo Systèmes monét. Tables, Vil p. 32. sente tenant le sceptre de la main gauclie et faisant
3) Voyez p. 17 note 13. voler l'aigle de la main droite étendue; mais sur deux
3) Hérodote IV, 203. pièces dans le musée britannique, qui sont les plus
4) Hésychius s. v. archaïques et appartiennent, à ce qu'il semble, à l'époque
b) Voy. Curtius dans Pinder und Friedlànder Beitrâge zur de Démonax on voit, tout comme ici, Jupiter appuyant
ait. Mûnzkunde 1 p. 87 suiv. la main droite sur le sceptre, et Taigle volant vers
6) ^Eitl Jioç jÉvxaiov ox^or. Hérod. IV, 203. le dieu.
7) Cf. Tbrige l.c. p. 285; Cavedoni Osserv. p. 29-31; Du- 8) Mus. Hunter p. 121 n» 1 ; Mionnet n» 40; Cavedoni Osserv.
chalais dans Revue num. fr. 1851 p. 91-92. — Sur les p. 23.
9*
68
CYRÉNAÏQUE.
de placer Taigle est tout-à-fait insolite, il n^est pas invraisemblable que ce rarauscule, en grec IJU^
ou iXtvoç, soit ajouté comme un emblème pour faire allusion à Tautre surnom de Jupiter, Eliny-
menos,'^) Sur le n*194 Jupiter est représenté comme Zèus Ntképhoros avec les attributs d'Ammon,
les cornes de bélier à la tête et un bélier à son côté ^) ; la télé est encore entourée de rayons, sans
doute parce qu'Ammon chez les Libyens était aussi regardé comme dieu du soleil.') Le quadrige
au revers de ces monnaies indique la course de chars dans les jeux publics , comme souvent
sur les monnaies grecques. A Cyrène on célébrait des jeux olympiques et aussi des jeux en
Thonneur de Minerve et de Gœa^); Jupiter étant représenté sur la face de ces monnaies, on est
porté à croire que le quadrige a trait aux jeux olympiques. Si l'on veut tenir compte de Tastre
du soleil, symbole d'Apollon^), qui se trouve placé au-dessus du quadrige sur plusieurs de ces
monnaies, ou pourra encore songer à la grande fête d* Apollon Caméen, à laquelle ont peut-être
été joints des jeux sacrés.^ Il se peut cependant que ce type ne se rapporte pas aux jeux
célébrés à Cyrène, mais aux grands jeux olympiques de Grèce dans lesquels les Cyrénéens gagnè-
rent plusieurs fois le prix à la course de chars. '^) L*on sait quune grande gloire rejaillissait sur
une ville lorsqu'un de ses citoyens remportait la victoire aux grands jeux de Grèce ^), et il y a
des exemples qui témoignent qu'un tel événement a été glorifié par Tempreinte des monnaies ; ainsi
c'est en commémoration de victoires remportées aux jeux olympiques qu'Anaxilaûs, tyran de Rhé-
gium au commencement du 5"* siècle, fit frapper des tétradrachmes portant un char attelé de deux
mules, et que Philippe II, roi de Macédoine, fit figurer une bige sur ses statères d'or. ^ La Vic-
toire ailée conduit le quadrige sur les n*M87etl92. La personne qui mène les chevaux sur les
n" 184-186, 1^8-191 et 193, peut être prise pour le conducteur ordinaire, revêtu de la longue robe ^®)
d'usage aux jeux publics; mais sur la dernière pièce, n°194, cette personne est indubitablement une
femme; on le voit par le buste et par le manteau (Yhimatton) flottant que ne portaient jamais dans
les courses les conducteurs des chars. C'est sans doute la nymphe Cyrène, personnification de
la ville. Pindare appelle cette nymphe diûi^innoç ^^) ^ surnom qui a trait au zèle avec lequel les
Cyrénéens prenaient part aux courses de chars dans les grands jeux de Grèce. On voyait à
i) *'Ekêyoç (ou fltyoç, xkaâoç ttjç âjunéXoVt Etymol. M.) a la
même signification que IA*|. Par le surnom EUny-
menoê Jupiter est sans doute désigné comme le dieu
qui repose; mais l'emploi d'un tel symbole pour faire
allusion au nom du dieu, est parfaitement d'accord avec
le goût des Grecs.
2) Voyez § 1 . Pour le bélier qu'on voit à cAté du dieu,
ou peut conférer un passage de Strabon (XVII p. 8 12):
Sttïraè nçôfiaroy nfAotat xai S^paîot, et un autre de
Tcrtullien (De paliio c. 3) qui appelle Ammon ovium
dives.
8) Macrob. 1,21: Hammonem deum Solem ôeeidentem Libyes
existimarunt, M. Cavedoni (Osserv. p. 27 note 22) sup-
pose que ce ne soient point des rayons, mais des feuilles
de laurier, dont est entourée la tète de Jupiter, et qu'il
tienne de la droite, outre l'image de la Victoire, encore
une couronne de laurier; mais ces suppositions sont
dépourvues de fondement.
4) Pindare Pythia IX, 105; cf. Bœckh Explic. p. 327-328.
s) Voyez le commentaire au n» 283 et § 4.
6) Cf. p. 62, les nos 205 sulv. et 283 suiv.
7) Voici les noms des Cyrénéens qui nous sont connus
comme vainqueurs à la course de chars aux grands Jeux
d'Olympie: Arcésilas, dernier des Battiades, dans la SOm»
olympiade (Krause Olympia p. 253); Cratisthenès , pro-
bablement entre les 73™» et 87ine olympiades (Pausan.
VI, 18; Krause Le p. 3 14); Eubotas, dans la ]04B>e olym-
piade (Pausan. VI, 8, victoire moins certaine, cf. Krause
1. c. p. 282); deux du nom de Théocrestus, aïeul et peUt-
flls, à une époque incertaine (Pausan. VI, 12; Krause l.c.
p. 381). Cf. Thrige Res. Cyren. §90.
8) Ainsi le pythionique cyrénécn, Telesicratès , est appelé
par Pindare: dèot^innov ani^dpia^a Kvçdyaç. Pythia
IX. 4.
9) Plutarque Alexandre c. 4. PoUux Onom. V, 12,75.
10) Bvctiç ( Suidas, PhoUon s. v.). Le conducteur du char
de course ainsi revéta, est bien connu par les peintures
des vases. •
11) Voyez Le. note 8.
•w •
CYRENE.
69
Delphes, comme don sacré des Cyrénéens, un char qui portait Battus couronné par la Libye, et
qui était conduit par Cyrène^); c'était un ouvrage d'Amphion de Cnossus, sculpteur qui vivait au
début de la seconde époque^), non long- temps .avant que la fabrication de ces monnaies eût com-
mencé. Sur d'autres monnaies grecques on trouve de même un char de course monté par une
femme comme personnification de la ville, p. e. sur certaines pièces de Messane et de Syracuse.^)
Les noms de magistrats seront traités dans le § 5.
N" 195-208. Cavalier. Q-. Silphium. L'éphèbe allant au pas, revêtu d'un chiton
(auquel sur le n°198 est ajoutée une chlamyde) et le plus souvent ayant un chapeau^) rejeté sur
les épaules, fait songer aux cavaliers pareils qui sont figurés dans la procession panathénaîque sur
la frise célèbre du Parthénon. Nous avons déjà fait remarquer (p. 68) que Tastre, qui est placé
au-dessus du cavalier sur les n" 205-208, doit être considéré comme le symbole d'Apollon. Il n'est
donc pas invraisemblable que ces monnaies montrent un cavalier faisant partie de la procession
solennelle qui à la grande fête camécnne se dirigeait vers le temple d'Apollon en suivant la belle
route taillée dans la roche, dont Pindare fait mention^). Pour la gerboise des n°M95-196, voyez
n®340. Les noms de magistrats sont les mêmes qu'on trouve sur les autres monnaies en or.
Le monogramme sûr le n°208 indique probablement l'atelier monétaire du port de Cyrène, voy.
n"340 et §4-5. Aii droit des n®» 199-201 on découvre en haut quelques lettres d'une inscrip-
tion antérieure, qui sont très-fines et se confondent avec KYPA; on les distingue surtout claire-
ment sur l'exemplaire du n°199(fig.) dans le cabinet de Paris. Les deux premières lettres à gauche
sont AO (ou AO); à droite de la tête du cavalier on voit un P; les caractères intermédiaires sont
moins distincts. Par une comparaison attentive on se persuade que le même coin a été employé
pour la face de ces trois monnaies; sans doute l'artiste s'est servi d'un coin dans lequel était déjà
gravé un nom de magistrat; il a tâché d'enlever ce nom, mais des traces en sont restées.^) Ce
coin n'a pas été destiné à être employé ensemble avec le coin du revers du nM99, qui porte déjà
le nom de Cyrène, mais seulement avec le coin du revers du n®200 ou 201.
N" 209-212. Tête de Minerve. Q-. Triple silphium. Minerve était déjà vénérée
i) Pausan. X»15: tjyioxoç rov &Q^ai6ç icik Kv(fi^ytj.
3) Olympiade 88. Brunn Gesch. griech. Kûnstier I p. 105.
8) Sur les statères de Philippe de Macédoine, la personne
qui conduit la bige, peut également être une femme,
voy. NumismaUque d'Alexandre p. 344 note 51. — M.
Lindberg dans son manuscrit et M.Cavedoni dans Osserv.
p. 34-37 sont également de Tavis, que les types de ces
monnaies ont rapport aux victoires remportées aux grands
jeux olympiques, et que c'est Cyrène qui dirige les che-
vaux.
4) Sestini appelle ce chapeau pileus thesaolicua. M. Cave-
doni présume qu'il ait été apporté de Thessalie en Cy-
rénaïque par les Minyens, et qu'il soit ainsi devenu
propre aux Cyrénéens. Mais c'est le chapeau ordinaire
{néracoç, xavcia) qui était en usage chez les Grecs en
général; il se trouve de ^sy^e sur les monnaies des
Macédoniens, des Etolie^^ tfes Arcadiens et d'autres
peuples, et on le voit fréquemment dans les peintures
de vases ainsi que sur divers autres monuments grecs.
Un cavalier identique à celui-ci se rencontre sur une
monnaie de Syracuse, voyez p. 72 note 3.
5) Pythia V, 90-94 : *AnoXko)yiatç nofAnaiç iv9vTo/i6y
mànida, InnoxQOToy axvQœrày oâoy. Cette route, en
partie creusée dans le rocher, en partie construite de
pierres taillées, datait du règne des Battiades ; on la re-
connaît encore. Thiersch Pind. I p. 264 note 1 3. Bœckh
Explic. ad Pind. p. 291-292. Thrige l.c. p.99-100. Barth
Wanderungen p. 42 1-422. Jadis le roi de Cyrène, allant
à la célébration des Carnéens, avait sans doute été ac-
compagné de jeunes hommes à cheval appartenant à sa
garde de corps qui, ainsi qu'à Sparte, consistait en 300
éphèbes d'élite (T^iairauo» Hesychius s. v. et Eustathius
ad Odyss. Vin,28, Néot Pind. Pythia V> 103). Voyez
Thrige Res Cyr. p. 130.
6) Les lettres dont il s'agit, ne peuvent être des restes de
l'empreinte d'une autre monnaie qui aurait été sur-
frappée, puisque sur toutes les trois pièces elles se
trouvent précisément à la même place, ^ devant iC,
O entre K et Y etc. ; aussi l'empreinte est-elle très-mar-
quée et n'offre aucune trace de surfrappe.
70
CYRÉNAÏQUE.
dans la ville de Cyrène à une époque reculée; c*est ce qu*on peut conclure du fait que le roi
d'Egypte, Amasis, y envoya en don sacré une image dorée de cette déesse.^) On célébrait aussi
à Cyrène des jeux en Thonneur de Minerve.^) Sur la signiflcalion du triple silphium, voyez p. 3t.
N°' 213-220. Têtes de divinités. Ces monnaies sont analogues à celles sans nom de
ville qui ont été traitées p. 33, excepté la dernière, n**220. La tête de Bacchus libyen que pré-,
sente cette pièce, porte au-dessus du front le même ornement que la tête du dieu vue de face sur
le n^bb. La tête du revers représente sans doute Diane. Derrière Tépaule apparaissent, à ce
qu'il semble, les extrémités de Tare et du carquois. La coiffure singulière ressemble à celle que
portent les danseuses revêtues d'un court chiton dorien*''), qui par M. 0. Mûller ont été, ajuste
raison, considérées comme des Lacédémoniennes vouées au service de la Diane caryatique.*) L'or-
nement de la tête est sans doute formé de joncs, attribut convenant à Diane qui était vénérée
comme déesse des eaux en Lacédémone^) et en d*autres pays. Il est donc assez probable que
cette pièce offre la tête d'une Diane lacédémonienne dont les Grecs qui émigrèrent de Lacédémone'
à Théra et qui fondèrent plus tard la ville de Cyrène, avaient porté le culte avec eux.®)
N'»22l. La légende lCVPANAI(OI) riTOAEMAlO montre que les Cyrénéens par l'émission
de ce statère ont voulu rendre hommage à PtoléméCf fils de Lagus. Les types qu'ils ont choisis
pour l'empreinte de cette pièce, sont les types tl'Alexandre le Grand. Des statères copiés sur
ceux d'Alexandre et reproduisant jusqu'à son nom, furent frappés par Ptolémée, ainsi que par les
autres Diadoches, pendant l'époque qui suivait immédiatement le règne d'Alexandre, et ensuite par
beaucoup de villes grecques."^) MM. Longpérier ®) , Fr. Lenormant ®) et Pinder^^), qui ont publié
et discuté cette pièce unique, conservée au cabinet de Paris, ont lu KYPANAION riTOAEMAIOY, et
n'ont pas douté que Ptolémée ne l'eût fait frapper; mais la dernière lettre du nom de Ptolémée
est distinctement un O, qui est aussi reproduit sur les gravures que ces savants ont données eux-
mêmes de la pièce. ^^) Ce n'est donc pas par l'ordre de Ptolémée, mais en son honneur que ce
statère a été émis, et il faut le classer, non pas aux monnaies ptoléméennes (voy. la 11' partie), mais
parmi les monnaies autonomes des Cyrénéens dont il porte le nom (cf. nM83). Le titre de roi
n'étant pas ajouté au nom de Ptolémée, la monnaie appartient sans doute à l'époque avant Tan 305
1) Hérodote II, 182.
a) Pindare Pythia IX, 105, cf. Bœckh Explic. p. 327-328.
3) VisconU Scult. délia villa Borghesl St. IV, 21-23, p. 16.
ZaneUi Ant. statue nclla libreria di S. Marco II lab. 34.
Visconti et Clarac Descr. des antiques du musée roy.
no 253. Sur la pierre gravée publiée dans Impr. gemm.
deir inst. IV no48, la danseuse tient un flambeau à la
main et a la tète ornée tout comme sur la monnaie
dont il s'agit.
4) Geschichtc hellen. Stàmme (1844) Il p. 377, not. 10-11;
III p. 334, not. 1-2.
5) On connaît le temple et la fête d'Artémis Limnatis en
Lacédémone sur la frontière de la Messénie. Pausan.
IV, 4,2. StraboVIlI p. 36 1-362. Tacltus Ann. IV, 43.
6) Celte tête a été appelée par Combe tête de Diane, par
Mionnet tête radiée, voyez la note ù ce n« p. 52.
7) Voy. Numismatique d'Alexandre § 9 suiv.
8) Revue num. fr. 1844 p. 325-326.
9) Revue num. fr. 1854 p. 327.
10) Beilr. zur ait. Mûnzkunde I p. 215-216.
11) Il est vrai que SI peut être la terminaison doricnne du
génitif au lieu de OT, de même que dans plusieurs
noms de magistrats sur les monnaies autonomes (voy.
§ 5). Nous ne croyons cependant pas que le nom de
Ptolémée se trouve au géniUf. Si les deux noms étaient
à ce cas, il faudrait admettre quil eût existé une alli-
ance entre Cyrène et Ptolémée, ou que la monnaie eût
été frappée par la double autorité, celle du gouverne-
ment de Ptolémée et celle du magistrat communal de
Cyrène; mais une telle alliance, n'étant pas d'accord
avec les données historiques, ne nous parait guère ad-
missible. I)e l'autre c6té il est dans la nature des
choses que la ville de Cyrène, après la soumission du
pays, ait rendu par une telle inscription son hommage
à Ptolémée, par la faveur duquel elle avait gardé son
droit monétaire et ses instituUons démocratiques.
CYRENE.
71
OÙ Ptolémée prit ce titre ^); elle peut avoir été frappée bientôt après que la ville de Cyrène se fût
soumise h Ptolémée , comme suppose M. Longpérier ^) ; mais il se peut aussi qu*eUe ait été émise
plus tard h Toccasion de certains privilèges accordés h la ville. '^I
Quant à la date des monnaies d'or, il est vraisemblable quelles ont été frappées, pour
la plupart, dans, la seconde époque. Les noms qui sont écrits en entier sur les statères et les
hémistatères, doivent s'expliquer, à ce qu'il semble, des magistrats suprêmes de la république à la-
dite époque, voyez §5. Quelques-uns des mêmes noms, plus ou moins abrégés, se répètent sur
les espèces plus petites; ainsi PoliantMa est commun à toutes les quatre séries, et les noms de
Theuphetdès et de Damonax se trouvent dans deux séries; il en résulte qu'on a frappé des monnaies
de chacune des quatre séries à une même époque. Le beau style ainsi que l'exécution élégante
et délicate par lesquels se distinguent en général ces monnaies, conviennent le mieux au IV"®
siècle. Les types nous renvoient de même à cette époque. Le Jupiter trônant se rapproche de
celui qui fait le type des didrachmes ciliciens, frappés dans la période qui précédait le règne d'Alex-
andre le Grand; le cavalier rappelle celui sur les didrachmes de Philippe de IVIacédoine, et la tête
de Minerve, celle des statères d'Alexandre. En général, les monnaies d'or de Cyrène ressemblent,
sous plusieurs rapports, aux monnaies d'or émises par les rois de Chypre au siècle d'Alexandre,
ressemblance qui les a très-long-temps fait attribuer à Cyrène (voyez § 7). La fabrication de ces
monnaies remonte sans doute au commencement du IV"« siècle, ce qu'on peut déduire de l'aspect
grave du Jupiter trônant que nous offrent certaines pièces, et de la terminaison du nom ethnique
en ON au lieu de ON. Cependant pour ce qui regarde les petites espèces, on les a probablement
encore frappées dans la première partie de l'époque ptoléméenne; c'est à ce temps que nous ren-
voient les monogrammes dont sont marqués les n" 207 et 208, cf. p. 64 et §5.'*)
Le système d'après lequel sont frappées les plus grandes monnaies d'or, est le système
attique. Les n" 184-194 et 221 pesant 8,6— 8,4 gr., les n«* 195-204 p. 4,8— 3,9 gr., et les n"209-212
p. 2,1 — 2,0 gr., correspondent exactement aux statères, aux hémistatères et aux quarts de statère
attiques; le poids du statère était en même temps conforme à celui du darique perse, monnaie
dont le cours était très-répandu. Les petites pièces n" 213-220, dont le poids est de 0,89— 0,80 gr.,
peuvent être des -J ou \ de statère; il faut plutôt les prendre pour des J de statère ou hektêa
d'après le système asiatique, ce que nous avons tâché de montrer plus haut (p. 35) en traitant les
monnaies analogues sans nom de ville. La détermination des n®' qui restent, 205-208, n'est pas
sûre non plus. Quoiqu'ils portent les mêmes types principaux que les hémistatères et s'approchent
de ceux-ci par le poids, il ne faut pourtant pas les rapporter à la même division; leur poids varie
t) Il faut cependant remarquer, que Ptolémée fit frapper
après ce temps, dans la Cyrénaïque, des monnaies sans
le titre de roi , voy. les commentaires aux n»» 359-363.
2) M. Longpérier (l.c.noteS) tîlclie de prouver qu'elle a été
émise pendant les premiers six mois après la conquête
de la Cyrénaïque en 322; mais l'argumentation employée
est dépourvue de base, voyez plus bas le commentaire
au n«a65.
8) M.Fr. Lenormant (l.c. note9), supposant que la pièce ait
été émise par Ptolémée, la rapporte à l'époque après la
seconde conquête du pays opérée en 312, parce que
Ptolémée avant ce temps ne fit pas battre monnaie en
son propre nom.
4) M. Cavedoni (Osserv. p. 26 not21) est de l'opinion que
les monnaies d'or de Cyrène ne soient pas antérieures
ù l'époque de Philippe IL Le même savant fait tgfiiar-
quer (Osserv. p. 25 not.20) que c'était surtout sous les
successeurs d'Alexandre le Grand que florissaient les
artistes qu'on appelait /ntxçouxyoi , et que par cette
raison les pièces les plus petites s'accordent le mieux
avec la période après son règne.
72 CYRÉNAÏQUE.
de 3,00 à 2,80 gr., tandis que les hémistatères montent jusqu*à 4,3 gr. et ne descendent pas au-
dessous de 3,9 gr. ; ils se séparent aussi des hémistatères par Fastre qui est ajouté sur la face de
la monnaie. La division à laquelle conviennent ces monnaies selon le système attique, c'est le
tiers du statère, tçitfj ^) (tétrobole) ; il n'y a qu'une seule pièce (du n* 208) qui pèse un décigramme
de trop relativement au plus fort des statères. D'autre part, quand on les rapproche des ^ de sta-
tère asiatiques n''56suiv. et 213suiv. , on est porté à les prendre pour des hémistatères asiatiques
d\in poids faible; de la 3"*^ époque, à laquelle elles appartiennent, il y a des didrachmes et des
drachmes asiatiques d'un poids également diminué^).
Ainsi que les monnaies en or de Cyrène, en grande partie, se séparent de celles en
argent à l'égard du système monétaire, elles offrent aussi plusieurs types qui leur sont propres.
Jupiter et le quadrige n'apparaissent pas sur les monnaies en argent et en bronze; on n'y ren-
contre non plus ni le même cavalier ni la même tête de Minerve. D'un autre côté nous trouvons
une image semblable du Jupiter trônant sur les didrachmes ciliciens, un quadrige sur diverses mon-
naies de Syracuse et d'autres villes siciliennes, un cavalier analogue sur des monnaies d'argent de
Sicile^ et de Philippe de Macédoine, une pareille tête de Minerve sur les statères d'Alexandre,
monnaies qui toutes étaient très - répandues par le commerce et frappées par des peuples avec
lesquels les Cyrénéens avaient sans doute des relations. Il est donc permis de croire que les
monnaies d'or de Cyrène, les plus petites exceptées, ont été surtout frappées pour le commerce
avec d'autres pays (cf. § 6).
Les monnaies de bronze.
N"222-233. Les dix premiers n" présentent les têtes de Jupiter-Ammon et de
Bacchus libyen; voyez § 1 et 2. La tête des n*' 231-232 est ^ans doute celle de la nymphe
Cyrène, personniflcation de la ville; la légende KYPANA, étant placée devant la tête, tandis que
sur les autres n"* on trouve KY ou KYP au revers, doit être prise pour le nom de la nymphe
locale et non pas pour une abréviation du nom des Cyrénéens. Sur le n* 232 ses cheveux sont
ornés du pampre, à ce qu'il semble, et derrière la tête on remarque un objet peu distinct qui peut
être une abeille *) ; s'il en est ainsi, ces attributs servent probablement à caractériser Cyrène comme
mère d'Aristée, dieu protecteur des vignes et inventeur de l'apiculture.*) Cette nymphe a déjà
été mentionnée p. 62. La tête casquée du n* 233 peut bien représenter Minerve, quoique le
casque diffère de celui dont sa tête est couverte sur les monnaies d'or n*' 209-212; sur le culte
de cette déesse à Cyrène, voyez les remarques faites h ces n®' p. 69-70. Quant à la signiûcation
du triple silphium, que présentent les n®' 228-232, voyez p. 31. Les monnaies de cette série
appartiennent sans doute à la seconde époque; on peut le conclure du style du travail, de l'épais-
seur du flan et du champ creux muni du grenetis.
N<" 234-235. Au revers de ces pièces on voit un tumulus avec une stèle funéraire qui
1) Hesychius s. v. "Exni. ^ ,^., le dos du cavalier et Tastre au-dessus de lui.
2) Voyez les n^* 157, 159,166 et 182. Cf. ei-dèasus p.66. 4) A moins que ce ne soient les bouts d'un bandeau dont
8) 11 y a des drachmes de Syracuse (Mionn. n*«818et819) sont ornés les cheveux.
qui présentent un revers identique au droit des n«* 6) Voyez ci-dessu» p. 37.
205-208; on y voit de même le chapeau pendant sur
CYRENE.
73
sans doute représente le monument sépulcral de Battus. M. Duchalais a le premier énoncé
cette opinion.^) Battus, fondateur de la ville et regardé comme le bienfaiteur du peuple, était
vénéré comme héros; son sanctuaire {^çwoy) avec son tombeau se trouvait dans la ville à Tendroit
où Texcellente route de pierres taillées, dont la construction fut rapportée à lui, aboutissait à la
place publique.^) Le n®234 porte le nom de magistrat EYOPIOS, dont cependant la lettre P est
indistincte, cf. §5. Sur Tun des deux exemplaires du n®235, celui dans le cabinet de Copen-
hague, les légendes sont entièrement effacées; l'autre, du cabinet de Paris, a conservé des restes
d'un nom à droite , qui par Duchalais ont été lus Efl 2 ; ces deux pièces ont probablement
porté les mêmes légendes que le n®234. Selon le style de la tête et le nom de magistrat écrit
en entier, ces monnaies ont dû être frappées dans la deuxième époque.
N® 236. Tête de Diane. ^, La Victoire. Le culte de Diane à Cyrène était sans
doute associé à celui d'Apollon, peut-être dans le temple même de ce dieu"); on célébrait en
rhonneur de la déesse une grande fête annuelle appelée V^^Tf/u^na, à laquelle le prêtre d'Apollon
qui était élu annuellement, régalait celui qui avait avant lui administré le sacerdoce.^) Le bandeau
que la Victoire tient à la main, semble porter une inscription; c'est sans doute à une victoire
remportée dans les jeux sacrés, que se rapporte ce type. Le beau style, surtout dans la tête de
Diane, fait supposer que le magistrat désigné par AAMO soit Damonax, le même dont le nom se
lit sur le statère n®194, sans doute un des archontes ou des autres magistrats supérieurs à l'époque
où Cyrène était république (cf. §5); le même statère a encore cela d'analogue, que Jupiter-Ammon
porte sur la main l'image de la Victoire, attribut qui n'est donné à Jupiter sur aucune autre mon-
naie de la Cyrénaïque.*)
N"237. De tous les exemplaires qui existent de cette monnaie, la face est mal conservée,
et par cette raison elle n'a pas été correctement décrite. La gerboise, placée devant la gazelle,
a été prise pour une tête de bouc, un faon, une grappe de raisins, et on a appelé la gazelle un
daim ou un cerf^); quoique les cornes ne soient pas visibles, ou ne peut douter, en rapprochant
ces pièces des n®' 24, 242 suiv. et 334 qui représentent la gazelle , que ce ne soit le même animal.
Quelques exemplaires portent les traces d'un nom de magistrat gravé en haut. La monnaie appar-
tient sans doute à la même époque que les précédentes.
N" 238-246. La tête sur ces monnaies a été prise pour celle d'une femme ^); on l'a
désignée comme la tête de Cérès®) ou de Diane ^); mais le caractère de la tête est celui d'Apollon,
et la chevelure convient de même à ce dieu; sur des monuments grecs et romains ^^) on trouve
souvent Apollon coiffé de la même manière que sur les n®" 238-240. Sur les n" 241-246 les
mèches bouclées partent du sommet de la tête et pendent en rangs réguliers sans être retenues
1) Revue num. fr. 1851 p. 89-95; cf. 1850 pi. XVi,7.
a) Voy. Pindare PythlaV, 93-97, où Battus est appelé Ççoiç
Xaocëp^ç. Catullus epigr. VH,6: Batti veteris aacrum
sepulcrum. Cf. Tbrige Res Cyr. p. 100 et 104, Gerhard
Archâol. Zeitung 1853 p. 117, Taf.LVIH,ll.
8) BeecheyProceedings etc. p.429et432. BarthWanderuu-
gen p. 429. En général, dans les temples d'Apollon,
Diane semble avoir été adorée conjointement avec son
frère comme participant de sa divinité. 0. Mûller Gesch.
hellen. Stàmme (1844) li p. 372 suiv.
4) Athensus XII, 73.
6) M. Lindberg, dans son manuscrit, explique la légende de
la face par J4M0NAKTI KYPANA, Cyrène à Da-
monax, et forme la conjecture que cette monnaie a été
frappée à l'occasion d'une victoire remportée par Da-
monax dans des jeux célébrés à la fête de Diane.
6) SesUni, Dumersan et mus. Lavy II. ce. p. 55 note 2.
7) Mionnet n«s 96, 98 et 125.
8) Mionnet n«97; Cavedoni Osserv. p. 41.
9) Sestini Descr. num. vet. p. 561 n» 22.
10) P. e. dans les peintures de vases grecs et sur les de-
niers romains du temps de la république.
10
74 CYRÉNAÏQUE.
par aucun lien; cette coiffure est égyptienne. La frisure que présentent les premiers n'% est sans
doute aussi adoptée d'après la mode égyptienne, puisque la tête de Bérénice sur les monnaies de
Ptolémée, frappées tant en Egypte qu'en Cyrénaïque (voy. les n" 366-367), porte les cheveux de la
même manière. Plusieurs pièces, les n®' 239-240, offrent un flan à tranche oblique en sorte que
la face de la monnaie est moins large que le revers, manière de fabrication fréquemment employée
aux monnaies ptoléméennes et aussi à un grand nombre des monnaies cyrénéennes à la légende
KOI NON, frappées sous les Ptolémées (cf. p. 40). Il est donc vraisemblable que cette série appar-
tient à la 3'"^ époque. Sous la domination des Plolémées le culte d'Apollon à Cyrène semble avoir
conservé toute l'importance qu'il avait eue auparavant; Thymne de Callimaque en Thouneur d'Apollon
en fournit une preuve; c'était sans doute aussi à cette époque que le port de Cyrène prit le nom
d*Apollonie (cf. n® 340). Les Ptolémées eux-mêmes, d'après l'exemple des anciens rois Battiades,
semblent avoir exercé les fonctions du sacerdoce âpollinéen à Cyrène; on sait du moins que
Ptolémée H Evergète était investi de cette dignité ^). Il est permis d'en conclure qu'un culte gréco-
égyptien, introduit par les Ptolémées, ait influencé la représentation d'Apollon, telle que la montre
Fempreinte monétaire.^) On retrouve la tête du dieu avec la même frisure sur les monnaies
frappées par les gouverneurs romains de la Cyrénaïque. La gazelle sur les n°' 242-246 à été
nommée un daim ou un cerf°) comme ailleurs sur les monnaies cyrénéennes; on voit par les
cornes de Fanimal, qui sur plusieurs de ces pièces sont distinctement flgurées, que c'est bien la
gazelle ou l'antilope dont nous avons fait mention plus haut p. 16. Les n^* 242-246 portent des
types accessoires. Celui du n" 242 a été pris par Sestini pour la lettre A^); c'est plutôt une
feuille de lierre. La marque du n®245 a échappé à l'attention des numismatistes ^) ; on y aperçoit
devant la gazelle un chapeau {nétoiaoç) à deux liens flottants, le même qui sur les n*M97 suiv.
pend derrière les épaules du cavalier. Les monnaies à la gazelle sont des divisions des monnaies
au silphium , en sorte que les n'' 242 et 243 sont contemporains des n^* 238-240 qui portent la
même tête d'Apollon, ceinte d'un lien, et que les n®' 244-246 datent du même temps que le
n*241, ayant la tête du dieu également coiffée à l'égyptienne.
N"247-250. Cavalier, cheval, roue. L'homme à cheval qui est représenté au
galop et, à ce qu'il semble, sans vêtement, doit s'expliquer autrement que le cavalier avec le chiton
et le chapeau, allant au pas, sur les monnaies d'or (n"^' 195 suiv.); sans doute il a égard à l'équi-
tation et à la course aux jeux publics. Dans l'enceinte qu'occupent les ruines de Cyrène, on
trouve l'inscription inniKOZ taillée dans la paroi d'un rocher dont est flanquée une longue rue qui
peut avoir servi de carrière ou de cirque.^) Une roue se trouve souvent placée sur les monnaies
grecques pour indiquer la course de chars; cette représentation se rattache donc à celle du qua-
drige sur les monnaies d'or (n®* 184 suiv.) et peut se référer aux jeux publics, voyez p. 68. Cepen-
dant, sur les monnaies de Cyrène il est permis de donner à ce type un sens plus ample.'') Pin-
1) Athenœus XII, 73. s) Mionnet et Payne Knight qui ont décrit les exemplaires
3) MM. Falbe et Lindberg ont de même été d*avis que de cette monnaie dans le cabinet de Paris et au musée
c'est un Apollon égyptien ou libyen dont on voit la tête britannique, n'en ont pas fait menUon, voy. 1. c. p. 56
sur ces monnaies. note 4.
8) Par G. Combe, SesUnl, Mionnet et Payne Knight, voyez 6) Pacho Voyage p. 224. Bœclth G. Inscr. 5150. Barth
p. 56 notes 1-5. Wanderungen p. 437-438.
4) L. c. p. 56 note 1. 7) Gf. Thrige Res Cyr. § 90, Gavedoni Osserv. p. 35 note 31.
CYRÈNE, 75
dare déjà appelle Cyrène n6l$ç ivaQ/Aatoç et dit que les Cyrénéens se servaient de rênes et de
voitures au lieu de rames. ^) D'autres passages dans les anciens auteurs nous apprennent que les
habitants de Cyrène plus que d'ordinaire faisaient usage de voitures^), et qu'ils s'adonnaient parti-
culièrement à l'art de mener les chevaux^); ils y atteignirent un rare degré de perfection, ce dont
Annicéris donna une preuve éclatante dans l'académie d'Athènes.^) Les dons sacrés des Cyré-
néens à Delphes étaient 4les chars portant des statues, celles d'Ammon et de Battus.^) On se
servait aussi de chars dans les batailles; les chars de guerre cyrénéens étaient bien connus et
appréciés en d'autres pays.^) Parmi les dons que les Cyrénéens envoyèrent à Alexandre lorsqu'il
se rendit d*Egypte à l'oracle d'Anunon, se trouvaient cinq quadriges et trois cents chevaux de
combat.'') Une partie considérable de la force militaire de Cyrène consistait en chars de combat;
ainsi Ophellas allant à la guerre contre Carthage put emmener de Cyrène une centaine de chars
armés % quoique, peu de temps avant, la ville eût été forcée de livrer à Thimbron la moitié de ses
chars de guerre.®) Sur les n" 248-249 la roue est figurée un peu de côté en sorte qu'on voit
le moyeu saillant à droite; cette partie de la roue a été méconnue. Sestini a supposé qu'elle
représente une clochette ou le calice du silphium^^); M. Cavedoni l'a prise pour une fleur et pense
que le type a rapport aux jeux et fêtes d'Apollon carnéen qui se célébraient au printemps.") Le
crabe qui sur le n'247 se voit à côté du silphium, est le symbole du port de Cyrène, voyez n*340.
Le travail plat et médiocre ainsi que l'emploi du crabe et du silphium comme symboles accessoires
(voy. § 4) font attribuer ces monnaies à la troisième époque.
N®» 251-269, Tête de Jupiter-Ammon. ^. Palmier. Tout concourt à faire sup-
poser que cette série appartient à la troisième é{)oque. D'abord, le travail ne s'élève jamais au-
dessus du médiocre; le plus souvent il est négligé ou même rude; on voit des traits et des glo-
bules gravés l'un près de l'autre sans être exécutés de manière à former un ensemble. La tête
de Jupiter est sans caractère et ne ressemble point aux têtes de ce dieu sur les monnaies de la
1" époque; elle se rapproche plus souvent de celle figurée sous les n" 259 et 268 que de celle que
montre la figure n^266; la barbe est en général assez courte, ce qui a fait prendre la tête pour
celle de Bacchus libyen. ^^) Puis, les lettres sont grandes et se terminent fréquemment en glo-
bules ^^); sur plusieurs pièces on les voit irrégulièrement disposées dans le champ. Des lettres
isolées comme celles que présentent les n°*252 suiv., ne se trouvent pas sur les monnaies de la
seconde époque; mais sur les nombreuses monnaies en bronze de Carthage, frappées aux 3"* et
2*"^ siècles, les lettres de l'alphabet sont employées de la même manière. Ensuite, les types
accessoires sont les mêmes qu'on rencontre sur d'autres monnaies de Cyrène qui semblent appar-
tenir à la troisième époque, voyez p. 64 et §4. Le type enfin, un palmier auquel est associé un
1) Pythia IV, 7 et 18. lO) Tintinnabulum, calix silpkii, 1. c. p. 56 note 8.
2) Alhenœus 111,58; XII, 1. ii) Osserv. p. 37-38.
a) Ephorus (Slephanus Byz. s. v. Bo»aina): Kvçtjyaiot niçi 12) Ainsi par Sestini Mus. Hederv. III cont. p. 73 n^lS suiv.,
Tjjv dKf^Qivux^y imartjfiijy i^cx^ktjyrm, Longpcrier Cat. du cab. Magnoncour no389 {tête d'Alex-
i) iElianus Var. Hist. II, 27. Encom. Demosth. c. 24. andref) el Lealte Num. heiien. Afr. Gr. p. 2 n«14. Selon
5) Pausanias X, 13 et 15. l'opinion de M.Duchaiais, cette tête représenterait Arislée,
6) Xenophon Cyrop. VI, 1,27. Cf. Thrige Res Cyr. p. 346. voy. § 2 à la fin.
7) Diodore XVII, 49. 13) Dans les gravures des monnaies de cette série et de la
8) Diodore XX, 41. suivante, les globules en lesquels se terminent les lettres,
0) Diodore XVIII, 19. ne sont pas assez marqués.
10'
76
cyrénaIque.
silphium, se trouve au revers d'une monnaie (n®183) qui porte la tête de Ptolémée 61s de Lagus, et
convient bien à Tépoque des Ptolémées. Le palmier croissait surtout dans Tintérieur de la Cyré-
naîque et dans la Libye ^) et doit être considéré par préférence comme le symbole du dernier
pays; la combinaison avec le silphium peut donc avoir trait à la réunion des deux pays sous la
domination égyptienne. C'est encore à Tàge des Ptolémées qu'appartiennent les bronzes de Tyr
et de Cartbage qui ont pour type le palmier; ces monnaies, circulant en. très-grand nombre dans
les pays de la Méditerranée, peuvent aussi avoir contribué à l'emploi du palmier sur les monnaies
de Gyrène; en ajoutant le silphium, on indiquait que le palmier n'était point l'emblème phénicien.
Les n" 252 — 262 présentent une série des douze premières lettres de l'alphabet, la onzième A
exceptée; il ne faut pas regarder ces lettres comme des chiffres numéraux, puisque F (6) et toutes
les dizaines entre I, K et M manquent; sans doute elles indiquent les différents ateliers dans l'hôtel
de la Monnaie^). Les n®' 263-269 contiennent des symboles accessoires, qui seront traités dans
le § 4. Les deux derniers n*"' offrent encore les lettres AA. Sur une monnaie analogue on
trouve la légende AAP qui sans doute indique la ville de Darnis (voyez le n"342); il est probable
que AA a la même signiflcation , et que ces monnaies ont été frappées en commun avec Darnis. °)
L'abréviation en AA est conforme à celle du nom de Barcé en BA; comme on ne trouve aucun
sigle de magistrat sur les monnaies de cette série, il n'y a pas de raison de prendre ces lettres
pour les initiales d'un nom de magistrat.^)
N"270-285. Tête d'Apollon. ^. Divers attributs, cheval. Cette série se rattache
à celle qui précède par le travail qui en général est très-médiocre, souvent même mauvais; il est
rare de voir sur ces monnaies la tête d'Apollon aussi bien exécutée que sur le n® 270. De même
que dans la suite précédente, le crabe et l'astre sont employés comme types accessoires; le n'281
est frappé sur une pièce de la même suite, appartenant au n® 267, le n® 282 sur une monnaie pto-
léméenne. Les marques des n®' 275, 277 et 278, Ri, H et M", se retrouvent sur les monnaies des
Ptolémées n^' 363, 378-79 et 368 suiv. De tout cela il résulte que les monnaies de cette série
datent de la 3'"® époque.^) Le grand astre, placé au-dessus du cheval sur les n®' 283-284, est
sans doute le symbole d'Apollon; dans la Cyrénaïque, ainsi qu'en d'autres pays grecs, à l'époque
1) Hérodote IV, 172, 182 et 183. Selon Pline (H.N.XlIi,33)
les palmiers les plus nobles se trouvaient autour du
temple d'Ammon libyen. Cf. Cavedoni Osserv. p. 58-59.
2) *AçYVQoxonëioy, comme s'appelait l'hotèl de la Monnaie.
Suidas s. V.; conf. Beulé Les monnaies d'Athènes p. 139
suiv. Les lettres n'étant pas des chilTres numéraux,
on ne peut songer ni ù des années ni à des émissions
de monnaies. Les pièces marquées de la même lettre
diffèrent sensiblement en poids l'une de l'autre sans
qu'on puisse les attribuer à des divisions monétaires
différentes (ainsi dans les no«252, 253, 255 et 259); si ces
pièces provenaient d'une même émission, elles auraient
sans doute présenté plus d'égalité dans les poids. M.Beulé,
dans son ouvrage cité (p. 112 et 129 suiv.), explique d'une
autre manière les douze premières lettres de l'alpbabet
inscrites sur Tampbore des tétradrachmes athéniens.
3) Voyez sur cette ville plus bas sous le no342.
4) SesUni a publié deux pièces de cette série de la collec-
tion de Wiczai , offrant des monogrammes, dont Tun se
rapproche d'un M, l'autre d'un J, voy. Mus. Hederv. \\l
cont. p. 73 n» 19 et 26. Mais ces monnaies ne se trou-
vent dans aucun des cabinets parmi lesquels la collec-
tion de Wiczai a été partagée; ce sont sans doute les
lettres J et M sur les n»* 255 et 262 qui ont été prises
pour des monogrammes.
&) M. Cavedoni (Osserv. p. 58-60) suppose que les monnaies
de cette série et de la précédente aient été frappées
sous la domination romaine, peut-être même sous les
empereurs. Pour prouver que les Cyrénéens ont frappé
des monnaies autonomes sous l'empire, le savant italien
cite deux exemples de monnaies cyrénéennes frappées
sur des monnaies de rois de la Mauritanie; mais l'une,
attribuée à la ville de PtolémaTs, n'est pas de la Cyré-
naïque (voy. § 7), l'autre est une pièce de Ptolémée Soter,
voyez p. 40 note 6.
#
CYRENE. 77
OÙ sont frappées ces monnaies, Apollon était vénéré comme dieu du soleil.^) Comme un cheval
courant surmonté d*un astre se trouve aussi sur les monnaies analogues d^tlvespéris et de Balagrœ,
n" 339 et 341 , jpuis sur le n'95 portant au revers la roue, et encore sur les monnaies d'autres
pays, p. e. d'Arpi et de Salapia en Grande -Grèce et de Syracuse, on est porté à croire que le
cheval se rapporte de même au dieu du soleil, soit qu*ii représente un des chevaux de son char,
soit qu'il ait égard aux courses faisant part des jeux célébrés en son honneur. Le n® 285
porte les armes d*ApolIon, Tare et le carquois, et encore deux objets qu'il est difficile de déter-
miner à cause de la mauvaise conservation de la pièce; ce sont peut-être une branche de laurier
et une flèche.
N«286. La pièce analogue n^'lOO, qui offre la légende POMI, fait conclure que la tête
casquée est celle de Rome, et que cette monnaie a été frappée pendant que Cyrène jouissait de
l'autonomie sous la suprématie de la république romaine; voyez p. 36, où se trouve aussi exposée
la signification de l'abeille. Des exemplaires mal conservés de cette monnaie ont été précédem-
ment attribués h Coressus en Ceos et à l'île de Cythnus; M. Dùchalais le premier les a justement
classés. ^)
Les monnaies de cuivre, de même que celles en or, ne sont pas antérieures au quatrième
siècle. Dans le catalogue dressé ci-dessus elles ont été rangées, autant qu'il a été possible, selon
l'ordre chronologique. Suivant les indices que présentent le travail artistique, la fabrication
du flan, les surfrappes, les noms de magistrats, les types accessoires, les monogrammes et les
lettres isolées, ou d'autres critères, il est h supposer que les n" 222-237 appartiennent h la. 2"'
époque, les n" 238-250, à la partie première de la 3"" époque, et les n" 251-286, à la partie
suivante de la même époque.
Quant aux divisions monétaires, les bronzes en contiennent au moins cinq différentes
qui se distinguent assez l'une de l'autre par les types et le poids; il est possible que deux de ces
divisions en renferment encore deux chacune. On peut attribuer le nom de tétrachalkon et de
trichalkon aux n" 224, 231-232, 234-236 et 286, de dichalkon aux n«' 248-249, de chalkus au n«237,
de chalkus ou de trikollybon aux n»« 251-285, de trikollyboh aux n«» 223, 226-230, 233, 238-241 et
247, enfin celui de dikollybon et de kollybon (ou lepton) aux n'* 242-246 et 250. Ces attributions
seront ultérieurement discutées dans le § 6.
t) 0. Mûller Gesch. hellen. Stâmme (1844) II p. 290-291. Mus. Hederv. III cont. p. 73 n» 27 la tête d'Apollon est
Le poëie cyrénéen Callimaque, qui vivait à celte époque, appelée radiée; nous n'avons trouvé une telle tête sur
bh\me ceux qui séparaient Apollon du soleil rayonnant aucune des monnaies que nous avons examinées.
Fragm. 48 Bentley (éd. ErnesU I p. 432). Par SesUni a) Revue num. fr. 1852 p. 335 suiv.
78
CYRENAlQUE.
BARCÉ.
PREMIÈRE ÉPOQUE.
Tète de Jipiter-AHMei. ^. SUpUu.
287. Tête de Jupiter-Ammon à dr., entourée d'un cercle en grenetis, autour duquel (APK bustro-
phedon; le tout dans un carré creux. ^. Silphium. (FIg.) iR. 3. Dr. 3,35— 3,20 gr.*)
288. Autre semblable , avec A devant la tête. A, 3. Dr. ^)
289. Autre semblable, avec T devant la tête. • iR. 3. Dr. 3,30 gr.*)
290. Mêmes face et revers, sans lettre devant la tête. iR. 2. JDr. 1,62— 1,60 gr.*)
290
287
DEUXIÈME ET TROISIÈME ÉPOQUES.
Monnaies d^argent.
Tète de Jipiter-Amiei. ^. SUpUi
291. Tête de Jupiter-Ammon à chevelure archaïque, à dr., entourée d*un cercle en grenetis, autour
duquel BAPK bustrophedon; le tout dans un carré creux. ^. Silphium; en bas des deux
côtés: Al. iR. 6. 4 Dr. att. 17,08 gr.*)
292. Même tête; devant, BAP (tourné vers le bord); le tout entouré d'un large grenetis entre deux
filets. Champ creux. ï^. Silphium. (Fig.) iR. 6. 4 Dr. att. 17,13 gr.«)
293. Autre semblable; les lettres sont tournées vers la tête, et le silphium est représenté avec sa
racine. JR. 6. 4 Dr. att. 16,77 gr. '')
294. Même tête; devant, BAP rétrograde; le tout entouré d'un cercle en grenetis. Champ creux.
^. Silphium. iR. 3. Dr. 3,42— 3,26 gr. ®)
295. Autre semblable, avec BAP de g. à dr. iR. 3. Dr. 3,32— 3,13 gr. ^)
296. Même tête entourée du cercle en grenetis, en dehors duquel BAPKAION. ^. Silphium.
(Fig.) iR. 3. Dr. 3,32 gr.^^)
1) Cab. devienne, de Paris (de la coll. Wiczai, Sestini Mus.
Hederv. 111 cont. p. 76 n©!), de la Haye, de Florence{?)
et du comte de Palin.
2) Pellerin Rec. III pi. 87, ai (Mionn. do167); cette pièce
n'est pas au cabinet de Paris.
3) Cab. de Paris (Mionn. nol68).
i) Mus. brit. (Cat. P. Knight p.21ô, K, 1 incorr. décr.) , coll.
de Huxtable (de la coll. de Thomas, Cat. no2962 bis),
Cat. mus. Hunter p. 66 n» 3.
&) Cab. de Paris (Spanheim 1 p. 296, fig. 3; Mionn. n«]66
pi. LVn, 5).
6) Cab. de Berlin (CatdePinder no438).
7) Cab. de Paris (Pellerin Rec. 111 pi. 87,20; Mionn. nol7I).
8) Cab. de Copenhague (Cat. deWelzl no7779), du roi de
Sardaigne et de Milan.
9) Cab. de Copenhague (Cat. deWelzl no7780), de Paris et
de Dresde; Mus. Pembrock tab. 37,8 (Cat. de vente
nol384).
10) Cab. de Copenhague.
297. Même télé entourée du mânie cercle.
398. Même face. ^. Silphium; eu bas, BA. ^.3. Dr. 3,30gr.^)
299. Même tête; autour, BAP; !e tout eûrermé d'un carré en grenetis. Champ creux. ^, Sil-
phium. (Fig.) JR.i\. Dr. 3,21 gr.')
300. Mêmes face et revers. M. 2. J Dr. 1,62 gr.*)
301. Même tête; autour, BAPK bustrophedon ; le tout enfermé d'uD âlet carré. Champ creux.
fy. Silpliium. AlA^. ^ Dr. l,6igr.>)
302. Même tête, les cheveux comme au ii*34 (&g.); en bas, BA; le tout entouré d'un carré en
grenetis. Champ creux. ^. Silphium (avec sa racine). jfi. 3. Or. 3,25 gr.^)
303. Même tête, la chevelure arcbaleante; devant BAP, derrière K. Filet au pourtour. ^. Sil-
phium. JR. 2. i Dr. 1,68 gr. ')
304. Même tête. Champ creux. ^. Silphium (avec sa racine); 1B)A(?).
A. 2. JDf- l.fiSer-*)
305. Même tête, à chevelure archaïque; devuit, BAPKA rétrograde. ^. Silphium. (Fig.)
A. 6. 4 Dr. 13,38 gr.")
306. Autre semblable, avec (BAP)KA1(0)N autour de la tête. JR.6. 4 Dr. 13,iDgr.>'>)
307. Même tête, les cheveux tombant librement et ceints d'un diadème; devant, BAPKAI- Q;.
Silphium. JR. 6. 4 Dr. 1 3,40—13,18 gr. ")
I) Cab. de Paris IHionn. n*I70).
■4} Cab. de Paris.
ai Cab. de Copenhague.
i) Musée britannique.
&) Husée britannique (Cat. de Combe p. 240 D*I).
•I Cab, de Paris |Hlonn. nM65}.
7) Cab. de Paris (Mionn. n°
8) Coll. de Rsuch.
9) Cab. de Paris (Hionn. S.
10) H usée Thorvaldsen.
11) Cab. de Paris (Hlonn. n*
mus. Lavï n*l634.
T3) et coll. de Rollln; cf. CaL
CYSÉNAÏQUE.
315.
3IH.
Autre semblable, avec la légende rétrograde. jfi. 6. 4 Dr. 13,iâgr. '|
Même tête taurée; devant, BAPKAI rétrograde. Q-. Silphium. M. G. 4 Dr. I3,25gr.*)
Même tête ù g.; autour, BAPKAION écrit sur un large cercle Eaillant. ty. Silphium.
A. 6J. 4 Dr. 1 3,30 &1 2,72 gr.'l
Même tête, les cheveux ceints d'un mince bandeau; autour, BAiPKAIjON placé de la même
manière. Ç-. Silphium. (Fig.) Ai. '. 4 Dr. 13,17 * 13,10 gr. *)
Même tête à dr., sans bandeau. ^. BAPK (les lettres tournées et disposées de difTérentes
manières). Silphium. jft. 7. 4Dr. 13,00— 12,S2gr..3)
Même tête. îf:. BAPKAION réh-ograde en quatre lignes. Silphium.
v«.7. 4 Dr. 12,82 gr.«)
Même télé. ^. BAPKAI en trots lignes. Silphium. JRI. 4 Dr. 12,99 gr.'^)
Même tête. ty. BAPKAI en trois lignes (les lettres tournées de différents cAtés). Silphium
avec deux rejetons. ifl. 7. 4Dr. 13,07— 12,79 gr. 't
Même tête laurée. Çr. BAPKAI en trois lignes. Sitphium. JR.I. 4 Dr. la.tftgr.")
317. Même tête, à chevelure archaïque; devant, <PMH rétrograde. ^. |B)APlK) rétrograde. Sil-
phium. (Fig.) A.T. 4 Dr. 13,12 gr.'")
318. Même tête, les cheveux lombanl librement; devant, AKE2I02. Grenetis au pourtour. ^.
BA Silphium, en bas de chaque cOlé, une gerboise. Grenetis au pourtour.
^.7. 4 Dr. 13,18— 12,ti6gr.")
«"21, incorr. décr.l.
ii*89, pl.VIII,4) et du duc de
I) Hus^e britannique.
1) Cab. de Parla IHlann. S.
B) Cab. de Paris (Hlonn. S.
4) Cab. de Florence et de Paris (Hlonn. S. n*25, iocompl.
décrite; on voit lea eilrëmitég de» lettres B-PKA- de
la légende circulBirel.
i) Cab. de Paris [2 exempl, Hionn. S. n* 33-84) et de Ro-
s) Coït, de lord Northwlch |Cai. de Thomas ii<>2950).
71 Cab. de CopenluMiue.
S) Hus. brtt., mus. Tliorvaldsen, CaL mus. Hunier p.C6D*l,
lab. 12,39.
•) Musée britannique.
10) Cab. de Paris (Hlonn. S. noSG).
11) Cab. de Paris (Hlonn. S. n*91), de St. Pêlersbourg et du
duc de Luynes ; Hlltiiigen Sjllt^e of ane. coins p. 86 pl.lV,
6S (IncompJ.).
BABCÉ.
81
Même tête, vue de face; AKEZIOZ des deux cAtés du cou. Large grenetis au pourtour.
^. BAPKAI Silphium. Large grenetis au pourtour. ^.7. 4 Dr. 13,28— 13,92 gr. ')
JVIéme tête; au-dessus du front^un diadème avec un ornement au milieu; AKEZI02 rétrograde.
Large grenetis au pourtour. Ç-. Semblable au revers précédent. M.T. 4 Dr. 13,40 gr.')
Même tête, sans l'ornement; AKEZI02 de g. à dr. Au pourtour, un grenetis entre deux Blets.
^r. BAPKAION rétrograde. Trois silphiums sortant d'un centre commun; dans les intervalles:
une chouette au bout d'un bfiton, un caméléon et une gerboise. Au pourtour, un grenetis
entre deux filets. Al.7. 4 Dr. 13,19 & 12,90 gr.")
330
Même tête tournée à droite, laurée; devant, iKlAINIfll?). Grenetis au pourtour. ^. (BA|P-
KAION en légende circulmre. Silphium au - dessus d'une gazelle courant. Grenetis au
pourtour. M. 7. 4 Dr. 13,68 gr. *)
Même tête; devant, KAINin. Grenetis au pourtour. Q'. BAPiK)AI bustrophedon. Silphium.
Filet au pourtour. Jl. 7. 4 Dr. I3,30gr. ')
324. Même tête à g.; devant, BAPKAI; derrière, un épi. Grenetis au pourtour. ^. Silphium, sur
les feuilles à dr, une chouette; autour, KYTEAO TCl <WAON rétrograde. Filet au pourtour.
M.I. 4 Dr. 13,09gr.«)
1) Mus. brit., cab. de Parla (Mloiin. S. n*Qi], du duc de
Luynes et de lord Nortiiwich (Cat. de Thomas n* 2949).
Il Cab. de ParU (Mlonn. S. n*S3, pj.VIH.S).
S) Cab. de Berlin (Cat. de fiiider n*439) et du due de Layota
iChaii de méd. plX,U; Hionn. S. n>>92).
4) Cab. de Paris (MIonn. S. n«87, ineorr. décr.).
6) Cab. de Parla (Hionn. S. n^SO. Ineorr. décr.).
s) Cab. de Vienne (Hilllniten Recueil p.TS.pl.lV.IT, cf-Sfi-
logep-ST; Hionn. S. n*95: Ineorr. décr).
82
CYKENAÏQUE.
Tète de lacchM libyen. ^. SilpUMiu
325. Tête imberbe à cornes de bélier à g.; derrière, BAP rétrograde. Grenetis au pourtour.
^. Silphium. JR. 3. Dr. 3,24 gr. M
326. Même tête à dr. ; derrière, BAP. Filet au pourtour. Qr. Silphium.
jR.2. |Dr. 1,68 de 1,61 gr.^)
327. Mêmes face et revers. iR. 1. Ob. 0,64 gr.')
328. Même tête à g.; BAP rétrograde, des deux côtés. 'Filet au pourtour. ^. Trois sommités
du silphium autour d'un globe «central. iR. 1|. l^Ob. (20b.) l,oogr. ^)
328
325
Monnaies de bronze.
•ifféreits types. ^)
329. Cavalier allant au galop à dr. ; dessous, BA. Grenetis au pourtour. ^. Roue à quatre
rayons , entre lesquels à g. le silphium. M. 4^. 8,7 — 8,8 gr. ®)
330. Cheval courant à dr. ; dessus, BA. Grenetis au pourtour. ^. Bélier debout à dr. ; dessus,
(B)A. Grenetis au pourtour. JE. 4. 6,8 gr. '^)
331. Tête de Jupiter-Ammon à dr. Ç-. BAPKAI Aigle debout à g. JE. 2^. 6,7gr.«)
320
330
LA VILLE DE BARCE.
Bar ce fut fondée 560-550 par les quatre frères d'Arcésilas II, qui quittèrent Cyrène avec
quelques autres mécontents ^) et s^établirent chez les Barcéens, peuple libyen habitant la côte occi-
1) Mus. brit. (Cat. de P.KnIght p. 213,5, 1).
2) Mus. Lrit. (Cal. de Combe p. 240 n© 2) et cab. de Paris
(Pellerin Rec. IH pi. 87,22; Mionn. no|74).
3) Cab. de Paris (Revue num. fr. 1850 p. 394 n»19).
4) Cab. de Stoclihoim.
5) Dans le caUlogue de la collection de Rentinck (III suppl.
p. 210) il est cité une pièce de bronze ayant au droit
la tête de Jupiter-Ammon et BAPKA, au revers le sil-
phium. Comme nous n'avons trouvé nulle part une
telle monnaie, elle n'est pas adoptée dans le catalogue.
6) Coll. de Rauch et de Fontana (Sestini Mus. Fontana I
p. 121 no2, tab.V, 17; IIIp.94no2; Mionn. S. n«»48, incorr.
décr.).
7) Cab. de Paris (Pellerin Rois p.204 pl.XXI; Mionn. no 128;
EckhclDoclr. IVp.125). Cette pièce peut être classée
auprès du no364.
8) Coll. de la société des ant. en Ecosse (Num. Chron. XIV
p. 144, pi.).
9) Hérodote IV, 160. Stephanus Byz s. v. Baçxtj. Cf. Thrige
Res Cyr. p. 133.
BARCE.
83
dentale.^) La ville était située sur une plaine entourée de montagnes, à 100 stades de la mer,
près de laquelle elle avait un bon port^). Il semble que les Libyens aient formé à Barcé une
plus grande partie de la population qu'à Cyrène, et que les éléments helléniques et libyens y aient
été confondus d'une manière particulière. ") Barcé devint un état indépendant de Cyrène et eut
comme elle un roi à la tête du gouvernement. A ce qu'il parait, une partie considérable de la Cyré-
naïque occidentale avec les villes qui y étaient situées, fut peu à peu comprise dans son domaine "*);
selon Hérodote, Tauchira, quoique également fondée de Cyrène, faisait partie de son territoire*).
Cambyse ayant conquis l'Egypte, Barcé, de même que Qyrène, se soumit à la domination perse. Au
commencement du règne de Darius Hystaspe, les habitants de Barcé se révoltèrent contre leur roi
Alazir et le tuèrent, lui et Arcésilas III, son gendre, qui s'était réfugié auprès de lui. Il s'ensuivit
qu'Aryandès, gouverneur perse d'Egypte, suivant l'engagement de Phérétime, mère d'Arcésilas,
envoya contre Barcé une flotte et une armée, commandées par Badres et Amasis; ils assiégèrent
long-temps la ville vainement, mais unirent pourtant par s'en rendre maîtres, à l'aide de fraude,
vers l'an 512. Phérétime sévit contre ceux qui avaient pris part au meurtre de son fils, et un
grand nombre de citoyens furent emmenés comme prisonniers en Bactrie, où ils fondèrent une
nouvelle ville qui eut le nom de Barcé. ^) Selon Polyen'^), Barcé fut une seconde fois assiégée
par une armée perse sous le commandement d'Arsames, qui, les Barcéens étant vivement pressés,
commença par contracter une alliance avec eux et profita ensuite de leur sécurité pour surprendre
la ville, qui fut mise au pillage; il est probable que cet événement eut lieu au commencement du
règne de Xerxès, et qu'une défection de Barcé à la fin du règne de Darius en fut la cause. ^)
A ce temps déjà il ne paraît plus y avoir eu de roi à Barcé. ^)
Pendant toute la deuxième époque, Barcé était république et, à ce qu'il paraît, dans un
état florissant. ^^) Après la mort d'Alexandre le Grand, elle prêta secours à Thimbron dans la
guerre contre Cyrène, probablement de peur de la prépondérance de cette ville.")
Sous la domination égyptienne le port de Barcé fut érigé en ville sous le nom de Ptolé-
maîs. ^') Cette nouvelle ville, dont le site était plus opportun au commerce , tira à elle les riches
citoyens de Barcé et fut favorisée par les Ptolémées. Barcé déchut et ne subsista sans doute plus
qu'à titre de bourgade libyenne, tandis que Ptolémaîs devint une des cinq villes de la Pentapole. ^")
1) Le nom libyen Barca, à en juger d'aprè8 la racine cor-
respondante de la langue sémitique, a peut-être signifié
béni par rapport à la fertilité du sol; Yoyez Cavedoni
Osserv. p. 6 note. Après la décadence de la ville grecque,
les Barcéens continuèrent à exister comme peuple bar-
bare et inquiétèrent les Grecs et les Romains par leurs
invasions. Voy. Géogr. anc. d'après Mannert par Marcus
p. 106-107.
2) MenUonné par Scylax.
3) Thrige 1. c. p. 136-137.
4) Thrige 1. c. p. 137-138.
5) Hérod. IV, 171.
6) Pour les détails de ces événements , voyez Thrige 1. c.
p. 159-164.
7) Stratag. VII, 28.
8) Thrige l.c. p. 174-176.
9) Polyen 1. c. fait traiter le général perse avec les dfç-
XovTiç de la ville, sans qu'il soit question d'aucun roi.
Cf. Thrige l.c. p. 163.
10) C'est sans fondement que Mannert (Géogr. éd. Marcus
p. 88) et Forbiger (Geogr. II p. 831) présument que Barcé,
dès la prise de la ville par les Perses, ne fût plus d'au-
cune importance.
11) Diodore XVIII, 20.
13) Il n'est pas rapporté par les anciens auteurs sous lequel
des Ptolémées la ville de PtoIémals a été fondée. Sui-
vaut l'explication queM.Letronne (Journ. des Savans 1828
p. 260) a donnée d'une Inscription fragmentée trouvée à
cet endroit, cela aurait eu lieu sous Ptolémée I ou II,
selon l'explication de la même inscripUon proposée par
M.Droysen, sous Ptolémée III (Gesch. des Hellenismus H
p. 729).
13) Thrige Res Cyr. p. 139-140. Mannert Géogr. par Marcus
p. 106.
ir
84 CYRÉNAlQUE,
Cependant, Barcé se maintint jusque dans les temps postérieurs. Dans Tépoque chrétienne elle
était le siège d*un évéque, et elle devint de nouveau, dans le moyen-âge arabe, pendant quelque
temps une ville florissante; mais ensuite, au commencement du XIII^ siècle, elle fut totalement
détruite par les naturels du pays. Sur la plaine où elle a été située, il y a des ruines qui por-
tent le nom ù'El-Merdja ou El-medinàh^ mais dont peu seulement datent de l'antiquité grecque. M
LES MONNAIES DE BARCÉ.
Barcé ayant été fondée au milieu du 6"** siècle, il peut exister des monnaies de Barcé
datant de la dernière partie de ce siècle; il est assez vraisemblable que parmi les monnaies
archaïques sans nom de ville, traitées dans la section A, 1 , il y ait quelques-unes qui sont frappées
à cette époque reculée à Barcé, voyez p. 21-22. A la fin de la 1'* époque (vers le milieu du
5"* siècle), Barcé frappait des monnaies en argent marquées de son nom. Dans la 2"*^ époque
(450-322), rémission des monnaies à Barcé doit avoir été considérable; de ce temps nous possédons
des monnaies en argent, portant son nom, en assez grand nombre et qui ne le cèdent en rien à
celles de Cyrène. Mais, tandis qu'il nous reste de cette époque une abondance de monnaies en
or et en bronze de Cyrène, il n'existe pas de monnaie en or au nom de Barcé-), et le peu de
monnaies en bronze qui présentent son nom, ne semblent pas appartenir à la 2"® époque. Il se
peut cependant qu'à ladite époque on ait frappé à Barcé des monnaies en or et en bronze qui,
étant sans doute fabriquées aux frais communs des villes cyrénéennes (cf. p. 30), ne furent pas
signées de son nom ; car parmi les monnaies en or et en bronze sans nom de ville il y en a dont
les marques conviennent le mieux à Barcé (p. e. les n"79et87), et il est sûr que plusieurs des
monnaies d'argent sans nom de ville sont sorties de l'atelier de Barcé (voy. p. 32). Dans la 3"*®
époque (322-66) on ne frappait à Barcé que des monnaies de bronze et en très-petit nombre, ou
si l'on a encore frappé des monnaies en argent au commencement de cette époque, on s'est bientôt
arrêté; c'est là un fait bien naturel, vu que sous la domination des Ptolémées, après que la ville
de Ptolémaïs eut été fondée, peut-être déjà sous le règne de Soter, Barcé n'était plus quune ville
d'un rang inférieur.
Le nom de la ville, Bdgxijj sur les monnaies, est écrit en dorien BAPKA, et le nom
ethnique, où il se trouve complet, BAPKAION, avec la terminaison ON au lieu de DK; il est abrégé
de différentes manières jusqu'à SA. Sur les monnaies de la 1'* époque, l'écriture est mise bustro-
phedon ; aussi dans la partie antérieure de la 2"*^ époque on trouve plusieurs fois le nom des
Barcéens placé bustrophedon ou en sens rétrograde; les lettres sont parfois tournées de diffé-
rents côtés.
PREMIÈRE ÉPOQUE.
Les n«* 287-290 s'accordent, pour le style d'art') et la fabrique ainsi que sous d'autres
rapports, avec les n** 117-118 de Cyrène; ils peuvent donc être attribués, de même que ceux-ci, à
la fin de la 1'* époque, voyez les remarques faites p. 61.
1) Mannert Géogr. par Marcus p. 639-640. Barth Wan- Toy. p. 26.
derungen p. 404-406. 8) Dans les gravures que nous avons données de ces mon-
3) La pièce d'or au nom de Barcé, décrite dans le Muséum naies, l'artiste n'a pas réussi à reproduire exactement le
Payne Knight p. 2]3,A, 1, est le n«7ô de notre catalogue, caractère archaïque des têtes.
BARCE. 85
La lettre A qui sur le n''288 est placée devant la tête, supposé qu*elle y soit en effet,
doit être associée comme la cinquième aux lettres BAÇK mises en dehors du cercle, de même que
sur le n°291 les lettres du nom des Barcéens se continuent du droit au revers. La lettre T
qu'on voit sur le n°289 dans le champ de la face, peut désigner la ville de Tauchira, qui déjà
dans la T' époque était jointe à Barcé^).
Ces monnaies sont des drachmes et des demi-drachmes du système asiatique de même que
les monnaies correspondantes de Cyrène et d*£vespéris.
DEUXIÈME ET TROISIÈME ÉPOQUES.
Les monnaies d^argent.
Ces monnaies, selon le travail artistique et les noms de magistrats écrits en entier, appar-
tiennent toutes ou pour la plupart à la 2"** époque durant laquelle Barcé était république; conférez
les annotations faites plus haut aux monnaies analogues sans nom de ville et au nom de Cyrène
(p. 32 et 63 s.), et plus bas, le §5. Le n^29] fait transition de la 1'^ à la 2"*^ époque; de même que
sur les monnaies précédentes, les lettres BAPK sont placées bustrophedon dans les angles du carré
creux, mais les traits du visage n'offrent plus le caractère archaïque. Les lettres Al qui se
trouvent en bas au revers, font sans doute la continuation de BAPK au droit. Les n®' 292-301
appartiennent à la partie antérieure de Tépoque; sur ces n°* la tête de Jupiter-Ammon présente un
caractère austère ainsi* que la chevelure archaïque, et elle se trouve dans un champ creux renfermée
dans un cadre, qui est circulaire sur les n^' 292-298, carré sur les n^' 299-301. Aussi parmi les
n" suivants on rencontre des pièces sur lesquelles la tête tient plus ou moins de Tarchaïque (ainsi
les n" 303-306 et 317) ou est entourée d'un cadre (sur les n" 302 et318 suiv.). Les n" 317-324
portent des noms de magistrats. Parmi les tétradrachmes on remarque des pièces, sur lesquelles
la tête de Jupiter se distingue par la hauteur de la physionomie et la beauté du style , p. e. les
n" 323 et 324. Les n®' 325-328, qui portent la tête de Bacchus libyen, sont d'un style libre et
d'un beau travail; ils appartiennent à la fin de la 2"*® ou au commencement de la 3'"<^ époque.
Les types sont les types cyrénéens ordinaires: les têtes de Jupiter-Ammon et de Bacchus
libyen, le silphium ou le triple silphium; voyez les observations générales § 1-3 et plus haut p. 31^
On remarque pourtant des particularités qui sont propres à Barcé. La représentation en face de
la tête de Jupiter-Ammon (voy. les n®' 319-321) ne se trouve que sur les monnaies de cette ville;
il en est de même de l'ornement que porte cette tête au-dessus du front sur le n®320^). Cet
ornement, auquel on n'a pas encore fait attention'), parait être une imitation grecque de l'insigne
de la coiffure du dieu égyptien Amon-Ra, formé par un disque surmonté de deux palmes ou
plumes; sur la tête du dieu barcéen il est attaché à un diadème ou à un anneau.^) Le type du
n®322, combiné du silphium et de la gazelle, est également particulier à Barcé; Mionnet, qui a
i) Hérodote IV, 171. pl.VlI[,5 rornement n'est pas assez marqué.
2) Gel ornement singulier est le même que présente la 4) On trouve d'autres traces de l'influence du culte égyp-
téte de Jupiter-Ammon vue de côté sur le no41, qui est tien à Barcé comme à Cyrène; les femmes cyrénéennes
sans doute aussi sorU de Tatelier de Barcé. célébraient des fêtes en l'honneur d'Isis. Hérodote IV,
8) Dans la gravure de teiie monnaie chez Mionnet Suppl. 186.
86
CYRÉNAÏQUE.
publié cette pièce unique du cabinet de Paris, ne s*est pas aperçu que la partie inférieure du
revers est occupée par une gazelle. *)
Les symboles accessoires sont: une gerboise, un caméléon, une chouette et un épi.
La gerboise se trouve aussi sur d'autres monnaies cyrénéennes et sera traitée sous le n<'340; les
trois autres symboles sont propres à Barcé. Le caméléon, animal vulgaire dans la Cyrénaîque,
est amplement traité, sous le même nom ixafAmlétùv, chamœlean)^ chez les écrivains de l'antiquité;
on se servait de cet animal d'un aspect étrange pour chasser toutes sortes de maladies et pour des
opérations magiques^); il se peut cependant que le caméléon, de môme que la gerboise, ait été
employé dans l'empreinte monétaire par la seule raison qu'il était un animal indigène et caractéri-
stique au pays. Minerve, dont la chouette est le symty)le, était sans doute beaucoup vénérée
sur la côte occidentale de la Cyrénaîque, où le lac de Tritonis avait pris son nom d'après Athéné
Tritogeneia dont le culte y avait été transporté de la Béotie^); les Barcéens disaient que Minene
leur avait enseigné à conduire le char (cf. le n** 329). *) Voyez plus bas le § 4 sur la signiQcation
des types accessoires en général.
Les noms de magistrats, qui sont mis au génitif, la préposition EFII étant sousentendue,
désignent sans doute les archontes ^) qui gouvernaient l'état de Barcé durant l'époque républicaine ;
voyez les observations faites dans le § 5. AKEZIOZ a été pris par M. Pinder pour une épithète
de Jupiter-Ammon comme dieu guérissant^); mais ce nom occupe la même place que les noms
de magistrats sur les autres tétradrachmes ; c*est le génitif dorien d'un nom propre vulgaire Axsataç
(cf. §5).*^) Le nom KAINIQ sur le n'323 a été lu KAINIQ par MM. Mionnet et Cavedoni»); mais
il est sans doute identique au nom du n°42 (p. 23) qui assurément est KAIKNO. Il est douteux
si le nom du n^ 322 est le même ou un autre. Les noms du n** 324 ont été mal entendus
jusqu'aux derniers temps; on les lisait OOIAON KYYEAO, que Millingen prenait pour le nom
d'Ophellas qui sous Ptolémée Soter se fit roi de la Cyrénaîque, et qui aurait été fils de Cypselus. ^)
Il y a encore un T qui a échappé à l'attention de Millingen. Il faut lire KYYEAO TO (PIAON
1) Dans la description de cette pièce chez Mionnet (sappl.
no 87), le revers est ainsi désigné: Silpkiumf; la légende
du droit est aussi incorrectement reproduite, et le nom
des Barcéens au revers est omis.
a) Démocrite avait écrit un livre enUer sur le caméléon.
Chez Aristote (Hist. anim. 11,11) et chez Pline (Hist. nat.
¥111,51 et XXVIII, 29) on trouve des descriptions détail-
lées des parUcularités du caméléon et des qualités
qu'on lui attribuait Cf. Gellius Noct att. X,12; Plu-
tarque Alcibiades c. 23. — M. Cavedoni (Osserv. p. 44)
pense que l'animal qu'on voit sur cette monnaie, est le
lézard long de deux aunes, qui est mentionné par
Strabon (XVII p. 830) comme propre à l'Afrique, ou le
crocodile de terre ressemblant à un lézard et ayant une
longueur de trois aunes, qui chez Hérodote (IV. 192) est
nommé parmi les animaux de la Libye. Mais le ca-
méléon, dont la forme est très-particulière et facile à
reconnaître, est reproduit sur la monnaie avec une telle
fidélité, qu'il est hors de doute que ce ne soit le même
animal que les anciens écrivains et les naturalistes mo-
dernes s'accordent à appeler ainsi.
3) Cf. la monnaie des Libyens n«3d8.
4) M. Cavedoni (Osserv. p. 44 note 38) fait la remarque, que
les trois animaux réunis sur le n«321, la chouette, le
lézard et la gerboise, étant des animaux inoITensifs,
étaient peut -être regardés comme des signes de bon
augure et de produit heureux.
5) Voyez p. 83 note 9.
6) Catalog der ant. Mûnzen des Muséums zu Berlin p. 90
no43G. (La monnaie de Berlin, sur laquelle on ne lit
que les lettres — lOJ, est la même que le n«139 de
Cyrènc p. 44 avec le nom NIKIOX.)
7) Sur l'exemplaire du n»318 au cab. de St. Pétersbourg il
parait devant AKEIIOS un caractère qui pourrait être
un J et porter à prendre le nom pour AYKKSIOS
écrit en sens rétrograde; mais cette pièce étant sous
tous les rapports pareille aux trois exemplaires des
autres collections, qui offrent disUnctement AKEIIOS,
le nom est sans doute le même.
8) Mionn. S. no90. Cavedoni Osserv. p. 46.
9) MUlingen Recueil p. 78-81. Sestini Classes gen. p. 174.
Mionnet S. no95. Plus tard Millingen révoqua lui-même
son opinion dans Sylloge of anc. coins p. 87.
BARCÉ. 87
c. à d. KYYEAOY TOY (I)IAON(oç), aoua Cypaélua fila de Philon, nom d'un archonte de Barcé
(cf. § 5). C'est M. Cavedoni qui le premier en a donné la juste explication. ^)
Le système monétaire est le même que celui qui était adopté à Cyrène à cette époque.
La presque totalité des monnaies de Barcé appartient au système que nous avons appelé asiatique
(cf. §6); les différentes espèces sont: des tétradrachmes , des drachmes, des hémidrachmes, des
trihémioboles et des oboles. Il n'y a qu'un petit nombre de tétradrachmes qui appartiennent au
système attique, les n°' 291-293; comme ces pièces sont toutes d'un style archaîsant, il faut pré-
sumer qu'à Barcé, de môme qu'à Cyrène, elles aient été émises seulement au commencement de la
2"^^ époque, et qu'elles aient bientôt cédé aux tétradrachmes du système asiatique dont il y a aussi
quelques pièces d'un style pareil. Quant au n®328 avec le triple siiphium, on pourra douter si
cette pièce est un diobole ou un trihémiobole; son poids rapproche le plus du poids normal du
diobole, mais considéré sous son rapport avec l'obole n®327, le poids convient mieux à un trihémi-
obole; comme les pièces analogues n'M5-46 qui portent le triple siiphium, semblent être des
trihémioboles, et qu'il n'y a parmi les monnaies de la Cyrénaïque aucun autre diobole, il faut plutôt
se décider pour le trihémiobole.
Les monnaies de bronze.
N°329. Cavalier. Q*. Roue. A l'occasion de ces types sur les monnaies analogues
sans nom de ville et au nom de Cyrène (p. 36 et 74), nous avons fait remarquer que les Grecs
cyrénéens, ainsi que les Libyens chez lesquels ils s'étaient établis, s'occupaient beaucoup à dresser
les chevaux et à conduire Les chars, que non seulement ils s'intéressaient vivement aux courses
des jeux publics, mais que, plus que les autres peuples grecs, ils faisaient usage de voitures dans
la vie quotidienne et dans la guerre. Il en fut de môme des habitants de Barcé en spécial. On
disait que Neptune avait enseigné aux Barcéens à élever le cheval (Innotgotpta) et qu'ils avaient
appris par Minerve à conduire le char (ro ^pioxéty).^) Les voitures barcéennes sont plus d'une
fois mentionnées chez les anciens auteurs. ^) Des chars de bataille faisaient partie de la force
militaire de Barcé; ainsi le général perse Arsames, assiégeant la ville de Barcé, exigea qu'elle
envoyât un nombre de chars de combat à Xerxès pour l'expédition qu'il allait entreprendre contre
la Grèce. ^) Sestini qui a publié cette monnaie, doute s'il doit la rapporter à Cyrène, en prenant
BA pour un nom de magistrat, ou s'il doit la donner à Barcé ^); l'analogie que présente le n^ suivant,
fait pencher en faveur du classement à Barcé. Le travail fait attribuer cette pièce à la 3"^® plutôt
qu'à la 2"* époque.
N«330. Cheval, l?:. Bélier. Peilerin, lisant au revers MA, attribua cette monnaie au
roi Magas, ce qui fut adopté par Eckhel*^); mais la première lettre au revers ne peut être un M.
Mionnet, changeant MA en BA, présumait que la pièce eût été frappée dans des temps postérieurs
en l'honneur de Battus , fondateur de Cyrène. ') M. Ch. Lenormant l'a enfin classée à Barcé. ®)
1) Bullct arch. dell' inst. 1843 p. 117; Osserv. p. 46-47. 4) Polyœnus VI!, 28.
i) Stephanus Byz. s. v. Bccçxtj. Hésychius 1. c. note suiv. 5) Mus. Fontana I p. 121.
Schoï. Pind. Pythia IV, 1 , p. 343. 6) Doctrina IV p. 125.
8) Baçxaiot ô^oi. Hésychius s. v. (d'après Mnaseas). So- 7) Nionnet no 128 note.
phocles EIcctra v. 727. 8) Numismatique des rois grecs p. 171 adpl. XC,2.
88
ctréxaIque.
En effet, le reirers semble porter BA comme la face; le nom de Barcé est plusieors fois abrégé
en BA ^voy. les n*' 298, 302 et 318^, et sur les monnaies de Cyrène on troafe également la première
syllabe du nom de la ville répétée sur les deux c6tés de la monnaie ffoy. les n**213et216L Le
cheval est un type qui, d'après ce que nous venons de faire observer, convient parfaitement à
Barcé. Le bélier peut être le symbole de Jupiter- Ammon ivoy. n*194); mais il peot aussi se rap-
porter h Tentretien des moutons dont on s'occupait beaucoup dans la Cyrénaîque. Dans Fanti-
quilé, ainsi que de nos jours, il se trouvait dans cette partie de 1* Afrique une excellente race de
moutons^); déjà dans TOdyssée les troupeaux de brebis de la Libye sont vantés 'i; Hérodote et
Piodare donnent à la Libye les surnoms de f^^Xarçoq^ç et de noXi'§âiiioç.*) Le type du bélier,
qui se trouve sur les bronzes frappés par les Ptolémées et les gouverneurs romains ^l, et le flan de
la pièce, qui présente la même tranche oblique que les monnaies égyptiennes, renvoient à la 3"^
époque. Il faut enfln remarquer que BA peut être une abréviation du titre de roi ainsi que BAZI
sur le n* 364 , en sorte que cette pièce pourra être classée parmi les monnaies royales auprès
de ce n*.
N*331. Tête de Jupiter-Ammon. Q*. Aigle. Il est probable que Taîgle, qui ne se
trouve sur aucune autre monnaie autonome, est emprunté aux monnaies ptoléméennes (cf. les
n**36l suiv,), et que par conséquent cette pièce appartient à la 3"' époque.
EVESPÉRIDE& (HESPÉRIS.)
PKEMIÈRE ÉPOQUE.
332. Tête de Jupiter-Ammon à dr., entourée d'un cercle en grenetis, autour duquel EYEZ bustro-
phcdon; le tout dans un carré creux. Q*. Silphlum. M.Z. Dr. 3,so— 3,ii gr. ^)
333. Mêmes face et revers. M. 2. JDr. 1,70 gr.*)
332
333
1) Cf. Thrlgo Res Cyr. p. 302.
a) OclyM. IV.8Û-80.
a) llt^rodolo IV, 155. Pindaro Pyth. IX, G. Cf. Dlodore
III. 27.
4) Voyrs ICA n«i 377, 422, 423 et 430. Le bélier no se ren-
contre Rur nucuno monnaie autonome, excepté sur le
no343, dont la date est incertaine.
fr) Cab. de Paris ( 2 exempl. ; Mionn. S. n« 98 incorr. décr. ;
Revue archéol. fr. 1848 p. 239 pi. 93, i), mus. brit,
coll. de Fontana (Sestini Mus. Fontana I p. 121 n»!,
tab.V, lô; lU p. 94 n^l, incorr. décr.), du duc de Luynes
et de M.Vest.
6) Cab. de Paris (Mionn. n«54 Incorr. décr.. Revue archéol.
1848 p. 240 pi. 93,a).
EVESPERIDES.
89
DEUXIÈME ET TROISIÈME ÉPOQUES.
334. EZriEPI . . . Télé imberbe du fleuve Lathon, cornue et diadémée, à dr. Q:. Daim (?) debout
à dr.; devant, le silphium; dessous, un autre silphium plus petit; derrière, TIMAPOPA.
Filet au pourtour; champ creux. JR. b, 2Dr. att. 8,40 gr.*)
334
335. Môme tête (sans cornes?); devant, AHTON. Grenetis au pourtour. Q:. EY Silphium. Gre-
netis au pourtour. (Fig.) ^E. 3^-3. 6,70— 5,1 gr.^)
336. Autre semblable, le nom écrit AHOON. ^E. 3|. 6,35 gr>)
337. Tête de Jupiter- Ammon à g. Q:. Trident; dessous, des deux côtés du manche, EY.
iE.4J. 5,7 gr.*)
338. Même tête à dr. Q:. Trident renversé; entre les dents, EY. Frappée sur une monnaie
portant au droit la tête d'Hercule, au revers un arc, une massue et un carquois.
iE. 6. 12,7 gr.*)
339. Tête d'Apollon laurée à dr. Q:. Cheval (bridé) courant à dr.; dessus, un grand astre et E;
dessous, une branche chargée de fruit. M.o^. 5,2 — 3,3 gr.^
33(
339
LA VILLE D'EVESPÉRIDES.
Cette ville était située sur la pointe Pseudopenias à l'entrée orientale de la grande Syrte,
près d'un lac, nommé par quelques auteurs Tritonis ou lac de Triton, et d'un fleuve Lathon. Les
anciens auteurs font l'éloge de ses environs à cause de leur fertilité et de leur beauté; Hérodote
raconte que le terrain d'Evespérides rendait au centuple^), et parmi les différentes traditions de
1) CoU. du duc de Luynes.
2) Cab. de St. Pélersbourg, de Paris (Mionn. S. n»105,
Revue ârchéoJ. 1848 pi. 93,«) et de Milan (SesUni Lett.
di cont. IV p. 102, tab.VI,22; Mionn. S. nol03); cf. Har-
wood Sel. uum. p. 50, tab.VII,! (Mionn. VI p. 575 n«l,
Suppl. nol04) et Sestini Mus. Hederv. 111 cont. p. 77
no 1-2, tab. 33,10.
3) Mus. brit. (Cat. de Combe p. 240 no 16).
4) Cab. de Paris (Revue num. fr. 1850 p. 405, pl.XVI,4) et
mus. brit.
5) Cab. de Copenhague.
e) Cab. de la Haye (2exempl.), de Paris (2exempl., Mionn.
n« 122, incorr. F, et 123), de Fonlana et de Rollin (SesUni
Mus. Hederv. IH cont. p. 74 no35, incorr. décr.).
7) Hérodote IV, 198.
12
90
CYRÉNAÏQUE.
la situation du jardin des Hespérides la plus commune était celle que ce beau jardin avait été dans
le voisinage de cette ville.*) Arcésilas IV, dernier roi de Cyrène, peu après avoir remporté aux
jeux pythiques la victoire chantée par Pindare, c'est-à-dire vers Tan 460, y conduisit une colonie
pour avoir un refuge tant que dureraient à Cyrène les dispositions séditieuses; la colonie consistait
en troupes mercenaires, rassemblées dans le Péloponèse et commandées par Karrhotos, beau-frère
du roi. ^) Il n'est cependant pas tout-à-fait établi si la fondation de la ville d'Evespéris est due
à cette colonisation, ou si précédemment déjà il avait existé ici une ville. Elle tenait son nom de
sa situation et de la beauté de la contrée; les auteurs les plus anciens rappellent Evsansqidêç^ et
les habitants &6Cn€Ql%ak^)\ plus tard on rencontre le plus souvent les noms ^ËtmcQtâêÇj Hespérides,
Eesperis, ^) Après la mort d'Arcésilas, son fils Battus s'enfuit dans cette ville, mais parait y avoir
été tué par les citoyens qui haïssaient la tyrannie. ^) Ainsi Evespéris devint libre en même temps
que Cyrène et était dans la deuxième époque une ville autonome. Les Libyens voisins lui susci-
taient des troubles continuels. En 413 ils assiégèrent la ville, mais elle fut délivrée par des Grecs
qui avaient quitté le Péloponèse pour aller à Syracuse et qu'un orage avait jetés sur la côte de la
Cyrénaîque. ^) Huit ans après, les Evespérites adressèrent à tous les Grecs Tlnvitation de venir
s'établir chez eux pour combattre les barbares. Un grand nombre de Messéniens sous le com-
mandement de Comon, chassés de Naupactus par les Lacédémoniens , suivirent cette invitation;
mais une partie fut tuée dans une bataille contre les Cyrénéens, de sorte qu'une partie seulement
se fixa à Evespéris, et plus tard ceux-ci s'en retournèrent dans le Péloponèse sur l'appel fait par
Epaminondas après la bataille de Leuclra (371)*^). Après la mort d'Alexandre le Grand, les
Evespérites prirent le parti de Thimbron dans la guerre entre ce chef et Cyrène (voyez l'intro-
duction p. 4).
Sous la domination égyptienne, Evespéris reçut le nom de Bérénice d'après l'épouse
de Ptolémée 111, fille de Magas^); elle était une des cinq villes d'après lesquelles la Cyrénaîque
eut dans cette époque le nom de Pentapole (voyez p. 6). La ville qui occupe aujourd'hui sa place,
est Bengazi] il ne reste de l'ancienne cité que peu de ruines ^), mais on y a trouvé des vases, des
pierres gravées, des monnaies et d'autres antiquités, même de l'époque la plus reculée et de beau-
coup d'intérêt. '®)
1) Apollonius Rhodius, Ptolémée, Lucanus et Pline placent
le Jardin des Hespérides dans cette contrée. D'autres
supposaient qu'il eût été situé ailleurs dans la Cyré-
naîque (voy. ci-dessus p. 22), d'autres enfin, que la posi-
tion du jardin fût plus loin à l'ouest près du mont
Atlas. Voyez Thrige Res Cyrenensium p. 77-78; Marcus
Géographie anc. des états barb. d'après Mannert (1842)
p. 91 6uiv. et p. 638; Forbiger Handb. d. ait. Géographie
p. 827-28.
2) Schol. ad Pind. Pyth. V,33. Cf. Thrige l.c. p. 179-80.
3) Hérodote IV, 171, 198, 204; Thucydide VII, 50; Théo-
phraste.
4) Pour les textes anciens, voyez Thrige l.c. p. 180.
b) Heraclides Pont. p. 10 (cd. Schneider in), cf. Thrige l.c.
p. 183-84.
6) Thucydide VH, 50.
7) Pausanias IV, 26, cf. Diodore XIV, 34.
8) Après la mort de Magas, Evespéris parait avoir opposé
résistance au roi d'Egypte; il est possible que la ville,
en ayant éprouvé des conséquences fâcheuses, ait été
restituée par Bérénice, et que ce soit à cette occasion
qu'elle prit son nom. Voyez Thrige l.c. p. 181 not. 27
et 29; p. 238 not. 41 et 42. L'opinion énoncée par M. Le-
tronne, que la ville de Bérénice a dû recevoir son nom
par Magas d'après celui de sa mère , se trouve réfutée
par Droysen Geschichte des Hellenismus II p. 723-726.
Voyez ci-dessous le commentaire au n» 378 suiv.
9) Forbiger Géographie p. 830 not. 18. Barth Wanderungen
p. 383-386.
10) Revue archéologique fr.V, 1(1848) p.230suiv. Revue nu-
mismatique fr. 1850 p. 381 suiv. Barth Wanderungen
p. 386.
EVESPÉRIDES.
91
MONNAIES DE LA PREMIÈRE ÉPOQUE.
Les n**' 332-333 se rattachent sous tous les rapports, par les types, le style d'art, la fabrique
et le poids, aux n" 117-118 de Cyrène et aux n" 287-290 de Barcé, que nous avons attribués à la
fin de la 1'* époque voyez p. 61 et 84. Ces pièces sont donc frappées par Arcésiias IV, dernier
roi de Cyrène, qui établit la colonie à Evespéris. Si Ton suppose que la ville ait existé avant ce
temps, quelques-unes des pièces, décrites dans la section A 1, peuvent y être rapportées; on lui a
attribué les n" 23 et 25 , voyez p. 22.
Ce n'est que dans les derniers temps qu'on a classé des monnaies à cette ville. Un
exemplaire du n<'332, dans la collection de Fontana, fut attribué à Cyrène par Sestini qui lisait les
lettres autrement et les regardait comme celles d'un nom de magistrat. ') Sur l'exemplaire du
même n* au cabinet de Paris, celui qui est figuré ci-dessus, la lettre Y n'étant pas apparente.
Mm. Cousinéry et Mionn'et lisaient ENEZ et croyaient avoir découvert une ville du nom d'Enessiphira,
ville qui n'a pas existé. ^) M. Cavedoni rejeta cette classification ; mais supposant que la leçon fût
juste, ce savant vit dans le mot un nom de magistrat et rapporta la pièce à Barcé.") La demi-
drachme unique n^333 se trouve décrite sous Cyrène chez Mionnet, qui prenait pour KY les lettres
YE qui sont seules visibles.^) MM. Falbe et Lindberg , en rapprochant l'une de l'autre le$ deux
pièces du cabinet de Paris gravées ci-dessus, ont trouvé la juste explication et les ont classées à
Evespéris. Enfin M. Ch. Lenormant, sans connaître les travaux des numismatistes danois, a démontré
que ces monnaies sont frappées à Evespéris. ^) Plus tard on a découvert en Afrique plusieurs
exemplaires du n°332, qui fournissent les quatre lettres EYEZ assez distinctes.^)
MONNAIES DE LA DEUXIÈME ET TROISIÈME ÉPOQUES.
N** 334. La tôte de cette pièce unique et inédite représente le fleuve Lathon dont le
nom est ajouté sur les n°* suivants; elle est jeune, munie de cornes et ceinte d'un diadème, de
même que les têtes des Fleuves sur les monnaies de la Grande-Grèce et de Sicile. Ce >fleuve a
été assez souvent mentionné par les anciens auteurs, selon lesquels il a dû communiquer avec le
lac de Triton près de la ville; mais de nos jours on ne trouve plus un tel fleuve.*^) Il avait
1) Mus. Fontajia I p. 121.
2) Mionnet Suppl. IX p. 195 no 98; cf. 1. c. p. 88 note 5.
8) Osserv. p. 60.
4) Mionnet VI p. 560 n«54.
5) Revue archéol. franc. V, 1 (1848) p. 239-240; cf. Revue
numism. franc. 1850 p. 404-405. Le manuscrit de
M. Lindberg, dans lequel se trouvent exposés les moUfs
de la classification à Evespéris de ces deux monnaies
ainsi que des suivantes n<» 335-336, da^ de Tannée
1846.
e) Voyez ci-dessus p. 88 note 5.
7) La nature du terrain ayant beaucoup changé dans le
cours des siècles, il est difflciie de décider quelle a été
dans Tantiquité la direction de ce fleuve. Les voyageurs
et les géograpiies qui se sont occupés de la topographie
de cette contrée, ne sont pas plus d'accord sur ce point
que sur le site du lac Tritonis et du jardin des Hespé-
rides. Dans le dernier temps M. Marcus (Géogr. anc.
d'après Mannert p. 637) a soutenu l'opinion que le fleuve
Lathon s'est jeté du lac dans la mer, et que nous en
avons le reste dans un petit canal étroit par lequel un
étang, qui pourrait passer pour le lac Tritonis, commu-
nique avec la Méditerranée. Mais Barth, de même que
Beechey, est d'avis qu'une large rivière qu'on voit dans
une profonde caverne à l'est de la ville et qui se perd
dans ^ les rochers, est l'ancien Lathon (Wanderungen
p. 387-388). Voyez encore sur ce fleuve: Geogr. anc.
d'après Mannert p. 92-93; Thrige Res Cyr. p. 18; For-
biger Géographie II p. 827.
12'
92
CYRÉNAÏQUE.
abondance de poissons. ^) Son nom originaire et indigène était sans doute Eccaius. ^) L*animal
au revers étant négligemment exécuté, il est assez difûcile de le déterminer avec certitude; il se
rapproche soit de la gazelle des n®' 24, 89 et 242-244, soit du daim sur les monnaies romaines
n"404suiv., mais plus pourtant du dernier.^).
N" 335-336. Le nom du fleuve AHTON sur le premier de ces n" fut pris autrefois pour
un nom ethnique. Harwood^), lisant AHTON, attribua la monnaie à Aea (Oëa) en Syrlique.
Seslini présuma qu*elle appartenait à Tlle de Laea, voisine de la côte non loin du port de Cyrène,
et que EY au revers indiquait un magistrat. ^) Cette classification fut adoptée par Mionnet ^).
Quant h la tête, on la prenait pour celle de Vénus. Enfin MM. Duchalais et Ch. Lenormant firent
voir que ces monnaies ont été frappées à Evespéris et que AHTON est le nom du Fleuve devant
la tête duquel il est placé.'') Sur le n® 336 au musée britannique la troisième lettre est un O
distinct au lieu d'un T. Chez les anciens auteurs le nom du fleuve s'écrit jÉi^^onv^ en dorien
^dâùû^j et Lethon. ®)
N*' 337-338. Evespéris étant une ville maritime, il est naturel de trouver sur ses monnaies
le trident, symbole de la mer et de Neptune. Dès les premiers temps, Neptune avait eu son
culte dans la Cyrénaïque; Hérodote avance même Topinion que c'était des Libyens que les Grecs
auraient adopté le culte de ce dieu^), et selon la tradition il aurait enseigné aux peuples libyens
d'élever le cheval. *°) Il était honoré par les Grecs cyrénéens sous les surnoms û'Amphibaios et
de Pellanios. **)
Le n°339 est analogue aux n*" 283-284 de Cyrène qui ofi'rent les mêmes types. Comme
on voit sur cette pièce, au lieu de KY, un grand E, il est à supposer qu'Evespéris soit désigné par
cette lettre. Cela est confirmé par le type accessoire qui représente sans doute une branche de
l'arbre des Ilespérides comme symbole de la ville, auprès de laquelle, comme on croyait, avait été
situé le jardin des Hespérides *^) ; sur le n'23 les pommes d'or dont l'arbre des Hespérides est
chargé, sont de même indiquées par des globules aux bouts des rameaux; on retrouve le même
symbole sur les monnaies ploléméennes n°' 364 et 365. Cette monnaie n'a pas été attribuée à
Evespéris; dans l'ouvrage de Mionnet*^), les deux exemplaires du cabinet de Paris se trouvent
classés à Cyrène, et sur l'un d'eux la lettre E, dont la partie inférieure est peu visible, est prise
pour un r.
i) Scion Ptoiémée Evergète dans Athenœus II, 84.
2) Le fleuve près de la ville des Evespérides est par Scylax
(108) nommé ^Exxi^oç.
8) La télé est si grossièrement travaillée qu on est en doute
si elle n'a pas de la barbe, ce qui ferait prendre l'ani-
mal pour un bouc ou plutôt, comme le mouvement est
celui d'une béte sauvage, pour un bouqucUn. Dans la
peinture de la nécropole de Cyrène dont nous avons
fait mention p. 17 notel, on voit un bouqueUn parmi
les bétes auxquelles on fait la chasse. De nos jours
le bouqueUn ne se trouve pas en Afrique. ^
4) Sel. numism. gr. p. 50; Mionnet VI p. 575 n»l.
b) Voyez p. 89 note 2 1. c.
«) Suppl. IX p. 197.
7) Revue num. fr. 1848 p. 250. Revue archéol. fr. 1848
p. 240-241. Avant les numismatistes français MM.Falbe
et Lindberg étaient déjà parvenus à la juste classiûcation
de ces* monnaies, cf. p. 91 note 5.
8) Strabo XVII p. 836 (XIV p. 647 An^aioç nomfAoç). Athe-
nœus H, 84. Lucanus Pharsalia IX, 355-356. Plinius
V, 5. Solinus c. 27.
9) Hérod. 11,50; IV, 188.
10) Voy. le. p. 87 note 2.
11) Ufi(f>ifittKkC , Tzetzes ad Lycophr. v. 749, probablement
'AfKpitttoç, raiovxoç, voy. Bœckh Expl. ad Pind. P>thia
IV p. 268. nêkkdyioç, Hesychius s. v. Cf. Thrige Res
Cy*. p. 286-287.
12) Voyez p. 90 note 1.
13) Blioniv VI p. 566 no 122 et 123.
EVESPÉRIDE8.
93
La date. Le didrachme attique n°334 avec le nom de Timagoras appartient sans doute
à la Qn de la seconde époque, de même que les didrachmes de Cyrène, n^' 142 et 176, qui portent
les noms de Polyanlhès et Theupheidès et qui sont également frappés d'après le système attique. ^)
Timagoras est probablement le nom d'un des archontes qui, avant la soumission du pays aux Pto*
lémées, étaient à la tête du gouvernement de la ville (cf. §5). Les bronzes n^' 335 et 336, à cause
du beau style de la tête de Lathon, doivent être attribués à la même époque. Le n°339 date
sans doute de la 3"* époque de même que les monnaies correspondantes de Cyrène, voyez p. 76-77.
Cette pièce offrant Tinitiaie du nom d'Evespéris, elle a dû être frappée avant que, sous le règne de
Ptolémée III, la ville changeât son nom en celui de Bérénice, il est cependant bien possible que
la ville ait repris son ancien nom après que la Cyrénaïque fut redevenue libre sous la suprématie de
Rome, et que la monnaie ait été frappée à celte époque (96-66) ; il y a assez d'exemples que des villes
grecques ont ainsi. plusieurs fois changé de nom-).
Villes d'on rang inférieor.
Il y a plusieurs autres villes de la Cyrénaïque auxquelles on a classé des monnaies. Ainsi
différentes monnaies ont été attribuées à Arsinoé, Automala, Cœnopolis, Phycus, Ptolé-
maïs, et à Tlle d'Aphrodisias; il sera démontré dans le § 7 que ces monnaies appartiennent a
d'autres pays. Ensuite certaines légendes, mal entendues, sur les monnaies des trois villes prin-
cipales que nous venons de traiter, ont donné lieu à assigner des monnaies à d'autres localités;
c'est ainsi qu'on est parvenu, à tort, à donner des monnaies àCaenopolis, Maranthis, Enessi-
phyra, et à l'Ile de Laea. ") Il y a cependant trois ou quatre autres villes dont les noms sont
sans doute inscrits sur les monnaies de la Cyrénaïque; ce sont: Sozusa, Balagrae, Darnis et
Héraclée. Nous allons examiner les monnaies qui semblent présenter ces noms.
SOZUSA. (APOLLONIE.)
340. Gerboise, sautant à g.; au-dessus, 20 . 2(T). Ç:. Crabe.
M. 3. 2,8 gr. 4)
340
1) Quoique le didrachme fournisse le nom BSIIKPI — ,
tandis que les bronzes suivants ont retenu l'ancien HT,
il n'a sans doute pas été frappé plus tard que ceux-ci;
on trouve le nom d'Hespérides déjù chez Scylax et le
nom d'Evespérides chez des auteurs postérieurs, en
sorte que les deux noms semblent avoir été simultané-
ment en usage.
2) Ainsi Ephèse, après la mort de Lysimaque, quitta le
nom d'Arsinoé qui lui avait été donné par ce roi. Con-
férez Sozusa, la page suiv. Peut-être le nom d'Hespéris
n'a-t-il jamais été mis hors d'usage par les citoyens de
la ville.
8) Voyez plus haut p. 32 note 3, p. 36 note 10, p. 91 et 92.
Cf. Cavedoni Osserv. p. 60 note 51.
4) Coll. de Fontana (Sestini Mus. Fontana I p.121 no3, tav.l,
29; 11! p. 94 n«3; Mionnel S. IX p. 186 no50).
94
CYRÉNAÏQUE.
Sozusa, dont les écrivains de Tère de Justinien font mention comme d'une des plus impor-
tantes villes de la Cyrénaïque, n'était sans doute nulle autre que la ville fondée près du port de
Cyrène et qui à l'époque des Ptolémées portait le nom d'Apollonie ou d'ApoUonias. L'endroit de
la côte où, à en juger d'après les nombreuses ruines quon y voit, a été situé le port de Cyrène,
s'appelle aujourd'hui Siusa {on Marza Suza) , nom qui dérive très -probablement de l'ancien nom de
Sozusa, SiùCovca» M On ne trouve pas chez les anciens auteurs que le port de Cyrèoe ait été
appelé Apollonie avant l'époque ptoléméenne ') ; il n'est donc pas invraisemblable, que Sozusa ait
été le plus ancien nom qui sous les Ptolémées, de môme que les noms d'autres villes cyrénéennes,
fut changé en Apollonie et qui à une époque postérieure fût repris de nouveau.
Lorsqu'on considère qu'il se trouve comme marques sur les monnaies de Cyrène, sur l'une
(n'178) zn et une gerboise, sur une autre (n® 161) le monogramme ':SL avec un crabe, et sur un
assez grand nombre de différentes espèces (n"' 78, 156-159, 182 et 208) le monogramme H. qui
fournit les lettres SOI et qui ne peut s'entendre d'un nom de magistrat'), on est amené à ad-
mettre que toutes ces monnaies ainsi que celle dont nous nous occupons, ont été frappées à Sozusa,
port de Cyrène. *)
Sestini, qui a publié cette monnaie, a lu ZAIXT. ^) La seconde lettre parait être un O,
ce qui est confirmé par la pièce citée (n<^178) qui offre la gerboise et ZO ensemble. La lettre I
ne se voit pas; ce que Sestini a pris pour un I, n'est, à ce qu'il semble, qu'un globule placé pour
séparer 20 d'avec les lettres suivantes. Les deux dernières lettres, qui peuvent être ZT, sont les
initiales d'un nom de magistrat.^) La pièce aux mêmes types, n® 99, qui porte un autre nom de
magistrat, est sans doute aussi sortie de Tatelier de Sozusa, quoique ZO ne soit pas ajouté.
La ville qui avait surgi près du port de Cyrène, grandissait considérablement durant la
seconde époque; les riches marchands de Cyrène y avaient leurs magasins et leurs navires; elle
était solidement fortifiée, comme on le voit par le fait qu'après la mort d'Alexandre elle fut plu-
sieurs fois assiégée par Thimbron. '^) Les Ptolémées la favorisaient; sous leur domination elle
était une des cinq villes d'après lesquelles la Cyrénaïque fut appelée Pentapole. On voit de nos
jours des restes considérables des murs de la cité, de la citadelle, d'un théâtre et d'autres grands
édifices, d*un aqueduc, d'un quai, enfin beaucoup de tombeaux creusés dans les rochers hors de
l'enceinte. ®)
Il est possible que la monnaie ait été frappée sous la domination égyptienne par le gouver-
nement de la ville qui à cette époque était probablement autonome; il faudrait donc supposer que
la pièce eût été émise avant que la ville changeât de nom, ou que les citoyens eussent gardé le
1) Thrige Res Cyren. p. 101-102. Marcus Géogr. anc.
d'après Mannert p. 86. Forbiger Géographie 11 p. 829.
Pauly Real-Encyclopâdie der class. AlterUiums-Wissensch.
1 p. 624,14; Vl,l^p.l337. Barth Wanderungen p. 454.
G. Mûller Geogr. gr. min. p. 83 notes. Le port eut
. sans doute le nom de Sozusa comme Tasile où les dieux
ClaxfiQtç, Neptune, les Dioscures et Diane, recevaient les
navigateurs (cf. Barth 1. c).
2) Scylax fait mention du port de Cyrène sans en indiquer
le nom; dans l'extrait d'Arrien chez PhoUus (cod. 92ed.
BeciLer p.70,a), son nom ne se trouve pas cité non plus.
8) A cause de la difTérencc des poids que présentent les
didrachmes n«« 156-159, voy. p. 46 et 66.
4) MM. Falbe et Lindbcrg ont déjà classé cette monnaie à
Sozusa. M. Lindberg suppose qu'elle ait été frappée
lorsque Thimbron avait occupé cette ville et assiégeait
Cyrène.
5) L. c. p. 93 note 4.
6) Sur le n» 236 le nom de la ville et le nom du magistrat
sont également écrits en continuaUon Tun de l'autre.
7) Diodore XVIII, 19-21.
8} DeUa Cella Viaggio p. 155 suiv. Pacho Voyage p.l61 suiv.
Barth Wanderungen p. 453-457.
SOZUSA.
95
nom ancien. Mais on peut aussi admettre que la monnaie ait été frappée par le gouvernement
de Cyrène à Tépoque où Sozusa n*était qu'une annexe de la métropole; dans ce cas il faut consi-
dérer ZO comme la marque de Tatelier monétaire que Cyrène avait établi à son port, de même
que ICi sur le n^l78 et :£ sur les autres monnaies qui portent le nom de Cyrène, considéra-
tion corroborée par le fait que ICï est écrit en petits caractères et associé à un nom de magi-
strat. S*il en a été ainsi, la monnaie doit être classée parmi celles sans nom de ville au[5rès
du n»99.
L'animal figuré au droit est celui qui d'après son nom arabe est appelé gerboise
Igerboa), par les naturalistes dy[>u8^)i l'espèce qui est indigène dans la Cyrénaîque, a reçu le nom
de dipus ietradactylita^). Les anciens l'appelaient fkvç âlnovç, nom qui convient parfaitement à
cet animal soit à cause de sa petitesse, soit parce que, en se mouvant sur les deux longues jambes
de derrière, il semble n'avoir que deux pieds ^); il est déjà mentionné sous ce nom par Hérodote
parmi les animaux de la Libye. "*) La gerboise n'existe pas en Europe, et dans aucun autre pays
il ne se trouve en aussi grande quantité que dans la Cyrénaîque; sa chair sert de nourriture,
et sa, peau est employée comme fourrure.
Le crabe est un type d'un emploi fréquent sur les monnaies des villes maritimes; le mot
grec XV^^^ indiquait, comme on le sait, h la fois les pinces d'un crabe et les môles d'un port^);
ses pinces ouvertes offrent l'aspect de môles qui s'étendent dans la mer, renfermant le bassin d'un
port. Le port de Sozusa, dont on peut encore se faire une idée, a dû avoir une telle^ forme ; vers
l'orient on voit de petits rochers qui ont été joints entre eux et avec la côte par des môles; à
l'occident il y a une pointe proéminente de la terre qui sans doute a formé l'autre côté du port.^)
Selon Scylax le port de Cyrène était sûr et accessible par tous les temps (nraVo^fioc).
BALAGRiS. (BALIS.)
341? Tête d'Apollon laurée à dr. Q:. Cheval bridé courant h dr. , surmonté d'un grand astre;
dessus, 9c; dessous, une corne d'abondance. JE.Z^. 5,2 — 4,2 gr.^)
341
i) II est flguré et traité dans les ouvrages suivants* Haym
Ttiesaurus (éd. Kell 1765) p. 150 suiv.; Bruce Travèls in
Egypt etc. V p. 121-127; Lichtenstein Ueber die Spring-
mâuse (Berlin 1S2S} p. 21, tab. 23.
2) Lichtenstein le. SesUni (1. c. p. 93 note 4) appelle la
gerboise dypU jaculus; dypU est écrit par erreur pour
dipuê\ dipus jaculus est le nom d'une espèce qui ne
vit que dans la Sibérie.
8) Cf. la descripUon faite de cet animal par Aristote (de
nat. anim. VI, 30,8) et par Elien (de nat. anim. XV, 26,
d'après Théopliraste).
4) Hérod. IV. 192. Haym (l.c. p. 153) et Cavedoni (Osserv.
p. 44 ) sont d'avis, que dans le texte d'Hérodote c'est le
nom yak^ qui indique la gerboise, parce qu'on y trouve
la remarque que les ytcXal demeurent dans le silphium
{yakttï iy ttp mXtf^it^ y^yo/ayai), et que sur certaines
pièces de Cyrène et de Barcé on voit la gerboise placée
au-dessous du silphium. Mais yaXii est le nom bien
connu et incontestable de la belette; la descripUon faite
par Aristote et Elien (l.c. note 3) du fivç âinovç en
Egypte prouve aussi que par les ixviç âinoâtç d'Héro-
dote il ne peut être entendu aucun autre animal que
la gerboise.
h) Cf. Cavedoni Osserv. p. 50. *
6) Voyez Barth Wanderungen p. 453-454.
7) Cab. de Paris (2 exempl., Mionn. nol20, incorr. décr.), de
Copenhague (2 exempl.), de Milan et de Westreenen à
la Haye; Cat. mus. Hunter p. 124 no60.
96 CYRENAÏQUE.
La pièce figurée ici est analogue aux n" 283-284 de Cyrène et au n" 339 d'Evespéris ; sur
les pièces de Cyrène le lieu d'émission est indiqué par KY et un crabe, sur celle d'Evespéris, par
E et une branche de Tarbre des Hespérides; il faut en conclure que sur cette pièce BA en mono-
gramme et la corne d'abondance désignent de même la ville où la monnaie est frappée. Cette
ville est sans doute Balagrœ.
La ville appelée par Pausanias BaXdyQm^ dans la Tabula Peutingeriana Balaciis^ par Ste-
phanus Byzantinus Bdliç, se trouvait à douze milles romains à Fouest de Cyrène et possédait un
célèbre temple d'Esculape. M Elle était probablement située dans une vallée entourée de mon-
tagnes, à peu près à la distance indiquée de Cyrène, où des ruines dispersées sur un large
terrain témoignent du gisement d'une ancienne ville qui a dû être assez considérable et bien
peuplée. Cette vallée offre une riche végétation; elle peut être la même qui a été prise par
Scyiax pour le jardin des Hespérides^); la corne d'abondance est donc un symbole qui convient à
cette ville.
De même que les monnaies correspondantes de Cyrène et d'Evespéris (voy. p. 93), celte
monnaie est frappée bien avant dans la 3"® époque, peut-être sous la domination de Rome; il est
permis de supposer que certaines villes d'un rang inférieur, comme celle-ci et la suivante, ont
profité de la liberté qui leur était accordée par les Romains, pour battre monnaie.
On pourrait demander si cette pièce ne peut pas tout aussi bien être attribuée à Barcé.
Nous avons donné la préférence à Balagrse par les motifs suivants. Sur le n^342 le monogramme
BA est associé au nom de Darnis; mais il parait peu probable que Barcé, étant très-éloignée et
n'ayant sans doute pas de relations avec Darnis, ait frappé monnaie en alliance avec cette ville.
Puis, Barcé, tombant en décadence sous les Ptolémées, cessa probablement de battre monnaie non
long-temps après la soumission du pays. Enfin, on ne trouve sur aucune monnaie de Barcé le
nom de la ville écrit en monogramme. Mionnet a pris le monogramme, qui sur. plusieurs exem-
plaires est assez indistinct, pour un K, et a attribué celle monnaie à Cyrène.^)
BALAGRiE et DARNIS.
312. Tête de Jupiter-Âmmon h dr. 1^. Palmier; à g., ic et un silphium; h dr., AAP et un épi.
^. 3^. 3,9&3,6gr. *)
342
Cette monnaie a été publiée par Mionnet dans la série de Cyrène à laquelle elle se rattache
(ci-dessus n*» 251-269); mais le nom de Cyrène, qui se trouve sur toutes les autres monnaies de
1) Pana. 11,26,7. Tab. Peut, scgm 8 (CXCII). Sleph. Byz. 3) Mionii. nol20.
8. V. BttXiÇ. Cf. Thrige Res Cyr. p. 289-290. 4) Cab. de Copenhague (Thés. num. ThoU p.205n«»601) et
2) Barth Wamierungen p. 415-416 et 488-i89 note873-74a. de Paris (Mionn. noI13, Incorr. décr.).
Cf. plus haut p. 22.
BALAGR^ et DARNIS.
97
cette série , n*y parait pas. ^) Le monogramme à gauche est le même que sur le n® précédent.
A droite on lit sur Texemplaire du cabinet de Copenhague AAP, dont pourtant les deux dernières
lettres sont peu distinctes, sur celui du cabinet de Paris A-P, la lettre au milieu effacée; Tun de
ces exemplaires suppléant à Fautre, on ne peut douter que ce ne soit AAP quil faille lire, leçon
qui est encore conQrmée par le fait que plusieurs monnaies de la série correspondante de Cyrène
(n" 268-269) présentent AA. De même que BA, comme nous avons tâché de démontrer, désigne
Balagrae, il est probable que AAP indique la ville de Damis.
Darnis était situé sur la côte à Test de Cyrène et avait un port dont il y a encore des
traces; dans les environs on voit de nombreuses excavations sépulcrales de Tanliquité. Sous les
empereurs, à une époque postérieure, elle devint la capitale de la Libye inférieure; un évéque
chrétien y résidait. Dernah, comme s'appelle aujourd'hui la ville, est une des plus importantes de
la Barca et a été long-temps le siège du gouvernement de la province^).
La plage où se trouve cette ville, est une plaine fertile, arrosée par une rivière et riche
en sources; il convient bien avec cela que sur la monnaie un épi est placé comme symbole
accessoire. Comme la ville devait avoir des relations par voie de mer avec le port de Cyrène
et qu'elle communiquait encore par une route directe avec Cyrène et Balagrœ, il est assez naturel
de trouver sur les monnaies le nom de Darnis associé à ceux de Cyrène (voy. les n"" 268-269) et
de Balagrœ. Cette pièce appartient sans doute à la même époque que la précédente.
'c
HÉRACLÉE. (?)
343. Tête de Jupiter-Ammon à dr. Grenelis au pourtour. ^, Bélier debout à dr.; au-dessus, "
HPAKAEI(A). iE. ôi. 12,1 gr.»)
343
Pellerin, qui le premier a publié cette pièce, Fa attribuée à une ville du nom d'Héraclée,
en faisant remarquer que chez Stephanus Byzantinus, dans la liste des villes grecques ainsi appelées,
il en est aussi cité une en Libye, et que Ptolemsus fait mention du château d'Hercule CHçaxXéovç
nvgyoç) sur le bord du golfe de la Syrte. En cela Pellerin a été suivi par Eckhel, Mionnet,
Sestini et d'autres numismatistes. Certes, il est probable, à cause des types ^), que cette monnaie
1) Mioniict, en décrivant l'exemplaire du cabinet de Paris
dans le corps d'ouvrage n<»113, ne fait pas observer que
lit légende KYPA manque et qu'il y a dans le champ
à droite les lettres J-P; peut-être a-t-il regardé ces
dernières comme faisant partie de KYPA.
2) La ville est mentionnée par Ptolemsus, Ammianus Mar-
cellinus, Hierocles, Synesius, dans Itinerarium Antonini,
et sous le nom de Zarine dans le Stadiasmos. Délia
Cella Viaggio p. 169-170. Pacho Voyage p. 96 et 102.
Marcus Géogr. d'après Mannert p. 82 suiv. Forbiger Géo-
graphie p. 832 note 25. Barth Wanderungen p. 477-480.
a) Cab. de Paris (Pellerin Rec. Hl pi. 87, flg.23; Mionn. VI
p. 574 no 175; Eckhel Doctr. IVp. 129); Cat. de Bentinck
11 p. 1078.
4) Pour le bélier, conférez les n" 330, 377, 422 et 430. Le
bélier a la queue plus longue et plus large que d'ordi-
naire, ce qui est encore de nos jours particulier à
la race de moutons de cette partie de l'Afrique.
13
98 CYRÉNAÏQUE.
appartienne à la Cyrénaîque; mais la classiflcalion d*après Pellerln doit être regardée comme dou-
teuse. L'existence même d'une ville cyrénéenne de ce nom n'est pas sûre. La dernière lettre
peut être un A, ce qui fournit le nom d'un magistrat, Héraclidès; quand même elle serait un A,
il est permis de prendre le nom pour le génitif dorien d'un nom d'homme HPAKAEIAZ (cf. le
n*334). Si ce nom est celui d'un magistrat, la pièce doit être rangée parmi les bronzes sans
nom de ville n'*Bl suiv., sur lesquels on trouve aussi des noms de magistrats écrits en entier.
JUPITEE-AMMON.
99
Observations générales sor les monnaies autonomes.
§1.
Jupiter -Ammon.
Le dieu Ammon était originaire de Méroé en Ethiopie^) et, à une époque reculée, avait
été transporté de là dans l'Egypte supérieure, où ii était surtout adoré à Thèbes. Des colons éthio-
piens et égyptiens portèrent le culte de ce dieu avec eux à Toase située dans le désert entre
TEgypte et la Cyrénaïque, et qui d'après lui reçut le nom d'Ammonia; on y érigea un temple
d' Ammon avec un oracle qui gagna une grande réputation et fit adopter le culte du dieu parmi
les peuples libyens. L'image d'Ammon à Thèbes ainsi qu'à Ammonia avait la tête d'un bélier^);
on a trouvé une foule de telles images surtout dans l'Egypte supérieure et en Libye. Le dieu a
sans doute été représenté ainsi parce qu'il devait son existence aux Ethiopiens, peuple nomade,
dont la richesse consistait surtout en troupeaux de brebis; il y a aussi quelques traditions qui font
croire que c'est comme créateur et protecteur du bétail qu'il a originairement été figuré sous cette
forme. ^) Dans la mythologie égyptienne ce dieu, appelé Amun-ra, était le maître suprême du
ciel qui dans une de ses formes, sous le nom de Nef (Nuf, Chnufis), était figuré avec la tête
d'un bélier; le dieu criocéphale vénéré à Méroé et à Thèbes est appelé Zeus par Hérodote.'')
Chez les Libyens, Ammon était de même considéré comme dieu suprême^) et en outre, peut-être
à une époque postérieure, comme dieu du soleil. ^)
Comme les Grecs qui s'étaient établis sur la côte africaine, vivaient parmi les Libyens,
les admettaient dans leurs villes et se mariaient avec. leurs filles, il est assez naturel que le culte
religieux de ce peuple ait influencé celui des Grecs''); le commerce les tenait continuellement en
relation avec Ammonium, ville importante pour l'échange de marchandises qui se faisait avec
l'Egypte supérieure et l'Ethiopie®); l'oracle d'Ammon qui se trouvait dans cette ville, jouissait
d'une grande réputation, et déjà à une époque reculée les Cyrénéens ainsi que d'autres peuples
1) Hérodote 11, 29 et 42. Diodore 1. 97.
2) Hérodote 11, 42; IV, 181: XQ^onçécomov Twyalfia tov
3) Léon dans Hygini Astron. U, 20. Pausan. IV, 23,5. Dionys.
Perieg. V. 212. Le mot coptique amoni signifie poêceret
pastor. Gcsenius Thés. ling. hebr. p. 115. Haakh dans
Pauly Real-Encyclopâdie dcr class. Alterthums-Wissen-
schaft 1 p. 408>409.
4) Hérod. n, 29 et 42 ; IV, 181. Cf. PluUrquc De Iside et Os.
c. 9 et 21. La ville de Thèbes, à cause du culte d'Am-
mon, était appelée Diospolis par les Grecs.
5) Hérod. HT, 25 et aill. Cf. Movers Die Phœnicier 1 p. 266.
6) Blacrob. 1,21: Bammonem deum Solem occidentem Li-
hyea exUtimarunt ^
7) Hérodote (IV, 186) rapporte quant aux femmes de Cyrène
qu'elles adoraient Isis, et qu'elles ne mangeaient pas la
chair de vache, et quant à celles de Barcé, qu'elles
s'abstenaient de la chair soit de la vache soit du porc.
8) Thrige Res Cyr. p. 326-327.
13*
100
CYRENAIQUE.
grecs s*y adressaierU pour obtenir des conseils. M H en advint que le dieu suprême des Li-
byens 8*assimi1a au dieu suprême des Grecs-); les Cyrénéens prirent les cornes de bélier du
dieu libyen criocéphale et les appliquèrent h la tête du Jupiter grec. Dans le courant du temps
il se forma des mythes particuliers aux Cyrénéens concernant Forigine de ce culte. On disait
que Bacchus avait érigé à Ammonium le temple d*Ammon avec Timage du dieu. Bacchus, ainsi
racontait-on, traversant, dans une expédition militaire, le désert libyen et ét«int près de mourir de
soif avec son armée, implora le secours de Jupiter; celui-ci lui envoya un bélier, qui indiqua un
chemin conduisant h une riche source d^au; en cet endroit Bacchus, par reconnaissance, consacra
à Jupiter un temple avec un oracle et fit une statue de son père à cornes de bélier. ^) La sig-
nification solaire que les Libyens attribuaient à Ammon, fut aussi adoptée, h ce quil semble, par
les Cyrénéens; on croyait que le bélier qui avait sauvé Bacchus dans le désert, avait été placé
parmi les étoiles, et le signe zodiacal du bélier fut confondu avec le symbole d*Ammon. ^)
Jupiter-Ammon peut être considéré comme le dieu principal et national du peuple de la
Cyrénaïque, composé de Grecs confondus avec des Libyens. Pindare, dans ses hymnes, regarde
le pays comme consacré h Jupiter-Ammon.*) Le célèbre philosophe cyrénéen, Théodore, en
parlant d* Ammon, l'appelle notre dieu {^fAétigoç ^soç).^) Le don des Cyrénéens à Delphes con-
sistait en une statue d'Ammon sur un char'); c'était le dieu cyrénéen qui était allé consulter
le dieu delphique.
Quant aux monnaies^ Jupiter-Ammon était le premier des dieux dont elles portèrent l'effigie ;
elle se trouve déjà sur quelques pièces de l'époque la plus reculée m" 27-29 i. Ensuite, on la
voit sur une foule de monnaies, en argent, en or et en bronze, de difl'érentes espèces, frappées
par toutes les trois villes jusqu'aux derniers temps. Aussi les anciens auteurs mentionnent-ils
Teffigie d'Ammon comme caractéristique aux monnaies des Cyrénéens. ^) La représentation du
dieu est empruntée soit à l'art grec soit à la croyance libyenne. La physionomie, le costume et
plusieurs attributs, tels que le laurier, le sceptre et la Victoire ui'^lOi), appartiennent au Jupiter
grec. Ce qui renvoie au culte des Libyens, ce sont: les cornes de bélier, le bélier au pied du dieu
|n"194), l'ornement singulier au-dessus du front In"» il et 320), la couronne radiée m" 194) et
Tarrangement des cheveux qui plusieurs fois semblent disposés de manière il imiter des rayons
(p. e. sur les.n" 34, 131, 137 et 302).
1) Selon Pausanins i III. 18. «. et V, 15. 7\ les Lacéilêmoniens
ainsi que les Elëens avaient consulté l'oracle d'Ammon
dès le plus ancien temps (aTrerç/^c, ix nakaioratov <.
A Thèbes il y avait déjà au V»e siècle un temple d'Am-
mon ; Pindare y fit ériger une statue du dieu et envova
un hymne en son honneur aux Ammoniens en Libye.
Pausan. IX, 16, i. Les Athéniens aussi vénéraient
grandement Toracle d'Ammon et y envopient des théo-
res. Aristophane Aves v. 618 et 717. Plutarque Cimon
c. 18. On trouve le culte d^Ammon encore à Mégalo-
polis en Arcadie (Paysan. VIII. 32, i^ à AphyUs en
Macédoine (Pausan. 111. 18, 3 \ dans lîle de Tenos 'selon
les monnaies- et en d'autres endroits. Thrige Res Cyr.
p. 295-297. Bœckh Staatshaush. der Athen. (2t« Ausg.)
H, p. 132-134. C'était, on n'en peut douter, grâce aux
habitants de la C>Ténalque que la réputation de l'oracle
d'Ammon s'était répandue en Grèce, et que le culte du
dieu fut adopté par d'autres peuples grecs. Les Cy-
rénéens avaient sans doute eux-mêmes le plus sou-
vent recours à l'oracle d'Ammon; voyez p. 17 note 6;
Strabo I p. 49, dapfrès Straton; Pausan. VI, 8.
2) Sur l'ideiilification d'Ammon avec Zeus, voyci Schol.
ad Pindari P>thia I\.89.
3) Hygini Poêt. astron. 11.20 d'après Hcrmippus: Fabulœ
133. Ser>ius ad .«neid. IV. 196. Conf. les traditions
libyco-grecques chez Diodorc 111,65-73.
41 HMiini Astron. et Fab. 1. c. note 3. Voyez encore sur la
signification astronomique du dieu Ammon: Pauly
Real-Encyclopâdie I p. 410-411. L'nc étoile est placée
au-dessus du bélier sur le n« 430.
5) P>thia IV. 16; IX, 55.
6) Plato Polit. IV; cf. Thrige I. c. p. 294.
7) Pausan. \. 13.8.
S) Hesychius et Suidas s. v. Bâmv Sihfîop^
BACCHU8 LIBYEN. 101
§2.
Tête imberbe à cornes de bélier.
Cette tête représente sans doute un dieu libyco-grecf }e "fiis d^Ammon assimilé au (ils de
Jupiter, auquel on peut, avec le plus de raison, donner le nom •âç.-Ça.c chus libyen.
" • •• ,
D'après les mythes libyco-grecs , rapportés par Diodore ^);.n£.7.'^vait trois personnages
• • •
divins du nom de Bacchus (Jiopvtfoç), dont 1^ plus ancien était (ils d'Annrknon*,;q^i avait jadis régné
*• •* • •
sur la Libye, et d'Amalthée. Ammon ayant été chassé de son empire par HtiJé^/^on épouse, qui
• • • •
s^était alliée avec Saturne et les Titans , Bacchus aurait fait la guerre aux ennemis* de/son père et
les aurait vaincus; après, il aurait fondé la ville et Toracle d'Ammonium en rhonneiïlF.ct^*-6<)n père
et entrepris une expédition militaire en Egypte et jusque dans Flnde; le même BacditTs-*. aurait
enseigné aux hommes h cultiver la vigne et à planter des arbres; enfin il aurait été élevé «Tâjîsr.^
que son père au rang des dieux. Aussi chez d'autres auteurs on trouve la tradition d'un BacchbS
qui aurait régné sur la Libye et fondé Ammonium dans le désert, pendant une expédition militaire.^)
D'après une tradition rapportée par Léon ^) et qui se trouve aussi communiquée par Diodore *),
le Bacchus libyen était figuré avec des cornes de bélier ainsi qu'Ammon. Il est probable que le
culte de ce dieu, comme celui d'Ammon, tirât son origine de Méroé en Ethiopie; c'est ce qu'on
peut conclure de la relation d'Hérodote. Selon cet historien^), Zeus et Dionysos étaient les
seuls dieux adorés h Méroé; il est donc permis de supposer qu'avec le culte d'Ammon celui de
Tautre dieu ait été également porté à Ammonia et de là en Libye, et que les Cyrénéens l'aient
assimilé à Bacchus ainsi qu'ils identifiaient Ammon avec Jupiter; puisque par Hérodote le second
dieu éthiopien est appelé Dionysos, il a dû correspondre à celui-ci par sa nature et ses qualités.
Lorsqu'on regarde la jeune tête cornue sur les monnaies cyrénéennes, on trouvera que très-souvent
le caractère convient parfaitement à ce dîeu; sur beaucoup de pièces elle présente à la fois des
formes molles, sembables à celles du Bacchus grec et qui s'accordent bien avec le dieu qui
aurait introduit la culture de la vigne, et des traits mâles et vigoureux qui font songer à ses
exploits guerriers.
Cependant, il ne faut sans doute pas s'arrêter à cette explication. Il a été démontré plus
haut (p. 64) que les monnaies qui o(rrent cette tête, appartiennent pour la plupart à l'époque d'Alexan-
dre et des Ptolémées. Les monnaies contemporaines de Lysimaque portent une tête imberbe, avec
un diadème et des cornes de bélier, représentant probablement Alexandre comme fils d'Ammon.®)
On peut de même considérer comme l'effigie d'Alexandre la tête à cornes d'Ammon et couverte
d'une peau d'éléphant, qui figure sur les tétradrachmes et drachmes avec Minerve Promachos et le
nom d'Alexandre au revers, frappés, à ce qu'il semble, par Ptolémée après la mort d'Alexandre. '')
1) Ces mythes sont longuement racontés dans Diodore 5) Hérod. II, 29.
111,65-73. Le second Bacchus aurait été ills de Ju- 6) L'opinion que c'est la tétc d'Alexandre, et non pas de
piler et d'Io et maître de l'Egypte, le troisième, fils de Lysimaque, qui eet figurée sur les monnaies de ce
Jupiter et de Sémélé, le Dionysos des Grecs. dernier roi, a été soutenue par MM. Cousinéry, Stieg-
a) Hygini Poêt. astron. 11,20, d'après Hermippus. Servius litz, 0. Mûller, Ch. Lenormant et Duchalais; nous avons
ad JEneïd. iV, 196. de même tîiché de faire valoir cette opinion dans
a) Dans Hygini Poët astron. 11,20 à la fin. Mùnzen des thrac. Kônigs Lysimachus p. 9-10.
4) Diod. Ilf, 73. 7) Voy. NumismaUque d'Alexandre le Grand p. 29-30.
102
CYRÉXAlQUE.
C'est encore Alexandre, on n'en peut douter, que représente la tête diadémëe
à cornes de bélier sur les petits bronzes, qui portent au revers AAE ou A/^
à côté d'un aigle, et ^ni ont probablement été émis par Ptolémée à la même
époque. '; **{>n rencontre sur les monnaies cyrénéennes plusieurs têtes qui
ressemblent beaucoup à celle^^ ih^ ies petits bronzes ainsi qu'à celles des monnaies de Lysimaque.
Les C\Ténéen5 avaient asçifrélbêût toute raison de faire figurer ainsi Alexandre sur leurs monnaies:
• ••
ils avaient sollicité sa*Tâv^r et le reconnaissaient en quelque sorte comme suzerain; c'était sur
leur frontière, par.*l|>fir3u^le qu'ils consultaient eux-mêmes, qu'Alexandre avait été déclaré fils d'Am-
mon, c'est-à-dix'ê'..fils de leur propre dieu suprême. Il est donc bien possible que certaines de
• • •
ces têteSy^ ornées du diadème, représentent Alexandre comme fils d'Ammon. ^» On peut aller
•*• *• ,•*
plus J^krVBcore. il semble qu'en Egypte et en Cyrénaîque les honneurs divins rendus à Alexandre
• • *••
c(uomt**fils d'.4romon aient été transférés sur les rois, ses successeurs, et que, selon l'adulation
•* • •*•
'.2Le*-cet âge où la divinisation du roi était devenue ordinaire, on les ait représentés de même comme
'• Bis de Jupiter-Ammon. Certaines monnaies de bronze ptoléméennes, frappées en Egvpte, portent
des têtes imberbes diadémées et ornées de la corne de bélier, qui présentent sans doute le por-
trait de tel ou tel roi'i; les effigies des Ptolémées, comme on le sait, figurent sur leurs monnaies
avec différents attributs divins. Sur un didracbme cyrénéen qui porte le titre de roi, la tête im-
berbe à cornes d'Ammon offre les traits de Ptolémée Soter, voyez le n* 364. il y a une pierre
gravée antique qui représente la tête de Magas à cornes d'Ammon, le nom ajouté.^) Sur les
didracbmes cyrénéens on rencontre plus d'une tête dont les traits sont assez individuels, ce qui
porte à croire qu'on a voulu y représenter un -Ptolémée. Le résultat de ce qui précède est
donc: que la tête imberbe à cornes de bélier a dans l'origine représenté . et représente d'ordinaire
un dieu national, le Baccbus libyen; mais que dès l'époque d'Alexandre elle offre peut-être aussi
Teffigie du grand conquérant ou de tel ou tel Ptolémée.
Les numismatistes ont énoncé les opinions les plus différentes à l'égard de cette tête.
Dans le siècle passé elle fut prise pour celle de Battus, fondateur de Cyrène, ou de Jupiter-
Ammon. ^) Eckhel la regardait comme celle du Baccbus libyen^;; depuis, elle a le plus souvent
De telles pièces sont publiées dans Grote Mûnzstudien
111 'I8Ô7 Taf. 27, 1-3. p. 463 saiv. par M. Schledehaus
qui les a acquises en Egypte où elles sont trouvées.
On peut conclure de Finscription AJK sur la plus
grande de ces pièces, que le monogramme sur les plus
petites indique le nom d'Alexandre, et que la tête est
également celle d'Alexandre. M. Schledebaus présume
qu'elles aient été frappées sous Alexandre. Le spé-
cimen figuré ci-dessus est dans le cabinet de Copen-
bague. Plusieurs des jeunes têtes diadémées à cornes
d'Ammon . qui se trouvent sur les bronzes au nom de
Ptolémée. représentent sans doute encore Alexandre.
Voyez plus bas u* 363.
Les têtes cornues semblables qu'on trouve sur les
monnaies de Tenos et de Mytilène en Lesbos (cf. Cou-
sinéry Voyage en Macéd. I pl. IV- ainsi que sur les
petites pièces d'or de l'Asie Mineure occidentale, repré-
sentent sans doute le Baccbus libyen, dont le culte
a probablement été répandu a\ec celui de Jupiter-Am-
mon {CÎ. plus bas p. 104>; il y en aussi qui peuvent
offrir l'efllgie l'Alexandre dont 1 empire embrassait les
îles et l'Asie Mineure; mais la tète analogue sur les
monnaies de Nuceria en Campanie représente protkable-
ment un héros local -Epidius Nuncianus ou Nucerinus.
selon Avellino, Saruus. selon Millingen. cf. Friedlander
Oskiscbe Mûuzen p.22>. et non pas Alexandre, comme
pense M. Cousinéry \l.c. p. 200).
Si Voyez Mionnet VI p. 16 n*< 13S-143, S. IX p. 11 n*> 59-61.
où ces monnaies sont classées à Ptolémée Evergètes.
Il y en a 4 exemplaires au cabinet de Copenhague qui
offrent des physionomies différentes: Alexandre y est
sans doute aussi représenté, cf. Cousinéry Voy. en
Macéd. I pl.lV. 7.
4- Voyez la partie 11 sous le u*3S2.
Si P. e. Beger Thés. Brandenb. 1 p. 521 : Descr. des pierres
gravées du cab. du duc d'Orléans I p. 29 ; Pellerin
Recueil III p. 9; Mus. Ilunter p. 122.
6 Doctrina IV p. 118.
BACCHUS lilBYEN. 103
été appelée de ce nom, ainsi par Seslini *), T. Combe *) , Miônnet ^) , PInder *) , Leake *) et d'autres.
M. Cousinéry y voyait l'efflgie d'Alexandre. ^) M. Cavedoni, en renvoyant à la télé de Zeus Hel-
lanios sur les monnaies de Syracuse et à la tête du jeune Jupiter sur les monnaies de la répub-
lit|ue romaine, pense que la tête peut être celle de Jupiter- Ammon; cependant, ce savant ne
s'oppose pas à ce qu'elle représente le Bacchus libyen, et présume encore qu'Alexandre ou des
Lagides aient pu être ûgurés par plusieurs de ces têtes. '^)
Dans le dernier temps, M. Duchalais a donné de cette tête une nouvelle explication qui est
digne d'attention. Ce savant y voit Apollon- Caméius ou un Battus- Ariatée' Jupiter, divinité panthêe
représentant le dieu par excellence des Cyrénéens, ®) Voici un résumé des raisons par lesquelles
M. Duchalais a tâché de faire valoir son opinion. Apollon ne se trouve représenté que sur les
monnaies de bronze; mais il n'est pas croyable que les Cyrénéens aient reproduit leur dieu prin-
cipal seulement sur le métal le plus vil. Le mot KaQVétoç vient de naQvoç, troupeau ou brebis,
qui est synonyme de clçyoç (génitif de Sqç) et des autres mots issus de la même racine; par ce
surnom Apollon est donc indiqué comme iVo|uioç, pasteur et protecteur des troupeaux. Cette
supposition se trouve conûrmée par d'autres rapprochements. Selon une des traditions relatives
à Apollon Carnéius, un devin à Sparte nommé Crius (bélier) lui avait consacré une statue dans sa
maison; Aristée,Jils d'Apollon et de Cyrène et honoré d'un culte particulier en Cyrénaîque, était
de même berger; Arné, aimée par Neptune et transformée en brebis par son amant, se trouve
figurée avec des cornes et des oreilles de bélier sur une monnaie de Métaponte; la jeune tête
cornue sur les monnaies de Nuceria offre le type apollinéen. Par deux textes anciens, l'un tiré
du scholiaste d'Aristophane , l'autre de Tzetzes, on peut déduire que Battus a été figuré sur les
monnaies des Cyrénéens; un passage dans Justin (Xlil, 8) nous apprend qu'Aristée, autrement dit
Battus, fils de Grinus, roi de l'Ile de Théramène, fut le fondateur de Cyrène; dans un hymne de
Pindare enfin (Pythia V, 59-65) on trouve Aristée assimilé à Apollon et à Jupiter. Jupiter est
souvent représenté imberbe; tel est le Jupiter Hellanius de Syracuse et le Jupiter Anxur des
Latins, qui tous deux sont assimilés à Apollon. De tout ce qui précède on peut tirer la conclu-
sion, que la tête jeune cornue représente non seulement un Apollon-Carnéius, mais aussi un Battus-
Aristée-Jupiler. Plus tard ^) M. Duchalais a modifié cette opinion , en présumant que la divinité
cyrénéenne ait compris seulement la triade Jupiter-Aristée-ApoUon , exposée par Pindare, et que
sur les monnaies elle se trouve représentée tantôt sous les traits de Jupiter barbu, tantôt sous
ceux d'un homme également barbu, mais dont le visage n'offre aucun des caractères du maître des
dieux (comme Aristée), tantôt par une tête imberbe (comme Apollon).
C'est une explication savante et ingénieuse que celle proposée par M. Duchalais. Cepen-
dant, elle ne doit pas être préférée à l'explication antérieure qui est exposée au commencement de
ce paragraphe. Nous allons faire quelques objections. La tête d'Apollon se trouve figurée sur
les monnaies d'argent, de toutes les trois époques, comme on le voit par les n*M15 et 177-182 du
catalogue qui précède. Il est assez hasardé de repousser les traditions rapportées par les anciens
i) Descr. nura. vet. p. 561. Mus. Hederv. HI conU p. 72 s) Num. Hellen. Afr. Gr. p. 1-2.
noSsuiv. 6) Voyage en Macéd. I p. 250.
a) Mus. brlt. p. 239. 7) Osserv. p. 51— 53, cf. p. 28 note 23.
8) Suppl. IX p. 181 sliiT, 8) Revue num. fr. 1850 p. 394-404.
4) Kat. des Muséums in fferlin no 437. o) Dans la Revue num. 1852 p. 340-341.
104 CYBÉNAÏQUE-
auteurs sur Torigine du surnom de Carnéius, et d*y substituer une nouvelle explication basée sur
rétymologie du mot. Il n*y a pas de traces qu'Apollon Carnéius en Lacédémone ou dans les
autres pays doriens où ce dieu était bonoré et où Ton célébrait les jeux Carnées, ait été flguré
cornu; c'est la tête ordinaire d'Apollon quon voit sur les monnaies de ces pays. Justin est un
auteur au dire duquel on ne peut ajouter foi; sa relation elle-même accuse la confusion et Tigno-
rance; en tout cas elle ne fait que montrer qu'à une époque postérieure les traditions historiques
et les mythes religieux ont été confondus, mais elle n'indique nullement, quelles étaient en Cyrénaîque,
aux siècles reculés dont il est question, les idées sur Aristée et sur Battus. Dans le passage cité
de Pindare, où il s'agit de la divinisation future d'Aristée, le poète ne veut sans doute dire autre
chose qu'Aristée se rapprocherait en qualités divines de Jupiter et d'Apollon et partagerait avec
eux l'immortalité; on n'en pourra déduire aucune identification de la nature d'Aristée avec celle
des deux autres dieux. 11 n'y a d'ailleurs rien qui porte à croire que les quatre personnages
divins ci-dessus nommés aient été confondus ou figurés par une seule image, ou qu'il ait existé
dans la croyance religieuse des Cyrénéens une triade telle que Ta imaginée M. Duchalais.
Les monnaies de l'Ile de Tenos sur lesquelles on voit les mêmes deux têtes à cornes de
bélier, l'une barbue, l'autre imberbe, offrent un rapprochement qui d'un côté est contraire à la
supposition de M. Duchalais, que la tête jeune représente Apollon Carnéius et en même temps le
héros Battus, mais qui de l'autre côté est en faveur de l'opinion que c'est celle de Bacchus Hbyen.
L'Ile de Tenos était habitée par les Ioniens; il n'est donc pas vraisemblable qu'elle ait adopté de
la race rivale des Doriens Apollon Carnéius, leur dieu principaP); aussi Battus était-il étranger à
cette lie. Mais les monnaies de Tenos qui portent la tête imberbe, contiennent encore une grappe
de raisins, tantôt comme symbole derrière la tête^), tantôt comme type au revers, et on sait que
des jeux en l'honneur de Bacchus se célébraient dans cette Ile. ')
§ 3.
Le siiphium.
Le siiphium des anciens a souvent été discuté dans les commentaires aux textes anciens,
dans les ouvrages botaniques et dans les relations de voyage, ainsi que dans des traités spéciaux,
jusqu'au dernier temps.*) Ce qui regarde la représentation du siiphium et de son fruit sur les
monnaies, a déjà été exposé dans les commentaires qui précèdent, voyez p. 13-16 et p. 31. Dans
ce paragraphe nous allons donner un aperçu succinct de ce que nous apprennent les anciens au-
teurs sur la nature et l'histoire du siiphium, ainsi qu'un résun\é des recherches faites dans les
derniers temps sur l'existence de cette plante; enfin nous tâcherons de parvenir à un résultat
conccrnaht la question si elle est connue à présent.
1) M. Duchalais (1. c. p. 398) a fait lui-même cette remarque Pacho Voyage dans .la Cyrénaîque en 1825 (1827-28)
à l'égard de BaUus. Chap. XVni. Thrige Res Cyren. (1828) §82. Bôt-
2) Voy. p. e. Mionnet n« H9. tiger Ueber das Siiphium von Cyrene, dans Ocken Isis
3) Voy. Bœckh C. Inscr. u»» 2330-2333. 1829 p. 317 suiv. Link L'eber das cyrenâische Sil-
4) Nous renvoyons surtout aux écrits suivants. Spren- phium der Alten, dans Abh. der Acad. d. Wlsscnsch.
gel Erlàuterungen zu Theophrast (1822) II p. 224 suiv. zu Berlin 1829 p. 115 suiv. Macé Les voyageurs
Beechey Proceedings of thc expédition to explore mod. dans la C>Ténaîque et le siiphium des anciens,
the north coast of Africa in 1821-22 (1828) Chap. XV. dans Revue num. fr. 1867 p. 143 suiv.
SILPmUM
105
2t}i(piov chez les Grecs, silphium, laserpùtum, laser chez les Romains ^) , étaient les noms
soit de la plante soit du produit qu*on en tirait.^). La plante croissait à peu près depuis la
frontière orientale de la Cyrénaïque jusqu'à sa frontière occidentale "), mais surtout dans les parties
montagneuses du pays près du désert^); elle n'était pas, à ce qu'il semble, objet de culture^),
mais on veillait à sa conservation et on tâchait d'écarter des lieux où elle se trouvait, le bétail
qui en était avide. Pac. incision on gagnait de la tige et de la racine ^) un suc qui s'appelait
onoçj le suc par excellence; une loi fixait le temps et la manière de faire l'incision, ainsi que la
quantité de suc qu'on pouvait tirer de la plante sans la faire périr. '^) Pour conserver le suc et
le rendre propre à l'exportation, on le préparait avec de la farine en pâtes®); cette manière de
préparer le silphium était d'une si grande importance qu'on la disait inventée parle dieu Aristée.^)
Le suc de silphium était estimé comme l'assaisonnement le plus précieux et le médicament le plus
efficace. Déjà à l'époque d'Aristophane il était généralement employé de ces manières. Les
Romains le recherchaient autant que les Grecs. Dans la médecine l'emploi du silphium allait
toujours en croissant; Pline le recommande comme un remède propre à guérir toutes sortes de
maladies et en fait presque une panacée. Ce produit avait une très-grande valeur; objet princi-
pal du commerce avec l'étranger, il était une source de richesse pour les Cyrénéens. Le silphium
de Battus passa en proverbe comme symbole de richesse. ^^) A Delphes, parmi les dons sacrés,
se trouvait une tige de silphium , envoyée par un peuple libyen. ^') On peut juger du cas que
les Romains faisaient du silphium de ce qu'à Rome il était acheté au poids de l'argent, et qu'il
était enfermé dans le trésor public avec de l'or et de l'argent; César, au commencement de la
guerre civile , enleva de l'œrarium une quantité de laserpitium avec d'autres richesses. ^^| Pline
rapporte comme une chose remarquable, que dans l'an 661 u.c., peu de temps après que la
Cyrénaïque eut passé dans le pouvoir des Romains, 30 livres de laserpitium furent portées à Rome.
A la vérité, il se trouvait aussi dans plusieurs pays asiatiques, dans la Perse, la Médie, l'Arménie et la
Syrie, une plante qui s'appelait silphium et dont on tirait un produit pareil; mais ce produit n'avait
pas les mêmes qualités et était d'un prix bien inférieur. ^^) Le silphium véritable et précieux ne
provenait que de la Cyrénaïque; c'est pourquoi il est appelé par Théophraste îdidratov z^ç Kvçtj^
1) Quelquefois on trouve le nom êirpe, ce qui fait conclure
que âilpkium a originairement été un mot libyen silphi
on sirphi, et que laserpitium a désigné particulièrement
le suc de la plante, lac serpicium, qui a été abrégé en
laser. Voyez Thrige 1. c. p. 305-306.
3) Les lieux principaux dans les auteurs anciens où le
silphium se trouve traité, sont: Théophraste Hist
plant. VI, 3; Pline Hlst. nat. XIX, 3 (15) et XXH, 23
(49); Dioscoride Mat. med. 111, 84. Les autres
textes anciens où le silphium est mentionné, sont cités
par Thrige 1. c.
3) Selon Hérodote (IV, 169) et Scylax le silphium croissait
depuis liie de Platée jusqu'à la grande Syrte, selon
Théophraste (VI, 3) et Pline (XIX, 3), dans une étendue de
plus de 4000 stades de la ville d'Evespéris jusqu'à la
Libye, mais abondamment surtout autour de la grande
Syrte.
4) Pline V, 5. Cf. Macé 1. c. p. 157.
5) Selon Théophraste la pFante dégénérait par la culture;
cVst pourquoi les essais de la transplanter en Pélo-
ponnèse et en lonie ne réussirent pas. Voyez Thrige
1. c. p. 311, notes 40 et 41.
6) Le suc tiré de la racine i^ê^iaç) était préféré à celui
de la tige (xavkiaç), voyez p. 15 note 6.
7) Voyez Thrige 1. c. p. 311 note 45.
8) Dans une peinture de vase connue on voit peser sur
une grande ))a]|Ulce et emballer dans des sacs, des
masses ou pàtttt de silphium, voyez p. 16 note 2.
9) Voyez Thrige 1. c. p. 292 note 32 et p. 313 notes 6t-62.
10) Thrige 1. c. p. 312 note 55.
11) Voyez Thrige 1. c. p. 284 note 39.
12) Pline XIX. 3(15).
13) Thrige 1. c. p. 307-309.
14
106
CYRENAÏQUE.
vaiaç, et que la Cyrénaîque chez les anciens auteurs se trouve honorée des surnoms de 2iXq>tO'
(fOQOç, Laserptcîfera, ^) .
La Cyrénaîque ayant été soumise aux Romains, le siiphium devint plus rare et finit par
disparaître. Les causes en sont indiquées diiïéremment par les anciens auteurs. Pline';
nous apprend que c* était parce que les fermiers romains des pâturages publics, en voyant combien
cette plante engraissait les bestiaux, les laissèrent, par avance, paître dans les lieux où elle croissait.
Strabon^) attribue la cause de la disparition du siiphium aux ravages des peuples barbares, qui
cherchaient de le détruire par Texstirpation même des racines; Solin^), en répétant ce fait, ajoute
que les habitants eux-mêmes avaient contribué à exstîrper le siiphium, pour se délivrer des impôts
énormes dont il était frappé. Sans doute il faut surtout accuser l'incurie des gouverneurs romains
et des empereurs, et la mauvaise administration de la province. Selon Pline on ne put trouver
qu'un seul pied de la plante, qui fut envoyé comme une rareté à l'empereur Néron. Cet écrivain
regarde le siiphium comme exstirpé, en rapportant que c'était le siiphium asiatique qui de son
temps fut importé h Rome. Cependant, le siiphium cyrénéen n'avait pas totalement disparu;
Dioscoride et Galène nous apprennent qu'il existait jusque dans le second siècle, et l'on voit par
les épltres de Synesius que la plante croissait dans la Cyrénaîque encore au commencement du
cinquième siècle. *)
Les voyageurs qui dans les derniers temps ont visité la Cyrénaîque, Délia Cella, les
frères Beechey, Pacho et Barth, ont supposé qu'une plante qui y croit en grande quantité et que
Içs Arabes appellent dericis ou drias, soit le siiphium des anciens. On apprend par les relations
de ces voyageurs que les chameaux indigènes ont du dégoût pour cette plante et s'en abstiennent,
mais que les chameaux étrangers au pays qui la mangent sans la connaître, en ressentent les plus
funestes effets et s'attirent la mort. ^) Mais selon les anciens auteurs le siiphium empêchait les
maladies parmi les bestiaux qui étaient avides de cette nourriture, contribuait à les engraisser et
rendait leur chair meilleure. '^) Le dertas des Arabes a cela de commun avec le siiphium des
anciens qu'il exerce un eiïet purgatif sur les animaux; mais ce n'était qu'au commencement que
le siiphium purgeait le bétail; il unissait par le rendre gras®), tandis que les chameaux succom-
bent en broutant le deriaa,^) Les voyageurs que nous venons de nommer, n'étaient pas natura-
listes. Un exemplaire de cette plante, remportée en Italie par Délia Cella, a été publié par le
botaniste Viviani; mais, à en juger par ce spécimen, on ne saurait prendre pour le siiphium la
plante dont les voyageurs ont fait mention (voyez les pages suivantes). D'après ce qui est rapporté
dans le voyage des frères Beechey, quelques pieds de derias ont été envoyés en Angleterre par
i) Théophr. IV, 3, i. Euslhat. ad Dioiiys. perleg. v. 787.
Catullus VU 4.
3) Pline XIX, 3(10); XXII, 48.
3) Géogr. XVII p. 837.
4) Polyhist. cap. XXVU, 49.
5) Thrige 1. c. p. 314-315.
6) Délia Cella Viaggio p. 127 suiv. Beechey Proceedings
p. 392. Pacho Voyage p. 260-261 et ailleurs. Barth
Wanderungen p. 4G8. Tous ces voyageurs attestent le
fait, que cette plante agit comme un poison sur les
chameaux.
7) Théophr. VI, 3, Pline XIX, 3(15); aill.
8) Veaci pecora aolita, primoque jmryari, mox pingiiescerey
came nûrabilem in modum jucunda. Pline XIX, 3(16).
tf) Pacho (1. c.) trouve l'identité des deux plantes confirmée
par un passage dans Pline, d'après lequel le siiphium
pouvait aussi faire mourir tout-à-coup le bétail; mais
ce n'était qu'au bétail malade et dans de rares cas que
cela arrivait, comme le dit expressément Pline (I. c):
Alii prodidere .... née purgari pecora^ aed agra aanari,
aut protinuê motif quod in paucia aeeidere. En géné-
ral les récits des anciens écrivains sont d^accord quant
aux effets salubres du siiphium sur le bétail. Cf.
Thrige 1. c. p. 306-307, Macé I. c. p. 149.
SILPHIUijR;,'
107
le capitaine Smyth, Fun de leurs compagnons de voyage, et y ont réussi dans le Devonshire ^) ;
mais il ne semble pas qu*ils aient été reconnus pour le silphium, puisque dans les ouvrages phar-
roacologiques, publiés après ce temps en Angleterre, le silphium ancien est considéré comme
n*étant pas encore connu avec certitude. ^)
Les naturalistes ne sont pas d'accord quant à la question si le silphium est connu de
nos jours, ou laquelle des plantes actuelles doit être considérée comme le silphium.") Pour la
plupart ils ont cru retrouver le silphium dans des plantes ombellifères connues, appartenant aux
genres des Thapsia^ Ferula et Laserpittum\ mais concernant Tespèce ils divergent Fun de Fautre.
Voici les différentes espèces auxquelles le silphium a été rapporté: Thapsia garganica £. , plante
déjà mentionnée par Pline, fortement purgative et souvent vénéneuse, vulgaire dans toute la partie
occidentale de la côt.e d'Afrique ainsi que dans d'autres pays de la Méditerranée^); Thapsia silphium
FîV. , variété de Fespèce précédente*); Ferula tingitana i., plante également très-répandue dans
le nord de FAfrique^); Ferula asa foeiida X., nom par lequel on a désigné plusieurs espèces du
genre Ferula croissant dans la Perse et d'autres pays de FAsie occidentale, et dont est tiré un
produit connu, asa foetida^ employé dans la médecine (stercus diaholi)'^)\ Laserpitium gummiferum
Desf.^), qui croit au midi de FËspagne et au nord de l'Afrique et produit une gomme aromatique;
enfin, Laserpitium siler L. ^ plante répandue dans les contrées montagneuses de FËurope méridio-
nale, et dont la racine et le fruit sont d'un goût amer aromatique et s'emploient dans la médecine.^)
Mais d'autres naturalistes ont été de Favis qu'on n'a pas encore retrouvé le silphium de Fantiquité,
ainsi les botanistes Link*^) et Endlicher^^), et les pharmacologues Lindley et Pereira^^). L'archéo-
logue Bôtliger a de même été de cette opinion. ^^
Les plantes nommées ci-dessus, dans lesquelles les botanistes ont cru reconnaître le célèbre
silphium des anciens, diffèrent toutes, plus ou moins, de Faspect de la plante que nous présentent
les monnaies. Il ne faut cependant pas appuyer sur cette différence, comme la représentation
même montre que la plante n'a pas été fidèlement reproduite dans Fempreinte monétaire. Mais il
y a d^autres objections, plus graves, à faire aux déterminations botaniques que nous venons de
citer. Les plantes qu'on a proposées , ont en général des propriétés qui diffèrent de celles du
silphium, ou qui ne peuvent être rapprochées des vertus que, selon les auteurs, il faut attribuer à
cette plante si hautement estimée dans Fancien monde. Quant à la Ferula asa foetida^ il se peut
bien que le silphium qui fut emporté de FAsie dans les pays grecs et romains, ait été tiré des
1) Cf. Macé I. c. p. 339-340.
1) Lindley Flora medica 1838) Pereira Materia medica
1857.
8) M. A. S. 0rsted, professeur en botanique à l'université
de Copenhague, auquel je me suis adressé pour obtenir
des ccli^issements à cet égard, a bien voulu soumettre
à un imVvel examen cette difOcile question, et ce sont
les renseignements donnés par ce savant, sur lesquels
sont basées les observations suivantes.
A) Desfontaines , Jussieu et d'autres; cf. Macé 1. c. p. 232
suiv.
5) Viviani FJorœ libycœ spécimen p. 17. Cf. De Candolle
Prodr. IV p. 202; Fraas Synopsis flors classics.
6) Dictionn. d'hist. natur. (1819), Silphium. Sprcngel Er-
làutcrungen zu Theophrast (1822) p. 227.
7) La plupart des naturalistes ainsi que des philologues
des temps passés se sont déclarés en faveur de cette
plante, voyez Macé 1. c. p. 229 suiv.
8) Aussi appelé Thapsia gummifera. Link (qui plus tard
changea d'opinion, voyez la note 10) et Sprengel Erlâut.
zu Theophrast p. 227.
9) Macé 1. c. p. 341 suiv. M. Macé est le dernier bota-
niste qui a approfondi la quesUon du silphium; dans
le traité, assez ample, de cet érudit on trouve les opi-
nions différentes en grande partie communiquées et
refutées.
10) Abhandl. der Acad. zu Berlin 1829 p. 124.
11) Enchiridion botanicum p. 387 suiv.
12) Voyez 11. ce. note 2. •
13) L. c. p. 104 note 4.
14'
108
CYRÉNAÏQUE.
mêmes espèces du genre Femla, desquelles on gagne de nos jours la drogue qui est d'une si
mauvaise odeur; les anciens naturalistes disent que le silphium asiatique était d*un goût fort et
d*une odeur fétide. Mais il en est autrement du silphium cyrénéen qui était apprécié comme un
•
assaisonnement aromatique et délicat; les auteurs vantent expressément le silphium qui venait de
la Cyrénaïque à cause de son odeur agréable et son goût doux, et le regardent comme bien supé-
rieur au silphium asiatique. ^) Pour ce qui regarde les autres espèces, il est à remarquer que les
Thapsia garganica, Fenda tingùana et Laserpiiium gummiferum sont très-répandues sur la côte
africaine à Touest de la Cyrénaïque, tandis que, selon le témoignage unanime des écrivains anciens,
le silphium ne croissait que dans ce dernier pays. Concernant Tattribution à Lcueifitium ailer^ il
faut objecter, que cette plante n*a pas élé trouvée dans la Cyrénaïque, et qu'elle. €Bt vulgaire dans
la France méridionale et en Espagne , pays où le silphium n'existait pas dans. Tantiquité. Il y a
enfin un point, auquel aucun des savants qui se sont occupés de cette question, n'a eu égard, et
qui est pourtant d'un grand poids pour parvenir à un résultat, c'est la représentation du fruit sur
les monnaies ^) ; c'est le fruit qui offre le critère le plus distinctif pour discerner les différents
genres de la grande famille des ombellifères. Or, le fruit représenté sur les monnaies est cordi-
forme; bien qu'il ne soit pas à supposer que le type monétaire soit exactement copié d'après
nature, on pourra pourtant regarder comme certain que la forme du fruit du silphium s'est rap-
prochée de celle d'un coeur, puisque cette forme est très-prononcée sur toutes les pièces qui ne
sont pas d'un travail trop rude. Mais aucune espèce des plantes ombellifères connues jusqu'ici
ne porte un tel fruit; le fruit qui s'approche le plus de la figure dans l'empreinte monétaire, c'est
celui de la Fertda veaceritensis Z. , dont nous avons donné plus haut (p. 14) un dessin; mais la
différence est pourtant assez saillante. Ainsi nous en venons au résultat, que le célèbre silphium
de l'antiquité n'est pas encore retrouvé.
il est probable que le silphium a appartenu au genre Ferula; c'est ce qu'on peut
conclure du fruit figuré sur les monnaies. Les fruits du genre de Thapsia ont cela de carac-
téristique que la membrane ailée du péricarpe est très-large, bien plus large que ne la fait voir la
représentation sur les monnaies; les fruits des espèces de Laaerpitium diffèrent encore plus du
type monétaire. C'est une Ferula ^ comme nous venons de faire observer, dont une espèce offre
le fruit qui ressembte le plus au fruit sur les monnaies, soit par sa forme générale, soit par l'aile
du péricarpe qàt; jtst tssez mince et munie d'un bord saillant. Il faut ajouter qu*il y a plusieurs
espèces de Fenda qui fournissent un produit ayant certaines propriétés de commun avec le sil-
phium, et que le genre Fertda est celui de la famille des ombellifères qui est le plus répandu
dans les pays de la Méditerranée, dans l'Asie Mineure et la Perse, pays où l'on n'en rencontre
pas moins de 70 espèces.
U Le silphiuin cyrénéen est appelé par Théophraste (Hist.
plant IV, 3,1) iSoc/uoy, dans Suidas et Phavorinus (». v.
Siktftor ei BÔTTov 2ikfftoy) ^dvoCjuôy. Dans un autre
passage (De causis plant. VI, 12,8) Théophraste dit que
la feuille et le fruit de ce silphium sont doux (})cfv), et
qu'il est d'un goût agréable {nonî ura ivxvfiiay). Dios-
coride (Mat. med. 111,84) atteste que le silphium de la
Cyrénaïque était de Todcur la plus agréable {oû/nj nçoa-
il¥éciatoç), mais que les espèces de la Médie et de la Syrie
avaient une odeur très-féUde {fiçtofitûânniçtty Jj^ovût
t^¥ oûfiijy), Pline (XIX, 3) dit du silphium provenant
de ces pays : est multo infra cyrenaicuM, Cf. les remar-
ques chez Macé 1. c. p. 229-231.
2) 11 est singulier que M. Macé dans son traité du silphium,
publié en 1857, n'ait pas tenu compte du fruit figuré
sur les monnaies, quoique M. Duchalais dans la Revue
num. de l'année 1850 y eût déjà dirigé l'attention.
SILPHIUM.
109
L'histoire des plantes, dans le temps ancien et moderne, présente plusieurs exemples que
des plantes sauvages et recherchées dans Téconomie des hommes ont disparu pendant long-temps,
mais ont été enfin retrouvées. Il est à propos ici de renvoyer à une autre plante également
célèbre dans Fantiquité, le papyrus de TËgypte; on Ta cru exstirpé, mais dans le dernier temps on
Ta découvert de nouveau. ^) . 11 est donc permis d'espérer que de même le silphium existe encore,
et qu'il reparaîtra un jour, lorsque la Cyrénaîque aura été explorée par des botanistes. Il ne faut
pas s'étonner que nous ne soyons pas encore parvenus à le découvrir, puisqu'il y a, même parmi
les plantes dont les produits de nos jours sont d'un usage ordinaire, plusieurs qui ne sont pas
encore connues, p. e. de la même famille, celle qui fournit le sagapenum, matière dont on se servait
déjà dans l'antiquité pour adultérer le silphium^).
§ 4.
Les types accessoires. .
11 est assez difficile d'expliquer les petits types ou symboles appelés accessoires sur les
monnaies des villes grecques. L'opinion qui a été adoptée par beaucoup de numismatistes, est
celle que ces symboles sont personnels et ont rapport aux magistrats chargés de la surveillance du
monnayage, soit en reproduisant les sujets gravés dans les cachets des magistrats, soit d'autre
manière.") Récemment M.BeuIé a repoussé cette explication; relativement aux monnaies d'Athènes,
ce savant a cherché dans l'histoire et dans les croyances des Athéniens la clef de ces symboles, en
supposant qu'ils aient été choisis à l'égard de la cérémonie ou de l'événement le plus saillant parmi
ceux qui précédaient l'émission de la monnaie. *) Ce n'est que par un examen approfondi des
monnaies de chaque ville ou peuple séparément qu'on pourra parvenir à la juste explication des
symboles accessoires qu'elles contiennent.
En examinant les monnaies de la Cyrénaîque on acquiert la conviction que les types acces-
soires ne sont pas personnels. Plusieurs de ces petits types se répètent sur des monnaies,
soit autonomes, soit royales, frappées en grand nombre, difi^érant par les espèces, les types et la
fabrique; on peut en conclure qu'ils ont été employés à des temps difl*érents ou pendant une plus
longue époque que celle de la fonction d'un seul magistrat. L'astre et le trépied se voient sur
les didrachmes aux mêmes types 'qui sont frappés soit d'après le système asiatique, soit d'après le
1) W. Hooker Niger Flora p.551.
2) Pline XIX, 3(15). Dioscoridcs'Mat. med. 111,84.
8) Duchalais dans Revue num. fr. 1852 p. 7. Pour les
monnaies d'Athènes voyez: ArneUi Wiener Jahrbûcher
LXXXri Auxelgeblatt p. 32 suiv.; Cavedoni Bullet. deir
inst. arch. di Roma 1837 p.142, 1838 p. 185; Rathgeber
Annali deir inst. arch. di Roma 1838 p. 37. Pour les
monnaies de Tarente, voyez Fiorelli Mon. rare di città
gr. p. 22-49. Lagoy sur les monnaies de Dyrrhachium
dans Revue nuni. fr. 1838 p. 336-337. Raoul Rochette
sur les graveurs des monn. gr. p. 33-34.
4) Monnaies d'Athènes p. 117-118, 125-128. Dans la dis-
cussion de cette quesUon M.Beulé soutient que dans la
numismaUque ancienne tout a un sens religieux et po-
litique, et que les types accessoires sur les monnaies
des villes grecques ne reproduisent jamais les cachets
personnels. Nous ne saurions partager cette opinion.
Nous ne comprenons pas, en effet, pourquoi un magi-
strat ou officier monétaire ne pourrait mettre sur la
monnaie Temblème de son cachet (ses armoiries, pour
ainsi dire) tout aussi bien que son nom ou son mono-
gramme. C'est un fait, que le symbole accessoire offre
maintes fols une allusion au nom auquel il est associé;
un tel rapport entre le nom et le symbole se rencontre
trop souvent pour pouvoir être accidentel. Mais il est
vrai que cette manière d'expliquer les symboles acces-
soires a été poussée trop loin, et a ouvert un champ
libre à des fantaisies et à des aberrations.
110 CYEÉNAÏQUE.
système phénicien (voy. les n*'' 155-159 et 166-168); mais ces deux sortes de didrachmes, se rap-
prochant par le poids Tune de Tautre , n*ont sans doute pas été frappées par un même magistrat
(cf. p. 67 et §6). U y a des symboles qui se retrouvent sur les monnaies de plusieurs villes;
ainsi la gerboise est placée sur les monnaies de Cyrène et de Barcé, Tastre sur les monnaies de
Cyrène et d'Evespéris, et (e silphium sur les monnaies de toutes les trois villes. Là où un sym-
bole est associé à un nom de magistrat ou à un monogramme, on ne peut pas admettre non plus
quil se rapporte au personnage indiqué par ce nom ou monogramme M; ^ur aucune monnaie le
symbole ne contient d'allusion au nom de magistrat; on trouve un même symbole joint à des
monogrammes différents, p. e. le crabe sur les n*" 161-165 et 180-181 , ainsi qu'un même nom ou
monogramme parait conjointement avec des symboles différents, p. e. KYAI02 sur les n®' 69 et 202
avec la gerboise et l'astre, et £ sur les n" 167-168 et 207 avec le trépied et l'astre.
De l'autre côté il faut remarquer que les types accessoires sont les attributs des divinités
honorées dans la Cyrénaîque, ou des symboles qui se réfèrent à la nature du pays, aux produits
du sol, à certaines localités ou aux solennités publiques; en général, ces petits types présentent les
mêmes sujets qui servent aussi de types principaux, ou ils y ont rapport. Nous
allons les passer en revue.
L'astre, qui se rencontre le plus souvent^), désigne sans doute le soleil; sur le n°191 on
voit un disque au milieu des rayons; c'est donc le symbole d'Apollon qui en Cyrénaîque, ainsi
qu'en d'autres pays, était adoré comme dieu du soleil.") Le trépied (n" 166-168) et les feuilles
de laurier (n** 41) sont les attributs ordinaires d'Apollon qu'on regardait comme fondateur et dieu
tutélaire de Cyrène (voy. p. 62), et dont la tête laurée se voit souvent sur les monnaies. Le
carquois (n*'169) est l'attribut, soit d'Apollon, soit de Diane, déesse qui était de même vénérée à
Cyrène, et dont le buste avec le carquois est représenté sur plusieurs monnaies (voy. p. 33 et 73).
Le foudre (n'*279) se trouve employé aussi comme type principal (n*76suiv.), se référant à Jupiter
qui figure sur les statères; voyez sur le culte de ce dieu p. 67. La chouette (n"32l et 324)
renvoie à Minerve, qui avait aussi son culte chez les Cyrénéens (voy. p. 69 et 86); la tête de la déesse
est représentée sur les monnaies d'or et de bronze. Le rameau et la feuille de lierre (n*'37et
242) se rapportent au culte de Bacchus, dont on voit sur le n«176 la tête couronnée de lierre.
La corne (n'*'151-152 et 263) est sans doute à regarder comme le symbole de ce même dieu; sur
les peintures de vases on le voit souvent tenant à la main une corne à boire (xsçdç) semblable à
celle-ci.*) Le serpent (n«M8, 171-173 et 265) était, comme on sait, le symbole d'Esculape, ainsi
que le pentagone (n'^264) était l'emblème d'Hygiée et de la santé*). Esculape, dont les Grecs
avaient porté le culte avec eux d'Epidaure et de l'île de Théra % avait un temple sur l'acropole de
1) Conf. la note précédente. d'abondance sur le no341y ni avec la corne de gazeUe
a) Sur les n" 78-79, 155-159, 182, 185-18G, 188, 205-208, sur le no 103.
268-269, 272, 283-284, 339 et 341. b) Voyez Creuzer Symbolik IV p. 578; Lange dans Bôttiger
8) Voyez p. 77 note 1. Il faut cependant observer que Ju- Archâologie und Kunst J p. 56 suiv.; Lobeck Aglaoph.
piter-Ammon est aussi représenté la tête rayonnée {n^ 1 94). p. 1 346.
M.Cavedoni (Osserv. p. 49) pense que l'astre pourrait encore 6) Pausanias (II, 26,7) dérive d'Epidaure le culte d'Esculape
indiquer Hespérus par rapport au jardin des Hespérides en Cyrénaîque. Une inscription nous apprend le culte
ou Sirius par rapport à Aristée. du dieu en Théra, Ross Inscr. Fasc. II no221 , cf. Cave-
4) Ce symbole ne doit pas être confondu avec la corne doni Osser>'. p. 77.
I. TYPES ACCESSOIRES. | { \
Cyrène*) et un autre à Balagrœ, ville voisine, où il était révéré sous le surnom de ^iatçoç')] à ce
culte s'attachait sans doute Técole de médecine qui florissait déjà au milieu du cinquième siècle,
puisque Hérodote vante les médecins de Cyrène comme les meilleurs après ceux de Crotone ").
Le serpent d'Esculape est aussi placé comme type sur les monnaies de Fépoque romaine. Les
deux étoiles (n®' 76-77 et 153-154) sont le symbole connu des Dioscures. Le culte des Dios-
cures avait été porté de Lacédémone et de ïhéra par les Grecs qui les premiers émigrèrent de là
en Cyrénaîque ; dans la ville de Cyrène on célébrait en Thonneur de ces dieux une fête (Jioaxovçta)
instituée par Battus, et un sanctuaire leur était érigé auprès de la rue qui conduisait au temple
d'Apollon.'*) La gerboise, qui est fréquemment employée comme type accessoire*), parait aussi
comme type principal (n"340); ce petit quadrupède et de même le caméléon (n*'321) sont pro-
bablement appliqués à l'empreinte monétaire parce qu'on les regardait comme des animaux carac-
téristiques au pays. La corne de gazelle (n®]03) est placée au lieu de l'animal entier; la
gazelle, qui était également indigène dans la Cyrénaîque, sert de type principal aux monnaies de
Cyrène et de Barcé. Le silphium®), l'épi (n»« 87, 324 et 342) et la charrue (n»79) ont
rapport aux productions les plus importantes du soP), et la corne d'abondance (n"34t), à la
fertilité en général. Lé crabe, dont l'emploi comme type accessoire est fréquent sur les mon-
naies de Cyrène ®)j est un symbole maritime qui convient aux habitants navigateurs et commerçants
de cette ville (cf. la page suiv.); il se trouve aussi comme type principal (n*'* 99 et 340). Le
rameau d'arbre fruitier sur la monnaie d'Hespéris n°339 est sans doute un rameau de l'arbre
des Hespérides, représenté auprès d'Hercule sur une monnaie archaïque (n<*23). La couronne
(n°246) a trait auk jeux publics, auxquels ont égard le quadrige, le cavalier et le cheval qui
servent de types sur beaucoup de monnaies. Le chapeau enfln (n*'245) est le même qu'on voit
pendre sur le dos du cavalier sur les n"197 suiv. ^
Cependant ces type? accessoires ne doivent pas être considérés tous de la même manière.
L'astre peut assez souvent être mis en rapport avec le type principal auquel il est ajouté, ainsi
sur les monnaies où il est placé au-dessus du quadrige, de l'ephèbe à cheval et du cheval galopant,
sans être remplacé par aucun autre symbole; dans ces cas l'astre peut indiquer que c'est aux jeux*
et fêtes en Thonneur d'Apollon que se rapportent le char de course, le cavalier et le cheval, cf.
p. 68, 69 et 77. Le silphium, employé comme type accessoire, est en général à regarder comme
Femblème national qui donne à l'empreinte le caractère cyrénéen, ainsi dans la série n" 251-269
où il se trouve constamment au pied du palmier, et sur les n*' 96-98, 249 et 329, où il est placé
dans la roue, voyez p. 75 et 76. Le crabe est spécialement le signe d'un port (voy. p. 95), et sui*
le n"340, où il sert de type principal, il désigne sans doute le port de Cyrène, Sozusa; il est donc
assez probable que sur les monnaies de Cyrène, qui sont frappées avant que Sozusa (Apollonie)
*
1) TaclU Ann. XIV, 18. 6) Sur les noi 248-249, 251-269, 329 et 334.
*a) Pausan. 1. c. Tab. Peutinger «egm. 8. Steph. Byz. s. v. 7) Sur la culture des blés dans la Cyrénaîque, voyez Thrige
Bâktç. Cf. Thrige le. p. 289-290. 1. c. p. 298 et 316. On ne sait rien du culte de Cérès
3) Hérod. Ul, 131. chez les Cyrénéens.
4) Schol. ad Pindari PythiaV,6etl21, BœciLh p.378et385. 8) Voyez les not 160-165,179-180, 247, 266-267, 280 et 283.
Plusieurs textes anciens relatifs au culte des Dioscures 9) M. Cavedoni (Osserv. p. 48-50) a expliqué plusieurs des
chez les Cyrénéens se trouvent cités dans Thrige Res symboles accessoires de la même manière; mais pour
Cyr. p. 290-291. Tastre, le pentagone et le trépied ce savant a en outre
&) Sur les no*178,]95-196, 202-203,237, 318 et 321. émis des hypothèses auxquelles on ne saurait assentir.
112 CYRÉNAlQUE.
SOUS les Ptolémées fût déclarée autonome, le crabe est la marque d*un atelier monétaire établi là
par Cyrène. La- gerboise sur le n® 118, où 20 est ajouté, peut également, eu égard au n*340,
être prise pour le signe de Sozusa. Le rameau de Tarbre des Hespérides, la corne
d*abondance et Fépi, placés sur les n'^'BSO, 341 et 342, doivent de même être considérés comme
signes de villes, savoir d'Hespéris, de Balagrœ et de Darnls, dont les noms ou sigles se trouvent
ajoutés. Mais pour la plupart des symboles accessoires, surtout sur les monnaies de Cyrène où
ils changent à côté des mêmes types, l'emploi a sans doute été occasionné par les changements
du gouvernement ou de la direction de Thùtel de la Monnaie; il est permis de croire qu'en ajou-
tant un tel symbole à Tempreinte ordinaire, un nouveau chef a voulu marquer les monnaies émises
sous son administration. Mais ces petits types, d'après ce que nous avons tâché de démontrer,
n'ont pas été placés sur les monnaies comme emblèmes personnels, mais comme symboles publics
relatifs au culte des dieux, aux institutions nationales ou à la nature du pays; ce ne sont pas des
magistrats diiïérents qu'ils désignent, mais des administrations ou époques différentes dans la fabri-
cation des monnaies. ^)
Les monnaies de la seconde époque n'offrent que peu de symboles accessoires. A en
juger d'après le style d'art et les autres indices du temps que présentent les monnaies, ce n'est
pas avant la troisième époque que l'emploi de ces symboles est devenu général.
Noms de personnes, entiers ou abrégés, monogrammes, lettres isolées.
La table I, à la fin du volume, offre une liste des noms, monogrammes et lettres qui désig-
nent des personnes, avec une indication des monnaies en argent, en or et en bronze, sur les-
quelles ils sont inscrits, ainsi que de la ville et de l'époque auxquelles ils appartiennent. II est
à remarquer que plusieurs noms qui se trouvent publiés dans différents ouvrages et catalogues,
sont omis dans cette table par la raison qu'ils n'ont pas été correctement lus ou qu'ils sont trop
indistincts. De tels noms sont: KAINIO^) (au lieu de KAINIO), KYAAIOI^) ou KYAIAI^)
(pour KYAI02), MIKON02*) (pour NIKON02), T0MHAE02«) (pour T0MHAE02), OOIAON')
(pour (PIAON). Les noms qu'on a lus: ANOIFION®) et KAPIN02®), sont presque effacés et ne
peuvent être déchiffrés. Des noms abrégés qu'on ne saurait admettre, sont: KAIPI ***) (pour
XAIPI), KYO")(pour KYA), AA ou AA"), 2AI2T^^
Les noms écrits eu entier. Ces noms sont tous mis au génitif, dont la forme est tantôt
celle du dialecte vulgaire, tantôt appartient au dialecte dorien, le même qu'on trouve dans les inscrip-
1) Dans le manuscrit de M. Lindberg la conjecture se Pape VVôrterbuch der griecli. Eigennaoïen (2(« Ausg.
trouve énoncée, que les symboles accessoires, excepté p. 384) ce nom est, à tort, rendu ainsi: ToA^ifÀco;, ô (?j.
le silphium, l'astre, le crabe et la gerboise, sont des 7) Voyez ci-dessus p. 86.
signes d^niciers monétaires inférieurs, tandis que les s) Voyez ci-dessus p. 36.
monogrammes indiquent des magistrats. 9) Mionnet no39.
2) Voyez ci-dessus p. 86 noie 8. lo) Eckhel Numi vet. anccd. p. 303; Doclr. IV p. 121.
3) Mus. Hunter p. 122 n^S. ii) Voyez ci-dessus p. 34 note 3.
4) Seslini Mus. Hederv lllcont. p.72 n«l; Mionnet S. n« 15. 12) Voyez ci-dessus p. 52 note 9.
5) Mionnet n» 101-102, Cavedoni Ossen'. p. 45. 13) Voyez ci-dessus p. 94.
6) Mionnet S. n© 37-39; Cavedoni Osserv. p. 46. Dans
I. NOMS DE PERSONNES.
113
tions lapidaires découvertes dans la Cyréaaîque ainsi que sur les monnaies dans les noms de Cyrène
et Barcé. Les noms au génitif vulgaire sont: APirTOMHAEOI , AAMONAKTOI, lAIONOI,
NIKONOI et TOMHAEOZ. Les autres noms présentent le génitif dorien. Dans KAINIO,
KYYEAO, AIBY2TPAT0 ^) , TIMArOPA, la dernière lettre, O, O, A, est la term'inaison dorienne
ordina/ire du génitif au lieu de OY.^) AKEZI02, APimO(I), KYAIOI et NIKIOI proviennent
des noms vulgaires ^AxéOtaç, ^AgKftiaçj Kvâtaç et Nixlaç^ qui chez les Doriens se contractaient
en : !^x€(r#Ç; "Açiartç^ Kvâtç et IStxtç. '^) EY((|>)PI02, qui ne se trouve pas ailleurs, est sans doute,
selon Tanalogie avec les noms précédents, le génitif dorien du nom Eùtfçtaç (Evfpçiç). Il faut de
même prendre OEYOEIAEYI et (lOAlANOEYI pour les génitifs des noms @ev(fêtô^ç et UoXtap&fiç ;
'€vç est la terminaison de génitif dorienne qui remplace -soç.*) lASHN sur le n** 189^ peut être
au nominatif; mais tous les autres noms de magistrats sur les monnaies cyrénéennes étant mis
au génitif, ce nom doit être regardé comme abrégé de JAinNOZ^); sur le n*324 de Barcé, (PJAON
est de même un génitif, comme on le voit par l'article TO, et on trouve de semblables abrévia-
tions dans les inscriptions lapidaires.^) Il faut sous-enlendre devant ces génitifs la préposition
EFII, et il est probable que tous ces noms désignent les magistrats suprêmes qui gouver-
naient les trois villes principales pendant Tépoque de leur indépendance. '') C'est ainsi que sur
les monnaies de Dyrrhachium et d'Apollonie le nom du magistrat supérieur est mis au génitif; on
y trouve aussi le nom à ce cas précédé par EFIJ.^ Dans les inscriptions de Corcyre, les noms
des prytanes se trouvent également au génitif, tantôt précédés par EIH, tantôt sans cette préposi-
tion.^) Les monnaies d'argent et d*or, sur lesquelles sont inscrits les noms cités, appartiennent
toutes, selon le style d'art, à la seconde époque où les villes formaient des républiques, et il n'y
1) M. Lindberg, dans son manuscrit, a décomposé ce nom
en AlBYui¥ JTPATOç, armée ou camp des Libyens^
et présume que Ja monnaie ait été frappée dans le
camp, du temps où Carthage et les Libyens portèrent
secours à Cyrène contre Thimbron. Mon savant de-
vancier renvoie aux inscripUons puniques connues sur
les monnaies de Carthage frappées en Sicile, inscrip-
tions par lesquelles il entend le camp de Carthage et
le peuple du camp. Mais il n'y a rien dans la com-
posiUon du nom de Libyairatos qui empêche d'y voir
un nom d'homme. Jifivç était le nom d'un Spartiate,
frère de Lysandre (Xenoph. HeU. II, 4,28, cf. C. Inscr. 1211),
et OTçâroç est un mot fréquemment employé à la for-
mation de noms propres.
3) On trouve ainsi O et ^ comme désinences du géniUf
dans les noms des rois macédoniens sur leurs monnaies:
APXEJAO^ AEPOnO, AytESANJPO, AMYNTA.
La lettre il au lieu de OY se rencontre dans Tarticle
TSl sur le no 324 de Darcé, et plusieurs fois dans les
inscripUons lapidaires, p. e. dans celle de la Cyrénaïque
expliquée par Letronne dans Journ. desSav. 1828 p. 264.
8) AKKJIJ se trouve sur une monnaie de Rhodes (Mion-
netUl p. 419 n*183), AKHXIN dans une inscription
(C. Inscr. no 511 in Add ). On rencontre *>f^<mf dans
Théocrite (VII, 99) et dans des Inscriptions (C. Inscr.
nM232, Délia Ceila Viaggio p. 145). Kvâiaç est un
nom d'homme d'un emploi fréquent; mais la forme
Kvdtoç n'existe pas; c'est à tort qu'elle a été adoptée
par Pape Wôrterbuch (2te Ausg. p. 211) comme un no-
minatif. NIKWJS (au géniUf) et NIKiy, voyez. C.
Inscr. no 1205 et 1197. M. Cavedoni a déjà fait remar-
quer que la plupart des noms de magistrats sur les
monnaies de la Cyrénaïque olTrent des géniUfs doriens,
et a emprunté un nombre d'exemples aux inscriptions
lapidaires, voy. BuUet. dcll* Inst. arch. di Roma 1843
p. 117, Osserv. p. 46. Voyez du reste sur les génIUfs
des noms doriens: Franz Elem. epigr. gr. p. 248 et
Ahrens De dialccto dorica p. 232-237.
4) Dans Pape Wôrterbuch (2«« Ausg. p. 155), BiVfudtvÇ
est incorrectement cité, d'après Mionnet, comme nomi-
natif. Les Doriens changeaient en -ijç la terminaison
'êvç des noms propres. Voyez Ahrens De dialecto
dorica p. 234-237 note 5. Dans Cavedoni Osserv. p. 46»
on trouve cités d'autres noms d'un génitif semblable.
Liebe (Gotha num. p. 14) lisait nOAiANJKlX qu'il
traduisait par urhium Jupiter.
5) C'est par erreur que dans la gravure de ce no p. 49
des vestiges de la terminaison OX sont indiqués à
gauche.
6) P. e. AP1ST12 4>IJSlN(oç) dans l'inscription cyréné-
enne chez Della Cella p. 145.
7) M. Cavedoni (l.c.) a émis la même opinion concernant
ces noms.
8) Eckhel Doctrina H p. 153. Lagoy dans Revue num. fr.
1838 p. 335. Cavedoni Spicil. p. 66.
9) Bœckh C. Inscr. nol8651868.
15
1 1 4 CYRÉNAÏQUE.
a n'en qui empêche d'assigner à la mi^me époque les monnaies de bronze qui les contiennent.
Le plus souvent, les noms sont ëcrils en grandes lettres et occupent une place saillante, ce qui
convient bien ix Tautorité suprême. On ne sait quel titre ont porté les chefs des républiques cyré-
néennes, s'ils ont été appelés Jcosmot^ comme dans les villes de Crète, lie dorienne voisine, ou
prytanesj ainsi que se nommaient ceux qui succédèrent aux rois dans la ville dorienne de Corinthe
et ceux qui présidaient au gouvernement de Rhodes, de Corcyre et d'autres villes également
doriennes, ou enfin archontes, titre que Ton pourrait bien, d'après un passage de PoIyenM, être
porté à attribuer aux magistrats suprêmes de Barcé. Il n'est pas avéré non plus, quel était leur
nombre, s'ils changeaient annuellement, le premier étant le magistrat éponyme de l'année, ou
si leur ac^piinistration était de plus longue durée, ce qui variait dans les difTérents états doriens.
MM. MlUingen et Cavedoni ont supposé que des éphores éponymes soient désignés par ces noms^);
mais les éphores de Cyrène avaient la fonction judiciaire***).
Des noms abrégés la plupart sont évidemment des abréviations de ceux qui précèdent.
Ainsi il faut rapporter API2T et API h AP12T102 ou h API2T0MHAE02 , AAMO, AAM et AA
à AAMHNAKTOZ, OEYCPEI, OEY et OE à OEYCPEIAEYZ , lA à lAIONOZ, KYA à KYAIOZ,
nOAlAN, nOAl et FIO à IIOAIANOEYI. Les monnaies sur lesquelles on trouve ces noms abré-
gés, sont de la même fabrique que celles qui oiïrent les noms complets; ces pièces étant presque
toutes plus ou moins petites, c'est probablement la petitesse de l'espace qui a été cause de
l'abréviation. 11 y a d'autres noms abrégés qui ne correspondent à aucun des précédents, mais
qui sans doute ont également désigné les magistrats suprêmes de la république, puisqu'ils se
trouvent placés de la même manière sur des monnaies de pareille fabrique; tels sont: IPP, (PAIN
et XAIPI (XAIP, XAI).
On ne trouve aucun de ces archontes ou chefs mentionné dans les auteurs anciens; on
ne pourrait pas s'y attendre non plus, comme ce n'est que très-peu de chose qui nous est parvenu
de l'histoire de la Cyrénaïque, surtout de la seconde époque. Quelques savants du siècle passé *)
ont présumé que Damonax, dont le nom est inscrit aux monnaies, soit le législateur arcade qui
gouverna Cyrène sous la minorité de Battus IIP); d'autres, tels que Wesseling et Winckelmann,
ont été d'avis, que ce soit bien le nom de ce Damonax, mais que les monnaies aient été frappées
plus tard en son honneur^); mais le style d'art des monnaies s'oppose à la première opinion,
l'analogie des autres monnaies, à la dernière. Le seul nom dont il puisse être question ici, c'est
API2T, API, sur les n"62etl33, pouvant indiquer Ariston qui, quelque temps après que Cyrène
fut devenue république, était en possession du suprême pouvoir^); mais les monnaies qui présen-
tent ce nom, ne remontent guère au cinquième siècle, et APIZT est sans doute abrégé du nom
API2TI02, voyez ci-dessus. Fhain{io8)^) et Akeaiaa à Barcé ont été les premiers de ces archontes,
de la fin du V"« ou du commencement du IV"« siècle , à en juger par le style des tétradrachmes
1) Voyez ci-dessus p. 83 note 9. 7) Voyez l'introduction p. 4. M. Lindberg a été de cette
3) Millingen Sylloge p. 87. Cavedoni Osserv. p. 47. opinion.
8) Selon Hcraclides Ponticus Cap. 4. s) 4>AIN sur le no317 peut être suppléé 'PAiMSl (cf.
4) Voyez II. ce. dans Rasche Lex. rei num. Vol. Il P. I KAINIO, sur les nos42et323) ou 4»AINIJA, géniUfs
p. 47, Eckhel Doctr. IV p. 121, et Thrige Res Cyr. p. loi de ^ntiytoç et 4>0r*Wcfac; ces noms se trouvent sur
notes 23-24. les monnaies d'autres villes doriennes, Tun sur une
5) Voyez l'introduction p. 2. pièce de Temnos (Mionnet S. VI p. 41 no261), Tautre
6) Voyez Eckhel Doctr. IV p. 121, Thrige I. c. p. 151-152. sur une pièce de Rhodes (Mionnet IH p. 421 no20G).
I. NOMS DE PERSONNES. 115
qui portent leurs noms. Tomedes à Cyrène a -sans doute été contemporain de Kainioa à Barcé,
et Kydias à Cyrène contemporain de Kypsdos à Barcé ; c'est ce qu'on peut conclure *de la res-
semblance entre les têtes de Jupîter-Ammon figurées sur les monnaies^); on peut les rapporter à
la fin de la seconde époque.
Il y a encore quelques noms abrégés, par lesquels il faut entendre des personnes,
savoir: ZA, AM, EYA, 2T, KE. Ces noms étant inscrits sur les monnaies qui semblent appartenir
à la troisième époque, ils désignent sans doute des personnages chargés des mêmes fonctions
que ceux indiqués par les monogrammes dont nous allons faire mention.
Les monogrammes, à Texception des deux qui sont les marques de Sozusa et de Ba-
lagrs (voy. p. 94 et 95), désignent des personnes.^) On ne les trouve que sur les monnaies de
Cyrène, qui selon le style d'art, les symboles accessoires ou d'autres indices doivent être rappor-
tées à la 3"« époque; plusieurs reparaissent sur les monnaies ptoléméennes, ainsi: PI, IIT* et r^*
Il n'y a pas lieu de croire que les monogrammes indiquent le magistrat suprême, comme dans
Texplication que nous avons donnée des noms inscrits sur les monnaies de l'époque républicaine.
Comme ils sont moins saillants, on est plutôt porté à supposer que ce soient les sigles des m agi-
strats inférieurs ou des officiers monétaires. Sous la domination des rois, il se peut que
l'administration du monnayage ne fût plus entre les mains de l'autorité communale suprême, mais
fût confiée à des magistrats inférieurs.
Les lettres isolées doivent être différemment expliquées. E sur le n° 339 est l'initiale
de la ville d'Evespéris; K sur les n" 119 et 123, si d'ailleurs cette lettre s'y trouve seule (cf. p. 61
note 3), indique Cyrène, et T sur le n«289, peut-être Tauchira. La suite n*^» 252-262 présente une
série des douze premières lettres de l'alphabet (excepté A) qui sont à regarder comme des mar-
ques d'atelier (voy. p. 76). On trouve enfin isolées les lettres suivantes: P, sur le n* 93 sans
nom de ville. A, A et n, sur les bronzes de Cyrène; ces lettres peuvent être prises pour des
initiales de noms de magistrats.
Dans les commentaires sur les monnaies nous avons démontré qu'outre les noms des trois
villes principales, on y trouve encore quelques noms de villes d'un rang inférieur, savoir ceux de Sozusa,
de Darnls et de Balagrœ, peut-être encore de Tauchira, qui sont indiqués par ZOoulâl, AAP
ou AA, %C et T. On pourrait demander s'il n'y a parmi les autres noms abrégés ou mono-
grammes aucun qui désigne quelque ville au lieu d'un magistrat. Par KAINIO sur le n°42 Sestini
et Mionnet ont entendu une ville du nom de Cœnopolis^); mais la présence du même nom sur le
n*323 de Barcé montre que c'est le nom d'un magistrat. De même AM sur le n°98 a été pris,
par M. Dumersan, pour le nom d'une autre ville, Maranthis; nous avons déjà fait remarquer, que
cette explication n'est non plus admissible. ^) Si l'on veut comparer les autres noms abrégés
avec les noms qui nous sont parvenus de villes cyrénéennes, on en rencontre trois, sur les mon-
naies de Cyrène, qui peuvent indiquer des villes; ce sont XAIP ou XAI (n" 63 et 204), KE ou K
(n"180 et 181), et Tl (n"279), qui conviennent aux noms: Chairekla, Kelida et Tiniodirts.
ij Comparez les pièces figurées p. 44 et 45 n»* 135 et 140 2) On peut aussi excepter le monogramme )$| ou |$|. qui
avec celles figurées p. 81 sous les n»* 323 et 324. Il est semble être une marque d'atelier, voyez p. 40 note 4.
à remarquer que sur les monnaies la ressemblance 4) Voyez 11. ce. p. 23 note 8. Cf. Cavcdoni Osserv. p. 60
des tètes est encore plus grande qu'elle ne parait sur note 51.
les gravures. 4) Voyez p. 36 note 10.
15*
116
CYRÉNAlQUE.
Mais il n^est point probable que ces villes soient désignées par ces abréviations. XAIPI ou XAI
est sans (foute le commencement du même nom de magistrat qui est écrit XAIPI. Sur la mon-
naie qui contient KE, on voit encore le crabe, signe de Sozusa, outre le nom de Cyrène. Tl se
trouve entre les cornes de la lyre, h la même place où, sur les autres monnaies de cette série,
il y a une lettre ou un monogramme indiquant un nom de magistrat; aussi Tiniodiris n'était
qu*un bourg, et situé très-loin de Cyrène, près de la frontière de la Syrtique.
§ 6.
Le système monétaire.
Les monnaies en argent et en or, dans la description qui précède, ont été désignées par
rapport à Tespèce et au système auxquels elles appartiennent '), et ces désignations sont déjà en par-
tie motivées dans les commentaires à la fln de chaque section. Nous les avons rapportées à trois
systèmes: tattique^ VaaicUique et le phénicien,^) De ces dénominations les deux dernières ne
sont pas généralement adoptées. Jusqu'aux derniers temps, les numismatistes et les métrologues
n'ont pas été d'accord sur les différents systèmes monétaires employés chez les peuples grecs.
M. Bœckh a présumé qu'il y eût 4 ou 6 systèmes^); M. Mommsen en a admis cinq^); M. Fr.
Lenormant les a réduits à trois ^); récemment M. Vasques Queipo en a établi jusqu'à neuf^). Ces
savants, tout comme ils ont donné des noms différents aux mêmes systèmes, ont aussi jugé diffé-
remment de l'origine des systèmes, de leurs rapports entre eux et des divisions monétaires qu'ils
renferment; on trouve les mêmes monnaies assignées tantôt à l'un, tantôt à l'autre système.
Nous allons expliquer dans ce paragraphe, quels sont les trois systèmes que nous avons adoptés,
et par quels motifs nous avons rapporté à eux les monnaies autonomes de la Cyrénaïque; après
quoi nous ajouterons quelques remarques sur l'emploi de ces systèmes chez les Cyrénéens, et
sur les moyens de distinguer les différentes espèces de monnaies. Quant aux monnaies de
bronze, on n'en trouve indiqué, dans le catalogue dressé ci-dessus, que le module, d'après
l'échelle de Mionnet, et dans les commentaires nous n'avons que préalablement fait quelques
observations à l'égard de leur dénomination; à la fin de ce paragraphe nous essayerons de
démontrer à quelles espèces elles peuvent être assignées selon leur poids. Les tables à la fin
de ce volume présentent une répartition des monnaies aux différents systèmes et divisions. '^)
Les monnaies d'argent et d'or.
Le système attique est le nom attribué généralement au système monétaire introduit
à Athènes par Solon, système dans lequel le tétradrachme était la plus forte espèce et avait le
1) Prenant pour unité, dans les monnaies d'argent la
draclime, dans les monnaies d'or, le statère (didrachme),
nous avons indiqué à chaque numéro à quel multiple
ou à quelle fraction de la drachme ou du statère appar-
tient la pièce; la drachme est exprimée par Dr., le
statère par St., Tobole par Oh.
2) Le premier et le dernier systèmes sont désignés par
att. et phén.\ là où ni l'un ni l'autre n'est ajouté, c'est
au système asiatique que se rapporte l'espèce.
8) Metrologische Untersuchungen ûber Gewichte, Mûoi-
fûsse und Masse des Alterthums Abschn. V-X.
4) Ueber den Verfall des rômischen Mùnzwesens in der
Kaiserzeit, dans: Verhandl.*der sâchsischen Geselischart
der Wissenschaflen zu Leipzig 111 u. iV (1851) p. 20G-208.
6) Revue num. fr. 1855 p. 96 suiv.
6) Essai sur les systèmes métriques et monétaires des
anciens peuples Tome I chap. V § II.
7) La quesUon des divisions et systèmes monétaires n'a
pas été traitée par MM. Falbe et Lindberg.
I. SYSTÈME MONÉTAIRE. ||7
poids normal de 17,2 ou 17,0 gr.^) C*est à ce* système que correspondent la plupart des mon-
naies cyrénéennes de Tëpoque la plus reculée. Il y a cependant plusieurs objections à' faire à
Tapplication du nom attique aux monnaieà de cette époque. Un certain nombre de ces monnaie^
est peut-être antérieur au temps de Solon (voy. p. 21); quelques tétradrachmes pèsent 17,7, 18,1
etl8,3ôgr., tandis que les plus forts des tétradrachmes attiques que Ton connaisse ne dépassent pas
le poids de 17,4 gr.; on ne trouve pas au revers des anciennes monnaies d'Athènes un ou deux
creux oblongs ou irréguliers comme les offrent les monnaies primitives de CyrénaTque; il n'existe
pas de monnaie d'or attique analogue au distatère nM. Les colons qui s'établirent les premiers
sur la côte d'Afrique , étaient issus , d'une autre race grecque que les Athéniens ; la population
d' Attique, autant qu'on sait, ne prit aucune part non plus à la seconde grande colonisation vers
l'an 580 (voy. p. 2). Il n'est donc pas probable que ce système monétaire ait été introduit en
Cyrénaïque d'Athènes. Mais le système attique est sans doute d'origine asiatique^) ou égyptienne").
Parmi les monnaies asiatiques de l'époque la plus reculée, il y a des pièces qui offrent de pareils
creux au revers et correspondent en poids aux plus fortes des monnaies cyrénéennes. Ainsi on
connaît en or des demi-statères (drachmes) des anciens rois de Lydie qui pèsent 4,7 gr. "*) , et des
statères (didrachmes) archaïques de Panticapée qui pèsent 9,4 gr.^), ce qui donne un tétradrachme
de 18,4 gr. En argent il y a, d'une époque un peu postérieure, des didrachmes de la Cilicie,
d'Aspendus et de Selge, qui ont le poids de 9,4 — 9,7 gr. M. Queipo appelle le système d'après
lequel sont frappées ces dernières monnaies, olympique ou assyro-phénicien, et y fixe le poids,
moyen dii tétradrachme à 19,5 gr.^) Certes, il est vraisemblable que le système des monnaies
cyrénéennes primitives ait tiré son origine du même système auquel appartiennent les monnaies
asiatiques nommées en dernier lieu; nous avons cependant cru ne pas devoir faire usage
d'aucun des noms proposés par M. Queipo. Les monnaies de Cyrénaïque dont il s'agit sont bien
inférieures eu poids à la grande majorité des monnaies d'Asie rapportées à ce système. Elles
offrent une série de pesées qui se succèdent de près l'une à l'autre en finissant par le poids
attique normal, puisque les tétradrachmes pèsent 18,3, 18,1, 17,7, 17,3, 17,2, 17,1 et 16,8gr.; on
ne pourrait dire s'il fallait assigner au système nommé toutes ces pièces, même les plus faibles,
ou à quelle pièce fixer la limite entre le système assyro-phénicien et le système attique. Nous
avons donc jugé le plus convenable, malgré les objections que nous avons faites nous-méme plus
haut, de conserver le nom attique, du moins pour toutes les monnaies dont le poids est conforme
à celui des tétradrachmes attiques frappés au commencement de l'époque suivante par Cyrène et
Barcé. Mais pour ce qui regarde les monnaies de la seconde époque dont le poids correspond
au poids attique, on ne saurait révoquer en doute qu'elles n'aient été frappées d'après le système
attique; car alors ce système était devenu très-répandu par le commerce, et Cyrène devait être
étroitement liée avec Athènes et avec d'autres villes qui s'en servaient.
Quant aux monnaies cyrénéennes que nous avons rapportées au système asiatique, il
i)*M. Beulé (Monnaies d'Athènes p. U) prend 17,2 gr. pour ont au droit une tête de lion, au revers un creux oblong.
le poids normal; M. fafMlues Queipo (1. c. I p. 40d-406, &) Kœhne Musée Kotschoubey I p. 340 n«s7 et 8, p. 346
cf. Addit. p. 606) le fixe ù 17,0 gr. Cf. Bceckh 1. c. n*» 23 et 24; cf. II p. 403-404.
Abschn. IX. 6) A ce système M. Queipo rapporte un grand nombre de
2) Selon Bœckh 1. c. p. 57, 129-130 et aill. monnaies des pays européens, soit d'une époque reculée
8) Selon Queipo I. c. I p. 467-471. (p. e. celles de Macédoine pesant 9.8>-9,ogr.), soit des
4) Le cabinet de Copenhague en possède deux pièces, qui temps postérieurs. L. c. I p. 417-424.
118
CYRÉNAÏQUE.
a Clé présumé par Bœckh qu'elles soient frappées d'après le système éginétlque. ^) Ce système
était le plus ancien en Grèce, introduit par Pheidon, roi d'Argos et de Tlle d'Egine, et était adopté
Surtout par les états doriens; le didrachme en était la plus forte espèce; la drachme éginétique,
selon Bœckb, valait 10 oboles attiques et avait primitivement pesé 7,27 gr., mais avait été réduite
peu à peu à 6 gr. et au-dessous.^) D'après ce système les pièces de 13,6 — l2,4gr. que nous
avons appelées tétradrachmes , seraient des didrachmes, et les autres seraient également réduites
en proportion. Mais il se présente de justes objections à l'opinion de Bœckh. D'abord il n'est
pas probable que le didrachme, la plus forte pièce du système éginétique, ait eu le poids primitif
de 14,ôgr., car les monnaies de File d'Ëgine, qui sont assurément frappées d'après ce système et
parmi lesquelles on trouve des pièces d'une haute antiquité bien conservées, ont pour terme moyen
12,0gr. et n'excèdent jamais le poids de 12,3gr. Aussi MM. Mommsen ^) , Fr. Lenorm'ant ^) et
V. Queipo ^) ont-ils par cette raison refusé d'admettre l'opinion de Bœckh que la drachme éginétique
ait eu la valeur de 10 oboles attiques, quoique cette opinion s'appuie sur l'assertion de Pollux et
paraisse confirmée par plusieurs rapprochements. Les pièces cyrénéennes offrent un poids moyen
de 13,2 gr., et il n'y en a aucune qui pèse moins de 12,4 gr.; elles diffèrent donc sensiblement des
monnaies d'Egine. A ce fait il faut ajouter que les divisions monétaires cyrénéennes ne s'accor-
dent pas bien avec un système dans lequel le didrachme était la plus forte espèce, mais nous
renvoient à un autre système ayant pour espèce principale le télradrachme. Si l'on prend les
pièces de 13 — 12gr. pour des didrachmes, il faut prendre les fractions pour une drachme, une
hémidrachme, un trihémiobole, un tritémorion (J d'obole) et un hémiobole; si les pièces de 18— 12gr.
sont des tétradrachmes, les autres deviennent un didrachme, une drachme, une hémidrachme, un
trihémiobole et une obole. La première série, comme on le voit, présente deux divisions très-
rares, le tritémorion et le hémiobolion, et l'obole y manque; mais la seconde série contient les^
espèces ordinaires et parmi elles l'obole. Il en résulte qu'il faut rapporter les monnaies cyré-
néennes dont il est question, à un système qui a eu un télradrachme pesant 13 — 12 gr. C'est ce
qu'ont fait les savants qui dans les derniers temps ont mentionné les monnaies de la Cyrénaîque,
MM. Ch. et Fr. Lenormant ®) , Pinder') et Queipo®). Le système auquel ces monnaies sont à rap-
porter, est appelé par M. Fr. Lenormant asiatique^ par M. Queipo gréco-asiatique. Un grand nombre
de monnaies asiatiques de différents pays et temps ayant été frappé d'après ce système, la déno-
mination proposée paraît assez convenable; c'est pourquoi nous Tavons adoptée.^)
i) Metrol. Untersuch. p. 87.
21 Le système éginéUque est traité par Bœckh 1. c. dans la
section VII.
3) L. c. p. 200 notel.
A) L. c. p. 97.
&i L. c. p. 435 suiv.
6) Revue num. fr. 1855 p. 97 suiv. et p. 192; cf. 1856 p. 11
suiv.
7} Catalogue des monnaies ant. du musée de Derlin p. 90
no 436 et p. 91 noi39.
8) L. c. I p. 406 suiv., Tab. XLIX p. 239.
9) M. Fr. Lenormant (Revue num. fr. 1855 p. 96-97) a soutenu
que la drachme éginétique ne fût pas la plus forte des
drachmes grecques, mais au contraire la plus faihle, et
que par conséquent la plus forte pièce du système égi-
nétique fût un t«tradrachme. S'il en était ainsi, on
pourrait bien rapporter les monnaies dont nous venons
de nous occuper» au système é^inéUque, qui était très-
répandu parmi les peuples de la race dorienne à laquelle
appartenaient les Cyrénéens. Mais on ne saurait sou-
scrire à l'opinion de M. Lenormant. Les arguments par
lesquels Bœckh a démontré que la drachme éginétique
était une drachme forte (sans équivaloir toutefois à 10
oboles atUques), et que l'espèce principale du système
éginéUque était un didrachme, nous paraissent assez
convaincants. Aussi MM. Pinder (Cat. du musée de Berlin
p. 50 no« 276-277), Kœhne (Musée Kolschoubey l p.l33 et
n p. 405) et Beulé (Monnaies d'Athènes p.l2) ont-ils con-
sidéré les monnaies appartenant à ce système comme
des didrachmes et des divisions du didrachme. M. Queipo,
I. SYSTÈME MONÉTAIRE.
119
DiŒerentes opinions ont été émises à Tégard de F origine, du développement et du
taux normal du système que nous avons appelé asiatique. M. Mommsen^) a présumé que la
drachme sur laquelle est basé ce système, soit la drachme miiésienne, d'un poids primitif de 3,6 gr.,
et que ce système, à une époque reculée, ait été porté en Asie Mineure par les colons grecs qui
8*y étaient établis, qu*il y ait été adopté par différents peuples, et qu'enfln il ait été propagé aux villes
de la Syrie et de la Phénicie sous la domination des Seleucides et appliqué à un certain nombre
des monnaies des Lagides. M. Fr. Lenormant^) a tâché de démontrer que le système asiatique est
originaire de la Lydie, que par la conquête de ce pays il a été adopté par les Perses, sous la
domination desquels il a été répandu dans les pays occidentaux de TAsie , et qu'il se trouve dans
les monnaies frappées par les villes phéniciennes sous les Seleucides ainsi que dans beaucoup de
monnaies lagides; la drachme asiatique, d'après Topinion de ce savant, avait pour taux primitif
3,6 gr., mais fut bientôt diminuée et variait plus tard selon les époques et les localités. M. Queipo ^)
enfin pose le poids de 3,2ôgr. comme terme moyen de la drachme asiatique, et trouve ce système
dans les anciennes monnaies perses ainsi que dans un certain nombre des monnaies de Rhodes,
de Cyzique et d'autres villes de l'Asie Mineure; mais ce métrologue écarte du système asiatique
toutes celles parmi les monnaies des villes phéniciennes et des Lagides qui présentent un poids
supérieur, en les rapportant à deux autres systèmes (voy. la page suiv.). Quant à la Cyrénaïque,
nous trouvons probable que ce système, vers la un de la première époque et sous l'influence du
commerce avec les pays asiatiques, se soit développé par une diminution successive du système pri-
mitif; car il y a plusieurs pièces de la première époque qui font la transition d'un système h l'autre,
ainsi un didrachme de 8,0gr. (nM6), des drachmes de 3,96gr. (nM2), 3,79gr. (n'»3l) et 3,64gr. (nM8),
et des demi-drachmes de 1 ,d8 gr. (n° 26) et l,96gr. (nM9). Il faut poser 3,25 gr. comme le poids
normal de la drachme de ce système en Cyrénaïque, vu que dans la seconde époque, pendant
laquelle le système asiatique était dominant, les tétradrachmes et les drachmes présentent une
moyenne de 13,0et3,2ôgr. ; dons la troisième époque cette drachme fut diminuée jusqu'à un poids
de 2,65 gr. (voy. nM57 et p. 66).
Nous avons rapporté à un troisième système les didrachmes, frappés en grand nombre,
dont le poids varie de 8,0-^6,8 gr. *) Ces didrachmes sont d'un poids trop faible pour rentrer
dans le système attique^), et trop fort pour qu'on puisse les assigner au système asiatique. On
ne saurait non plus donner les plus forts au système attique et les plus faibles au système
asiatique, parce qu'il y a des pièces fortes et faibles qui sont marquées du même sigle de magistrat
et qui par conséquent ont été émises dans le même temps '^); il faut qu'elles aient fait part d'un
même système. Ces didrachmes appartiennent tous, à ce qu'il semble, à la troisième époque.
Pendant cette époque, les villes d'Aradus, de Tyr et de Sidon, ainsi que Carthage et les Ptolémées,
bien qu'il n'appelle pas égincUque oe système, mais le
regarde comme le système commercial d'Athènes, sup-
pose également que les pièces du poids de 12— 11,7 gr.
soient des didrachmes (1 p.427, Table LVIl).
1) Vcrfall des rôm. Mûnivesens 1. c. p. 206 et 208.
9) Revue num. fr. 1855 p. 97 suiv.
8) L. c. i p. 406-4 11 et p. 476-478.
4) 11 n'y a qu'une pièce (du n» 171 au cabinet du Naples) qui
pèse 8,00 gr., et une (du n«149 au cabinet de Paris) qui
pèse 7,93 gr.; le poids de toutes les autres pièces est
entre 7,8 et 6,8 gr.
6) MM Ch. et Fr. Lenormant ont pris les pièces .de 7,7 gr.
pour des didrachmes atUques, voy. Revue num. fr. 1856
p. 192.
6) Nous avons déjà fait remarquer (p. 66) qu'un même
officier monétaire n'aurait pas fait frapper des monnaies
aux mêmes types et si peu différentes en poids, pour
être employées dans différents systèmes.
1 20 CYRÉNAÏQUE.
frappaient des tétradrachmes qui dépassaient de 1 à 2 grammes ceux du système asiatique. Les
tétradrachmes de Sidon vont jusqu'à 13,9gr., ceux de Tyr h 14,3 gr., ceux des Plolémées à 14,5gr.,
ceux d'Aradus à 15,2 gr., et quelques pièces de TripoUs montent même jusquà 15,7 et 16,0gr. ^)
Ces monnaies ayant été surtout frappées par les peuples phéniciens, on peut donner, à bon droit,
au système dont elles font part, le nom de phénicien.^) C'est sans doute à ce système que le
poids des didrachmes cyrénéens dont il s'agit, a été adopté. M. Quelpo fait rentrer les monnaies
que nous venons de nommer, dans deux systèmes, Tun comprenant les monnaies de Sidon, de Tyr
et des Lagides et offrant un télradrachme de 14,16 gr. comme poids moyen, Tautre contenant les
monnaies d'Aradus et de Carthage ainsi que d'autres villes d'Asie et d'Europe avec un télradrachme
d'un poids moyen de 14,84 gr.; le savant métrologue appelle le premier système lagîde^ le dernier
phénicien ou bosphorique^)^ et attribue au système lagide les didrachmes cyrénéens qui se trouvent
entre les limites des systèmes attique et asiatique. *) Voici ce qu'on peut objecter à cette attri-
bution. Les monnaies des villes phéniciennes et des Lagides différant si peu entre elles quant au
poids, on ne voit «pas la nécessité de les rapporter a deux systèmes. Un certain nombre des
tétradrachmes d'Aradus, qui selon Queipo se rangent au système phénicien, pèsent 14,2— 14,4 gr.,
et coïncident ainsi avec les tétradrachmes de Tyr et des Lagides dont un grand nombre pèsent
14,2 — 14,3gr. ; plusieurs pièces lagides montent môme jusqu'à 14,6 gr.; on pourrait donc rapporter
les didrachmes cyrénéens pesant 7,2 — 7,1 gr. également à l'un et à l'autre des systèmes. La
majorité des didrachmes dont il s'agit, pèsent 7,7 — 7,2gr. et se rattachent ainsi au système phénicien,
et non pas au système dit lagide. C'est pourquoi nous avons préféré d'assigner tous ces didrachmes
au système phénicien, M. Fr. Lenormant a aussi donné le nom de drachme phénicienne à l'unité
dans les monnaies ci-dessus mentionnées, soit des Lagides soit des villes phéniciennes, et en a
fixé le poids normal à environ ^,5 gr. *)
Une telle émission de monnaies d'après des systèmes différents, est conforme
à ce qui était d'usage en d'autres pays; beaucoup de villes grecques frappaient des monnaies de
plus d'un système; c'est là un fait sur lequel sont d'accord les numismatistes et les métrologues
des derniers temps. ®) Il faut en chercher la cause dans le commerce avec les villes voisines et
avec l'étranger. Il y avait un système monétaire, autorisé pour la circulation intérieure, d'après
lequel étaient frappées les monnaies de toutes les espèces et au plus grand nombre ; mais en outre
on frappait telle ou telle espèce à certaines époques, à mesure que l'exigeaient les relations avec
les villes voisines et le commerce avec les pays étrangers.'') En CyrénaTque le système asiatique,
dès qu'il eut été adopté, c'est-à-dire à la fin de la 1" époque, fut employé jusque dans la 3"*
époque aux monnaies émises, soit par les trois villes principales séparément, soit aux frais de tout
1) Voyez les tables II et VI-VII dans l'ouvrage de Quelpo. 5) Revue iium. fr. 1854 p. 25-26 et 182.
De Carthage on trouve dilTérentes espèces d'un poids e) Kôhne Mém. de la société d'archéol. et de nuniism. à
analogue. St. Pétersbourg 11 (1848) p. 232-233; Zellschr. 2»^ Forts.
2) Bœckh (Metrolog. Unters. Abschn.Vl,7-8 et X, 2) penche p.231-232; Musée Kotschoubey I p. 133 8uiv., Il p.403
à regarder le tétradrachme des villes phéniciennes et suiv. et aill. Fr. Lenormant Revue num. fr. 1854
des Lagides comme un didrachme d'un système se rap- p.182-183; 1855 p. 185-195. V. Queipo Syst. métr. I
prochant des systèmes babylonien et éginétique. D'après p. 398-399 et p. 429-442. Cf. Numismatique d'Alexandre
l'opinion de M. Mommsen (l.c. p. 208) toutes ces mon- p. 88-89. On trouve des exemples en abondance chez
naies appartiennent au système asiaUque (milésien). Lenormant l.c. p. 189 suiv. et Queipo l.c. p. 429 suiv.
8) L.c. I p. 4 13-4 17. 7j C'est de pareille manière que MM. Kôhne, Fr. Lenormant
4} L. c. Tables p. 239. et Queipo 11. ce. ont expliqué ce phénomène.
I. SYSTÈME MONÉTAIRE. 121
le pays (sans nom de ville); on frappait diaprés ce système en argent, qui était le métal principal
et courant, toutes les espèces depuis le tétradrachme jusqu à Tobole, en or les fractions du statère
depuis ^ jusqu'à la plus petite fraction, j\. Le système attique, après l'introduction du système
asiatique, n'était appliqué qu'à des tétradrachmes, au commencement de la 2"^* époque, et à des
didrachmes, à la fln de la même époque, et en or aux statères, ^ et :^ de statère ; il ne 8*en trouve
pas de divisions plus petites; on ne frappait guère des monnaies aux frais communs d'après ce
système^), et il n'était pas, à ce qu'il semble, en usage au delà de la 2"*'^ époque. Du système
phénicien il n'existe que des didrachmes frappés pendant l'époque ptoléméenne. 11 est permis d'en
déduire; que le système asiatique a été le système principal cyrénéen, et que les deux autres ont
été adoptés pour les buts commerciaux. Il est dans la nature de la chose qu'on ne frappait que
les plus grandes espèces d'après les deux derniers systèmes; dans le commerce avec l'étranger on
n'a pas besoin de petite monnaie. Les monnaies les plus recherchées dans le commerce entre
les pays de la Méditerranée étaient des espèces analogues et appartenant aux systèmes attique et
phénicien. Au nombre des monnaie^ commerciales on peut surtout compter, en or, les dariques
et les statères de Philippe 11 et d'Alexandre le Grand ^), frappés en grande quantité et correspon-
dant au poids attique, et en argent les tétradrachmes d'Athènes. Le système monétaire attique
était devenu le plus répandu dans les relations commerciales entre les peuples de la Grèce, de
l'Asie et de l'Afrique, d'abord par suite de l'influence qu'exerçait Athènes par son commerce et par
ses colonies, puis à cause de la domination d'Alexandre qui se servait également de ce système.
Les monnaies enfin du système phénicien avaient probablement le meilleur cours dans le commerce
qui se faisait entre les villes de la Phénicie, Alexandrie et Carthage dans la période des Seleucides
et des Ptolémées. Cependant, pour ce qui regarde les tétradrachmes altiques frappés par Cyrène
et par Barcé au commencement de la 2'"* époque, on ne peut prétendre qu'ils aient <été frappés
exclusivement pour le commerce avec l'étranger; ils formaient la continuation des tétradrachmes de
poids semblable émis dans la 1'* époque, et après qu'on eut commencé à frapper la drachme avec
ses divisions dans le système asiatique, on se servait sans doute de ces pièces comme des penta-
drachmes, puisqu'elles avaient presque la même valeur que cinq drachmes asiatiques''); ainsi s'ex-
plique le passage de Pollux où le pentadrachme est cité parmi les monnaies frappées en Cyrénaîque.'*)
Les pièces d'or des divisions inférieures pouvaient de même rentrer à la fois dans le système
asiatique et attique. Ainsi les n®' 205-208, appartenant à l'époque ptoléméenne où le taux asiatique
normal avait considérablement diminué, s'adaptaient également au demi-statère asiatique et au tiers
du statère attique; le quart du statère attique s'approchait tellement du tiers du statère asiatique,
que sans doute les pièces des n*" 209-212 ont servi à certaines époques de l'un et de l'autre;
enfin, parmi, les pièces des n<" ô5 suiv. et 213 suiv. , que nous avons regardés comme des hektés
(^ de statère) asiatiques, les plus fortes ne diffèrent en poids que très-peu du | du statère attique, et
les plus faibles offrent le même poids que le ^^ du statère attique. On a donc probablement fait
usage de ces monnaies, soit pour la circulation intérieure, soit pour le commerce avec l'étranger.
1) Le } du statère n^bA fait une excepUon; mais il se peut derait de 8 à 9 décigrammes le pentadractime asiatique;
que les pièces de ce n^ aient porté les iniUales du nom mais quand on rapproche les pièces faibles atUques des
de Cyrène. pièces fortes asiatiques, on en viendra au tétradrachme
3) Voyez NumismaUque d'Alexandre p.87,89et373. attique &= pentadrachme asiatique.
8) D'après le poids normal, le tétradrachme atUque excè- 4) Onomast. IX, 6,60.
16
122 CYRÉNAÏQUE.
Quant à la distinctioa des monnaies des différents systèmes, on voit qu'il y a
plusieurs espèces d*un système qui par les types se séparent des mêmes espèces ou des voisines
d*un autre système. li en est ainsi des monnaies d'or; les demi-statères et les quarts de statère
asiatiques portent la tête de Jupiter-Ammon et le silphium, tandis que les demi-statères attiques
ont pour types le cavalier et le silphium, les quarts de statère attiques, la tête de Minerve et le
triple silphium; les demi-statères asiatiques de la 3"^ époque aux types du cavalier et du silphium
se distinguent, par un astre, des demi-statères attiques aux mêmes types de la 2*"* époque. Mais
pour les monnaies d'argent il en est autrement; les mêmes espèces des différents systèmes ne
diffèrent pas par les types; les tétradrachmes asiatiques et attiques offrent également la tête de
Jupiter-Ammon et le silphium; les didrachmes qui ont pour types la tête de Bacchus lihyen et le
silphium, sont frappés d'après tous les trois systèmes, et ceux avec la tête d'Apollon et le silphium,
d'après les systèmes asiatique et phénicien. Quelquefois ces monnaies contiennent encore un même
type accessoire ou une même marque d'atelier, voyez p. e. les n" 156-159 et 166-167. 11 faut
supposer que de telles pièces aient été émises k des époques différentes; on n'a certainement pas
fait sortir simultanément des monnaies aux mêmes types et différant si peu en poids dans l'intention
de leur donner un différent cours; la différence de poids entre le tétradrachme asiatique et altique
fùt-elle même assez grande pour les faire distinguer l'un de l'autre , il n'en était pas de même des
didrachmes appartenant à tous les trois systèmes. Par un examen des monnaies on trouvera aussi
confirmé qu'elles n'ont pas été frappées à un même temps. Ainsi les tétradrachmes attiques
(n»« 119-121 et 291-293), k en juger par le style d'art, datent du commencement de la 2'»« époque,
tandis que les tétradrachmes asiatiques appartiennent à la partie suivante de la même époque ;
le didrachme attique à la tête de Bacchus libyen (n^l42), d'après le nom de magistrat, est frappé
vers la fin de la 2"* époque, les didrachmes phéniciens au même type, eu égard au style, aux
types accessoires et aux monogrammes, dans la 3"« époque. Mais il y a toujours lieu de s'étonner
qu'on n'ait pas marqué les didrachmes des différents systèmes par un type ou signe particulier.
Il n'a pu être difficile, dans l'antiquité, de distinguer les divisions monétaires l'une
de l'autre. Pour la plupart des divisions le poids seul suffisait, l'une ne pesant que la moitié ou
le tiers de l'autre. Ainsi nous trouvons la tête de Jupiter-Ammon et le silphium employés comme
types aux tétradrachmes, drachmes, demi-drachmes, oboles, demi-statères et quarts de statère,
ensuite la tête de Bacchus libyen ou d'Apollon et le silphium aux didrachmes et drachmes. Les
divisions des monnaies d'or du système attique différaient cependant entre elles par les types.
Pour les petites divisions qui se rapprochaient l'une *de l'autre, le poids étant moins perceptible, il
était nécessaire de faire usage de difiérents types; c'est pourquoi les trihémioboles portent au revers
un triple silphium ou une tête de déesse (n" 43-46 et 328), et que les J (J) et j^^ de statère en or
ont, chacun, leurs propres types. Le rapport du type avec la valeur étant connu, on n'avait pas besoin
d'aucun indice particulier à cet égard. Pour nous, quant aux plus grandes espèces, jusqu'à
la demi-drachme et au quart du statère, il est de même facile de faire la distinction*); mais pour
les divisions inférieures, la relation de l'empreinte à la valeur étant inconnue, c'est différent. Il est
assez rare, dans les petites fractions, de trouver le poids en juste rapport avec l'unité. Plus la
division était petite, plus le poids pouvait facilement varier; de peur que les pièces ne devinssent
1) Si ce n'est que les j et j de statère peuvent être rapportés à différents systèmes.
I. SYSTEME MONETAIRE.
123
trop fortes, ce qui les aurait bientôt réduites à la foute, on pouvait en venir à les faire trop faibles.
11 est aussi, pour nous, plus difficile, quand il s'agit de la déOnition des petites pièces, d'apprécier
dûment la diminution de poids qui peut dériver soit de Tincurie ou de la mauvaise foi des ofQciers
monétaires, soit du frai. On verra par le tableau ajouté à la Qn de ce volume, qu il y a une dis-
cordance remarquable entre les pesées des petites divisions, soit entre les différentes divisions du
même métal, soit entre les divisions en argent et les correspondantes en or. On peut douter, s*il
ne faudrait pas donner aux trihémioboles n®* 45-46 (0,87— 0,85 gr.) et 328 (t,oogr.) le nom de diobole,
aux ^ de statère (=dioboles) n" 55-79 et 213-220 (0,90— 0,70 gr.) le nom de | de statère (=trihémi-
obole), et au ^^ de statère (= obole) n»80 le nom de ^ de statère (= J d'obole ou tritémorion).
Nous avons préféré, pour les petites divisions en général, de leur assigner des noms d'après leurs
rapports au système asiatique , parce qu'il est plus probable qu'on ait fait battre la petite monnaie
d'après le système employé à l'usage du pays que d'après les autres systèmes destinés au com-
merce avec l'étranger.
Les monnaies de bronze.
Les monnaies de bronze grecques, comme on le sait, avaient un poids de beaucoup infé-
rieur à celui qu'elles auraient d'après la valeur du cuivre par rapport à la valeur de l'argent ; elles
n'offraient donc qu'une valeur Active et sont à regarder en quelque sorte comme des signes repré-
sentatifs. Ce n'était qu'approximativement que par le module et le poids on séparait les espèces
différentes l'une de l'autre; il fallait surtout les distinguer par les types. Par conséquent il est
très-difGcile de déterminer les monnaies grecques en bronze. Nous savons qu'il y avait dans ces
monnaies deux unités, l'une chalkus^ dont 8 pièces valaient une obole, l'autre lepton ou hollylon^
dont 7 pièces faisaient un chalkus. Les monnaies de cuivre dont les anciens auteurs ont fait
mention, sont: pentechalhon^ tétr<zchalk(m, trichalkon^ dichalkon, chalkus, trikoUyhon et koUyhon ou
lepton^)\ dans un passage de Pollux on a encore, par émendation du texte, cru trouver le nom
dikollybon. ^) Sur les monnaies elles-mêmes sont inscrits les noms : tétrachalkon , dichalkon et
chalkus. ^) Donc, ce sont chalkus et koUybon ainsi que les multiples que nous venons de nommer,
auxquels il faut rapporter les monnaies en bronze de la Cyrénaïque.
Lorsqu'on examine ces monnaies, on ne trouve pas, comme dans les monnaies d'argent et
d'or, certains groupes de pesées, séparés l'un de l'autre, mais une série presque continue de poids
depuis 17,7 jusqu'à 0,7 grammes; il reste donc incertain, combien il s'y trouve d'espèces. A la
vérité, certaines pièces se distinguent de certaines autres à la fois par les types et par le poids,
et peuvent être considérées à juste titre comme des espèces différentes; mais on trouve aussi des
suites aux mêmes types qui contiennent probablement plusieurs espèces, mais dont les pesées
1) Jlivuxàkxov PoUux IX, 6 (70) d'après Aristophane. Ti-
TÇttxalxoy Hesychius s.v. nélavoq. Tçtx6lkvpoy Pollux
VI,37(165); 1X,6(72J; Hesychius s.v. K6kkvfioç {xoJLlv
fioy) Poliux 1X,6(72); Hesychius s.v. Kokkvfiêçiiç. Les
autres noms se trouvent plus souvent.
2) Poliux IX, 6 (63) ex rec. Bekker 1846, cf. Bergk Fragm.
comic. grœc. Vol. II P. 11 éd. Meineke. Il est douteux
si aucune division monétaire en bronze a été appelée
symbohn {b \epiSi) ainsi que suppose M.deProkesch Ostcn»
voyez Benlé Monnaies d'Athènes p. 76.
8) Les deux premiers noms se trouvent sur les monnaies
de Chios, le dernier sur celles d'Antioche et de Com-
magène (Mus.Huntertab.G8,ii-H, EckhelDoctr.Ill p.286),
toutes d'une époque postérieure. M. de Saulcy a encore
trouvé les noms chalkut, dichalkon et trichalkon désignés
par X, JI ci TP (en monogramme) sur certaines pièces
d'Hérode le Grand (Bull, archéol. de rAthenœum franc.
1855 p. 74); ces monnaies pèsent 3,1, 4,8 et 8,6 gr.
16'
124 CYRÉNAÏQUE.
offrent une série non interrompue, en sorte qu'il est impossible de décider quelles pièces appar*
tiennent aux différentes divisions monétaires. Pour parvenir à la connaissance du poids d'une
division quelconque, on ne pourra se servir des monnaies d'autres pays qui ont le nom de l'espèce
inscrit ou portent des signes de la valeur; car le poids des espèces de cuivre variait selon les
lieux et selon les temps; c'est pourquoi il n'est pas certain non plus, que les monnaies cyrénéennes
de temps différents, qui présentent le même poids, aient appartenu à une même espèce. Malgré
toutes ces difûcultés nous croyons néanmoins devoir essayer de donner des noms aux monnaies de
bronze cyrénéennes et de les classer d'après leurs divisions; voyez la table ajoutée à la Qn de ce
volume. Nous allons démontrer par quelle voie nous sommes arrivé à ce classement.
En mettant de côté, pour le moment, les suites qui peut-être, à en juger par la différence
de poids, ont compris plusieurs espèces, quoique l'empreinte en soit la même, savoir les suites
aux types a, 6, &, 9, j;, y et a, on peut diviser les autres en 5 groupes séparés l'un de l'autre
tant par les types que par les poids. Il est h supposer que ces cinq groupes aient formé autant
d'espèces différentes. Voici les groupes. 1. Aux types c, d, ^, A, et ^, du poids de
15,1 — 10,3 gr. 2. Aux types I et », du poids de 9,4 — 7,8 gr. 3. Aux types /", t, p et c, du
poids de 7,4 — 5,0 gr. 4. Aux types e, r, <, u et ce, du poids de 4,9— 2,6 gr. 5. Aux types
m et s\ du poids de 2,7 — 0,7 gr. Il est naturel de présumer que les pièces du dernier groupe
appartiennent à la plus petite fraction, kollybon ou lepton; il n'est cependant pas invraisemblable
qu'il s'y trouve deux divisions, en sorte que les pièces les plus faibles seulement, celles des types
s pesant 1,4 — 0,7 gr., soient des kollyba, mais que les autres soient des dikoUyba. Les groupes
4, 3 et 2, qui succèdent à l'égard des poids, ont donc fourni les trois espèces suivantes: trikollybon,
chalkus et dicbalkon. Le \" groupe enfin doit offrir le trichalkon ou le tétrachalkon , ou plutôt
l'une et l'autre de ces deux divisions; il est assez probable qu'on ait frappé le tétrachalkon, puisque
le hémiobole, qui équivalait à 4 chalkus, n'était pas monnayé en argent. ^ Dans les suites dont
nous n'avons pas encore tenu compte, on trouve les mêmes poids que dans les 4 premières groupes
et en outre (voyez les types b et q) quelques pièces pesant 17,7 — 17,6 gr.; celles-ci sont sans doute
encore des tétrachalka.^) On peut donc admettre 5 à 7 espèces de bronze des poids que voici:
Espèces: Tétrachalkon. Trichalkon. Dicbalkon. Chalkus. Trikollybon. Dikollybon. Kollybon.
Poids; 17,7—15,1. 14,7—10,8. 9,4—7,8. 7,4—5,0. 4,9—2,6. 2,7—1,5. 1,4—0,7.
Poids moyen: 16,5. 12,5. 8,5. 6. 3,5. 2. 1.
Parmi les suites qui contiennent des pièces de poids très-différents avec les mêmes types,
il y a deux qui offrent 2 ou 3 groupes de poids, tellement séparés l'un de l'autre, qu'on ne peut hésiter
à en déterminer les espèces d'après le tableau que nous venons de dresser; ce sont les suites a et b,
qui fournissent des trichai ka (et tetrachalka) et des trikollyba. Mais les autres suites, aux types
^1 ?} ^) y 6^ ^) présentent une série, plus ou moins longue, de pesées qui se succèdent de très-
près; dans ces suites on ne saurait répartir d'une manière certaine les pièces aux différentes divi-
sions, car les termes de poids que nous venons de poser pour les divisions, ne sont nullement
assez fixes pour qu'on puisse s'en servir sans hésitation. On voit par la table quelles espèces
chacune de ces suites peut contenir. En présumant qu'il y ait des divisions différentes comprises
1) II est vrai quil existe 2 hémioboles, n^* 14 et 20; mais encore commencé à frapper monnaie en cuivre,
ils appartiennent à la Ire époque où Ton n'avait pas a) A moins qu'on ne préfère d'en faire des pentechalka.
c
I. SYSTÈME MONÉTAIRE. 125
dans ces suites, il faut naturellement supposer que telles pièces d'une division qui par le poids se
rapprochent beaucoup de telles autres pièces d'une autre division, n'aient pas été émises au même
temps que celles-ci (cf. p. 66 et 119). Par les différences du style et de la fabrique ainsi que
par d'autres Indices on est porté à croire que ces suites embrassent chacune une époque plus
ou moins longue. On peut admettre que les espèces différentes aient été frappées chacune à son
temps. 11 est cependant aussi possible, quand il s'agit de deux espèces, comme dans les suites
aux types a;, y et s, que les plus fortes pièces d'une espèce aient été frappées au même temps
que les plus fortes pièces de l'autre, et qu'également les plus faibles pièces de toutes les deux
espèces aient été émises ensemble à un autre temps; il se peut de même que dans la suite aux
types &, qui semble contenir trois espèces, celle du milieu ait été frappée seule à un temps, les
deux autres à un autre temps, et enfin, que des quatre espèces comprises dans la suite aux types
9, la première et la troisième aient été émises simultanément à un temps, la seconde avec la
quatrième à un autre temps. On peut encore admettre que quelques-unes de ces suites, notamment
celles aux types a;, y et is, dans lesquelles la distance entre le plus fort et le plus faible des poids
n'est pas très-grande, ne contiennent qu'une seule espèce; parmi les monnaies romaines de la
partie 111 on trouvera des pièces frappées par le même magistrat, dans la même année ou dans le
même atelier, qu'il faut rapporter à une même division monétaire, et dont pourtant les poids diffè-
rent considérablement entre eux; ce qui montre que du moins à l'époque romaine on n'a mis
aucune importance au poids des monnaies de bronze. H reste enfin la possibilité qu'en Cyré-
naïque, ainsi que dans la république romaine, le taux légal des monnaies de bronze ait de temps
en temps subi une diminution; s'il en a été ainsi, il s'ensuit que la détermination des pièces
aux mêmes types, ainsi que des bronzes cyrénéens en général, devient encore plus incertaine.
Les déterminations que nous avons essayées s'accordent en partie avec les noms que
MM. Prokesch v. Osten et Beulé ont assignés aux monnaies de cuivre d'Athènes. Ces savants regar-
dent tous les deux comme des chalkus les pièces dont le poids est de 5-7 gr. M. Beulé suppose
que les pièces de 1-2 gr. soient des kollyba (lepta), celles de 2-3 gr., des dikollyba, et celles de
3-4 gr., des trikollyba, ce qui correspond aux poids que nous avons attribués ci-dessus aux mêmes
divisions. Mais pour les autres espèces les dénominations de ces savants diffèrent des nôtres. ^)
Comme nous regardons en général comme peu sûres les dénominations des monnaies de bronze,
nous ne les avons pas adoptées dans le catalogue'.
ST.
Monnaies autonomes qui ont été attribuées incorrectement ou sans raison suffisante
à la Cyrénaïque.
Nous allons donner une liste de ces monnaies rangées sous les villes de la Cyrénaïque
auxquelles on les a attribuées, en citant les livres où elles se trouvent ainsi déterminées; ensuite
•
1) Prokesch V. Osten Verhandl. der Académie zu Berlin 1848 poids; on y trouve les pièces de module 1 appelées
p. 15 suiv., Denkschr. der Académie zu Wlen 1854 p. 259 lepta. les JE.. 2 dilepta, les X,. 2-3 trilepta et les JE. 3-4
suiv. Beulé Monnaies d'Athènes p. 76-77. Kôhne dans chalkus, ce qui s'accorde assez bien avec les noms que
le Musée Kotschoubey a de même donné des noms aux nous avons proposés. Conf. sur les monnaies de bronze
monnaies de cuivre grecques, mais sans en indiquer les en général, ledit ouvrage II p. 406-407.
1 26 CYRÉNAÏQUE.
nous indîqueroDs pourquoi rattribution faite ne peut être admise ou quelle autre classification est
la juste, soit en renvoyant à d'autres auteurs, soit en exposant nous-ménie les raisons.
Cyrénaïque ou Cyrène. ^
1-20. On a classé long-temps sous la Cyrénaïque une série de monnaies, contenant une
vingtaine de pièces différentes, d'or et d'argent, ayant pour types au droit: une tête de femme
tourelée ou autrement coiffée, une tête jeune diadémée ou laurée, la tête d'Apollon, de Diane ou
de Minerve; au revers: une des mêmes têtes, ou un lion surmonté d'un aigle et d'un astre; avec
les inscriptions: BA, EY ou EYA, NIK, PN, MEN, A, K et 4^. Ces monnaies se trouvent rangées
à la Cyrénaïque dans les livres suivants: Pellerin Recueil I p. 136; Eckhel Numi vet. anecdoti
p.303-306, tab.XVI,3-5, Doctrina numorum vet. IV p. 121-123; C. Combe Muséum Bunter p. 121
n" 4-5 et p. 123 n" 35-39, tab. 23; T. Combe Muséum britannicum p.239nMl; Sestini Muséum
Hedervarianum IH cont.- p.72-73 n^'U-l?, et Muséum Chaudoir p.ll3n»l; Mionnet VI n««42-48
et 81-89, Suppl. ÏX n"14et45-46; Cavedoni Osservazioni p. 32-33 et 39-42; ailleurs. Sans doute
cette classification était surtout due à la beauté du style et à l'élégance de l'exécution, par lesquelles
les monnaies citées se rapprochent des monnaies d'or cyrénéennes. A la vérité Eckhel révoquait
en doute la justesse de la classification; mais il rangeait néanmoins les monnaies h la Cyrénaïque
en expliquant les légendes par des noms de magistrat abrégés. Enfin en 1836, M. Borrell, dans
Notice sur quelques médailles gr. des rois de Chypre, montra qu'elles ont été frappées par ces rois
et que les légendes offrent les initiales des noms d'Evagoras, de Nicoclès, de Pnytagoras et de
Ménélaùs. M. Cavedoni qui encore en 1843, sans connaître l'écrit de M. Borrell, avait traité ces
monnaies comme appartenant à la Cyrénaïque, révoqua plus tard l'attribution à ce pays, en ajoutant
quelques nouvelles remarques h l'explication do Borrell.^) Après, M. Ch. Lenormant a tâché de pré-
ciser la classification^), et enfin le duc de Luynes a fait observer que le signe dit une double croix
est une lettre cypriote, initiale du nom de Salamine^).
21. iV. 4. Tête de Jupiter-Ammon avec corne et oreille de bélier. IJ:. Carré creux. —
Dumersan Cat. du cab. d'Allier p. 121.
Ce distatère est frappé en Asie -Mineure, comme a déjà fait observer M. Cavedoni dans
Osservazioni p. 24 note 19.
22. iR. 1. Cheval bondissant; au-dessus, un astre. IJ:. Lyre. — Sestini Descr. num.
vet. p. 561 nMl, tab. Xn,10. Mionnet Suppl. nM7.
Les monnaies de la Cyrénaïque ofl'rent des types semblables, mais ils ne se trouvent pas sur
les monnaies d'argent, et non plus au droit et au revers d'une même pièce. Les mêmes types
sont d'un emploi fréquent sur les monnaies d'autres pays (cf. p. 77).
23. JE. Tête de femme casquée. IJ:. KYRANAION Victoire marchant, tenant une cou-
ronne de la main dr., une palme de la gauche. — Cat. du cab. d'Ennery p. 98 n''273.
Comme une telle pièce ne se trouve pas ailleurs et que le catalogue de la collection d'Ennery
est rédigé avec peu de critique, il y a lieu de douter de l'authenticité de cette pièce.
i) Bull, deir inst. arch. di Roma 1844 p. 46-48, Num. Chro- (TrésordegljpUqueetde num.) p. 73-76, pi. XXXI-XXXU.
nicleVni (1845) p. 128-129. 3) Num. et inscr. cypriotes p.28-29, pl.V,6-7.
2) Dans Revue num. fr. 1839 p. 7 suiv. et Num. des rois gr.
MONNAIES NON-CYRÉNÉENNES. 127
24. iE. 3. Personnage debout, une main appuyée sur la hanche, Tautre étendue; auprès
de lui, un animal. I^. Cavalier galopant sur le Pégase et lançant un trait. — Duchalais Revue
num. fr. 1850 p. 391-394 nM8, pl.XVI,2.
M. Duchalais attribue cette pièce anépigraphe à Cyrène parce qu'elle a été trouvée dans la
Cyrénaïque, et suppose que Jupiter-Ammon avec le bélier soit représenté au droit, Bellérophon ou
Persée au revers. Cette monnaie est d'une mauvaise conservation. Il est impossible de discerner
quels sont le personnage et ranimai au droit; le chiton court dont est revêtu le personnage, ne
permet point de prendre celui-ci pour Jupiter; c*est plutôt Diane avec son chien. Comme ni ce
type, ni celui du revers ne se rencontre sur aucune autre monnaie cyrénéenne, nous n oserions
classer cette monnaie à Cyrène.
Arsinoé. (Tauchira.)
25. iR. 3. Tête d'Arsinoé voilée. A. Ç*. AP2I Double corne d'abondance. AP en
monogramme. — Sestini Lettere di cont. IX p. 112 n"2. Mionnet Suppl. IX p. 191 n"80.
26. iR. 3. Môme tête. Ç*. Même type et monogramme. O. — Sestini 1. c. n® 3.
Mionnet 1. c. n°81.
Ces deux pièces portent les mêmes types que les monnaies d'or et d'argent égyptiennes, ayant
le nom de la reine Arsinoé ajouté à celui de Philadelphe. Sestini les attribuait à la ville d' Arsinoé
par la seule raison que le n"25 n'offre que le nom d'Arsinoé abrégé et que le n**26 est dépourvu
de ce nom; mais cette raison ne nous parait pas sufQsante.
27. iR. 4. Tête d'Arsinoé voilée. Ç*. AP2I Carquois et arc; abeille, ï, rONEY2. —
Sestini Lettere di cont. IX p. 112 nM, tab. 11,13; Classes générales (1821) p. 174. Mionnet Suppl.
IX p. 191 n«82.
28. iE. 3. Même tête. I):. AP2I KY Cerf, s'agenouillant; . . I2TA — Pellerin
Recueil III p.ll pi. XXXVH, 1 9. Eckhel Doctrina IV p.l27. Mionnet VI p.572 nM62. Sestini
1. c. p.Ul.^)
Ces monnaies appartiennent à la ville d'Ephèse à laquelle Lysimaque donna le nom d'Arsinoé
d'après son épouse, ce qui a été démontré par Borrell dans Numism. Chronicle II (1839-40) p. 171
suiv. et par Duchalais dans Revue num.'fr. 1848 p. 245 suîv. ; cf. Droysen Geschichte des Hellenis-
mus II p.727-728. Eckhel avait déjà révoqué en doute l'attribution du n«28 à la Cyrénaïque; c'est
un osselet qui sur ce n" a été pris pour KY.
Automala.
29. M. 4. Tête imberbe avec une corne de bélier. Ç*. AYT en monogramme. Hermès. —
Pellerin Recueil III p. 173 pl.CXXni,6. Eckhel Doctrina IVp.127-128. Mionnet VI p.572 nM63.
30. jE. 1|. Tête barbue. IJ:. AYTO Tête imberbe casquée; au-dessous, une fleur. —
Muséum Hunter p. 65, tab. XII, 25. Mionnet l. c. n''164.
Eckhel regardait comme incertaine l'attribution de la monnaie n''29; Sestini (Lettere num. VU
p. 80) et Mionnet (1. c.) ont reconnu quelle appartient à Mylllène en Lesbos. Quant au n° 30,
Eckhel a déjà rejeté, à bon droit, la classification de cette pièce à Automala, en faisant remarquer
que le nom de celte ville avait pour quatrième lettre un O et non pas un H.
1) Précédemment (Lettere VII p. 80-81) Sestini avait classé cette pièce ù Arsinoé en Cilicie, en lisant Kl pour Kl.
1 28 CYRÉNAÏQUE.
CsBnopoiis.
31. JE.Z. ïéte de femme lourelée. Ç*. KAI... Serpent, se dressant. — Sestini Mu-
séum Fontana I p. 123 n'»2, lav.VI,10; 111 p.9i n°2. Mionnet Suppl. n'97.
Cette pièce , comme on voit par la gravure 1. c. , est mal conservée , et la légende semble
douteuse. On ne connaît pas d* autres monnaies de Csnopolis^), et on ne rencontre pas de tête
du génie de la ville sur les monnaies de la Cyrénaïque.
Héraclée.
32. JE, A. Hercule combattant le lion; à Texergue, un monogramme. IJ:. HPAKAEnTAN
Minerve debout, une palère dans la main dr., devant un autel. — Pellerin Recueil III
pl.CXXlIïjlO, p. 176.
33. JE, 2. Bélier. IJ:. Un grand H; en dedans, K. — Sestini Lettere num. IV p. 133.
L'attribution du n''32 fut déjà repoussée par Eckhel Doctrina IV p. 129; celte pièce est d'Hé-
raclée en Bilhynie, voyez Sestini Lettere di cont. VII p. 51 n" 21 et Mionnet Suppl. V p. 56 n* 285.
Le n*33, qui au revers porte un I et non pas un H, appartient à Zacynthe, voyez Mionnet Suppl.
lVp.196 n°20.«)
Phycus.
34. JE. 2. Tête de femme ornéç d'une couronne élevée, vue de face. IJ:. OY Boeuf
cornupète; devant, une palme. — Pellerin Recueil III p. 14 pi. LXXXVII,?.
Ces types ne se trouvent pas sur d'autres monnaies de villes cyrénéennes. Sestini a d'abord
(Lettere IV p. 133) assigné cette pièce à Magnésie en lonie, en quoi il a été suivi par Eckhel
(Doctrina IV p. 129); puis (Lettere VU p. 80), avec plus de raison, il l'a donnée à Phygela de la
même province, parce que plusieurs exemplaires proviennent de Smyrne.
Ptolémaïs.
35. JE. A. Tête de femme voilée (Arsinoé). ^:. FITOAEMAJ Figure assise, tenant des
épis et un pavot de la main dr., la gauche s' appuyant sur un sceptre ; APirTAfOP. — Pellerin
Recueil III p. 13, pi. LXXXVII, 24. Eckhel Doctrina IV p. 129. Mionnet n* 176. Sestini Lettere
di cont. IX p. 113 nM-3»); Classes gen. (1821) p. 174.
36. JE. S. Tête de femme, ornée d'une couronne élevée. I):. FITOAEMAI Aigle sur un
foudre; devant, une couronne, ou un astre. — Pellerin Recueil III p. 13-14, pi. LXXXVII, 25-26.
37. iE. 3. Tête diadémée de reine. Ç-. flTOAE Aigle sur un foudre. (Surfrappée.) —
Sestini Muséum Hedervar. III cont. p. 76 n**l. Mionnet Suppl. nM02.
Le n''35 est de Ptolémaïs en Pamphylie, ce qui a été démontré par M. Duchalais dans Revue
num. fr. 1848 p.256suiv.; Eckhel avait déjà hésité en l'attribuant h la ville cyrénéenne. Le n»36
appartient à Ptolémée, roi d'Epire; voyez: Eckhel Sylloge I p. 84-85, Doctrina II p. 176, Lenormant
Num. des rois grecs p. 46 ad pi. XXII, 17. Le n''37 est sans doute frappé par le même roi, comme
a fait voir M. Duchalais dans Revue num. fr. 1848 p.261-262. '
1) Voy. plus haut. p.tl5note3. gramme, dans les écrits de l'académie danoise 1857
2) Le petit K indique sans doute une alliance avec Gra- (Oversigt p. 158 note 18).
nium en Céplialénie. Voy. mon traité sur les mon- 8) Précédemment, dans lettere VII p. 80, Sestini avait attri-
naics grecques ayant pour type une lettre ou un mono- bué cette pièce à Ptolémaïs.
MONNAIES NON-CYRÉNÉENNES. 129
Aphrodisias, lie.
38. M. \\, Tête à g. IJ:. AOP Bélter à dr. — Longpérier dans Revue num. fr. 1843
p. 435, pI.XVn,!6.
En rapprochant cette pièce, dont la face surtout est raal conservée, des monnaies de Clazo-
mène en lonle, on se convainc qu^elle appartient à celte ville et que la tête est celle de Minerve.
Glazomëne présente des bronzes des mômes types et fabrique, sans le nom de la ville, mais avec
différents noms de magistrats, écrits en entier ou abrégés,, placés devant et dessus le bélier.^)
AOP peut être le reste du nom ^Ena<pQaç ou ^EnatfQOÔittiç^ supposé que la lettre O, qui est peu
distincte, y soit réellement.
Quant aux lAonnaies effectivement cyrénéennes qu*on a attribuées à Enessiphyra, Maranihis et
Lœa, dont il n'existe pas de monnaies, nous en avons déjà fait mention. ^)
i) Voy. Mionnet III p. 67 no44-45. Dans le musée bri- les quatre dernières lettres sont écrites au-dessus du
tannique il se trouve une pièce tout-à-fait analogue à bélier,
celle dont il s'agit, offrant le nom HrHlANJP, dont 2) Voyez plus haut p. 36 note 10, p. 91 et 92.
17
CTBÉNAlQUE.
HoDDaies des Libyens.
Monnaies d'argent.
344. Tête de .Jupiler-Ammoa (diadëmëe) à dr.; derrière, A et ^. ^. Silphium.
Ai. 6. 4 Dr. as. 1 3,34 gr. •)
34â. Télé d'Hercule imberbe, diadëmée, h g.; la massue couvre la partie inférieure du cou;
derrière, A. Greoetis au pourtour. ^. Lion marchant h dr.; dessus, la massue; k l'exergue,
AIBYON. Grenetis au pourtour. JR.i. j Dr. att.. 3,lTgr.^)
346. Autres semblables sans la lettre A. ^.3. J Dr. ait. et as. 2,30 & 1 ,62 gr. ")
347. Tète de Jupiter, laurée, à dr.; devant, AIBYÛN; derrière, '^. Q-. Taureau comupète
k dr.; à l'exergue, AIBYCIN; entre les jambes de derrière. A; au-dessus, S^ ,
JR. 8. 4 Dr. *i
348. Tête d'Hercule imberbe, couverte de la peau de lion, k g. Grenetis au pourtour. Ç. Lion
marchant à dr. ; à l'exergue, AIBYCIN; entre les jambes du lion, M; au-dessus, "ij.
./R. 6 (mixte). 2 Dr. phén. 7,87 & 7,79 gr.")
I) Musée britannique.
3) Cab. de la Rnje. C'est peui-èlre une pièce EemblabJe
qui e(t décrile dan» Hlonn. S. IX p. 196 n°l01 avec une
légende phénicienne A l'exergue, de la collection de H.
Durand.
S) Coll. de Judas et cab, de la llaye; Sealinl Mu». Heder?.
III cont. p.71 n'>2. tab.33,B (Hui.Cliaudotrp.llS; Mlonn.
S. n»99; incorr.déer.].
4) Coll. de reu H. TAchon (Hlonn. VI p. 553 a'i; Sesllnl
Lett. ill cont. V p. 76 n»T, lab. 11,13).
*j Cab. de la Haye (2 exemplaires).
LES LIBYENS.
349. Autres semblables sans la lettre M. La lettre punique est variée ainsi: t^ , '^i V\, "^ , *^-
M. 6 (mixte). 2 Dr. phén. 7,80—6,63 gr.* ')
350. Semblable au a" précédent, la lettre B touruée à g. dans la légende.
M. 6 (mixtel- 2 Dr. phén. 7,58 gr. ')
351. Autres semblables, sur lesquelles la légende AIBYON ne paraît pas (faute de flan).
JR. 6 (mute). 2 Dr. phén. 7,18—6,71 gr.*»|
352. Autres semblables; la lettre punique est placée entre les jambes du lion et variée ainsi: ^, '*i.
A. 6 (mixte). 2 Dr. phén. 7,40 & 6,90 gr. *)
Monnaies de bronze.
353. Tête d'Hercule imberbe, couverte de la peau de lion à g. Grcnetis au pourtour. ^. Lion
marchant à dr.; à l'exergue, (AliBYON; au-dessus, ''^. M.b. 6,7gr.')
354. Même face. Ç. Taureau cornupéte à dr.; à l'exergue, (ADBYHN; au-dessus, "^ . (Avec
des traces de surfrappe.) |Fig.) .£.8-7. 12,4 & 8,6 gr.^)
355. Autre semblable, frappée sur une monnaie, qui sur la face fait voir deux ou trois épis, au
revers la tête de Cérës carthaginoise. Grenetis au pourtour sur les deux cAtés.
^.8-7. 13,2— 8,2 gr.")
356. Autre, ayant M entre les jambes du taureau, frappée sur une monnaie pareille. *
JE.8. 15,1 gr.")
357. Tète de Jupiter, laurée, h dr. Grenetis au pourtour,
la lettre M. (Avec des traces de surfrappe.) (Fig.)
^. Semblable aux précédents, sans
^.8. 11,6 gr.*)
■I 10 eiemplnirea de dirTêrenteg collecUons et calalogue»;
voy. Milliiigen Recueil pl.lV.IG. Deux pièces sur les-
quelles la leUre punique ne paraît pas, «ont riécrltee
parSestinI Lett. di cont. Vp.TS n°S-G (Hionn. S. n'IOO).
3) Hua. brit. (Cat. de P.Kiiiglit p.2l5 n*1).
3) G eicmpliiirea de dlITérentea collections et caUlogues.
«I ;• exemplaires de diUérentes collections et cnlalogucs.
5) Cnb, de Copenhague.
B) Mus. bril. 12 exemplnires) et cab. de la Haye (usée et
sans légende apparente, p. i,t gr.)
7) Hus. brit.. cab. de Vienne (2 ei., l'un du Mus. Manier
n«3l2T|, coll. du duc de Luynes et du comte Borghesi
B| Cab. de Copenhague.
0) Cab. du roi de Sardaigne.
IT
132 CTRÉNAÏQUE.
3ô8. Tête casquée de Minerve à g.; devant, AIBYON; au-dessus, M. ^. Boeuf debout k dr.;
au-dessuB, ^. Grenetis au pourtour. M.H. 14,2gr.')
Le télradrachme n*344, qui porte les types cyréuéenB ordinaires, offre sur la face la lettre
punique mem. Cette lettre empéclie de l'allribuer à aucune des trois cités de la Cyrénalqiie qui
frappaient de pareilles monnaies, et nous renvoie U une ville ou à un peuple qui ait été en relation
soit avec les Cyrcnéens soit avec les Carthaginois. La lettre grecque A étant ajoutée, nous
sommes portés à rapprocher cette monnaie des suivantes qui ont le mem associé au nom AIBYON, et
à l'assigner au même peuple que celles-ci. Le travail, qui est très-rude, sert à corroborer que
c'est plutôt chez un peuple barbare que dans une ville grecque que la monnaie a été fabriquée.
H se peut que parmi les tétradrachmes aux ranimes types sans nom de ville, qui sont décrits sous
le n*36, quelques-uns, d'un travail grossier et imparfait, soient frappés par le même peuple.^)
Les monnaies n" 347-358, qui présentent la légende AIBYHN, ont àù être frappées par un
peuple libyen qui, eu égard aux types et it l'écriture grecs, a été trës-lié avec les Cyrénéens, mais
en ménîe temps avec les Carthaginois, puisqu'elles offrent aussi la lettre punique mem. Il faut
ajouter que plusieurs de ces monnaies (les n°' 35ô-3ôfi) sont frappées sur des pièces qui font
paraître, au droit, la tête de Cérës qui est particulière aux monnaies carthaginoises^), au revers,
deux ou trois épis qui de même servent de type à diverses monnaies frappées sous la domination
de Carthage. Puisque ce mem se répète sur toutes les monnaies sans être remplacé par aucune
autre lettre*), et que plusieurs fois la lettre grecque correspondante est ajoutée, on est pofté k
supposer, que la lettre mem, de même que M, ne soit ni une marque d'atelier, ni l'initiale d'un
nom de magistrat, mais qu'elle désigne le nom de la tribu libyenne. C'est aussi l'opinion des
numismalistes qui ont traité ces monnaies. Millingen les attribuait k Macomada en Uyzacène, ou
aux Machlii près du lac de Trilonis dans la même province.') Sestlni penchait à préférer les
i) Coll. du duc de Lujrncs,
a) Un de ces tétradracbmeg dans le cablncl de Parti (classé
a Cyrène, Hionn. S. n<'23) oITre derrière la léte un ca-
ractère courus.
a) Cette tète eai surtout dlsUiicte aur roxeniplaire du a'Shb,
(|ul est dans le musée britannique,
4) N. Judas (dans ta Revue num. tr. ISSG p. 16S) a rap-
porté qu'il se Irouve un btlh au lieu du mnn sur un
exemplaire dans le cabinet de !a Ilaje; mais 11 n'y a
une telle lettre ni sur les monnaies de ce cal)lncl, dont
on B envoyé des empreinte» au cabinet de Copenhague,
ni sur aucune des autres monnaies que nous avons
examinées. Peut-être esl-ce un mem liidUlInct et mal
^guré (|ue M. Judas aura pris pour un beth.
b) Recueil p,7T suiv.
LES LIBYENS.
133
Libyens dans la Marmarique. ^) M. Cavedoni suppose que ces monnaies aient été frappées par
les Macomadi ou Machli^ peut-être à Tépoque où Alexandre le Grand se rendait en Libye à Toracle
d'Ammon, vu que la tête d'Hercule ressemble à celle sur les tétradrachmes d'Alexandre.^) M. Judas
enfin a émis la conjecture que ces monnaies aient été battues par les Libophéniciens en Byzacène,
déclarés indépendants par Agathoclès, roi de Syracuse, du temps où il attaquait Carthage, et que
le mem indique les Macomades minores,^) D'après ces opinions, il faudrait, dans le système
numismatique, classer ces monnaies à la Marmarique, avant la Cyrénaïque, ou à la Byzacène, après
la Syrtique. Mais il y a lieu de douter si aucun des numismatistes est parvenu à trouver le
juste peuple. Quant à la classification à la Marmarique il faut objecter que la présence do la
lettre punique et l'emploi des pièces carthagidoises pour servir aux surfrappes renvoient à un pays
plus occidental. A l'égard de l'attribution des monnaies aux peuples libyens de la Byzacène, il
est à remarquer que les monnaies qui étaient en circulation parmi eux et qui ont dû leur servir
de modèle, savoir les monnaies des villes de la côte et les monnaies carthaginoises, étaient d'une
empreinte toute différente et sans inscription grecque. Par la légende et les types purement
grecs et par la ressemblance du n®344, qui ne doit pas être séparé des autres, avec les tétra-
drachmes cyrénéens, nous sommes amenés à chercher un peuple libyen plus proche de la Cyré-
naïque; il y avait un tel peuple dont le nom commençait par un M, c'étaient les Macse.
Les Libyens, appelés Mdxai, Macœ, habitaient la côte entre la Cyrénaïque et la Syrtique. *)
Selon Diodore ils demeuraient autour de la grande Syrte^), selon Scylax, le long de la Syrte jusqu*à
son entrée occidentale^); leurs habitations, suivant Hérodote, embrassaient aussi les environs du
fleuve Cinyps'), non loin de la frontière de la Syrtique. Le pays arrosé par ce petit fleuve
(à présent Ctntfi ou Otuidi-Quam) était regardé par les anciens comme le paradis de l'Afrique.
Hérodote rapporte que cette contrée ne ressemblait pas en fertilité au reste de la Libye et que
pour la production des blés elle surpassait même le district des Evespérites, la terre y rendant,
comme à Babylone, trois cents grains pour un; il eo vante le sol de couleur noire, la richesse en
sources, le climat.®) Vers la fin du VI"« siècle une colonie de Spartiates s'y était établie; mais ils
en avaient été expulsés trois ans après par les Maces libyens et les Carthaginois. ^) Il y avait
aussi une ville du nom de Cinyps. ^^) Diodore dit que les Macs étaient la plus nombreuse de
toutes les tribus libyennes qui habitaient dans le voisinage de la Cyrénaïque et des Syrtes.^^) D'un
côté ce peuple dépendait des Carthaginois, dont la domination s'étendait jusqu'au fond de la grande
i) Lett. di cont. V. p. 76-77. M. Lindberg dans son ma-
nuscrit rapporte ces monnaies à la même partie 'de la
Libye, en présumant que mem et M indiquent Libya
MareoUs et A peut-être le temple d'Ammon.
2) Osserv. p. 53 note 44.
3) Revue num. fr. 1856 p. 168-169. M. Judas renvoie à
la ressemblance avec la tête d'Hercule sur certains
tétradrachmes qu'il attribue à la ville d'Aspis non loin
de Carthage; mais ces monnaies sont d'une toute autre
fabrique et apparUennent probablement à la Sicile.
4) C'est sans doute le même peuple qui dans Ptolémée
IV, 4 est nommé Maxarovtatf habitant près des monts
Ouelpa. Cf. Pline V, 5.
5) Diodore 111, 48 : yifioyrat lohç ronovç rovç niçi trjy
2vQny,
6) Scylax 109: nnqà rr^y Svquy fAtXQ* ^^^ otofiaroç rrjç
Svqjhâoç.
7) Hérod. IV, 175.
9) Hérod. IV, 198. Scylax, Ovide (ex Ponto 11 ep. VI, 26:
Cinyphia seges), Pline et d'autres auteurs. La terre,
quoique abandonnée à elle-même, a conservé jusqu'à
nos jours sa vertu végétale. Délia Cella Viaggio p. 47-50.
Cf. Marcus Géogr. anc. d'après Mannert p. 128-129;
C. Mùllcr Geogr. gr. min. p, 84-85, notes.
0) Hérod. V, 42.
10) Scylax 109. Probus ad Virg. Georg. 111, 12. Cf. C.
Mùller Geogr. gr. min. p. 85 notes.
11) Diod. 111,48(49).
-•
134
CYRÉNAÏQUE.
Syrte (Arœ Philaenorum ) ^) , et entretenait commerce avec la ville punique, Leptis, qui se trouvait
en peu de distance de sa frontière; de Fautre côté il devait avoir beaucoup de relations avec les
Cyrénéens, ses voisins. Ainsi s*explique facilement le mélange du punique et du grec sur
ces monnaies.
Si les lettres ^ et M sont les initiales du nom du peuple, il y a lieu je croire que la
lettre A sur les n"*' 345 et 347 indique de même un peuple ; cet autre peuple a dû être voisin des
Macœ, puisque A et^ se trouvent associés sur le n^347. On pourrait songer aux Auachiaœ^ dont
le territoire, selon Hérodote, s'étendait jusqu'à la mer près des Evespérites. ^) On peut cepen-
dant à plus forte raison attribuer ces monnaies aux Ampeliotœ qui habitaient la côte au sud des
Evespérites. ^) Ce peuple avait adopté la culture grecque, ainsi qu'on peut conclure de leur nom
et de ce qu'il y avait à Delphes un don sacré offert par les Ampeliotes^); leur ville Ampdos parait
avoir été assez considérable.^) Leurs habitations s'étendaient probablement jusqu'à celles des
Macœ; ainsi ces deux peuples en vinrent facilement à battre monnaie en commun.
Les types s'accordent parfaitement avec l'attribution des monnaies à ces peuples. Les
contrées qu'ils habitaient, avaient abondance de silphium; selon Théophraste et Pline, cette plante
croissait surtout aux environs de la grande Syrte. ^) Hercule a dû être surtout vénéré sur la
côte occidentale de la Cyrénaîque. C'était là, dans le district d'Irasa, que ce héros avait com-
battu Antée"^); le voisinage d'Hespérls était la scène d'un autre de ses exploits®); les collines
qui s'étendaient le long de la Syrte, s'appelaient ^HgaxJiéovç ^H'fç^), et un château sur le bord de
ce golfe avait le nom de 'HçaxUovç nvçroç, ^^) Selon une tradition africaine la Libye devait son
nom a Libès, fils d'Hercule. ^^) De l'autre côté, on sait que Melkart^ une des divinités principales
des Carthaginois, fut confondu avec Hercule, et qu'il figure sur les monnaies des peuples phéniciens
sous les traits et avec les attributs de ce dieu. Minerve avait un culte chez les Libyens qui
habitaient les côtes des deux Syrtes. Depuis un temps reculé certains de ces peuples avaient
adoré une déesse qui, aprè's que les Grecs se. furent établis dans cette plage, fut assimilée à Mi-
nerve; les traditions d'Athéné Tritogénie, indigènes dans la Béotie, furent transplantées en Libye,
et d'après cette déesse deux lacs, l'un près de la petite Syrte, l'autre à l'entrée de la grande Syrte,
reçurent le nom de Tritonis. *-)
Le lion est l'animal caractéristique à la Libye; cependant, comme la massue d'Hercule est
placée au-dessus du lion sur les n" 345-346 et que la tête d'Hercule sur les n"» 348 suiv. est cou-
verte de sa dépouille, c'est plutôt parce que le combat avec le lion était un des exploits d'Hercule
que cet animal est figuré au revers de ces monnaies. Le boeuf était du nombre des animaux
1) Voy. nntroducUon p. 4. Sirabon (XVllp.834) fait men-
tion d'une sorte de chaussée que les Carthaginois
avaient élevée pour servir à traverser les marais du
pays des Maces.
2) Hérod. IV, 171. Diod. III, 48 (49). Cf. Thrige Res Cyr.
p. 125.
3) Voy. Thrige Res Cyr. p. 121 note G, p. 284 notes 38 et 39.
Dans la Tab. Peuting. Ampelaontes,
i) Ce don était une tige de silphium. Suidas s. v. Bar-
jov Gikif'iok et 2ik(fêoy, Phavorinus s. v. BdrToç.
Schol. ad Aristoph. Piutus v. 926 selon Alexandrldès.
5) D'après Agroetas elle avait consisté originairement en
deux villes, j) ayta et ^ xarai. Steph. Byz. s. v. "AfÀ-
Tiiloç. Cf. Barth Wandcrungcn p. 488.
6) Théophr. VI, 3. Pline XIX, 3 (15). Cf. Strabo XVU
. p. 839.
7) Voy. Thrige Res Cyr. p. 74-75.
s) Voyez ci-dessus p. 90 notel.
0) Ptolcm. IV, 4.
10) Ptolém. IV, 4.
11) Mart. Capclla De nuptils etc. VI §6G7 (éd. Kopp p. 543).
Cf. CavcdonI Spicil. num p. 299, Osserv. p. 7G.
la) Hérodote IV, 180 et 189. Thrige Res Cyr. p. 122 et 186.
0. Mûllcr Cesch. Hellen. Stâmme (1844) I p. 349-351.
LES LIBYENS.
135
les plus importants aux peuples de cette partie de la Libye, dont les troupeaux faisaient surtout la
richesse ; les peaux de boeufs étaient employées dans le commerce et transportées à l'étranger. ^)
Il faut encore remarquer que la vache était regardée comme sacrée chez les Libyens de cette côte
qui, selon Hérodote, s'abstenaient par des motifs religieux d*en manger la chair. ^)
Les monnaies de ces peuples sont ci-dessus rangées dans Tordre chronologique, d'après
lequel il est à supposer qu'elles se soient succédé. Le n°344 est le premier en date; il appar-
tient probablement à la seconde époque de même que les tétradrachmes analogues de Barcé et de
Cyrène. Viennent ensuite, à en juger d'après la fabrique et l'argent non mélangé, les n"» 345-346
que nous avons assignés aux Ampeliotœ. Les n<^* 347 suiv. , appartenant aux Macœ , sont sans
doute les derniers en date. ^) Ces monnaies ont été rapportées par M. Cavedoni au temps
d'Alexandre, par M. Judas au temps d'Agathoclès ^) ; mais lorsqu'on regarde le style d'art et le
travail ^) et qu'on se rappelle que l'argent se trouve mélangé dans les monnaies de Carthage d'une
époque postérieure, on est disposé à admettre qu'elles ont été frappées plus tard, peut-être dans
le 11"^ siècle. Ceci est corroboré par le poids des didrachmes, qui rentre dans le système
phénicien, auquel appartiennent pour la plupart les didrachmes émis par les Cyrénéens et les Car-
thaginois aux III"* et ll"« siècles.
Les monnaies d'argent sont frappées d'après des systèmes différents (cf. §6). Le
n* 344 est un tétradrachme asiatique de mémo que les monnaies correspondantes de la Cyrénaïque.
Les n°* 345-346, attribués aux Ampeliotes, sont des demi-drachmes qui semblent avoir été frappées
soit d'après le système attique, soit d'après l'asiatique. Les monnaies des Macœ n"' 348-352,
en argent de bas titre, sont des didrachmes du système que nous avons appelé phénicien; à la
véritç il y a plusieurs pièces d'un si faible poids qu'elles pourraient être assignées au système
asiatique, mais elles sont plus ou moins usées. ^) Les monnaies de bronze, si l'on veut appliquer
à elles les noms grecs, peuvent être rapportées aux: chalkus, dichalkon et trîchalkon, voyez le §6.
De ce qui précède on voit que les monnaies de cette section forment la transition des
monnaies autonomes grecques aux monnaies puniques, et que dans le système numismatique elles
doivent occuper la place entre la Cyrénaïque et la Syrtique, puisqu'elles appartiennent aux peuples
habitant la côte d'Afrique là où finissaient les établissements grecs et où commençaient les colo-
nies phéniciennes.
i) Athenœus I, 1,49. Des boeufs et des peaux de boeufs
ont également été exportés de cette parUe de la côte
africaine au moyen âge et dans le temps moderne.
Thrige Res Cyr. p. 321-322.
3) Hérod. IV, 186. Cet usage se maintint jusque dans
l'époque chréUenne. Synes. ep. 147. Cf. Thrige Res
Cyr. p. 301 note 25; Pacho Voyage p. 243.
3) Pourja pièce unique no347, nous n'en connaissons ni
la fabrique, ni le titre de l'argent , ni le poids; mais
comme elle offre les mêmes types que le n^Sô?, il est
probable qu'elle apparUent à la même époque que les
monnaies suivantes.
4) Voyez p. 133 notes 2 et 3.
&) Le travail est tantôt demi-barbare, tantôt négligé plutôt
que mauvais. *•
6) Une pièce du n» 352 au cabinet de Copenhiigue, omise
dans le tableau , ne pèse que 5,59 gr. ; mais elle est
très-usée. Comme ces didrachmes appartiennent sans
doute à une même époque et que les pesées se succè-
dent de très-près, il faut les attribuer tous au système
phénicien.
1 36 cyrénaTque.
IL
MONNAIES ROYALES.
Cette partie comprend les monnaies frappées dans la Cyrénaîque par les rois qui après
Alexandre le Grand régnaient sur ce pays, c'est-à-dire par Ptolémée Soter e{ ses successeurs.
Ce n'est pas à Tégard du temps que ces monnaies se séparent de celles de la I' partie, dont un
grand nombre appartiennent de même à Tépoque des Ptolémées, mais à l'égard de l'autorité par
laquelle elles ont été frappées. Les monnaies que nous appelions royales, sont celles qui por-
tent le nom ou le titre du roi ou de son épouse et qui par conséquent ont été émises par Tordre
du roi ou par le gouvernement royal, tandis que les monnaies frappées sous la domination des
mêmes rois, mais qui ne sont pas ainsi inscrites ou qui portent le nom d'une ville, ont dû être
émises par les représentants du peuple ou les magistrats communaux des villes (cf. p. 6 et 40).
Alexandre le Grand n'a sans doute pas fait frapper monnaie dans la Cyrénaîque. A la
vérité on trouve dans les anciens auteurs quelques passages qui pourraient porter à croire que les
•
Cyrénéens aient été soumis à la domination d'Alexandre. Il est ainsi rapporté par Arrien et par
Quinte-Curce, qu'Alexandre, organisant l'administration de l'Egypte pendant son séjour dans ce pays,
installa Apollonius gouverneur de la Libye ou de l'Afrique contiguë à l'Egypte^); mais il est per-
mis d'entendre par-là le pays entre l'Egypte et la Cyrénaîque. Chez Arrien, Alexandre, dans le
discours qu'il adresse aux troupes révoltées en Opis, dit qu'il avait pris possession des richesses
de l'Egypte et de Cyrène sans coup férir ^); mais ces mots qu'Arrien met dans la bouche d'Alexan-
dre, ne nous obligent pas non plus à déduire qu'il ait conquis la Cyrénaîque. Par d'autres passages
dans Diodore et Quinte-Curce on est amené à admettre, que les Cyrénéens conclurent une alliance
avec Alexandre lorsqu'il se rendait de l'Egypte au temple d'Ammon.") Il est donc probable
que les villes cyrénéennes aient seulement reconnu la suprématie du grand conquérant et que leurs
rapports avec lui aient été ceux de libres alliés, ainsi qu'il en était de la plupart des autres villes
grecques libres, vis-à-vis desquelles Alexandre agissait en protecteur plutôt qu'en maître. 11 faut
ajouter que l'armée d'Alexandre ne dépassa pas la frontière du pays.
Après la mort d'Alexandre, ses généraux, qui gouvernaient les provinces de la monarchie
macédonienne au nom de Philippe Arrhidée et du jeune Alexandre, fils de Roxane, faisaient frapper
i) Arrien III, 5: Mpvfiç jfjç ngocj^taçov ttçjfny diâmay dfjut^êï ixTtjca/uty.
*Anokl(6yioy. CurUusIV, 8: Africœ quœ jEgypto juncta 3) Diodore XVII, 49: (fikiay xal cvfifAaxiay ovyé&iTo nçoç
est pr<epo8itu8 Apollonius, avtovç. Curtlus IV, 7: amicitia conjuncta. Cf. Thrige
2) Arrien vu, 9: rà iÇ Aîyimov xai KvçijytjÇ àya^à oca l.c. §53.
MONNAIES ROYALES.
137
des monnaies au nom de Tun ou de Tautre des deux rois, et après que ces rois eurent cessé de
vivre, au nom d'Alexandre, jusqu'à ce qu'ils prirent eux-mêmes en 306-305 le litre de roi'); il se
pourrait donc que de telles monnaies eussent été frappées dans la Cyrénaîque par Ptolémée qui
pendant la plus grande partie de cette époque était maître du pays. Mais lorsqu'on examine les
monnaies d'Alexandre et de Philippe III, on ne trouve aucune marque qui renvoie à la Cyrénaîque.
A la vérité, M. Duchalais a fait mention d'un statère d'Alexandre, portant pour marque une gerboise
et qui par conséquent aurait été frappé dans la Cyrénaîque^) ; mais nous n'avons rencontré une telle
pièce ni parmi le grand nombre de monnaies d'Alexandre qui ont été l'objet de nos recherches,
ni dans les catalogues imprimés. Comme il existe des monnaies d'Alexandre frappées en Grèce
qui portent pour signe une souris'*), il y a lieu de soupçonner que c'est un statère analogue dont
Duchalais a pris le signe pour une gerboise.
Un létradrachme (n"32i) a été attribué à Ophellas qui, s'étant révolté contre Ptolémée,
régnait en roi sur la Cyrénaîque 312-308; il a été démontré p. 86 que cette pièce est autonome.
PTOLEMEE I SOTER.
359. Tête de Ptolémée Soter à dr., diadémée, l'égide nouée autour du cou. Çr. DT^AEMAIPY
La Victoire debout, une couronne dans la main droite étendue, un bâton de trophée au bras
gauche. Devant, un crabe; derrière, C. AT. 2. | st. att. (| st. as.) 2,86 gr.^)
360. Autre semblable; mais au revers, derrière la figure, Z AT. 2. | st. att. (| st. as.) 2,87 gr.^)
360
361. Même tête. Qr. Vestiges du même nom.
flambeau de course; derrière, le silphium.
Aigle debout sur un foudre à g.; devant, un
JR. 5. 2 Dr. phén. 6,40 gr. (usée).®)
361
362. Même tête. Çr. DTOAEMAPY Aigle, les ailes éployées, debout sur le foudre, à dr.;
devant, en bas, un silphium et un crabe, en haut, les monogrammes IIT^etK. (Pig.)
£. 3. 4,0—3,4 gr.* ')
1) Voy. NumismaUque d'Alexandre p. 50-52.
s) Revue num. fr. 1851 p. 96-97. M. Duchalais n*a pas
donné de gravure de cette pièce faisant partie de la
coUection de M. Bignon aujourd'hui dispersée.
8) Voy. Numismatique d'Alexandre no» 654-661, p. 201.
4) Cab. de Paris (Mion. VI p. 3 nol6; Num. des rois gr.
pi. 81, 9, p. 161).
5) Cab. de Berlin (Pinder Beitrâge I p. 215 Taf. VIII, 6).
6) Cab. de Vienne (Ëclehel Cat. mus. Vind. I p. 284 n^l).
7) Cab. de Paris (2 exempl.), de Vienne, de Copenhague
et de Thomsen. La légende et les monogrammes sont
plus où moins complets; sur plusieurs exemplaires le
monogramme KA parait être un K.
18
1 38 CYRENAÏQUE.
363. Tête imberbe (aux cornes d'Ammon et diadémée), à dr. Q*. Mêmes légende et type qu'au
revers précédent; devant Taigle, le silphium et le monogramme PI. M.i. 2,2 gr.^)
362
Le règne de Ptolémée dans la Cyrénaîque peut être divisé en trois époques. La pre-
mière va de Tan 322 lorsque Ptolémée, satrape d'Egypte, se rendit maître du pays, jusqu'en 312 où
Opbellas, son général, se révolta et se proclama lui-même roi. La seconde époque comprend les
trois années depuis 308 lorsque le pays, après qu'Ophellas eut péri dans l'expédition contre Car-
thage, fut réduit à l'obéissance, jusqu'à l'année 305 dans laquelle Ptolémée, suivant l'exemple des
autres diadoches, prit le titre de roi.^) La troisième époque s'étend depuis 305 jusqu'à la mort
de Ptolémée en 284.
11 y a deux monnaies qui offrent des indices de la soumission des Cyrénéens sous Pto-
lémée, et qui sont évidemment frappées pendant l'une ou l'autre des deux premières époques; l'une
est un statère aux typest tl'Âlexandre, qui contient le nom de Ptolémée sans le titre de roi, l'autre,
un didracbme qui présente la tête de Ptolémée sans le diadème royal. Ces monnaies n'appar-
tiennent cependant pas à cette partie; elles portent le nom des Cyrénéens et ont dû être frappées
par la ville de Cyrène en signe d'hommage à Ptolémée, et non par le gouvernement royal. Par
cette raison elles se trouvent classées dans la partie I sous les n"' 183 et 221.
Le titre de roi manque sur toutes les monnaies ici décrites; on pourrait en conclure
qu'elles eussent été frappées pendant que Ptolémée n'était encore que gouverneur de l'Egypte;
aussi M. Fr. Lenormant a-t-il attribué le n" 359 à ce temps-là. ") Il faut cependant rapporter ces
monnaies à l'époque après l'an 305, par la raison que Ptolémée y est flguré avec le diadème et
avec l'égide.'') Le diadème, comme on le sait, était l'insigne de la dignité royale; Diodore dit
expressément, que Ptolémée, après la bataille près de Chypre en 306, ceignit le diadème selon
l'exemple donné par Anligonus.^) L'égide, attribut de Jupiter, a sans doute trait au nom de
Soter, epithète de Jupiter, donné à Ptolémée; en 304 les Rhodiens, après avoir consulté l'oracle
d'Ammon, honorèrent Ptolémée de ce surnom et lui vouèrent en même temps un culte divin, en
reconnaissance de ce qu'il avait délivré leur ville du long siège fait par Démétrius Poliorcète.^) Toutes
les autres monnaies de Ptolémée que nous connaissons portent le titre de roi ou le surnom de
Soter, et sont par conséquent postérieures à l'an 305 ou 304 ; si donc les monnaies dont il s'agit
eussent été frappées avant cet an, il faudrait admettre, que Ptolémée eût fait frapper les monnaies
offrant sa tête, son nom et son type (l'aigle) en Cyrénaîque avant qu'en Egypte, ce qui est peu
probable. Il faut encore remarquer qu'il existe beaucoup de monnaies frappées par les rois du
t) Cab. de Paris (Revue num. fr. 1851 p. 96 n«24, incorr.). ralt sur tous les spécimens qui ont la partie inrérieure
9) Pour l'an 305 comme le premier du règne de Ptolémée, de la face complète.
voyez Pinder Deitrâge zur ait. Mùnzkunde I p. 196-212. &) Diodore XX, 53: ttyéXafii to diâdi/iLia. M.Pinder, par la
3) Revue num. fr. 1854 p. 237 note 1. même raison, présume que notre no360 ait été frappé
4) Souvent l'égide n'est pas visible, mais c'est à cause après l'an 305. Beitr. zur ait. Mùnzkunde 1 p. 211.
d'une mauvaise conservaUon ou faute de flan; elle pa- 6) Pausanias 1,8. Droysen Gesch. des Hellenismus Ip.495.
PTOLÉMÉE I. 139
même siècle qui ne sont pas signées du titre de roi. On ne trouve jamais ce litre sur les mon-
naies de Philippe If de Macédoine, d'Alexandre I d'Epire et de& rois de Carie; il est également
omis sur la plupart des monnaies d'Alexandre le Grand et de Philippe Ifl. Il faut sans doute
chercher le motif de cette omission dans le désir de ne pas offenser les libres villes grecques
auxquelles le titre de roi était odieux. Or, comme les monnaies de Ptolémée qui sont dépourvues
de ce titre, sont précisément les mêmes qui, d'après les signes du silphium et du crabe, ont été
frappées dans la Cyrénaîque, il est assez probable que ce soit par une condescendance aux Cyrénéens
habitués à la liberté que le titre de roi n'y a pas été placé.
N°* 359-360. . Le crabe, qui est placé comme type accessoire sur ces pièces, se trouve sur
un grand nombre des monnaies autonomes de Cyrène, sans doute comme signe de son port, et
est associé au silphium sur la pièce de Ptolémée n"362, mais on ne le rencontre sur aucune autre
des monnaies ptoléméennes; il faut en conclure qu'elles sont frappées à Apollonie, comme s'appelait
sous les Ptolémées la ville dont les habitants de Cyrène utilisaient le port.^) Ces deux pièces,
comme elles portent encore le type d'Alexandre au revers, sont sans doute antérieures aux suivan-
tes qui ont le type de Ptolémée. C et Z (6 et 7) peuvent être des chiffres d'émission, ou des
marques d'atelier comme sur les n°" 252 suiv.
Les n*" 361-362 ont au revers un silphium ajouté à l'aigle de Jupiter, type ordi-
naire des monnaies de Ptolémée Soter après que celui-ci eut pris le titre de roi. La pièce d'ar-
gent, dont on ne connaît qu'un seul exemplaire, au cabinet de Vienne, a été publié par Eckhei
qui n'a pas voulu l'attribuer de préférence à aucun Ptolémée^); il nous semble cependant assez
clair que la tête est celle de Soter, et comme le revers offre des traces du nom de riTOAEMAlOY
sans le titre de roi, cette pièce ne peut appartenir à aucun autre Ptolémée. Le flambeau de
course se rapporte sous doute à des lampadéphories célébrées à Cyrène dans la grande fête
d'Apollon.") Le crabe sur le n° 362 est le symbole d' Apollonie comme aux n"' 359-360.
M® 363. La tête de cette pièce a été prise par M. Duchalais pour l'efBgie de Soter; mais
elle offre une physionomie jeune et idéale qui ne peut nullement représenter ce roi. Quoique la
partie des cheveux soit mal conservée, il parait pourtant qu'on peut entrevoir le diadème et la
corne d'Ammon; c'est donc la même tête qu'on trouve sur certaines monnaies ptoléméennes frappées
en Egypte, et qui désigne sans doute Alexandre le Grand. ^) Cette pièce est probablement aussi à
rapporter à l'époque après l'an 305; il est vrai qu'elle ne contient pas d'indice de la dignité royale
de Ptolémée, mais elle offre le même revers que les deux n"' précédents, et toutes les autres
monnaies frappées au nom de Ptolémée sans le titre de roi appartiennent, à ce qu'il semble, à
cette époque.
11 est incertain si les monnaies sans le titre de roi que nous venons de traiter, sont les
seules qui aient été frappées par Ptolémée Soter dans la Cyrénaîque, ou s'il faut attribuer encore à ce
i) MM. Ch. et Fr. Lenormant, qui ont traité ces monnaies nombre desquelles étalent Apollon, vénéré à Cyrène
(1. c. p. 137 note4ctp.l38 note 3), n'en ont pas déflni comme dieu du soleil (voy. p. 77 notel), et Diane,
le lieu d'émission. M. Pinder, qui a publié le no360 déesse de la lune. Les fêtes de ces deux divinités,
(1. c. p. 137 note 5), n'y a pas, à ce qu'U semble, re- les Kaçyiia et les *AçTtfjiiniy étaient les plus solen-
connu le crabe. nelles de Cyrène (voy. p. 62 et p. 73). Les monnaies
2) L. c. p. 137 notée. d'Amphipolis, comme on sait, portent d'un côté la tête
8) Les courses au flambeau se célébraient surtout en d'Apollon, de l'autre un flambeau de course.
Thooneur des divinités du feu et de la lumière, «u i) Cf. p. 102 notes 1 et 3.
18'
140
CYBÉNAlQUE.
roi quelquee-UDes des monnaies suivantes qui portent ce litre. En effet, quoique Soter dans les
premiers temps après l'adoption de la dignitë royale s'abstint, en Cyréoalque, d'employer le titre
de roi sur les monnaies, il peut bien avoir flni par y battre des monnaies avec ce titre.
LES PTOLEHEES.
Sus ■•■ de r*l il de relae.
364. Tête de Ptolémée Soter, à corne d'Ammon, à dr.
à g., une branche chargée de fruit.
Al ■•■ de PtcléBée ni.
BAS) Silpbium; dans le champ
JR. 4. 2Dr. phén. 6,90gr.'j
36à. Tête de Ptolémée Soter, diadémée, l'égide nouée autour du cou, ii dr. ^. DT^AENAIOY
BAXIAEOX Jupiter ou personnage divinisé, tenant le foudre, debout dans un char traîné par
quatre éléphants; à l'exergue, une branche chargée de fruit. A^. 4. St-phén. ?,u&gr.')
366-367. Même tète. Grenetis au pourtour. ^. BASIAEnx FITOAEMAIOY Tête de Bérénice
& dr. , les cheveux ceints d'un bandeau et pendant en longues mèches parallèles; der-
rière, une corne d'abondance; dessous, la partie supérieure du silpbium.
.*:.7— 6. 16,4— 8,6 gr.*")
368. Même tête. ^. nTOAEMAlOY BA21AEnz Aigle, les ailes éployées, debout sur un foudre,
à g.; devant, le monogramme M". (Fig.) JE.i. 8,1— 4,1 gr.**)
I) Cab. àe ModËnc (Cavedoni Osserv. p. S4-5S), coll. de
Lcakc INum. lielien. Afr. Gr, Barce). 11 est possible
que le n'SSO doive être classé IcL
3] Cab. de Paris (Mtonn. VI p.2 n'IS; Nom. dfs rois gr.
pt. 81, S, p. ICI ; Revue num. fr. ISâ3 pi. XIX, 6).
s) Mus. brit. (2 ex-, cf, CaL P. Kright p. 215 n'Il, t
de Paris ( 2 ei. , Hlonnet VI p. 7 n* 65 et p. 8 n" 80
compl. dëcr ; Num. des rois gr. p). 83,8), de Viei
et de Copenhague (3ei.).
4 7 uemplaires de diUérenies collections.
LES PT0LEMÉE8.
141
369. Autre semblable, siirfrappëe sur une monnaie de Soter et Bérénice. M. i. *)
370. Aulre semblable; devant l'aigle, le monogramme M et ZA. JE. i. 7,68 gr.')
371. Même tête. ^. Même légende. Foudre ailé; au-desaus, le monogramme M. (Pig.)
JE. S. 8,a— 6,7gr.*")
372. Autre semblable, avec le monogrammq ainsi figuré Af\ . M. b. 7,7 — 4,8gr.**|
373. Même tête. ^. riTOAEM BASIAE Partie antérieure d'un cheval marin ailé, kg.; au-des-
sous, le monogramme M~. (Fig.) ^.3. 3,0gr.^)
374. Autre semblable, avec le monogramme ainsi figuré MT, M.î.')
375. Même tête. (Fig.) Ç-. BAZI nT**AE Partie antérieure d'un cheval marin à dr. ; au-dessous,
un crabe et le monogramme w. JE. 3. 4,7 — 3,8 gr.')
376. Même téie. ^. nT<*A BAZIA|E). Proue de vaisseau; dans le champ à g., le mono-
gramme IT ou M". jÏ. 4i— 3f 4,7— 3,8 gr.^)
377. Bélier debout à dr. Q-. nTOAEMAPY BAZIAEDZ Aigle sur le foudre h f
champ kg., un astre. JE. 4. 4,3
dans le
3,5 gr.»*^
> (Hlonn. S. IX
Il Sc«tinl Mus. HederT. III coot. p. là
p. 188 n>6T|.
1) Coll. Je Freund â Copenhague (Mus.Hiinter n*3l2l).
s; 7 exemplaires de dilTërenleg collecUons.
4| 5 exemplaires de dlfTérenles collecMona.
&; Cal), de Milan; Leake ISum. hell. KIngs p. &8.
e) SeeUni Mus. Hederv. TU cont. p. 74 n* I (Cal. W'Icial
n«T083 tab. 28,807^ Neumann Num. vel. H p. 106, Inb.
;t,n; MIonii. S. IX p. 187 n*53); Cal. de Welzl n«777ï-
7773.
I) Cab. dB Paris (2ei.; Belle; Hem. de lacad. XXXVI p.l8,
pi. ng. 4; Pellerln Rois pi. S, S; Eckhel Doclr, IV p. 1 1 ;
Mionn. VI p. 9 n'SS; Num. des rois g.r. pl.SZ.s. p. 1G2),
de HUan. de ta Haye et de Copenhague.
S) Cab. de Paris (3 ex., Pelterin Rois pi. S, H; Ecliliel
Doctr. IV p. 1 1 ; Mlonnet VI p. 9 n* 8G-S7 ; Num. des rois
gr. pl.82, 4-s, p. 161-162). Dans Sestini Deser. n.v.
p. 562 (Miorn.S. IX p. 187 n«52) se- trouve décrile une
pièce semblable avec une turue d'abondance devant la
léte, attribuée à Hagas.
9) Cab. de Copenhague, coll. de Thomsen, cab. de Paris
(2 ex. Mionn. VI p. 567 n°130, Num. des rois gr. pi.
90,B.p.l7l), Haymles. bril. Il p. 24 (Eclihel Doctr. IV
p. 126).
142
CYRÉNAlQUE.
Al ntM ik Bérénice reine.
378. Tête de Bérénice à dr. , les cheveux tressés et formant une touffe par derrière. Grenetis
au pourtour. Qr. BEPENIKHI BAIIAIIIHI Massue; à g., un trident; à dr., la lettre T;
au-dessous, le monogramme M; le tout dans une couronne de pommier. (Fig.)
iR. 4. Didr. phén. 6,93 gr.^)
379. Autre semblable, ayant le trident à dr. et la lettre P à g.
JR, 4. Didr. phén. 6,80 de 6,76 gr.*)
380. Télé semblable. (Fig.) Qr. Mêmes légende et type. Dans le champ à dr., le trident; à g.,
le monogramme 171. (Le monogramme en bas n*y est pas.) ifl. 4. Didr. phén. 7,.38gr.')
378
380
381. Tête semblable. ^. Même légende. Un aviron; au-dessous, le monogramme M; le tout
dans une couronne de laurier. M. A. 6,2 gr.^)
Il est assez difQcile de classifler à des rois certains les monnaies précédentes. D*abord,
il n'est pas toujours sûr si les portraits représentent Soter et son épouse, ou quelque autre roi
et reine de sa dynastie. On trouvera cela très-naturel, lorsqu'on considère qu'un même per-
sonnoge est tantôt flguré jeune, tantôt âgé, tantôt idéalisé ou divinisé, et que souvent les graveurs
monétaires n'ont pas été ou assez habiles ou assez heureux pour reproduire les traits caractéri-
stiques. Ensuite, dans les cas mêmes où l'on peut avec sûreté reconnaître les têtes de Soter et
de Bérénice, il reste encore à décider si la monnaie est frappée sous le règne de Ptolémée I ou
par ses successeurs; car TefAgie de Soter, fondateur de la dynastie et divinisé même de son
vivant, fut reproduite sur les monnaies des rois suivants^), et il en était de même de Bérénice
qu'on élevait aussi au rang des dieux. ^ Aussi les numismatistes qui ont traité ces monnaies,
les ont attribuées à différents rois et n'ont pas été d'jiccord quant à la détermination des têtes.
Cela étant, nous n'avons pas voulu classer certaines de ces pièces à des rois certains; mais la
question du classement sera discutée séparément pour les différentes monnaies.
i) Musée britannique (cat P. Knight p. 212 nol).
2) Cab. (le Paris (de la coll. Revil, cat. p. 45 no423);
Leake Mum. Hellcn. KIngs p. 59.
3) Cab. de Paris (Pellerln Rois pi. V,9, p. 40; Mionn. VI
p. 19 no 159; Num. des rois gr. pi. 85, 13, p. 165), cab.
devienne (Eckhel Doctr. IV p. 7) et musée britannique.
i) Cab. de Paris (Beliey Mém. de l'acad. XXXVI p. 18flg.3;
PeilerinHois pl.V, 10; Mionn. VI p. 9 no 88, S. IX pi. II, 4;
VisconU Icon. gr. III pi. 52, 8; Num. des rois gr. pl.84,2;
Eckhel Doctr. IV p. 7 ).
&) Cf. Fr. Lenormant Revue num. fr. 1853 p. 328 etc.
6) Les monnaies en or de Ptolémée Philadelphe qui pré-
sentent les têtes accolées de Soter et Bérénice, sont
bien connues; aussi un certain nombre des bronzes
qui portent la tête de Soter sur la face, et la tête de
Bérénice au revers, semblent être frappés après le règne
de Soter.
LES PTOLÉMÉES.
143
N®364. BAH est sans uucun doute une abréviation de BAHAEni. Cette légende, écrite
en grands caractères *à travers le champ, occupe la même place que KYPA sur les nombreux
didrachmes des mêmes types; on ne peut la prendre pour un nom de magistrat, lequel ne se
trouve jamais placé ainsi sur les monnaies de laCyrénaïque. ^). Des monnaies qui présentent le
titre de roi sans que le nom du roi soit ajouté, furent également frappées en d^autres pays grecs
à cette époque. Telles sont les petits bronzes ptoléméens qui portent la tête de Jupiter-Ammon
et Faigle avec les lettres BA^), puis les bronzes de différent module offrant les types ordinaires
* d* Alexandre et BA, quelquefois plus complètement BAH ou BAIIAEOZ, qui sont sans doute frappés
entre la mort d*Alexandre et l'adoption du titre de roi par les diadoches, enfin les bronzes aux
types des rois macédoniens depuis Cassandre jusqu'à Persée, avec la légende BA, BAZ ou BAH,
qui probablement sont émis pendant les règnes de ces rois.'*) Cette légende est donc opposée à
KYPA sur les didrachmes aux mêmes types autant qu'à KOI NON sur les didrachmes à la tête de
Jupiter-Ammon (n"103), et indique que la monnaie est frappée par le gouvernement du roi et ni
par la ville de Cyrène ni par Tautorité du peuple de tout le pays (voy. p. 39-40). La tête offre la
physionomie de Soter; c'est l'oeil enfoncé profondément sous un sourcil voûté et le menton pro-
éminent de ce roi, qui par les cornes de bélier est représenté comme fils d'Amdion ainsi qu'Alex-
andre, son prédécesseur (cf. p. 102). Il est vrai que ses traits ne sont pas si marqués qu'on les
trouve le plus souvent; mais dès qu'on voulait le figurer comme dieu et fils d'Ammon, il fallait faire
son visage plus idéal et plus jeune. Le type accessoire est sans doute le symbole de la ville
d'Hespéris, un rameau à pommes d'or de l'arbre des Hespérides; ce signe ne se rencontre pas sur
les monnaies de Cyrène, mais sur le statère suivant de Ptolémée, et sur une pièce autonome (n** 339),
également de l'époque ptoléméenne, il est accompagné de l'initiale du nom de la ville. M. Cave-
doni présume de même que BAH désigne le roi, mais croit que la tête représente Magas^); quant
au type accessoire le savant italien pense que c'est une plante comme emblème de la riche végé-
tation du pays. M. Leake a regardé ce symbole comme une branche de l'arbre des Hespérides,
mais a classé la momaie à Barcé en lisant à droite un seul Z, qu'il sépare de BA à gauche.^)
Ce didrachme peut également bien avoir été frappé après ou pendant le règne de Soter.
N»365. Ce statère porte pour signe à l'exergue la branche de l'arbre des Hespérides dont
nous venons de parler; il est donc frappé dans la ville d'Hespéris. M. Fr. Lenormant a expliqué
ce symbole de la même manière.^) MM. Longpérier ') et Pinder®) ont été d'avis que le per-
i) MM. Falbe et Lindberg ont regardé BAJSI comme un nom
de magistrat
2) Il y en a deux exemplaires dans le cabinet de Copen-
hague, voy. Ramus Cat. num. vet. mus. Dan. I p. 127
n«42. Cf. Mionnet S. III p. 232 no 402 ( sous Alexandre
la Grand).
8) Sur la plupart de ces monnaies on a, à tort, regardé
BA comme une abréviation de Baatlitoç AU^yâçov.
Voyez la NumismaUque d'Alexandre p. 23-26, où les
monnaies de ce genre se trouvent ultérieurement dis-
cutées.
4) Osserv. p. 54-55. A ce lieu M.Cavedonl fait la remarque
que la tète accuse l'embonpoint connu de Magas; il est
vrai que le cou est assez gras, mais sur beaucoup
d'autres monnaies le buste do Soter présente un tel
cou (voyez p.e. les n" 362 et 365 figurés). Cette tète ne
ressemble nullement à l'effigie de Magas sur la pierre
antique gravée voy. p. 148; on ne trouve le portrait de
ce prince sur aucune monnaie. Dans le silphium, qui
était aussi appelé MagydarU, M. Cavedoni trouve un
symbole parlant qui a trait au nom de Magas; on ne
saurait approuver une telle idée.
5) Num. hellen. Afr. Gr. n»2.
6) Revue num. fr. 1854 p. 234-235. Les slatères à ces
types furent sans doute frappés dans différentes villes
de l'empire ptoléméen; d'autres pièces présentent des
monogrammes qui peuvent indiquer Parstonium et Gaza,
comme l'a fait observer M. Lenormant.
7j Revue num. fr. 1844 p. 327.
s) Beitrâge zur ait. Mûnzkunde I p. 217.
144
CYRÉNAlQUE.
sonnage monté sur le char attelé de quatre éléphants, est Alexandre le Grand. Il est imberbe,
à ce quMl semble; on sait qu'Alexandre, déjà de son vivant, fut représenté par Apelle comme
Jupiter, le foudre dans la main ^) ; dans la célèbre procession de Ptolémée Philadelphe, décrite chez
Athénée, la statue d'Alexandre fut tirée sur un char par des éléphants'). M. Pinder présume que
la monnaie ait été frappée par Philadelphe à l'occasion de cette fête, célébrée après son avènement
en rhonneur de son père. M. Ch. Lenormant pense que ce soit Soter apothéose qui est monté sur
le char"); s'il en est ainsi, la pièce est de même frappée par Philadelphe. MM. Longpérier et
Fr. Lenormant *) l'ont attribuée au règne de Soter ; il n'y a rien qui s'oppose à cette attribution ^),
bien que l'autre opinion nous semble préférable.
Il est douteux si les monnaies d'argent aux types ordinaires de Soter ont été frappées
en Cyrénaïque. M. Fr. Lenormant à attribué à Evespérldes deux tétradrachmes portant la marque
EY, accompagnée de différents monogrammes dont le savant prend l'un pour celui de Carthage^),
ensuite à Apollonie un tétradrachme marqué d'un monogramme composé des lettres A et H, et qui
est associé à un P qu'il regarde comme l'initiale de la ville de Rhinocorura ^) , enfin à la même
ville un octodrachme qui offre le monogramme AFI seul®). Mais EY et le monogramme Afl peu-
vent aussi indiquer des magistrats, et quand même le monogramme serait le sigle d'une ville, il y
a d'autres villes dans les pays soumis à Ptolémée qu'il pourrait servir à désigner. EnQn, dans le
catalogue de la collection de Welzl^) on trouve décrit un tétradrachme avec LK et un monogramme
qui est indiqué comme celui de Magas; mais ce monogramme peut être un autre.
N"' 366-367. La sommité du silphium qui parait en bas au revers de ces monnaies, montre
qu'elles appartiennent h la Cyrénaïque. La corne d'abondance derrière la tête de la reine est le
symbole de richesse et de prospérité qu'on trouve souvent sur les monnaies égyptiennes avec les
efûgies des reines. Sur les pièces correspondantes frappées en Egypte, les deux têtes ont été
prises par EckheP^) et d'autres pour celles de Philadelphe et d'Arsinoé; quant aux monnaies dont
nous nous occupons, on ne peut douter que la tête du roi, quoique un peu idéalisée, ne soit celle
de Soter, tant à cause de ses traits que parce qu'elle porte l'égide autour ùm cou^^), et c'est par
conséquent Bérénice, son épouse, qui est représentée au revers. ^') Ces monnaies, d'après ce que
nous avons fait remarquer plus haut (p. 142), peuvent avoir été frappées sous le règne de Soter
autant que sous ses successeurs.
1) Dans le temple de Diane à Ephèse. Pline H. N. XXXV,
3G(15). Cf. Cicero In Verr. IV, 60.
a) Deipnos. V, 34, p. 202 a.
3) Num. des rois grecs p. ICI ad pi. 81, 8.
4) LL. ce. p 143 notes 6 et 7.
b) Seulement M. Longpérier est dans Terreur, quand il sup-
pose que la monnaie ait été frappée à l'occasion des
honneurs funèbres rendus au corps d'Alexandre par
Soter, décrits dans Athénée V. La procession somp-
tueuse dont Athénée a donné un aperçu d'après Cal-
lixénos, et dans laquelle la statue d Alexandre fut traînée
sur un char par des éléphants, fut arrangée par Phila-
delphe et est une autre que la marche funèbre (décrite
dans Diodore XVIII, 26-28), dans laquelle le cercueU
d'Alexandre fut transporté de Babylone en Egypte sur
un char énorme Uré par 64 mules pour être déposé à
Memphis, d'où U fut mené plus tard par Philadelphe à
Alexandrie (Pausan.l,6,3et7,]). Le titre de roi, ajouté
sur ce statère, montre qu'il n'a pas été frappé avant
l'an 30.S. Pellerin a, sans raison, donné la monnaie à
Ptolémée Ul (Rois p. 42).
6) Revue num. fr. 1854 p. 234 et 239.
7) L. c. p. 241.
8) Revue num. fr. 1855 pi. Il, 3, p. 100 note 2.
») Cat. p. 342 no 7211.
10) Eckhel Doctr. IV p.7 et 124-125.
11) Sur la pièce flgurée on ne voit que peu de l'égide, mais
sur d'autres exemplaires elle est assez distincte.
13) MM. Falbe et Lindberg ont cru voir dans la tête du re-
vers celle d'un Apollon égyptien, parce qu'elle porte la
même frisure bouclée que la tète sur les n^s 238 suiv.;
mais le caractère de la figure ainsi que le vêtement qui
couvre le cou, s'y opposent.
LES PTOLÉMÉES.
145
N°' 368-376. Ces monnaies se distinguent des monnaies égyptiennes par la fabrication du
flan^), et les n°' 371-376 aussi par les types. Le n°375 avec le cheval marin ailé est marqué d'un
crabe, signe d'ApoUonie (cf. les n^'3d9 et 362); les n"' 373 et 374, du même type, contiennent un
monogramme composé de M, A et F, qui se retrouve sur les autres numéros; il est permis d'en con-
clure que toutes ces monnaies appartiennent à la Cyrénaïque. On a généralement présumé que
ce monogramme désigne Magas installé gouverneur du pays par Soter; nous verrons plus bas
(p. 147) qu'il y a quelque raison d'en douter. Pellerin et Eckhel ont même pris. le monogramme
du n''375 pour celui de Magas-); mais il diffère ^des autres et fournit les lettres MYF. ®) Quant
à la tête de ces monnaies, Pellerin, Eckhel et Sestini la regardaient comme le portrait de Phila-
delphe ^) ; mais elle est évidemment celui de Soter, et elle est aussi nommée ainsi par les numis-
matistes du dernier temps. ^) Si le monogramme en question est celui de Magas, les monnaies
sont frappées sous le règne de Soter, ou sous Philadelphe avant que Magas se rendit indépendant;
si le monogramme ne désigne pas Magas, ces monnaies peuvent être rapportées h une époque
postérieure, voyez plus bas p. 14.7. •
N"377. Le type du bélier, qui se trouve de même sur les monnaies autonomes (n"*330
et 343) et romaines (n*** 422 et 430) frappées en Cyrénaïque, fait conclure que la pièce appartient à
ce pays et non pas à l'Egypte. L'astre, sans doute l'emblème d'Apollon comme dieu du soleil, se
voit souvent comme type accessoire sur les monnaies autonomes de Cyrène (voy. §4). Cette
monnaie a été attribuée par Eckhel et, d'après lui, par Mionnet à Ptolémée Apion^); mais il n'y a
pas plus de raison pour l'attribuer à Apion qu'à chacun des autres Ptolémées qui régnaient sur la
Cyrénaïque ').
N" 378-381. 11 n'y a pas de doute, que ces monnaies ne soient frappées en Cyrénaïque et
non pas'en Egypte; on peut le déduire du type au revers, de la fabrique et du monogramme MAP.
Les n** 378-380 sont sortis de l'atelier d'Hespéris. Le trident, placé dans le champ, se trouve
comme type sur les monnaies autonomes de cette ville (voy. les n®» 337-338)®); la massue entourée
de la couronne de pommier se rapporte à l'exploit d'Hercule dans le jardin des Hespérides, qui
selon la tradition avait été situé dans le voisinage d'Elespéris % On a pris la couronne pour une
couronne de laurier ^°) ou de lierre"); mais elle est sans doute formée d'une branche chargée de
pommes d'or de l'arbre des Hespérides; les fruits y sont appliqués de la même manière qu'à l'arbre
des Hespérides sur le n" 23 et qu'au rameau de cet arbre qui est placé comme signe de la ville
d'Hespéris sur les n" 339 et 364-365.") L'objet au milieu de la couronne de laurier sur le n"381
1) Le flan a une tranche arrondie, tandis que celui des
monnaies égyptiennes offre ordinairement une tranche
oblique.
2) L. c. p. 141 note?.
3) M. Ch. Lenormant (Num. des rois gr. p.l62adpl.82,3) a
de même fait la remarque que ce monogramme ne peut
indiquer Magas.
4) Pellerin Rois p. 41 et 54. Eckhel Doctr. IVp.ll. Sestini
Mus. Hederv. III cont. p. 74-75. Cf. Mionnet S. IX p. 187.
5) Ainsi par MM. Ch. Lenormant et Leake 11. ce. Cf. Mionnet
VI p. 8-9.
6) LL. ce. p. 141 note 9.
7) M. Ch. Lenormant (1. c. p. 141 note 9) repousse de même
l'attribution de cette pièce à Ptolémée Apion.
8) Le trident est appelé par Eckhel, à tort, Jlos loti. Doctr.
IV p. 7.
9) Voyez p. 90 note I .
10) Ainsi PeUerin et Eckhel 11. ce. p. 142 note 3.
11) Ainsi Mionnet, P. Knight, Lenormant et Leake II. ce.
p. 142 notes 1-3.
la) Les pommes sont surtout distinctement figurées sur
l'exemplaire du n»379 au cabinet de Paris.
19
146
CYRÉNAIQUE.
a été pris par Cavedoni pour le rostrum d*uD vaisseau'); mais c'est probablement la partie infé-
rieure d*un aviron, ainsi qu'il a été expliqué par Eckhel, Visconti et Leake. Le monogramme ayant
été regardé comme celui de Magas, ces monnaies ont été données à la première Bérénice, épouse
de Soter, ainsi le n®379 par Leake, le n^'BBO par Pellerin et Eckhel, et le9h*381 par tous les numis-
matistes, qui Tout mentionné.-) Seulement le n^380, qui dfîre un monogramme différant de celui
qui est généralement rapporté à Magas, est dans Touvrage de Mionnet et dans la Numismatique
des rois grecs classé à Bérénice , épouse de Ptolémée IIL ") Ce dernier classement doit être
regardé comme juste; les monnaies d'or de différente dimension frappées en Egypte, qui appar-
tiennent indubitablement à cette reine, présentent une tête avec de pareils traits et avec la même
frisure, couverte d'un voile, et un bronze, aux mêmes types et nom que les pièces d'or, offre la
tête de la reine avec la même frisure sans voile. ^) Mais en rapprochant le n^'SSO des n*' 378-379
et 381 qui offrent le monogramme dit de Magas, on trouvera assez probable que ceux-ci contiennent
de même l'efDgie de la seconde Bérénice ; les traits sont pareils ou très-peu différents, et la frisure
e^ la même. On ne connaît aucun portrait incontestable de la première Bérénice qui offre la
chevelure en tresses formant une touffe par derrière; les têtes de cette reine au revers des mon-
naies qui portent la tête de Soter au droit, ont toujours la frisure en boucles parallèles çt diffèrent
pour les traits plus ou moins des têtes sur les monnaies dont nous nous occupons ici, différence
par laquelle Eckhel, supposant que la tête des n^ 380 et 381 représentât la Bérénice de Soter, fut
porté à admettre que les monnaies de Soter au revers de Bérénice contenaient les têtes de Phila-
delphe et d'Arsinoé. ^) Il y a encore une circonstance qui est en faveur de Pattribution de ces
monnaies à la seconde Bérénice. La ville d'Hespéris, dans laquelle elles sont frappées^), reçut
le nom de Bérénice d'après cette reine. On apprend par un passage tins Solinus, que la ville
fut forliûée par Bérénice, épouse de Ptolémée III; il y a même lieu de croire que la vill£, ayant
beaucoup souffert par suite d'une révolte , ait été restituée par cette reine. ^) On sait qu'Arsinoé,
mère de Ptolémée III Evergète, pendant qu'elle était mariée avec Lysimaque, reçut en don de ce
roi les villes de Cassandrée en Macédoine et d*Héraclée, Tium et Amastris en Asie Mineure, et
qu'elle gouvernait ces villes en princesse souveraine. ^) Il n'est pas invraisemblable que la ville
d'Hespéris ait été transmise de la même manière par Evergète à son épouse, et que Bérénice ait
été maltresse absolue de la ville. Les monnaies dont il s'agit, portent le nom de Bérénice seule,
tandis que toutes les autres monnaies frappées par les Ptolémées dans la Cyrénaïque présentent le
nom du roi seul, et l'inscription BEPENIKHZ BAZIAIZZHZ correspond précisément à flTOAEMAIOY
BAZIAEOZ; on peut en conclure que les monnaies sont frappées par l'ordre de la reine, non pas
i) Ossen'. p. 56. Cet objet, arrondi à Tun des deux bouts,
fourchu ù l'autre, est tout différent du rostrum, notam-
ment de celui sur la monnaie de la famille Antonia
(Morelli tab. XI, 5), duquel le rapproche M. Cavedoni.
Voyez les gravures de cette monnaie dans Pellerin, Vis-
conti, Mionnet et Num. des rois gr. 11. ce. p. 142 note 4.
2) LL. ce. p. 142 notes 2-4. Dans le Muséum P. Knight
(p. 212n«l) le no378 se trouve classé, sans aucune
raison, à Bérénice fille de Ptolémée IX.
3) LL. ec. p. 142 note 3.
4) Mionnet VI p. 18-19, n»' 151, 153-155 et 162.
5) Doctrina n. v. IV p. 7 et 124-125.
6) 11 est assez probable que le n^SSl soit frappé à Eves-
péris comme les autres-, le type de l'aviron convient à
cette ville comme maritime et est analogue au type du
trident sur les monnaies autonomes n" 337-338.
7) Solini Polyhistor cap. 27, S4: Berenicen Bérénice mtmivit
quœ PtoUmœo 111 fuit nupta et in majori l^yrte locavit.
Voyez les remarques faites ci-dessus p. 90 note 8.
8) Ainsi à Héraclée Arsinoé renversa la constituUon démo-
cratique et installa comme gouverneur de la ville Hera-
clite de Cumes, qui agit en tyran et maltraita les ci-
toyens. Photii Bibl. Memnon C9p. VII-VIII. Droyscn
Gesch. des Hcllenismus I p. 635 et 643; II p. 758-759.
LES PTOLÉMÉES.
147
en son honneur. Il est donc plus probable que ces monnaies appartiennent à la seconde Bé-
rénice, qui semble avoir possédé la ville d'Hespéris, qu*à la première reine de ce nom qui, à ce
qu'on sait, n'avait aucune relation ' avec cette ville. La seule chose qui s'oppose à cette consi-
dération, c'est le monogramme qu'on prend pour celui de Magas, fils de la première Bérénice;
mais, comme on le verra tout de suite, il y a plusieurs raisons qui portent à croire qu'on a eu tort
de rapporter ce monogramme à Magas.
La classification de la plupart des monnaies précédentes dépend du monogramme qui
fournit les lettres MAT composées de cinq manières différentes. Tous les savants qui ont
fait mention* de ces monnaies ^) , ont pris le monogramme pour le sigle de Magas gouverneur de
la Cyrénaïque sous Ptolémée letll; on les trouve même classées à. Magas par Sestini etMionnet^).
Il y a cependant lieu de révoquer ^n doute la justesse de cette explication. Le monogramme ne
se trouve pas sur les monnaies qui portent le nom de Ptolémée sans le titre de roi (n®* 359-363),
les seules qui appartiennent indubitablement au règne de Soter, quoique Magas gouvernât le pays
peûdant tout le temps dans lequel ces monnaies ont pu être frappées, depuis l'an 305 jusqu'à
la mort de Soter.. Parmi les monnaies qui présentent ce monogramme, il n'y a aucune que
nous serions obligé, par une raison quelconque, d'attribuer au règne des deux premiers Ptolémées;
mais on en trouve plusieurs, savoir celles au nom de Bérénice, qui avec un certain degré de pro-
babilité, comme nous venons de démontrer, sont à rapporter au règne du troisième Ptolémée. Le
monogramme se trouvj^ remplacé par d'autres monogrammes sur quelques pièces (n®* 375 et 380),
qui ont les mêmes types et qui, à en juger par la fabrique, ne datent pas d'un autre temps; par-là
on est engagé à admettre que le monogramme indique quelque magistrat ou chef de la Monnaie
qui ait cédé la place à tin autre, plutôt que Magas qui gouvernait seul le pays pendant une si
longue époque. Il y a une pièce à ce monogramme (n®369) frappée sur une autre aux têtes de
Soter et de Bérénice; il est peu probable que Magas ait tléjà fait surfrapper une telle pièce.
Il faut enCn remarquer que le monogramme n'est pas unique ou particulier aux monnaies ptolémé-
ennes^), que le nom, d^ Magas n'était pas rare^), et que le monogramme peut aussi exprimer
d'autres noms^). Nitis sommes donc disposé à ne pas prendre le monogramme pour celui du
gouverneur Magas et à TOf^^toyeT ces monnaies au règne de Ptolémée Evergète. Si, à cause
de l'emploi fréquent de c» monogramme, on veut le rapporter à un personnage d'une autorité
supérieure, il faut remarquer qu'Evergète et Bérénice avaient un fils qui portait de même le nom
de Magas. Chez les ancieds auteurs il nous est seulement rapporté de ce prince, que sous le
règne de Philopator, son frère aîné, il fût mis à mort parce qu'il était attaché au parti de sa mère
et chéri par les troupes mercenaires grecques^); il se peut bien que ce Magas ait été chargé du
gouvernement de la Cyrénaïque de' même que son grand-père et qu'il ait spécialement gouverné la
ville d'Hespéris au nom de sa mère.
i) Voyez les lieux cités p. 140-142 notes.
9) Sestini Mus. Hederv. 111 cont. p. 74. Mionnet S. IX p.l87.
8) On le rencontre aussi sur une pièce autonome de Cy-
rène, n«278; mais sur ce n» il indique pçut-étre le
même personnage que sur les monnaies royales.
4) On trouve des magistrats monétaires de ce nom sur les
tétradrachmes d'Athènes (voy. Beulé Monn. d'Athènes p. 268
et 295) et sur les monnaies de Smyrne (Mionnet n» 931).
5) MAr peut indiquer Magnet et plusieurs noms. D'ail-
leurs, il est permis de décomposer le monogramme en
rAM; la barre transversale qui sert à former le F. est
sur les n«« 370-372, 378-379 et 381 appliquée au jambage
gauche de la leUre 3f , ce qui fait regarder le r plutôt
comme la première lettre.
6) Polybe V, 35-36. Cf. Thrige Res Cyr. p. 232 note 9,
Droysen Gesch. des Hellenismus H p. 560-561.
19"
CTRÉNAIQUE.
MAGAS, nL
382. Tête de Ptolémée Soter, diadémée, à dr. Q-. BAZIAEÛ2 MAFA Tête de Bérénice à dr.,
les cheveux ceints d'un bandeau et pendant en longues mèches parallèles.
M.it. 7,4— S.lgr.'l
Magas, fils de Bérénice, plus tard épouse de Soter, et d'un Macédonien du nom de Phi-
lippe qu'elle avait épousé en premières noces,, était gouverneur de la Cyrénaîque depuis 308 lorsqu'il
soumit au roi d'Egypte les Cyrénéens révoltés, jusqu'à la mort de Soter en 284. Sous le régne
de Philadelphe il se déclara indépendant, prit le titre de roi et fit la guerre à son frère con-
sanguin, il n'est pas clair des récits' des anciens écrivains, ii quelle époque appartiennent ces
événements; la plupart des historiens modernes sont d'accord pour les rapporter aux dernières
années de la vie de Magas, en sorte que ce n'est pas long-temps qu'il a régné en roi. *) Mngas
avait pour épouse Apamé, fille .d'Antiochug I, roi de Syrie, qu'il eKita à attaquer ausQÎ Phila-
delphe. Par la paix qui termina la guerre entre les IVères, il fut stipulé que la fllle de Magas,
Bérénice, épouserait le flls de Philadelphe. Après avoir gouverné la Cyrénalque pendant cin-
quante ans, Magas mourut en 258, victime de sa voracité.
Pour les deux têtes que présente la monnaie du roi Magas, les numismatistes ont été
de dilTérentes opinions. Belley et Pellerin*) y voyaient les effigies de Magas lui-même et de son
épouse Apamé. Il existe un portrait de Magas, gravé avec son nom dans une améthyste, autrefois
dans la collection du duc d'Orléans, k présent dafls le cabinet impérial de St. Péters-
bourg. Nous donnons ci*jointe une copie fidèle de cette, pierre*), dont Belley ainsi
que les éditeurs du cabinet du duc d'Orléans ont publié des gravures peu exactes. '|
On trouvera sans doute que cette physionomie' est assez différente de celle que pré-
1] Cab. de Parie (Belley Mém. de l'acad. XXXVI p. IS pi.
fij,2; PelletUi Rois pi VI. p.S3; Ecthel Doctr. IV p.lï4i
MionnctVI p. 567 n'Ul; Kum. des roii gr. pi. XC, I,
P.ITI), mus. Itrit (2ex., Cal. P.Kniglit p.20a, B, n<>S, et
p.3l& D< 2), coll. du Fonlaoaj Cal. fientinck 1 p. 39.
1) Leg opinions des hlstorlena ge trouvent détaillées chei
Thrige Res Cjr. p.2?6 note 22. Thrige lui-même est
d*avlg que Hagai se aoit révolté peu de temps après
la mort de Soter. Dans le dernier temps N. Droysen
(Gesch.deaHellenismue II p.2t7-24S notelTG) et H. Ch.
Lenormant (I. c.| se sont rangés du cAté des autres lil-
(toriens.
H) LL. ce. note 1.
4) Ce dessin est tait d'après une empreinte que M. Cille,
directeur du cablnel impérial, a bien voulu envoyer it
M. Falbe.
M Uelley I. c. Pierres gravées du cab. du duc d'Orléans 11
p. 19. La pierre est aussi Ogurée dans Viscoml Icouogr.
gr. pi. Lll,9 (III p.202'203), et ailleurs. Kfihler a re-
gardé celte pierre comme un Iravnll mdderne, vojei
Abh, iibcr die geictinlttenen Sleiue dans Kûhler's Ge-
sammelle Schriften herausg. v. Slephuni III p. â2. Mais
il esl corina que cet archéologue allait trop loin dans
sa critique des pierres gravées; aussi M. Stepliani ne
trouve pas que les raisons de Kôhler sufllsent pour
révoquer en doute l'aulheiiticilé de cette pierre, voy. les
remarques de Sleptiani ajoutées â la note 184 p. 245.
La pierre a généralement été reconnue pour antique.
MÂG AS. 1 49
sente la monnaie. ') EckheP) présumait que la tête au revers ne pût représenter Tépouse de
Soter parce que, par les traits et la frisure, elle difTère de la tête du n°380 qu'il prenait pour le
portrait de cette reine, qu'elle dût donc être le portrait d'Arsinoé et que par conséquent la tête au
droit fût celle de Philadelphe; selon Favis du-savant allemand, Magas, tout en s'appelant roi, aurait
bien pu reconnaître la suzeraineté de Philadelphe. Mais la supposition que la tête du n^ 380
représente la première Bérénice, est dépourvue de base; comme nous avons tâché de démontrer,
il y a plus de raison pour rapporter cette tête à la seconde Bérénice. Enfin Visconti"), Mionnet
et Ch. Lenormant^) ont été d'avis que ces têtes représentent Soter et Bérénice. Cette opinion
doit être adoptée; il ne nous semble pas douteux que la tête du roi ne soit le portrait de Soten
Philadelphe, comme on le sait, frappait des monnaies avec les efOgies de Soter et Bérénice; Magas,
en mettant sur ses monnaies les têtes de sa mère et de son père adoptif, auxquels il devait le
gouvernement de la Cyrénaïque, ne faisait donc qi^e suivre l'exemple donné par le frère.
Il y a une autre monnaie qu'on a cru frappée par Magas en qualité de roi, c'est notre
n° 330, au revers duquel on a lu, à tort, MA au lieu de BA; elle appartient sans doute à Barcé,
voyez p. 87. Seslini a publié un bronze aux mêmes types et légende que les n** 366-367, qui
porte au revers en bas MAfA au lieu de la sommité du sîlphium^); nous n'avons trouvé cette pièce
nulle part; si elle est correctement décrite, elle a été frappée par Magas en qualité de gouverneur
de la Cyrénaïque. Quant aux monnaies qui contiennent le monogramme qu'on a généralement
considéré corûme celui de Magas, nous avons tâché de démontrer p. 147 qu'il faut plutôt les
attribuer au règne de Ptolémée III.
Le système monétaire. Les monnaies d'argent, n<" 361, 364 et 378-380, sont toutes
des didrachmes, frappées d'après le système auquel appartient la majeure partie des monnaies
d'argent ptoléméennes , celui que nous avons appelé phéniçen^ voyez p. 120. Le n®361, il est
vrai, est d'un faible poids qui convient mieux au système asiatique; mais cette pièce, étant très-
usée, a dû perdre beaucoup de son poids originaire. Des monnaies d'or, les n*' 359 et 360 sont
des demi-statères du système asiatique ou bien des ^ de statère (tçhat) du système attique, cor-
respondant aux pièces autonomes de Cyrènc n^* 205-208 qui appartiennent probablement à cette
même époque (cf. p.72); le n* 365 ne peut être qu'un statère du système phénicien. On trouve
les deux mêmes systèmes dans les monnaies d'or des Ptolémées, frappées en Egypte. Les
bronzes présentent sans doute les divisions suivantes: tétrachalkon , trichalkon , dichalkon,
chaikus, trikollybon et dikollybon; voyez la table V ajoutée à la On de ce volume. Ces divisions
i) MM. Falbe et Lindberg ont de même pris la tète de la règle applicable partout, p. e. non pas dans les cas où
monnaie pour celle de Magas, tandis qu'ils croient voir la face offre une tète de divinité,
au revers la tête d'un Apollon égyptien. M. Lindberg 2) Doctrina n. v. IV p. 124-125.
donne pour raison que sur les monnaies ptoléméennes 3) Iconogr. gr. II! p. 203 note 2.
le nom inscrit au revers se rapporte toujours à la tête 4) LL. ce. p.l48 note 1.
figurée au droit; mais l'on n'en pourra pas dériver une s) Mus. Hederv. III cont. p. 75 n^\.
150
CYRÉNAlQUE.
se drstinguent Tune de Tautre par des types différents, excepté les trois premières (si d'ailleurs
elles forment trois divisions) qui offrent les têtes de Soter et de Bérénice').
Il reste à faire mention de différentes monnaies qui ont été attribuées sans raison
suffisante aux rois de la Cyrénaïque.
Eckhel était de Tavis que, vu leur ressemblance avec le n*^ précédent, tous les bronzes aux
têtes de Soter et de Bérénice eussent été frappés sous le gouvernement de Magas, et non pas en
Egypte; le savant viennois, prenant les têtes poub celles de Philadelphe et d'Arsinoé, trouve Tattri-
bution à la Cyrénaïque confirmée par le fait que ce n'était qu'à une époque postérieure qu'on plaçait
en Egypte les portraits du roi et de la reine sur les monnaies de bronze. Mais les deux têtes
de ces pièces, comme nous venons de faire observer (p. 149), représentent sans doute Soter et
Bérénice, et il n'y a aucune raison de rapporter à la Cyrénaïque des monnaies qui n'offrent pas le
silphium ou tel autre signe relatif à ce pays.
Une petite pièce d'or, ayant pour types une tête imberbe diadémée et un moissonneur, a
été attribuée à Magas, d'abord par Rathgeber^), ensuite par Cavedoni^), qui ont pris la tête pour
celle de Magas; le dernier savant pense que le moissonneur fasse allusion au nom d'Apamé, épouse
de ce roi, et que la monnaie ait été frappée à l'occasion de leurs noces. Pellerin^) et Eckhel ^),
ainsi que Mionnet ^), avaient classé cette pièce aux rois Incertains de l'Egypte, parce qu'une monnaje
de bronze, frappée à Alexandrie sous Antonin le Pieux, offre un pareil revers^). Après, M. Ch.
Lenormant avait fait observer qu'en vérité les revers de, ces deux pièces diffèrent l'un de l'autre,
et avait rapporté la pièce k l'Asie Mineure, en prenant la tête diadémée pour celle d'un roi de
Syrie, peut-être Seleucus Nicator. ®) Il y a une autre pièce d'or, semblable pour le module et la
fabrique, qui présente la même tête et au revers un cheval p^aissant, avec le nom d'Alexandre ; cette
pièce, eu égard au type du revers, est %ans doute frappée à Alexandrie en Troade % Il faut donc
admettre que la monnaie dont il Vagit, offre l'efDgie d'Alexandre, et qu'elle appartient à l'Asie
Mineure occidentale. M. Minervini a rejeté l'attribution de MM. Rathgeber et Cavedoni, sans
pourtant y substituer une autre. '^)
Dans Spanheim^') on trouve figurée une monnaie de bronze, dont voici la description:
BAZIAEnz nTOAEMAIOY Tête imberbe à cornes de bélier. ^. KYP KOIN Silphium. M. 4. Sur
1) Pour l'aUribution de ces pièces à trois divisions diffé-
rentes, voyez les remarques faites p. 125.
3) Annali deir inst. arcti. di Roma XV (1843) p. 55-57.
8) Builetino dell' inst. arcti. di Roma 1845 p. 28-29.
4) Rois p. IV et p. 208 flg. ; Rec. UI p. 3, pi. LXXXVI, 1.
5) Doctrina IV p. 25.
6) Mionnet VI p. 34 n» 269.
î) Mionqel VI p. 227 no 1534.
8) Numismatique des rois grecs p. 160 ad pl.LXXXl, 1. M.
Cavedoni, dans Spicil. num. p. 260-261, avait déjà émis
la conjecture que la pièce eût été frappée par Seleucus
I , peut-être à Apamé -en Syrie.
9) Publiée dans Revue num. fr. 1856 pi. 1,10, p. 41-43, par
M. Ch. Lenormant qui la croit frappée dans la Troade
en rhonneur d'Alexandre. Sur les monnaies des villes
de Berytis et Ophrynium en Troade on trouve une tête
et un héros avec un bonnet ou casque conique; le
moissonneur porte une pareille coiffure.
10) Builetino arcb. Napolitano III p. 36-37.
it) De prsst. et usu num. I p. 296.
LES PT0LÉMÉE8. 151
Tautorité de Spanheim cette pièce a été citée par Eckhel, qui Tatlribue à Ptolémée A pion, attribution
qu'ont adoptée Mionnet etVisconti, ce dernier savant pourtant avec hésitation. M Selon Spanheim,
la monnaie serait conservée dans le cabinet de Paris ; mais elle n'y est pas. On ne trouve jamais
le nom d'un Ptolémée sur le droit d'aucune monnaie; aussi la légende KYP KOIN est-elle douteuse
(cf. p. 41). Cette pièce, si toutefois elle est authentique, appartient peut-être aux monnaies sur-
frappées décrites sous les n** 106-107.
Sestini a publié une pièce de bronze frapnée sur une monnaie de Soter au revers de
Bérénice, dont la seconde empreinte est ainsi décrite: DTOAEMAIOY Tête de Jupiter- Ammom
^. KOI A Silphium. iE. 6.^) Sestini et Mionnet^) l'ont classée à Ptolémée A pi on, sous lequel elle
aurait été refrappée. Il faut juger de cette pièce comme de celle ,qui précède. Elle doit pro-
bablement être comptée au nombre des monnaies cyrénéennes à la légende KOI NON qu'on trouve
assez souvent frappées sur les monnaies ptoléméennes au revers de Bérénice, voyez la pièce
figurée sous le n® 106.
Enfin Sestini et, après lui, Mionnet et Cavedoni ont classé à Ptolémée Api on certains bronzes
portant pour types, au droit la tête de Jupiter-Ammon, au revers l'aigle, ou l'ornement Isiaque, ou
le même ornement placé sur une table, avec la légende BAZIAEOZ flTOAE MAIOY. ^) Cette
classification n'a pas été motivée. On peut rapporter ces monnaies à TEgypte avec tout autant de
raison qu'à la Cyrénaîque, et à chacun des autres Ptolémées aussi bien qu'à Apion.
1) Eckhel Doctrina lVp.125-126. Mionnet VI p.ô67 nol29. 8) Mionnet Suppl. IX p.l88 no61.
Visconti Iconogr. gr. III p. 317-318 pi. LVH, 17. 4) Sestini Mus. Hederv. III cont. p. 75 n«2-3. Mionn. S.
2) Mus. Hederv. HI cont. p. 74 n«4. IX p. 188 n«> 58-60. Cavedoni Osserv. p. 57.
162 CTRÉNAlQUE.
m.
MONNAIES ROMAINES.
A.
Monnaies des magistrats romains avant et sons le règne d'Angnste.
Lorsque, diaprés le testament de Ptolémée Apion, la Cyrënaîquc eut été soumise aux Ro-
mains (96 av. J. Chr.), elle jouit d'autouDmie pendant 30 ans environ. Les monnaies frappées
durant cette période sont donc autonomes et se trouvent parmi celles décrites dans la partie I;
on y peut rapporter avec certitude les pièces qui portent la tête ou le nom de Rome, n*'M00-l02
et 286. Mais la Cyrénaîque étant devenue province de Tétat romain en 66^), les villes furent
sans doute privées du droit monétaire; il n'y a pas de monnaies autonomes qu'on soit porté par
une raison quelconque à assigner à cette époque.^)
Cette partie ne comprend pas toutes les monnaies romaines frappées dans la Cyrénaîque.
Ainsi on ne trouvera pas les deniers avec la tête de Jupiter-Ammon , frappés par Q. Cornuflcius,
préteur en Afrique après la mort de J. César ^), ni les deniers avec la même tête, offrant les noms
de Marc-Antoine et d'Auguste, frappés probablement par Pinarius Scarpus qui aVait le commande-
ment du corps d'armée de Marc-Antoine en Cyrénaîque et qui, après la bataille d'Actium, se mit
du. parti d'Auguste.^) Ces deniers ressemblent k ceux qu'on frappait à Rome; ils étaient sans
doute destinés à la solde dQ3 troupes stationnées en Cyrénaîque, et ont dû avoir un cours général
dans l'état romain; il faut* donc plutôt les ranger aux monnaies de familles romaines, parmi les-
quelles elles se trouvent aussi généralement classées. Les monnaies que nous allons traiter ici,
sont toutes de bronze, et par leur empreinte elles diffèrent des monnaies de Rome autant qu'elles
se rattachent à celles de la Cyrénaîque; elles doivent donc être regardées comme provinciales,
frappées pour la circulation dans ce pays seul.
Les types sont en partie nouveaux, soit offrant les symboles de la préfecture romaine,
soit empruntés au culte et à la nature du pays, en partie semblables aux types des monnaies
i) Il n'est pas sûr que ce fût en Tan 66 que la Cyrénaîque p. 86, et Gottschlck Gesch. des hell. Slaates in Kyre-
devint province romaine. Plusieurs données histo- naika p. 19.
riques induisent à croire que cet événement ait eu lieu 2) C'est à tort que M. Cavedoni a soutenu Topinlon con-
déjil en 75; c'est ce que Thrige a tAché de prouver traire, voyez plus haut p. 76 note ô.
Res Cyr. §73. En préférant l'an 66 nous avons suivi 3) Eckhel Doctr. V p. 195-196.
l'opinion généralement adoptée; voyez, outre les au- .4) Eckhel Doctr. VI, p. 57-58, 82 et 87. Cf. Borghesi dans
teurs cités chez Thrige, encore: Borghesi et Cavedoni Cavedoni^Osserv. p;71.
Osserv. p. 61 suiv. , Duchalais Revue num. fr. 1851
LOLLTUS. 1 53
autonomes; mais Tancien emblème national, le silphium, ne s'y trouve pas; de même que sous
la domination de Rome cette plante disparaissait dans la nature, de même elle ne parait plus sur
les monnaies. Quant aux magistrats romains, on voit par les légendes et les emblèmes que
contiennent les monnaies, qu'un assez grand nombre de celles-ci ont été frappées par le gouverneur
de la province, qui était appelé propréteur jusqu'en 27 où; par la répartition des provinces entre
Auguste et le sénat, la Cyrénaïque échut à ce dernier, proconsul après cette année; d'autres mon-
naies sont frappées par le questeur muni de l'autorité du propréteur. Plusieurs des noms de ces
magistrats sont d'ailleurs inconnus; d'autres sont mêlés dans les événements historiques, ou
se trouvent dans des inscriptions lapidaires ou sur les monnaies romaines; mais il est incertain
s'ils désignent les mêmes personnages.
Quant à la classification de ces monnaies, nous tâcherons d'établir un ordre chrono-
logique en suivant les indices qu'offrent les légendes et la fabrique. Il est donné que les pièces
avec la tête ou le nom d'Auguste, qui ont toutes TR POT ajouté à son nom, sont frappées
après l'an 23 (av. Chr.) où Auguste obtint la dignité de tribun; ce sont celles qui portent les noms
de Scato, Palicanus et Capito. La tête et le nom d'Auguste ayant été une fois placés sur les
monnaies, il est probable qu'ils y soient restés; donc, celles qui en sont dépourvues, sont anté-
rieures à l'an 23. Parmi les monnaies au nom de Scato, les unes offrent la tête et le nom
d'Auguste, que ne présentent pas les autres; il s'ensuit que c'est sous ce magistrat qu'on a com-
mencé à frapper des monnaies au nom d'Auguste, et que les pièces de Scato précèdent celles de
Palicanus et de CapitO; ainsi qu'elles sont postérieures aux autres. Comme les monnaies avec le
nom d'Auguste sont d'une mauvaise fabrique et offrent des légendes latines, il est permis d'en
conclure, que celles sans le nom d'Auguste, qui les égalent sous ces rapports, précèdent de plus
près celles de Scato (ainsi le n<'429 de Fabricius), et que les monnaies restantes, qui sont d'un
travail meilleur (celles avec le nom de Lollius), ou qui portent des légendes grecques (celles avec
le nom de Pupius), sont les premières en date.^) Cette classiûcation se trouve d'accord avec les
poids des monnaies. A cette époque les monnaies de cuivre diminuèrent de poids dans l'état
romain; or la plus grande espèce des monnaies de Lollius dépasse en poids la plus grande espèce
des monnaies de Pupius et de Scato, et de même la plus petite espèce du premier magistrat est
plus forte que la pièce correspondante des derniers, voyez plus bas à la un de cette partie.
L LOLLIUS.
Avec le nom AOAAIOY.
Tète de Juplter-Annon. ^. Chaise ciirule.
383. Tête de Jupiter- Ammon à dr. ; devant, un sceptre; derrière, g. Au-dessus de la tête, deux
ou quatre petits traits. Grenetis au pourtour. Ç*. AOAAIOY Sella curulis; entre les
jambes de la chaise, A. Grenetis au pourtour. JE,d. 23,1— 13,7 (us.) gr.^)
Le comte de Borghesi présume de même que les pièces Osserv. p. 71.
aux légendes grecques sont les premières. Cavedoui 2) Cab. de Milan, de Copenhague (17,7 gr.) et de Stockholm.
CYBÉNAlQUE.
384. Autre semblable; au droit, S et quatre petits traits; au revers, T. (Fig.)
M. 9. 23,1 gr. M
au revers, A. M.9. I7,o«: I4,0(us.) gr.*|
revers, H.
au revers, lA.
M. 9.
385. Autre; au droit, S et quatre traits;
386. Autre; au droit, S et quatre traits;
387. Autre; aji droit, S et quatre traits;
388. Autre; au droit, 9; au revers, K.
389. Autre; au droit, 8 et deux traits; au revers, Kf. (Pig-)
390. Autres semblables, au revers desquelles il ne parait pas de lettre numérale, qui cependant
peut y avoir existé. M.9. 27,4— 13,0(us.)gr.*'ï
-15,6(us.)gr.«''|
JE.9. 2I,9gr.*)
21,9417,7 gr")
Tète d'i|wUai. I^. »rona4alK.
i91. Télé d'Apollon laurée à dr., les cheveux ceints d'un bandeau et tombant en mèches régu-
lières; derrière l'épaule, l'arc et le carquois. Devant, B. ûrenetis au pourtour. ^.
AOAAIOY Dromadaire debout h dr.; au-dessous, B. Grenetis au pourtour. (Fig.)
M.l. 13,8— 8,0(us.)gr.**)
392. Autre semblable; au droit, B; au revers, E.
393. Autre; au revers, F.
394. Autre; au revers, IB.
^.7. 13,0* 9,0 gr.»l
^.7. 9,9gr.">)
JE. S. 7,7gr. (us.)")
Il Cab. de Stockholm.
Il Cob. de Paris et de Munich (Sesiinl DeRcr. tium. vet.
p. 563 n« 9, incorr. dëcr.)
B) 7 exemplaire» de dinërentei colIccUons.
*) Cab. de Vienne (Eckhel Cal. mus. Vind. I p. 2S4 n*l,
Mionnet n«Uâ. Incotr. décr.)
M Sestini Mus. Hederv. III conl. p. 76 ii<>S (Ulonnet S.
n°6S), Incorr. dëcr.
6) Cab. de Stockholm et de Vienne.
1) 10 exemplaires de dUTéreotes collections et catalogues.
a) Cab. de Paxit (Hlonn.
Vienne (2ex«mpt., Cit. n
Nus. Thenpoli I p. Ud n*i
e| Cab, de Paris (Hionn. n°
num. p. 393 §7 Hp.).
loj Cab. de la Haje.
Il) Cab. de Vienne {Cal. mu
Hlonn. n»l49|. Peut-être
elles loules un B au dro
de
147), de Copenhague,
i.Vind. Il p.4Su*7 tab.l.ii,
et de Naples.
8) et de tiotha ( LIebe Gotha
LOLLIUS.
155
Tète iPApolIon. ^. Cadicée entre m épi et u paret.
395. Télé d'Apollon, à dr., les cheveux ceints d'un bandeau et tombant en longues mèches régu-
lières; derrière, A. Grenetis au pourtour. ^. AOAAIOY Caducée combiné avec un
épi et un pavot; au-dessous, A. Grenetis au pourtour. iE. 3. 4,6 gr.*)
396. Autre semblable; devant la tête, un objet oblong indécis; au revers, B.
M.Z. 4,9d:4,igr.2)
Avec le nom L. LOLLIVS.
Tète Jeue diadénée. ^. Chaise carde.
397. Tête imberbe à dr. , ceinte d*un diadème; devant, un sceptre et la lettre B. Grenetis au
pourtour. Q*. L. LOLLIVS Sella curulis; entre les jambes de la chaise, B. Grenetis
iE. 9. 19,3gr.8)
au pourtour.
398. Autre semblable; au droit, B; au revers, f.
ix). 9.
399. Autre
400. Autre
401. Autre
402. Autre
403. Autre
au droit, B
au droit, B
au droit, B
au droit, B
au droit, B
au revers, A.
au revers, F.
au revers, H.
au revers, O.
au revers, I.
(Fig.)
23,8- 16,6 gr.*^)
M, 9. 24,5 gr. 5)
iE. 9. 16,6 gr.«)
iE. 9. 20,4 gr.')
iE. 9. 24,5 gr. 8)
399
Tète de Diane. ^. Cerf.
404. Tête de Diane à dr.; derrière Tépaule, Tare et le carquois.
L. LOLLIVS Daim debout à dr. Grenetis au pourtour.
Grenetis au pourtour. Q*.*
^.8—7. 12,8— 8,3 gr.*^«)
1) Cab. de Dresde et de Berlin.
%) Cab. de Paris (Thcs. MoreJl. p. 250 Lollia ttg. C; Mion-
net n« 1.43, incorr. dêcr.) et de Vienne. C'est faute de
flan qu'on ne voit pas de lettre derrière la tête.
8) Cab. de Vienne (Mus. Theup. I p. 59 n« 1 ). Cf. PaUn
Fain. rom. p. 158 n«5, Vaillant Num. Fam. Tab. 86, i.
4) G exemplaires de diiïérentes collecUons.
5) Cab. de Vienne et de Berlin.
c) Cab. de Paris.
.7) Cab. de Milan.
8) Cab. de Vienne; SesUni Mus. Hederv. III cont. p. 76 no3
(Mionn. S. no63).
9) Sestini Descr. num. vet. p. 563 n» 1 1 de la coll. Ainslic.
(cf. Mus. Hederv. Wicxai Num. rom. p. 32 n«648,£?)
10) 10 exemplaires de difTérentes collections. Quelques-
uns, n'étant pas bien conservés, ont peut-être porté
des lettres isolées.
20 •
156
cïbénaIque.
405. Autre
406. Aulre,
407. Autre;
408. Autre,
409. Autre,
410. Autre;
411. Autre;
412. Autre;
413. Aulre,
414. Autre,
415. Autre;
416. Autre,
417. Autre;
418. Autre;
419. Autre,
semblable; devant la léte de Diane, B; sous le daim,
avec ou sans B au droit; au revers, B.
, au droit, B; au revers, F.
avec ou sans B au droit; au revers, A.
sans lettre apparente au droit; au revers, E(?). ,
au droit, B; au revers, F. (Fig.)
au droit, B; au revers, Z.
. au droil, B ; au revers, H .
avec ou sans B au droit; au revers, I.
la lettre au droit indistincte; au revers, IB.
au droit, F ou nulle lettre apparente; au revers. Il
sans lettre apparente au droit; au revers, lA.
au droit, F ou nulle lettre apparente; au revers, IF.
au droit, F ; au revers, \Z .
sans lettre apparente au droit; au revers, K.
X. 7.1)
M.è—1. ll,û&10,ogr.')
JE. 7. 12,1 &9,9gr.')
JE.1. 10,7&9,6gr.')
yE. 7. 8,8gr.*)
M.l. 11,7— 9,8 gr.*")
M. 8. l^Bgr.f)
M.S. 10,7gr.«i
M.l. 8,0 gr.»)
li,4*ll,ugr."')
^.7.
(Fig.)
12,0— 9,9 gr.*")
J:. 6J. 9,4gr.»»|
JE.7. 12,4et9,4gr.»«|
JE.7. il,6d:Il,0gr.'*l
^.8.»}
laiiie. Ifr. Cvimie.
420. L. LOLLIVS Massue;
Grenetis au pourtour.
dans le champ k g.,
(Fig.)
Couronne de laurier, dans laquelle F.
JE. A. 4,3 4 4,1 gr.")
1) Sestln) Mus. Hedcrv. III ront p. TG i]<>6 (M)onn. S. n'GT).
1) Cab. de Paris |Thes. MoreJl. Lollla D.^ Cal. d'Enncry
p. ITâ n*4Gâ, Mlonn, n*15j} et de Munich; Sestini
Uescr. num. ret. p. â63 n<> 12, Mus. Hederv. III cunU
p. 76 n*T [Mlonn. S. n*6S), Mua Foiitana I p. I2G n*3
et II) p. 95 ii»3 (Mionn. S. n»70, incorr. décr.)
S| Cub. de Stockholm; Scsliiil Mus. Hederv. III eont. p. 76
n*8 I iiicorr. décr).
i) Hus. brlt., cab. de Vienne, coll. de Fonlona (Sestini
Nui. Fonlann I p. 126 n<4 et III p. 9S n<'4, Mionn. S.
n*7l ], Cal. d'Enncry p. IT5 n«465.
61 Scstini Mus. Fonlann I p. 126 n<>5etlll p. 9Sti°5 (Mionn.
S. n«72),
•1 6 eiemplaires de dliTérenles collections o
7) Cab. de Paris iHlonn. n" lâS).
catalogues.
s) Cab. de Paris IMlonn. n' 157).
91 Cab. de Milan; Fckhcl Cat. mus. Vind. Il p. 47 n>4.
10) Cab. de Vienne (Mus. TheupoU p. 69 n't), de Berlin
et de Stockholm; Cnl. dEnnery p. 175 n"4G.S.
11) Cab. de Munich, de Vienne (Mus. TheupoU p. 59 n*5),
de Berlin, de Paris (Cat. d'Enncry p. 176 n'4G5) ei de
Rauch; «eslini Mus. Hedert'. III conl. p. 7G t|i9.
I3| Cab. de Vienne (Cal. mus. Vind. Il p. 47 n'b).
13) Mus. brlt. et cab. de Paris (Cat. d'Ennerjr p. l7Sni4GS),
Seslinl Mus, Hederv. III cunt. p. 76 n> 10 (Mionn. S.
n*75).
14) Cab. de Paris |Valllanl Kum. fnm. lab. SG, S, Mionn.
n*158) et coll. de Thomsen.
is) Cat. d'Eiinery p. 175 n»46S, Hionnel n*159.
is) Cab. de Paris [2 ciempl., Mlonn. n<153).
L0LLIU8. 157
421. Autre semblable; au droit, B; au revers, dans la couronne, A. ^.4. 4,8— 4,0 gr.**)
420
Quelques érudits du siècle passé rapportaient un nombre des monnaies précédentes à la
Galatie, parce que ce pays, étant fait province romaine à la mort du roi Amyntas en 25 (av. Chr.),
reçut pour préfet un certain LoUius, et qu*on trouve également sur des monnaies de la Galatie de
cette époque une tête de Diane, un cerf et un caducée lié avec un épi et un pavot. Contre cette
opinion Eckhel a déjà fait valoir que le Lollius qui était préfet de la Galatie, avait pour prénom
Marcus et non pas Lucius, et que les types sont les mêmes que sur les monnaies frappées par
les autres magistrats romains de la Cyrénaïque ou conviennent parfaitement à ce pnys.^) Sestini
a fait remarquer que ces monnaies proviennent surtout de la Barbarie, notamment de Tripoli.^)
Aussi sont-elles généralement attribuées à la Cyrénaïque.
Il se présente d*abord la question, si le magistrat dont le nom est écrit AOAAIOY, est
le même que L. LOLLIVS. Chacune des deux séries a ses types particuliers, à Texception de
la chaise curule; les pièces de la 1'* série offrent un flan à tranche oblique selon la fabrication
égyptienne, celles de la 2^% un flan à bord arrondi. L'ordre qui semble naturel, est celui que
les monnaies à Finscription grecque ont précédé celles à Tinscription latine; on pourrait donc
croire que les monnaies avec le nom de L. Lollius sont postérieures, et qu'elles succèdent à celles
de Pupius qui ont des légendes grecques. Il est cependant plus probable que c'est un même
Lollius qui a fait frapper les monnaies de toutes les deux séries.^). Il y a un parallélisme
remarquable entre ces séries; chacune comprend trois espèces conformes en poids, dont la l'* a
pour type du revers une chaise curule, la 2'*% un animal; toutes les deux séries portent une
lettre isolée au droit et un chiffre numéral au revers, B au droit étant associé aux A— I au revers;
le travail artistique des deux séries est très-pareil. Juba II, roi de Mauritanie, faisait de même
frapper des monnaies avec des légendes soit grecques soit latines. Le nom de L. Lollius, sur les
monnaies transféré en grec, devait être mis au génitif et sans prénom, puisqu'il avait été d'usage
d'inscrire ainsi les noms de magistrats sur les monnaies autonomes. Il ne convient pas d'inter-
caler les monnaies de Pupius entre les deux séries au nom de Lollius, car elles diffèrent de l'une
et de l'autre par le travail plus vil et par la construction de la chaise curule, tandis que sous les
mêmes rapports, ainsi que par les types du bélier et du serpent, elles se rapprochent des mon-
naies de Scato.
1) Cab. de Paris (2 exempl., MIonn. n«I5i), de Vienne 4) SesUni (Mus. Hederv. III cont. p. 76 n«5, cf. Mionn. S.
(Eclcliel Cat. mus. Vind. II p. 48 n«6, tab. I, 10) et du n«G5) a décrit une pièce avec ^. AOJAIOY au re-
roi de Sardaigne. vers; mais parmi le grand nombre de monnaies qui
2) Eckhei Doctr. V p. 237-238. Cf. Borghesi dans Cave- ont été examinées pour cet ouvrage, aucune ne porte A
donl Osserv. p. 67. devant le nom grec.
8) Mus. Fontana 1 p. 126.
158
CYRÉNAÏQIJE.
•
Loi lia était une famille plébéienne, dont plusieurs personnages sont connus dans Thistoire.
Eckhel présumait que LoUius qui a frappé ces monnaies, fût le même que Palicanus dont le nom
est inscrit sur les n"434 suiv., et que son nom complet ait été L, LoUius Palicanus] il aurait
donc été préfet de la Cyrénaïque sous Auguste.') Cette opinion a été réfutée par le comte de
Borghesi^), qui est d'avis que notre Lollius est le même que L. Lollius, un des quinze légats de
Pompée, qui pendant la guerre contre les pirates était stationné dans la mer Egée, et qui, selon
sa conjecture, en 687 u. c. (67-66 av. Chr.) serait allé en Cyrénaïque et aurait réduit en province
romaine ce pays, parce que ses villes maritimes auraient pris le parti des pirates. Ce Lollius ne
serait cependant resté que trois ans en Cyrénaïque, comme fait remarquer le savant italien, parce
qu'en 690 u. c. il assiégea la ville de Damas avec Metellus Nepos. Quoi qu'il en soit, L. Lol-
lius, qui a émis les monnaies dont nous nous occupons, a sans doute été le premier propré-
teur de la Cyrénaïque.
Les types. Au droit on voit les têtes des mêmes divinités principales que sur les
monnaies autonomes: celles de Jupîter-Ammon"), d'Apollon^) et de Diane, et encore une
tête jeune et diadémée (sur les n*** 397 suiv.) qui est difOcile à déterminer. Havercamp a pré-
sumé que cette tête représente Ptolémée Apion qui aurait été placé sur les monnaies à cause de
son amitié pour les Romains, explication, qu Eckhel n'a pas trouvée improbable.^) Cavedoni^) pré-
fère d*y voir Battus, premier roi de Cyrène. '^) Le bâton, orné au bout, qui est placé devant
cette tête ainsi que devant celle de Jupiler-Ammon , a été pris par M. Cavedoni®) pour un volume
ou rouleau de papyrus, signiûant le testament d'Apion par lequel la Cyrénaïque avait été cédée à
Rome; d'après l'opinion de ce savant il est trop court pour un sceptre.^) Mais le bâton est trop
mince pour un tel rouleau; il se prolonge jusqu'à l'endroit où il est coupé par le cou de la tête
ou par le bord de la monnaie; quand il paraît court, c'est là où la conservation imparfaite de la
pièce ne permet d'en voir qu'une partie. ***) On pourra le prendre pour le sceptre du dieu ") ou
héros, devant la tête duquel il se trouve. Cependant, qutind on considère que ce sceptre se voit
devant deux têtes différentes sur les mêmes pièces qui portent au revers la chaise curule, et que
sur les monnaies de Pupius (n" 422-423) un bâton est placé auprès de la chaise du magistrat
romain, on est porté à croire que c'est un emblème de la dignité du propréteur. Les types au
revers diffèrent tous de ceux des monnaies autonomes. La sella curulis était, comme on
sait, l'insigne des magistrats qui s'appelaient curuies^ notamment du proconsulét du propréteur;
1) Doctr. V p. 237.
3) Dans Cavedoni Osserv. p. 65-67.
3) Dans la description de la tète de Jupiter-Ammoii on
trouve quelquefois cité qu'elle est surmontée d'un disque
(Mionnet n<>> 144-145, cf. Morelli LoUia tab. n» 4) ou
d'une fleur de lotus (Sestini Mus. Hederv. 111 cont.
p. 76 n» 5, Mionnet S. no65). Sur aucune monnaie
nous n'avons trouvé la tète de Jupiter-Ammon ainsi
représentée. Peut-être que ce sont les petits traits
(voy. p. 159) qui ont induit en erreur les numismaUstes.
4) La tète d'Apollon sur le no396 a été appelée à tort
tète de femme par Mionnet (n<»143).
5) Eckhel Doctr. V p. 237.
6) Osserv. p. 78.
7) M. Lindberg prend, la tête pour celle d'Apollon, et le
sceptre pour son attribut. Ce n'est pas en faveur de
cette oplTiion, que la tête de ce dieu se trouve sur les
noa 391-396 avec une autre clievelare et des attributs
différents.
8) Osserv. p. 78.
9) Par SesUni le bâton sur le no402 est appelé spieuLum.
Mus. Hederv. III cont. p. 76 n» 3.
10) Survies gravures des n««384et399 la parUe inférieure
du bâton ne parait pas, parce que la monnaie est usée
en cet endroit.
11) Sur le n«194 Jupiter-Ammon est représenté avec un
sceptre dans le bras.
LOLLIUS.
159
par ce type Lollius est donc désigné comme propréteur (cf. p. 153). L'objet posé sur la chaise a
été généralement pris pour une couronne^); on offrait souvent en hommage une couronne au
préfet de la province ^), et sur les deniers romains elle se voit plus d'une fois sur la chaise curule.
Mais il faut remarquer que cet objet n'a sur aucune pièce la forme d'une couronne'); sur les
monnaies de Pupius et de Palicanus (n^'424 suiv. et434) l'objet qui occupe la même place sur le
siège, est souvent de forme rectangulaire et ne peut nullement représenter une couronne; peut-
être est-ce tout simplement le coussin de la chaise. Le dromadaire est un type qui a rapport
à la Libye ou qui désigne le commerce qui se faisait par des caravanes avec les pays intérieurs de
l'Afrique^). Cet habitant du désert n'a guère été en usage chez les Cyrénéens grecs, qui se ser-
vaient sans doute, pour toutes sortes de travaux, des excellents chevaux dont abondait le pays^);
le chameau n'est nommé parmi les quadrupèdes de la Cyrénaïque par aucun auteur ancien avant
Synésius à la fln du IV"« siècle; ce n'est probablement qu*à l'époque des empereurs que les cha-
meaux ont été introduits de la Libye. ®) Le cerf, à en juger par la longueur et la forme des
cornes, est un daim, animal indigène dans le nord de l'Afrique'^); comme les monnaies avec le
cerf au revers portent la tête de Diane au droit, c'est peut-être comme l'animal consacré à cette
déesse qu'il y est représenté. Un caducée lié avec un épi et un pavot est un emblème de
commerce et de fertilité qu'on rencontre souvent sur les monnaies de la période romaine. La
massue (sur les n** 420 et 421) se trouve aussi sur les pièces ptoléméennes, n"' 378-380, frappées
à Hespéris, sur lesquelles elle. a trait àf l'exploit d'Hercule appartenant h cette localité (cf. p. 145) ^);
la couronne au revers des mêmes n*** peut également avoir rapport à Hercule; mais il est aussi
permis de la prendre pour une couronne décernée à Lollius par la province^), ainsi que celle sur
les monnaies de Scato.
Au-dessus de la tête de Jupiter-Ammon on aperçoit quelques petits traits, deux ou
quatre, le plus souvent droits et pointus; sur toutes les pièces bien conservées ils sont très-
marqués. Sur les monnaies de Pupius il y a deux traits semblables au-dessus des têtes de
Jupiter-Ammon et d'Apollon, voyez les n*'424suiv. On pourrait les prendre pour des rayons; sur
les monnaies autonomes la tête de Jupiter-Ammon se trouve quelquefois rayonnée ou ayant les
cheveux disposés en guise de rayons ^^, et Apollon était aussi vénéré comme dieu du soleil^').
Il est vrai que le travail de ces monnaies est négligé et grossier; toutefois, cette manière de repré-
senter des rayons serait trop singulière. Nous inclinons à prendre ces traits pour des marques
d'atelier, qui ne sont pas en rapport avec la tête; sur les monnaies de Carthage on découvre très-
1) Ainsi par Eckliel, Sestini, Mionncl et Cavedoni 11. ce.
a) Eckhel Doctr. VII p. 6. Cavedoni Osserv. p. 76-77.
3) Patin, Vaillant et Morelli ont fait figurer, à tort, une
couronne très-marquée dans les gravures qu'ils ont
données de ces monnaies.
4) Sur ce commerce, voyez Thrige Res Cyr. §84.
5) Voyez plus haut p. 17 note 2.
6) Voyez Pacho Voyage p. 242.
7) Cuvier Règne animal (1829) 1 p. 262 note. Gervais
Zoologie et Paléontologie franc. 2»* éd. (1859) p. 145.
Van der Hoevcn Zoologie 1, 1. Hérodote (IV, 192), Ari-
stote (Hist. anim. V1II,28) et Pline (Hist. natVHI.Sl) sont
d'accord en rapportant que le cerf {fka^oç, cervw) n'existe
pas dans la Libye ou Afrique; mais ils disent la même
chose du sanglier, qui s'y trouve pourtant en abondance
(cf.Wheeler Geogr. of Herod. p.542-543). Dans une scène
de chasse peinte dans un tombeau de la nécropole de
Cyrène (Pacho Voyage pi. LU) on voit un cerf parmi les
bétcs tuées.
8) M. Cavedoni regarde la massue comme symbole de la
Libye, Hercule étant père de Libes. Spicilegio p. 299.
Osserv. p. 76.
9) Cf. note 2.
10) Voyez plus haut p. 100.
11) Voyez plus haut p. 77 note 1.
1 60 CYRÉNAÏQUE.
souvent au-dessus de la tête de Cérès de petits traits de difTérent nombre, appliqués de la même
manière, et qu*on ne saurait expliquer autrement.
Au revers on trouve une série de lettres, A — Kf, qui évidemment sont des chiffres
numéraux, 1 — 23. Havercamp regardait ces chiffres comme des années de radminislralion de
Lollius; Eckhel trouvait cette supposition peu probable, mais laissait indéfinie leur signification^);
Sestini les prenait de nouveau pour des années^). MM. le comte de Borghesi et Cavedoni, qui
les derniers ont traité ces monnaies, n'ont énoncé aucune opinion à cet égard. On pourrait
demander si les lettres ne désignent pas les différents ateliers de Thôtel de la Monnaie, ainsi que
les douze premières lettres de Talphabet sur les monnaies autonomes n" 252-262, ou bien des
émissions monétaires différentes. Ni Tun ni Tautre ne peut être admis. Ces lettres diffèrent de
celles des n^' 252 suiv. en ce qu'elles sont des chiffres numéraux et qu^elles montent plus haut.
Sur les n®' 420 et 421 TetA sont placés au milieu de la pièce entourés d'une couronne; une telle
place serait trop saillante pour une simple marque d'atelier ou d'émission. Il est certainement plus
probable que ces chiffres soient des années. Des bronzes frappés à Alexandrie sous le règne
d'Auguste présentent au revers une année dans une couronne. Les années peuvent appartenir à
une ère cyrénéenne datant de l'an où la Cyrénaïque fut faite province romaine*), ou l'on peut les
référer à l'administration de Lollius; que l'on adopte l'un ou l'autre, les monnaies ont été frappées
de 66 à 43 av. Chr. , Lollius étant sans doute le premier propréteur de la Cyrénaïque.
Au droit se répètent les lettres A, B et f. Ses'tini a supposé que B, la lettre qui se
trouve le plus souvent, indique Barcé*); M. Cavedoni pense qu'elle désigne la ville de Béré-
nice^); mais il n'existait aucune ville dans la Cyrénaïque qui eût pour initiale la lettre f, qu'il
faudrait expliquer analogiquement par une ville. A se voit seulement sur le n®395 qui porte A au
revers; B est placé sur les monnaies au nom grec dont le revers contient A—IA (ou IB), (K) et Kf,
et sur celles au nom latin dont le revers présente A — I; f enfin se trouve sur les monnaies latines
ensemble avec If— IZ(etK)®) au revers. Si l'on veut supposer que ces trois lettres désignent des
ans '^) , cette supposition est d'accord avec la conjecture du comte de Borghesi , que toutes ces
monnaies soient frappées par L. Lollius, légat de Pompée, qui n'aurait gouverné la Cyrénaïque que
pendant 3 ans; mais dans ce cas les chiffres du revers seraient des marques d'officine, ce qui n'est
guère admissible. H n'est pas vraisemblable que les lettres A, B et f indiquent les ateliers moné-
taires, parce que, en regardant comme des années les chiffres du revers, il faudrait présumer que
l'atelier A n'eût été en usage que dans la r<^ année, B seulement pendant les ans 1 — 11 (ou 12)
et(20-)23, r -exclusivement dans les ans 13— 17 (ou 20). On ne peut songer non plus à trois
époques de l'administration de Lollius ou à une nomination trois fois répétée à la dignité de pro-
préteur; car B au droit se trouve associé au Kr(ouK-Kr) au revers, tandis que f au droit est
joint aux If — \Z au revers. La seule explication qui semble rester, est celle que A, Betf sont des
i) Doctr. V p. 238. 6) K se trouve seulement sur les deux n»* 388 et 4 19, cités
3) Mus. Fontana I p. 126-127, III p.95; Classes gen. p.174. d'après Sestini et le catalogue d'Ennery, et ne p«ut par
3) On a rapporté à une telle ère une année dans une in- conséquent être regardé comme sûr.
scription lapidaire trouvée en Cyrénaïque, voyez Acad. 7) Sur un exemplaire du n» 406 Sestini (Mus. Fontana I
des inscr. T. XXI p.35, cf. XXXVU p.375. p.l26 no3, etlllp.95, Classes gen. p. 174) a lu au droit
4) Mus. Fontana 1 p. 127. yiJ qu'il explique par Jvxa^aç J, année A; mais la leçon
s) Osserv. p. 78. de Sestini n'est sans doute pas juste.
PUPIUS.
161
marques des officiers monétaires ou des magistrats inférieurs. Cette explication admise, il
faut supposer que le personnage désigné par B ait été en fonction à deux époques diiïérentes,
pendant les années 1-11 et 20-23, le personnage T Payant remplacé pendant le temps intermédiaire,
ou bien que deux personnages aient eu un B pour initiale de leurs noms ^).
Sestini a publié un petit bronze du musée Hedervar, ayant au droit la tête d'Apollon, au
revers le serpent esculapien avec le nom AOAAIOY^); il a été adopté par Mionnet et Cavedoni ").
Voici les raisons pourquoi nous n'avons pas donné place à cette pièce parmi les monnaies de
Lollius. Selon le catalogue de Wiczai la légende est eiïacée. La pièce ne se trouve dans
aucune des collections parmi lesquelles le cabinet de Wiczai a été partagé. Les monnaies avec
le nom AOAAIOY correspondent à celles avec le nom de L. Lollius et de Pupius en ce qu'elles
présentent trois divisions, ayant chacune un seul type; si la pièce en question était juste, il faudrait
admettre dans les monnaies latines de Lollius une 4"' division ou de doubles types dans la 3"*® divi-
sion. Peut-être qu'un exemplaire mal conservé du n<'428 de Pupius ou du n<'431 de Scato a
induit Sestini en erreur. Enfin, dans le Museo Sanclementi ^) on trouve décrite une pièce au*
même revers que le n®396, dont le droit présenterait une tôte de femme tourelée avec un silphium
devant. Cette pièce n'est sans doute aucune autre que notre n*396; la face n'a probablement pas
été bien conservée, puisque dans la gravure du musée Sanclementi on n'aperçoit ni les tours sur
la tôte, ni le silphium devant elle.
A. PUPIUS RUFUSo
Bélier. Q-. Chaise de qnestenr.
422. nOYniOC Bélier debout à dr. ; au-dessous, L. i^. (P)OY(t)OC TAMIAC Chaise (subsellium),
à laquelle est «ippuyé un bâton; au-dessous, une bourse. Dans le champ à dr., L. (Fig.)
iE. 5. 6,8— 4,0 gr.* *)
423. ANTICTPA Bélier debout à g.; au-dessous, L. îjr. (n)OYniOC TAMIAC Même type qu'au
revers précédent. iE. 5. 6,0 — 4,lgr.*®(
422
423
]) M. Lindberg a de même supposé que les leUres au droit
soient des marques des officiers monétaires, celles au
revers des années de TadministraUon de Lollius.
%) Descr. du mus. Hederv. III cont. p. 76 n«ll.
a) Mionn. S. n^TG. Cavedoni Osserv. p. 77.
4) I p. 218. tab.XII.Ml. Mionn. no 146.
&) 12 exemplaires de dilTérentes collections. Les légendes
sont plus ou moins imparfaites.
6) Cab. de Berlin, de Paris (Mionn. n« 137), de Vienne, de
la Haye, de Copenhague et de Bologne.
21
Kte de Jipltfr-ÀHMM. ^. Cktiin cmlf.
124. AYAOC (rilOYniOC L Tête de Jupiter-Ammon à dr.; au-deBsiis, deux petits traits. Ç-.
TAMIAS AMTICTPA Chaise ciirije entre deux faisceauJi; dans le champ, à g. L-, à dr.
^.8. 13,8— 9,0 gr.*»)
fr. novnioc (aintictpiati
(Fig.) JE.S. H,9— 8,8«r.*»)
M,. 8. 14,2— 9,4 gr.')
M,. 8. *)
A. (Fig.)
42à. KAI TAMIAC L Même télé; au-dessus, deux peliu traits.
Même type qu'au revers précédent; dans le champ à g. , L.
426. Autre semblable; au revers à dr. , encore A.
427. Aulre semblable, sans la lettre L au droit et au revers.
nu i?ifMn. Q-. Serpnt
428. Têle d'Apollon k dr. , les cheveux pendant en mèches régulières et ceints d'un bandeau;
derrière, L. -Au-dessus du front, deux petits traits. 1^. dOVrilOC, Serpent dressé et replié;
au-dessous, L. jE. 3. 3,ï— 2,3gr.*')
Les numismates du siècle passé, Vaillant, Spanheim et Havercamp, rapportaient ces mon-
naies il la Bithynie, croyant lire le nom de Nicëe sur un exemplaire mal conservé. Pellerin^)
les attribua le premier à la Cyrénafque, auquel pays elles ont été classées depuis par EckheP) et
d'antres. Les types et la fabrique ne permettent pas de douter que cette classiflcatioo ne soit
juste, quoique le magistrat dont les monnaies contiennent le nom, ne soit pas connu pur l'histoire.
Les légendes variées se réfèrent probablement toutes k un même personnage; en suppléant
l'une à l'aide de l'autre, on parvient h. ce résultat, que celui qui les a fait frapper, est Aulus Pupius
I) Cab. de Paru (PetlerinRec.l p.XI,4, Cul. d'Ennery p.l79
n'i^ii, Hlonn. n«l3Set 130, Incorr décr.), de Munich.
devienne et de St. Péterîbourg: Seeiinl Descr. num vet.
p. 562 ii*T.
3) Cab. de Copenhague, de la Haye, de Berlin el deFontana.
3) Cab. de Paria {Pelterln Rec. t p.XI,â; Hionn. n<»140et
Ml), devienne, de St. Pelersbourg ( Eckhel Doctr. IV p. 1 31)
et de Pontana (Sestiiii Mus. FojLtnna I p.l35, lab. VI, 5;
III p.9ân°I): Sestini De»cr. n.v. p.â63 n'S, Mus. Hederr.
III cont, p.7S n<3.
<) Mus. brit. , cab. devienne, de Storkholm et coll. de
i>) T exemplaires de différentes collections, [^usleurs toit,
faute de dan, L au revers ne paraît pas,
t] Recueil 1 préf. XI sulv.
T) Doclr. lVp.126-127.
PUPIUS.
163
Rufus, en même temps questeur (rcr/tifaç) et propréteur (ai^neyr^ofriy/oç) , c'est-à-dire questeur muni
de Fautorité d*un propréteur. C*est ainsi qu*Eckhel M et le comte de Borghesi ^) ont entendu ces
légendes. Sestini cependant a été d>une autre opinion. Ce numismatiste a cru qu'on ne
saurait lire sur le nM25 nOYniOC ANTICTP KAI TAMIAC, parce que Finscription de la face ne
doit pas être lue après celle du revers, que par conséquent KAI ne signifie pas et, mais soit le
nom abrégé d'un questeur, Cœcilins ou Cœliusy différent du propréteur Pupius au revers, enfln que
sur le n®422 Pupius au droit soit un autre magistrat que le questeur Rufus inscrit au revers.
En même temps le savant italien a fait observer qu'une monnaie frappée en Macédoine comme
province romaine porte au droit CAE PR, au revers AESILLAS Q.") En effet, si l'on ne con-
naissait que les n*'422 et425 suiv., ces remarques seraient de poids; mais on ne peut entendre
les légendes des n<"423 et 424 autrement que d'un Pupius qui a été à la fois questeur et propréteur
ou guœstor proprœtore^). Il arrivait de temps en temps que le sénat chargeait un questeur du
pouvoir d*un propréteur pour gouverner une province, ou qu'à la mort du propréteur un questeur
prenait sa fonction temporairement, ou bien qu'un propréteur transmettait pendant son absence son
autorité au questeur.^) Les monnaies de Pupius, comme nous avons déjà fait remarquer (p. 153),
succèdent sans doute aux monnaies grecques de Lollius dont la dernière, marquée du chiffre 23,
est probablement frappée en 43 av. J. Chr. A ce temps Cassius, l'un des chefs conjurés contre
César, était propréteur de la Cyrénaïque sans être présent dans sa province^); ce peut donc être
celui-ci que notre Pupius a remplacé comme guœstor propi-œtore. Le n**422, sur lequel Pupius
n'est appelé que questeur, est probablement frappé avant les autres, qui offrent en outre le titre
de propréteur. '^)
Les types du droit sont empruntés aux monnaies autonomes; le bélier se trouve aussi sur
une pièce ptoléméenne. ^) Le serpent esculapien au revers du n^428 est un nouveau type,
mais avait cependant été placé comme symbole accessoire sur les monnaies autonomes. Nous
avons déjà parlé du culte d'Esculape dans la Cyrénaïque, voyez p. 110. Sous la domination romaine
le trésor se trouvait dans le temple de ce dieu sur l'acropole de Cyrène^); on voit encore les
1) Doctr. IV p,127 et 246-247.
3) Dans Cavedoni Os8enr/p.72 8ulv.
3) Oescr. num. vet. p. 562-563. Mus. Fontana I p.125.
4) Dans les inscriptions lapidaires cette dignité se trouve
de même 'indiquée par les mots T AMI AS et ANTI-
ITPATHrOl liés par KAI, voy. Eclihel Doctr. IV p.247.
h) Eckhel Doctr. IV p.247. Pauiy Reai-Encyclopàdie VI, 1,
p. 102.
6) Appien Bell, civ 111,8; IV, 57. Cf. Cicero II Philipp. 38
et Dio Cassius XLVII,21.
7) Dana Cavedoni OsserA'. p. 7 1-74 le comte de Borghesi
tàclie de démontrer que les monnaies de Pupius sont
frappées avant l'an 727 u.c. ( 27 av. J. Chr.) où Auguste
partagea les provinces entre lui-même et le sénat, ou
bien avant718 u.c. (36av. J.Chr.) où Marc-Antoine donna
la Cyrénaïque aux (ils de Cléopùtre. Entre autres ar-
guments le docte italien renvoie à une pièce avec l'in-
scription nOTniOJ P0Y4>0S ANTIJTPA, en fai-
sant observer que le titre de dynaTçâTtjyoç sans addi-
tion de rafjiiaç ne convient à aucun magistrat de la
Cyrénaïque dans l'époque après 727. Mais TinscripUon
sur laquelle s'appuie Borghesi, est sans doute empruntée
à SesUni (Mus. Fontana I p. 125, Classes gen. pi 74) qui
probablement sur un exemplaire mal conservé du no423
a lu P0Y4>0J au lieu de TAMIAI. — Nous croyons
à propos d'ajouter la remarque qu'on ne peut déduire
que les monnaies de Pupius ont été frappées à l'époque
avant 27, de ce qu'il est appelé quœstor proprœtore; car
après ce temps, comme a montré Borghesi ( Décade X,
Osserv.V), le questeur dans les provinces proconsulaires
exerçait aussi la fonction du préteur, en s'appclant de
même qu<e8tor proprcetore.
8) Pellerin (Red préf.p.XI), SesUni (Mus. Fontana 1^.126)
et Cavedoni (Osserv.p 80) ont fait remarquer que ces
monnaies présentent un bélier à la queue longue et
grasse qui est propre à la race de moutons libyenne;
mais la queue n'offre rien d'extraordinaire. C'est peut-
être comme symbole d'Ammon que le bélier est placé
sur les monnaies, cf. n» 194 et 430.
9) TaciU Ann, XiV,18.
2r
1 64 CYRÉNAÏQUE.
ruines de ce temple ainsi que du sanctuaire ancien et célèbre dTsculape à Balagrs non loin de
Cyrène. ^) Au revers des autres n<" on trouve les emblèmes de la magistrature romaine. Le
revers des n" 422 et 423, sur lequel Pupius est nommé seulement TAMIAZ, présente les insignes
du questeur: la chaise appelée subsellium, une bourse et un bâton. Souvent ces insignes
n'ont pas été justement expliqués. On a pris la chaise pour une table ou pour sella curulis^);
mais elle diffère de la chaise curule par sa construction et par le siège réticulé ; c^est le subsellium *),
chaise à laquelle avaient droit le questeur et d*autres magistrats inférieurs *). L'objet qui est placé
au-dessous, a été appelé un vase ou vase lustraP); M. Cavedoni a démontré que c'est une bourse
{saccidus).^) La position inclinée (voy. le n® 423) convient parfaitement à une bourse remplie
d'argent; dans les provinces, la fonction principale du questeur était de lever les impôts et de faire
les payements aux fonctionnaires et soldats romains. Sur les tétradrachmes frappés en Macédoine
par le questeur Aesillas on voit un coffret (arcvia) h côté du subsellium, et sur les quinaires romains,
frappés par L. Sestius, proquesteur de Brutus, une boite (thésaurus) est placée au-dessous d'une
pareille chaise. ''l Quant au bâton, on le trouve de même sur d'autres monnaies placé auprès de
la chaise du questeur comme appartenant à ses insignes.^) Au revers des n*" 424-427, auquel le
titre ANTI2TPATH r02 est ajouté à celui de TAMIAZ, on voit les emblèmes qui désignent l'autorité
du propréteur: la sella curvlis et \e% fasces avec les haches; la chaise curulë n'appartenait pas au
questeur, et les faisceaux que portaient ses licteurs, n'étaient pas munis de haches.^
La lettre L se trouve placée sur la plupart des monnaies tant au droit qu'au revers; sur
les n" 424 et 426 A est encore ajouté au revers. On a pris cette dernière lettre pour un A*^); mais
plusieurs exemplaires bien conservés montrent un A distinct. Sestini a supposé que L indique
Avxâfiaç, an, comme sur les monnaies égyptiennes^^); mais nul chiffre n'étant ajouté (outre A sur
les n" 424 et 426), cette explication ne peut être admise. La lettre L n'indique sans doute pas un
fonctionnaire inférieur, ainsi que les lettres au droit des monnaies de Lollius, parce que la lettre
grecque correspondante lui est quelquefois associée; elle ne peut non plus être regardée comme
une simple marque d'atelier, puisqu'on ne rencontre aucune autre lettre isolée, et qu'en la répétant
sur les deux côtés de la monnaie et en ajoutant A, on a évidemment voulu y attirer l'attention.
Il n'y avait aucune ville de quelque importance dont le nom commençât par L. Il né reste donc
que d'admettre que ces lettres désignent la province pour laquelle sont frappées ces monnaies, la
Libye, conjecture déjà proposée par M. Cavedoni. ^^) On trouve souvent chez les anciens auteurs
les noms de Libye et de Cyrénaïque employés comme synonymes ; il n'est pas invraisemblable que
sous la domination romaine on ait aussi donné le nom de Libye à la province consistant en la
Cyrénaïque jointe à la Libye, et que le pays entre l'Egypte et la Syrtique ait été appelé de ce nom,
1) Voy. Barth Wandorungen p. 4 15-4 16 et 432. sur les monnaies d'Aesillas une cista bacchica, sur celles
2) Pellerin, Sestini et Mionnet 11. ce. de Sestius, un moditu.
3) Asconius Pedianus in Divinat (Lugd. 1698) p. 34. 8) Ainsi sur les quinairs cités (note?) de L.SesUus et sur
4) Eckhel Ooctr. Vp.317-318. un denier de L.Ganinius GaUus.
&) Par Sestini et Mionnet 11. ce. 9) Spanheim de usu et prsst. num. Il p.l64. Eckhel Doctr.
6) Osserv. p. 79-80. M. Lindberg le prend pour une urne IV p. 248.
à sufTrage; mais le scrutin n'appartenait pas à la fonc- lo) Ainsi Pellerin, Eckhel, SesUni et Mionnet, voy. 11. ce.
tion du questeur. p. 162 notes 1 et 3.
7) Sestini Lett.VIII p. 135. Morelli Fam. Sestia II. Cohen n) Dcscr. num. vet. p. 562-563. Mus. Fontana I p. 125-126.
Méd. consulaires pi. 38, 8. Précédemment on croyait voir ri) Osserv. p. 78-79.
FABRIC1U8.
165
ainsi que le pays soumis à Rome à Touest de la Cyrénaïque portait le nom d'Afrique. Cette
explication des lettres L et A est corroborée par remploi de la lettre A sur le tétradrachme n'^MA
(p. 130), qui' semble avoir le m^me sens.
Au-dessus des têtes de Jupiter-Ammon et d'Apoll«n on aperçoit deux petits traits, tantôt
droits, tantôt un peu courbés. On peut les prendre pour un ornement; il y a cependant plus forte
raison de les regarder comme des marques d'atelier, voyez p. 159. ^)
L FABRICIVS PATELLIIIS.
429. L FABRIC dans une tablette rectangulaire, ûxée contre un poteau. Q-. PATELLIV(S) Serpent
dressé. JE.l. 8,6&8,3gr. ')
Eckhel^), ainsi que ses prédécesseurs^), présumait que cette monnaie eût été frappée à
Rome; d'après Topinion de ce savant l'empreinte aurait rapport à L. Fabricius qui en 692 u. c. ût
construire le pont conduisant à File tibérine où Esculape avait son culte. Borghesi et Cavedoni
ont à bon droit attribué la monnaie à la Cyrénaïque. ^) Par la fabrique grossière elle s'éloigne
des monnaies frappées à Rome autant qu'elle se rattache à d'autres de cette section; le serpent
esculapien se trouve de même sur les pièces de Pupius et de Scato. La tablette qui porte le nom
de Fabricius , est suspendue à un poteau , en guise d'un décret afûché publiquement. ^)
Le nom du revers n'a pas été correctement lu ou suppléé. Vaillant le prit pour Patemusj
Sestini pour Paterculus] sur l'exemplaire du cabinet de Paris le comte de Borghesi lut avec certitude
1) SesUni a pris ces traits tantôt pour une fleur de lotus
(Descr. num.vet. p.562 no6et7), tantôt pour un A (Descr.
num. vet. p. 562 no 8 , Mus. Fontana I tab.VI, 5 ). M. Lind-
berg y voit les cheveux disposés d'une manière parti-
culière, en renvoyant à la tète de Jupiter-Ammon sur
les monnaies de Sabratha en Syrtique.
a) Mus. brit., cab. de Paris (Vaillant Num. fam. p.431 tab.GS;
Thés. Morell. p. 175 tab. 3, i, Cavedoni Osserv. p.81,flg.,
incorr. décr.); Mus. Pembrock III tab. 19,8 (Cat. de vente
n«782); Cat de la coll. de Lorichs n« 2119 (incorr. décr.).—
Dans les dessins de cette monnaie donnés par Vaillant,
Morelli et Cavedoni, on lit PR au-dessus de la tablette.
Il est vrai qu'on aperçoit ces lettres, à traces faibles et
irrègulières, sur l'exemplaire du cabinet de Paris; mais
par un examen attentif on découvre que la pièce est
burinée à cet endroit, et que les lettres sont gravées
par une main moderne. Ces lettres ne se trouvent
pas sur le spécimen qui est au musée britannique, ni
sur ceux des collecUons de Pembrock et de Lorichs; la
gravure chez VaillanI ainsi que celle chez Morelli (re-
produite par Cavedoni) semblent avoir été faites d'après
l'exemplaire de Paris. MM. Falbe et Liudberg ont jugé
ces lettres de la même manière.
3) Doctr. V p. 210-211.
4) Les opinions des numismatistes antérieurs se trouvent
indiquées dans Morelli Thés. II p. 175.
b) Cavedoni Osserv. p.72et81 suiv.
6) MM. Cavedoni et Borghesi (1. c. p. 8 1-83) appellent cette
tablette tabella aeeuriclata ou subscus, table fournie de
deux anses a coda di rondine, et supposent quelle désigne
l'édit ou le programme provincial que fit publier Fabri-
cius lorsqu'il entra en fonction comme proconsul de la
Cyrénaïque. Sur Texemplaire bien conservé au musée
britannique la tablette n'offre pas de telles anses, ni sur
la pièce figurée dans le catalogue du musée Pembrock
non plus. M. Cavedoni présume que la tablette soit
posée sur deux supports ou piliers; mais par la gra-
vure donnée ci-dessus on voit que les piliers se pro-
longent en haut en sorte que la tablette se trouve au
milieu.
166
CYRENAIQUE.
PATEL qu^ii suppléa en FateUa, PateUarius ou PateUinus. La légende distincte de Texeniplaire
du musée britannique montre que le nom est Patellius. Sur la pièce dans la collection de
Lorichs se trouve PATELLI, qui dans le catalogue de cette collection est lu P*ATELLI; mais
d'après Fanalogie qu'oiïrent les monnaies ^e Pupius, ce nom doit être combiné avec celui de la
face. Fabricia était une famille plébéienne dont on ne possède pas d'autres monnaies. M. Ca-
vedoni pense que le magistrat dont le nom est inscrit sur cette monnaie, ait été le premier pro-
consul de la Cyrénaîque après la répartition des provinces faite par Auguste en 727 u. c. Le
comte de Horghesi est d'avis que c'est le même L. Fabricius qui , d'après l'inscription au pont du
Tibre, fut curator viarum en 733 u. c. ^|
SCATO.
430. Bélier debout à dr. ; au-dessus, une étoile. Avec ou sans grenetis au pourtour. Q-. SC^O
au milieu d'une couronne de laurier. (Fig.) iE. 5J. 10,1— 4,9 gr.**)
431. Tête d'Apollon à dr. , les cheveux tombant en mèches régulières et ceints d'un bandeau.
Grenetis au pourtour. [J:. SC?t Serpent dressé. Grenetis au pourtour.
iE.3. 2,1— l,lgr.*«)
431
431
AUGUSTE.
432. CAESAR TR- POT Tête d'Auguste à dr. Grenetis au pourtour. IJ-. SCATO PR Chaise
curule. Grenetis au pourtour. (Fig.) iE. 7. 13,3— 8,2 gr.**)
433. CAESAR TR- POT AGRI(PP)A. Têtes d'Auguste et d'Agrippa, affrontées. IJ-. SCATO
PROCOS dans une couronne de laurier. iE. 8. 19,2— 12,4 gr.**)
432
i) Gruleri Inscr. p. CLX,3. Voy. Cavedoni Osserv. p. 72.
Il faut cependant remarquer que le prénom Lucius était
ordinaire dans la famille Fabricia, comme on voit par
une autre inscription, Gruter. p. MXCIII, 10; cf. Thés.
Morell. W p. 176.
2) 7 exemplaires de différentes collections et catalogues.
3) Mus. brit. , cab. de Paris (2exempl., Pellerin Lettres II
p.l93,pl.lV,3; Mionn.no 132) et de Munich (SesUniDescr.
num. vct. p. 662 n«2, incorr. décr'.).
4) Cab. de Paris (2 exempl., Pellerin Rcc. I p. Xi, Mionn.
no 133), de Vienne (2 exempl., Mus. Theupoli I p.84,a),
mus. brit. et cab. de Stockholm.
5) 12 exemplaires de différentes collecUons et catalogues.
SCATO.
167
Le bélier, la tête d* Apollon, le serpent, la couronne et la chaise curiile se trouvent comme
types sur les n°* précédents , et la fabrique est pareille à celle des monnaies de Pupius et de
Fabricius; on ne peut donc douter que ces monnaies n'appartiennent à la Cyrénaïque. L'étoile
qu'on remarque au-dessus du bélier, se trouve aussi ajoutée au type principal sur les monnaies
autonomes et royales; elle porte à croire que le bélier est celui d'Ammon, qui fut confondu
avec le signe zodiacal. ')
Le comte de Borghesî a le premier lu, comme nom du magistrat, Scato*); auparavant
on Tavait pris pour S. Cato, en attribuant ces monnaies à la famille Porcia.") Comme sur aucune
de ces monnaies il ne se trouve un point entre S et C, et que les monnaies suivantes ne présen-
m
tent de même que le surnom du magistrat, il faut regarder comme juste la leçon de Borghesi.
Scalo a sans doute appartenu à la famille Magulnia, dans laquelle se trouvait ce surnom.^)
Les n^* 430 et 431, comme ils n'offrent pas la tête ou le nom d'Auguste, sont sans doute
les premiers en date; les n" 432 et 433, ayant TR POT ajouté au nom d'Auguste, n'ont pu être
frappés avant l'année 23 (av. Chr.), où il fut revêtu de la dignité de tribun; mais il se peut qu'ils
aient été frappés quelque temps après, parce que dans les provinces, notamment en Cyrénaïque,
comme on le voit par les monnaies suivantes, le nombre du tribunat ne fut pas comme à Rome
marqué sur les monnaies. PR sur le n" 432 doit être suppléé en PROCOS qui se lit sur le
n**433; ces deux initiales ne peuvent indiquer proprœtor, puisqu'après l'an 27 la Cyrénaïque
n'était plus gouvernée par un propréteur, non plus quœstor proprcatore, magistrat qui après cet an
était adjoint au proconsul, parce que Q ne précède pas^); mais il est possible que Scato n'ait été
que quœstor proprœtore, comme Pupius, ou quœstor **), comme Capito, lorsqu'il fit frapper les deux
premières monnaies, sur lesquelles aucun titre n'est ajouté à son nom.
Quant à Agrippa, dont la tête se voit vis-à-vis de celle d'Auguste sur le n® 433, il n'est
pas connu qu'il ait visité la Cyrénaïque ou qu'il se soit trouvé en aucune relation particulière avec
cette province. Peut-être n'a-t-on placé la tête d'Agrîppa auprès de celle d'Auguste que par la
raison que, étant successeur présomptif et revêtu des |^is hautes dignités, il pouvait être considéré
comme corégent d'Auguste.
PALICANIJS.
AUGUSTE.
434. IMP AVG TR P^T dans une couronne de laurier.
IJ-. PALIK PR Chaise curule. (Fig.)
iE. 8— 6. 16.3-6,9 gr.*')
1) Voyez p. 100 note 4.
2) Voy. Cavedoni Osserv. p. 71.
8) A ce même magistrat on a encore rapporté quelques
autres monnaies, voyez plus bas p. 171.
4) On le voit par une inscription de Prsneste chez Mura-
tori p. CXXXH, 1. C'est à MM. Borghesi et Cavedoni
que nous devons ces renseignements, communiqués
par le dernier de ces savants en 1844 dans une lettre
à M. Falbe. Dans la même lettre se trouve ajoutée la
remarque de Borghesi, que d'après une inscription d'une
tessera gladiatoria la famille Magulnia florissait à Rome
encore en 693 u. c.
5) On n'aurait pu omettre Q avant PR à Tépoque où le
gouverneur des provinces impériales s'appelait proprœ-
tor, c'est-à-dire legattts Auguëti proprœtore. Cf. Borg-
hesi dans Cavedoni Osserv. p. 74.
6) Sestini a lu un Q au revers de Texemplaire du no430
dans la collection de Wiczay ( Descr. Mus. Hederv. III
cont. p. 75 Porcia n«l, cf. Mionn. S. no78); mais cette
lettre ne se trouve pas sur ladite pièce, qui a passé
dans le cabinet de Copenhague.
7) 9 exemplaires de différentes collections.
168
CYBÉNAÏQUE.
435. Même face. Q-. PALI PR. Même type.
436. IMP AV TR PO au milieu du champ. îjr.
437. Autre semblable; au droit, IMP AV TR P.
JE. 5^. 5,8 gr. M
PALIK PR au milieu du champ. (Fig.)
. M.b. 4,4gr,«)
JE.b. 5,4 gr.»)
436
436
La chaise curule et la fabrique font conclure que ces monnaies sont frappées dans la
Cyrénaïque. Le nom de Palicanus appartenait à la famille Lollia. Eckhel supposait que ces
monnaies eussent été frappées par le même L. Lollius que les n** 383 suiv.^); mais le comte de
Borghesi a démontré que par la fabrique elles diffèrent trop de celles avec le nom de Lollius pour
pouvoir être attribuées au même magistrat, et qu'elles sont d'une date postérieure.') 11 y a des
deniers romains portant le nom d'un Palicanus, qui présentent une chaise curule et des types qui
se réfèrent à M. Lollius Palicanus, tribun assez connu sous Pompée en Fan 70; le Palicanus qui
a frappé monnaie en Cyrénaïque, est peut-être le même que celui-là. Les monnaies décrites ici
sont frappées après Tan 23 (av. Chr.), plus tard que celles de Scato, voyez p. 153 et p. 167. PR
indique proconsul ainsi que sur le n" 432, conférez p. 167.®)
CAPITO.
AUGUSTE.
438. IMP AVG TR POT au milieu du champ.
Q-. CAPITO Q au milieu du champ.
iE. 6. ll,8&9,4gr.'»)
1) Cab. de Copenhague (autrefois dans la coll. deWiczay,
Sestini Mus. Hederv. HI cont p. 76 n«i2, Mionn. S.
n«77).
2) Cab. de Munich (Sestini Descr. num. vet. p. 562 no4),
coll. de Borghesi et de Capranesi.
3) Cab. de Paris.
4) Doctr. V p. 237-238.
5) Dans Cavedoni Osserv. p. 66-67.
6) Sestini (Mus. Hederv. Ul cont. p. 76 n» (2, Mionn. S.
no 77) a pris, à tort, le coussin de la chaise curule
pour une couronne, voyex p. 159. — Au cabinet de la
Haye il se trouve une grande tessère de plomb (de
module 1 1 ) qui a sans doute été fabriquée en Cyré-
naïque par un C. Lollius Palicanus. Elle porte au
droit une tête imberbe et les lettres APr, au revers une
massue, C L PALE et quelques caractères incertains.
7) Cab. de Munich (Sestiul Classes gen. p. 174) et de Co-
penhague.
CAPITO. 169
Cette pièce, a cause de sa ressemblance avec la précédente, a dû être frappée dans la
Cyrénaïque, à laquelle elle a aussi été attribuée par Sestini et Borghesi.^) Capito était un sur-
nom dans la famille Oppia. On connaît des monnaies avec la tête de Marc-Antoine, qui sont
frappées par M. Oppius Capito, préfet de la flotte du triumvir et propréteur-); un M . Oppius du
temps des triumvirs est mentionné par Dion Cassius^). Celui qui a frappé cette monnaie, a été
questeur, comme on le voit par la lettre Q. La pièce est postérieure à celles de Scato (voy.
p. 153), mais on ne saurait dire si elle est frappée avant ou après celles "de Palicanus.
Le système monétaire. En examinant combien de divisions contiennent les mon-
naies romaines frappées en Cyrénaïque, on en trouvera quatre qui se séparent Tune de l'autre tant
par les types que par les poids, savoir trois dans les monnaies de Lollius et de Pupius, quatre
dans celles de Scato et deux dans celles de Palicanus. Les pièces aux mêmes types offrent
souvent une si grande différence de poids que la question se présente tout naturellement, si elles
ne comprennent pas plusieurs divisions. Ce qui amène à croire que ces pièces n'ont formé
qu'une seule division, c'est la circonstance que leurs pesées succèdent de très-près 4'une à l'autre ;
il en est ainsi même des monnaies de Lollius qui sont marquées d'une même lettre ou d'un même
chiffre numéral, et qui ont dû être frappées dans le même atelier, par le même fonctionnaire ou
dans la même année; ce n'est que dans les n®M30et434 qu'on peut avec quelque probabilité
admettre plusieurs divisions. Cette diiïérence de poids doit être attribuée à la négligence ou à
l'arbitraire des ofQciers monétaires, à ce qu'il semble, et non pas à un système légal; car on la
trouve soit entre les pièces frappées dans une même année et par un même ofûcier, soit entre
celles qui appartiennent à des années différentes en sorte que les pièces de tel ou tel an sont
plus fortes ou plus faibles que celles de Tannée précédente autant que celles de Tannée suivante.
Quant aux noms à assigner aux divisions différentes, ce n'est sans doute pas aux divisions
monétaires grecques qu'il faut rapporter ces monnaies, pas même celles à légendes grecques.
Les pesées de la f division dépassent considérablement le poids le plus élevé des monnaies auto-
nomes tandis qu'elles correspondent assez bien au poids du dupondius romain de ce temps. Nous
trouvons ailleurs des monnaies frappées par les magistrats romains dans les provinces qui appar-
tiennent au système romain, et il y a des monnaies qui ont des noms de monnaies romaines
inscrits en grec.*) A l'époque où la Cyrénaïque fut faite province romaine, Tas était du poids
d'une demi-once c. à. d. de 13,ô grammes fr.^); mais sous les triumvirs, selon Borghesi, entre
Tes ans 39 et 34, Tas fut diminué au poids d'un quart d'once dans le même temps où Ton com-
mença à frapper le sesterce en cuivre au lieu d'argent, et supprima plusieurs fractions de Tas.^)
i) Sestini Classes gen. p. 174. Borghesi dans Cavcdoni handl. der Gesellschaft der ^^Mssensch. zu Leipzig I
Osserv. p. 71-72. ( 1850) p. 335-336. Cavedoni Numism. bibllca ùbers.
a) Eckhel Doctr. VI p. 55-56. v. Werlliof p. 114 et aill.
8) Olo XL VIII, 53. 6) Borgtiesi dans Cavedoni Numlsm. blblica ùbers. v. Werl-
4) P. e. des monnaies de Chios, sur lesquelles la valeur hof p. 124 suiv. Mommsen Verfall des rômisclien Mûnz-
de 3, 2, 1 et J as est indiquée en grec. wesens, dans Berichtc der Verhandl. der Geselisch. der
&) As aemundalis. Boeclih Mctrolog. Untcrsuchungen p.473- W'issensch. zu Leipzig III-IV (1851) p. 222 sulv.
474. Mommsen Das rômische Mûnziwesen dans Ab-
22
170 CYBÉNAlQUE.
Les espèces que l'on émettait d'après ce taux diminué, étaient: aestertiua^], dupondiua, a», aemù, et
peut-être encore ^adrana.^) Pour appliquer ces noms aux monnaies dont nous nous occupons,
il faut d'abord déterminer, si les monnaies sont frappées avant ou après la réduction de l'as;
ensuite, il faut écarter les diflIcuUés qui dérivent de la grande irrégularité du poids que présentent
les monnaies d'un même magistrat, ainsi que de la discordance de poids qui a lien entre les divi-
sions monétaires des diiïérents magistrats et de même entre les monnaies dont il s'agit et le taux
normal des monnaies romaines en général.
Selon les observations chronologiques qui précèdent, les monnaies de Lollius sont frappées
avant la réduction de l'as à \ d'once |^^ 6,7 gr.), celles de Pupius, à l'époque même oii se faisait
cette réduction, le reste, après elle. Les trois divisions des monnaies de Lollius ont donc été:
dupondius, as et semis. Les trois divisions que comprennent les monnaies de Pupius, offrent
des pesées bien inférieures h celles des monnaies de Lollius. On pourrait les prendre pour as,
semis e( quadrans du même taux semuncial; mais elles s'accordent mieux en poids avec celles
de Scato et Palicanus, qui sont assurément frappées d'après le taux du i d'once, qu'avec celles de
Lollius, et il est très-incertain si l'on a trappe le quadrans. Nous trouvons donc plus probable
que ces monnaies soient postérieures à la diminution de l'as à j d'once et qu'elles oITrent les trois
mêmes espèces que tes monnaies de Lollius. Les monnaies de Scato contiennent quatre divi-
sions distinguées par les types et le poids. On pourrait prendre la quatrième division pour le
quadrans, puisqu'elle offre un poids si petit, inférieur k celui des monnaies précédentes; cepen-
dant, comme elle présente les mêmes tjpes que le semis de Pupius, elle n'a sans doute pas
eu une autre valeur. Les trois autres divisions deviennent donc: as, dupondius et sestertius.
Il est possible que les pièces aux types du a' 430 aient appartenu non seulement à l'as, mais
aussi au dupondius, les plus fortes surpassant en poids plusieurs pièces du dupondius. La pre-
mière division, oITrant plusieurs pièces qui excèdent en poids considérablement le dupondius de
Pupius, convient au sesterce. Les monnaies de Palicanus, si l'on regarde seulement l'empreinte,
D'ont fait que deux espèces, dont l'inférieure a dû être l'as; mais l'autre espèce offrant une série
de poids depuis 1C,3 jusqu'à &,3gr., il est assez probable qu'elle ait compris deux ou trois divi-
sions. La table V ajoutée à la Bn du volume, présente un essai de classement des monnaies
romaiues de la Cyrénaique d'après les divisions monétaires. <
On a classé, incorrectement, parmi les monnaies des magistrats romains de la Cyrénai-
que plusieurs pièces que nous allons citer.
Dans Mionnet se trouve classé ainsi un bronze {M. i] ayant au droit un vase, au revers
un éléphant et le nom HIRTIVS.") Mais on ne rencontre pas d'éléphant sur les monnaies de
1} Ou nummiu, pièce de 4 asses t itTQàeeaçQi'] , le dena- est peu probable. Il est douteui ti le quadrans a été
riut coDiprenant k cette époque 16 asses. frappé a cette époque. ( Ho mm se n \.c.J.
1) Borghesl présume qu'on ait encore Trappe uo trenù >) Suppl. IX p. t89 ti'62; et. la pièce décrite àaot Xum.
(dans CavedonI Num. bibl. 1. c. p. i28)r mais Mommsen Chron. VIII p. 3G n<> 1.
(Verrall I. c. p. 222-323 note 3) a démontré que cela
MONNAIES ROMAINES.
171
la Cyrénaïque, et le nom n'offre aucune raison pour rapporter la pièce à ce pays. Un autre petit
bronze avec la tête et le nom d'Auguste, portant au revers Jupiter debout et la légende S. ...PROCOS,
est rangé dans Museo Sanclementi et Mionnet sous Cyrenaica romana à S. Cato de la famille
Porcia^); Sestini a démontré que cette monnaie appartient à Tile de Chypre.^) Sestini et Mionnet
ont enûn attribué au même S. Cato un bronze (iE. 6) avec la tête d'Auguste (?) , offrant au revers
les insignes du questeur, subsellium et arcula, avec un Q.^) Sestini a lu au revers S. CATO et
LA; mais d'autres exemplaires de cette monnaie, dans les cabinets de Paris et de Berlin, ne con-
tiennent pas cette légende, et la gravure donnée par Sestini fait supposer un spécimen mal con-
servé. Cette pièce appartient plutôt à la Macédoine, cf. p. 163 et 164.^)
B.
Monnaies des empereurs romains après Angnste,
attribuées à la Gyrénaïqne.
Les monnaies suivantes^) ont été rapportées à la Cyrénaïque:
TITE.
439. T AYT KAI2 2EB 0YE2nA2IAN0Y Tête de Tite. 9". (PAAY KYPHNH Tête de femme
coiffée d'une peau d'éléphant. iE. 6.^)
TRAJAN.
440. AYTOKP KAIC NEP TPAIANOC CeB r€PM Tête de Trajan, laurée. Ç-. AHMAPX 6=
YriAT B dans une couronne de laurier. iE. 6.^)
1) Mus. Sanclem. II p. 18. Mionn. no 134.
2) Mus. Fontana I p. 124.
8) SesUni LeU. VllI p. 135, tab. VI, 9. Mionn. S. n<»79.
4) Nous passons par-dessus les monnaies d'Auguste qui
dans les Classes générales sont citées par SesUni sous
la Cyrénaïque, cette classificaUon étant trop incertaine,
ainsi que la pièce certainement fausse avec le nom
d'Auguste et des Cyrénéens, décrite et figurée dans
Thés. Morell. Imp. tab. LVI, 24 d'après Goitzius.
5) Dans SesUni Classes gen. p. 174 deux pièces de Tibère
et de Drusus se trouvent classées sous la Cyrénaïque,
nous ne savons par quelle raison. Nous avons omis
deux autres pièces, évidemment fausses, qui auraient
été frappées sous Alexandre Sévère à Automala, voyez
Eckhel Doctr. IV p. 128.
6) PaUn Imp. rom. p. 113 n^ô (Harduin Num. pop. et urb.
p. 275; Thés. Morell. p. 388, Titus tab.XUI,18; Eckhel
Doctr. IV p. 127; Mionnet n» 161); Cat. d'Ennery p. 522
no3371 (la légende différant un peu); Mus. Hederv. éd.
WiczaI no 7091.
7) Voici les livres dans lesquels ces monnaies de Trajan
sont attribuées à la Cyrénaïque. No« 440-444 et 446-448
dans Revue num. fr. 1851 p. 99-101, n»» 25-32, pi. V,
1-3. par Duchalais. N<»« 443, 444 et 446 dans Leake
Numism. Hell. Afr. Gr. p. 3. N» 444 dans le catalogue
de la coll. de Gaillard (1854) n» 660. No>445et446
dans le catplogue de la coll. de Lorichs par Delgado
no 2080 et 2081.
22*
172 CYRÉNAlQUE»
441. Mêmes légendes et types. M.A^.
442. AYT KAIC N€P TPAIANOC C€B rCPM Même tête. Q-. AH MARX €E YRAT B Cadocëe
ailé. JE. 3.
443. KAIC NEF TPAIAN CES TEPM Même tête. Q-. AHMAPX EH YRAT T Tête de Jupiter-
Ammon. ifl. 4. Den.
444. Mêmes légendes et types. JR. 2\. Quin.
445. AYT KAI2 NEF TPAIAN 266 TEPM Même tête. IJ-. AHMAPX 6= YRAT E Tête de
Jupiter-Ammon. M. 2^. Quin.
446. AYTOKP KAIC NEP TPAIANOC C€B TePM AAK Même tête. ^. Semblable au revers
précédent. £. 7^.
447. Mêmes légendes et types. ^. 6.
448. AYTOKP KAIC NEP TPAIANÛD APICTÛD CEB r€PM AAK Même tête. ^. AHMAPX €=
YflATO <. Tête de Jupiter-Ammon. M, 4. Den.
FAUSTINE aînée.
449. (PAYCTCINA C6BACTH Buste de Faustine. f):. Tête de Jupiter-Ammon. AMMCON.
MARC-ALRÈLE.
450. AYTOKP KAIC M AYPHA ANTONEINOC C€B Tête de Marc-Aurèle, laurée. ^. AHMAPXIK
EZOYC KA Tête de Jupiter-Ammon. JE. 7.«)
451. M AYPHA ANTONEINOC C€B Même tête. Ç-. Semblable au revers précédent. JE. 5.
452. Mêmes légendes et types; la tête de l'empereur est ceinte d'une couronne radiée. JE. 5.
453. Semblable à la face du nM51. [)r. AHMAPXIK €EOYC K<;. Tête de Jupiter-Am-
mon. JE. 7.
454. Semblable à la face du nM52. [J:. AHMAPXIK < €EOYC K Tête de Jupiter-Am-
mon. -/E. 5.
SÉVÈRE-ALEXANDRE.
455. A KAI M AYP CeOYHP AASEANAPOC €Y CEB Tête de Sévère- Alexandre. Ç-. L T€-
TAPTOY Tête de Jupiter-Ammon. iE. 6.»)
456. Même face. IJ-. L FlEMnTOY MAM€A CEB Tête de Julie Mammée. JE. 6.
1) Revue num. fr. 1851 p. 104-105 no40. pi. V, 7. 8) Les n»' 455 et 456 sont classés à la Cyrénalque dans
2) Les no» 450-454 sont classés à la Cyrénalque par Du- Leake iNum. hellen. Afr. Gr. p. 3. Le .dernier n« est
chalais dans Revue num fr. 1851 p. 102-103 n<» 34-38, Indiqué comme un electrotype, sans désignation de la
pi. V, 5; no450 parDelgado (1. c. n<»2082), et no 453 par coilccUon où se trouve la monnaie originale.
Leake (1. c.)
MONNAIES ROMAINES.
173
NMSO. Cette pièce a été traitée parmi les monnaies de la Cyrénaïque par Eckhel, qui
suppose que Cyrène ait pris le nom de Flavia diaprés Vespasien à cause de bienfaits reçus par
cet empereur lorsqu'il administrait la Cyrénaïque et Crète en questeur. M. Duchalais a de même
regardé comme authentique cette* monnaie.^) Il y a cependant plusieurs circonstances qui excitent
des doutes. Selon Harduin l'exemplaire décrit par Patin serait conservé dans le cabinet de Paris;
mais il n'y a pas de telle monnaie ni à Paris, ni dans aucune des autres collections, dont on a
envoyé des empreintes pour cet ouvrage. Sestini a taxé la pièce citée dans le catalogue du
musée Hedervar publié par Wiczai, comme une monnaie surfrappée de Cléopàtre Selene, épouse
de Ptolémée VIII.*) La tête de TAfrique n'a place sur aucune autre monnaie de la Cyrénaïque.^)
N" 440-454. Ces monnaies ont été rangées parmi les monnaies incertaines jusqu'au
dernier temps, où M. Duchalais les a attribuées à la Cyrénaïque. Ce savant numismatiste a été
amené à cette classiQcation par les raisons que les monnaies décrites sous les n*" 440-447 et
450-454 ont été portées, en différents temps et en assez grande quantité, de Tripoli et de Bengazi,
et que la tête de Jupiter-Ammon, qui se trouve sur la plupart, est un type qui convient le mieux
à la Cyrénaïque.'^). Cette classiflcation peut être juste, mais elle n'est pas élevée au-dessus de
doute. Les monnaies de Trajan se rattachent étroitement à un grand nombre de monnaies, éga-
lement sans nom de pays ni de ville, qui portent les types d'Antioche, de Césarée en Cappadoce
et de Lycie, ainsi que d'autres types asiatiques^); on trouve au droit des inscriptions iden-
tiques, au revers la même indication du tribunat et du consulat de l'empereur avec les mêmes
nombres du consulat (2-6), et la fabrique est pareille; on est donc engagé à rapporter toutes ces
monnaies à l'Asie. Quant aux monnaies de IVfarc-Aurèle , il y a également des monnaies de cet
empereur frappées à Antioche qui au revers ont le tribunat indiqué de la même manière. Le
travail artistique des monnaies dont nous nous occupons, est assez particulier, étant à la fois plat
et d'une certaine finesse ou élégance; mais à cet égard elles ressemblent aux monnaies asiatiques
autant qu'elles s'éloignent des africaines, soit qu'on les compare avec celles frappées en Cyré-
naïque sous Auguste et dans les villes à Touest de cette province sous Auguste et Tibère, soit
qu'on les rapproche des monnaies alexandrines, notamment de celles de Trajan et de Marc-Aurèle.
Les pièces d'argent, qui sont des deniers et des quinaires, d-'argent pur, s'accordent pour le poids
et le titre avec les monnaies analogues de l'Asie mentionnées ci-dessus, mais parmi les monnaies
des empereurs frappées en Afrique elles se trouvent tout-à-fait isolées; les monnaies alexandrines
1) Revue iium. fr. 1851 p. 97.
a) Descr. di museo Hederv. III cont. p. 76 ad nol2. Dans
les Classes générales de Sestini on ne trouve pas de
monnaie de Tite citée sous la Cyrénaïque.
3) MM. Falbe et Lindberg ont de même considéré comme
suspecte cette monnaie; Falbe pense que l'exemplaire
de Palin ait été une pièce de Tite mal conservée ou
burinée, frappée à Alexandrie (voy. Thés. Morell. Titus
tab.XHMl).
4) M. Duchalais a encore menUonné deux monnaies, l'une
d'Adrien, l'autre de Marc-Aurèle, portant au revers la
tête de Jupiter-Ammon, et dont des exemplaires sont
également venus de l'Afrique; mais comme elles ont
des légendes laUnes, 11 présume qu'elles soient frappées
dans une autre province située aux environs du temple
d'Ammon, voyez Revue num. fr. 1851 p. 102 et 104,
1852 p. 342-343 et 1853 p. 444. Cf. Musée Thorvald-
sen pi. IV n« 169.
b) Ainsi un sanctuaire avec une image semblable à celle
de Diane de Perge, des bustes de dilTérentes déesses
asiaUques, le génie de l'Arabie etc.; elles oITrcnt aussi
des types purement romains. On les trouve classées
en parUe aux villes et pays indiqués ci-dessus, en par-
tie parmi les monnaies incertaines, voyez Mionnet VI
p. 691-695, no» 523-549; Eckhel Doctr. VI p. 444-445.
174 CYRÉNAÏQUE.
sont d'argent mixte et appartiennent à un système monétaire différent, et dans les autres pays
africains on ne frappïiit pas de monnaies impériales d*argent. La tête de Jupiter-Ammon se trouve
aussi, comme on le sait, sur des monnaies asiatiques. Enfln, quant à la provenance de ces mon-
naies de TAfrique, pour en tirer une conclusion sûre , il faudrait «savoir si Ton ne trouve pas aussi
les mêmes monnaies dans les pays asiatiques; elles sont pour la plupart assez vulgaires; les
monnaies antiques des pays de la Méditerranée, même celles en bronze, sont souvent découvertes
sur telle ou telle côte de cette mer très éloignée du pays où elles ont été frappées.
N'^* 455-456. Ces monnaies ont été classées à la Cyrénaïque par M. Leake, la première
sans doute à cause de la tête de Jupiter-Ammon, la seconde probablement parce qu'elle offre la
même face et a Tannée indiquée de la même manière que Fautre.
175
Remarques aux tables saivantes.
Les noms des villes de Cyrène, Barcé, Evespéris, Sozusa,
Balagrse et Héraclée, des Libyens et des Ptolémées, sont
abrégés ainsi: Cyr., Bar*t Ev,, Soz., Bed,, Eér», lAb,, Ptol.
Les monnaies sans nom de ville sont désignées par: s.n,,
celles ù la légende KOINON, par: comm, T. dans la de-
scription des types indique: Tète; le petit trait — : une ré-
pétition de ce qui précède; «.: suivant.
La table I contient tous les noms, monogrammes et
lettres qui indiquent des personnes, sur les monnaies tant
autonomes que royales; si l'on ne trouve pas tel nom,
monogramme ou lettre, la raison est, qu'ils sont trop in-
distincts ou ont été incorrectement déchilTrés (voy. p. 112),
ou bien que nous ne les regardons pas comme offrant des
noms de personnes (voy. p. 115). Cette table se rattache
au §5. Comme on y voit quelles monnaies, autonomes
et royales, avec et sans nom de ville, de types et métaux
dilTérents, présentent un même nom ou sigle de magistrat,
monnaies qui selon la classiflcation adoptée se trouvent
décrites dans le catalogue en des lieux différents, on pourra
déduire de cette table, dans quelle ville ont été frappées
plusieurs monnaies sans nom de ville, puis, que certaines
monnaies d'argent, d*or et de bronze sont contemporaines,
enûn que telle ou telle monnaie autonome, dont nous ne
saurions déterminer la date par d'autres moyens, appartient
à l'époque des Ptolémées. L'examen du style d'art, de la
fabrique et du poids sert à corroborer, ou du moins n'em-
pêche pas d'admettre, que ce sont les mêmes personnages
qui sur les monnaies d'un genre différent sont désignés
par le même nom ou monogramme, ainsi que par le même
nom écrit en entier et abrégé. A l'aide des diiférents in-
dices qui servent à déterminer la date des monnaies auto-
nomes, nous avons distribué les noms et sigles qu'elles
contiennent, entre les \\^^ et \\\^^ époques; on verra que
les noms écrits en entier ainsi que la plupart des noms
abrégés appartiennent à la deuxième époque, les mono-
grammes et les lettres isolées, i\ la troisième. Ainsi cette
table peut être employée, de difliérentes manières, à éclaircir
la chronologie des monnaies autonomes en général.
Les tables II— V doivent d'abord servir d'index ordi-
naire, par lequel on pourra trouver, d'après le métal et les
types, où sont décrites les monnaies et où est traité ce que
présente leur empreinte; puis, ces tables feront voir quels
types monétaires ont été employés dans chacune des quatre
époques par les différents peuples, villes, rois et préfets
romains; enfin, elles donneront un aperçu du système mo-
nétaire, chaque métal considéré séparément. Pour les
différentes divisions monétaires des différents systèmes, on
verra quels ont été les types de chaque division, à quelles
époques et par quelles villes, rois ou préfets elles ont été
monnayées, enfin, quelle a été la fluctuation du poids dans
les différentes époques et villes. En même temps ces
tables, par l'aperçu qu'elles offrent, sont destinées à justifier
la détermination des divisions et systèmes monétaires. Quant
aux motifs de la répartition des monnaies aux différentes
divisions et systèmes ainsi que de la dénomination de ces
divisions et systèmes, on les trouvera exposés ci-dessus,
pour les monnaies d'argent p. 20-21, 32, 65-67, 87, 116-123
et 149, pour celles en or p.35, 71-72, 116-123 et 149, et
pour les bronzes p. 123-125, 149 et 169-170. Le poids
normal ou moyen, en grammes français, est ajouté au nom
de chaque division monétaire. Les chiffres qui présentent
les poids d'après le système attique (et primitif), sont sou-
lignés une fois, ceux du système phénicien deux fois; tous
les autres chiffres appartiennent au système asiatique, qui
peut être considéré comme le principal. Aux poids de
quelques monnaies d'argent et d'or très-usées nous avons
ajouté (m*.), pour indiquer que c'est de l'état de la conser-
vation qu'il faut dériver le bas poids; du nombre des
bronzes nous avons omis certaines pièces mal conservées
ou frappées sur d'autres, pour ne pas troubler les rapports
des poids.
Table VI. Dans le catalogue des monnaies, où un
numéro comprend plus de deux ou trois pièces dont nous
connaissons le poids, ce ne sont que les poids le plus haut
et le plus bas qui sont cités; dans cette table tous les
autres poids connus sont spécifiés. Afin de présenter à
un même endroit une série complète des poids de chaque
numéro, le plus haut et le plus bas poids, déjà cités dans
la description des monnaies, se trouvent répétés. H est
à regretter que dans la liste des poids laissée par M. Falbe,
dont nous nous sommes servi pour la rédaction de cette
table, aucune annotation concernant la conservation des
monnaies ne se trouve ajoutée. Les poids de quelques
pièces mal conservées ont été omis. Où il y a plus d'un
exemplaire qui offre le même poids, on le trouvera annoté
ainsi: (-ea^).
Table I.
Noms et sigles de personnes sor les moDDties grecqoes de It CyréDdqoe.
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Cyr. ».n.
s.n. Cvr.
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•
Cyr.
s.n. Cyr.
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8.11.
Cyr.
8. II.
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80-8 1 .
44. 26.
44.
25.
44.
50.
55.
52.
26.
54.
47. 49.
48.
45. 25.
25. 50.
49.
I 26.
I 23.
! 23. 81.
318-321
132.
133.
• • •
134.
I
176.
143-144.
39.
42. 323.
44.45.50.; 135.145.
^0. o*. ...
8 11.
Cyr.
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s.n. Cyr.
Bar.
C)r.
s.n.
81.
23.
44.
28.
45. 49.
51.
25. 26.
52.
89.
23. 44.
80.
52.
51.
25.
324.
41.
37-38.
136-139.
• • •
142.
SsBéros.
73.
62.
194.
• • •
220.
74.
• • •
185.
184.
66.
67. 198.
186-189.
75.
200-202.
68-70.219.
334.
40.140-141.
317.
191-192.
211.
203.
57-59.71
214-215.
212.
204.
63.
M.
236.
234.
95.
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Cyr.
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Cyr.
25.
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137.
47.
137.
48.
58.
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163-164.
165.
... 60.
167-168. 207
169.
170.
48.
171-172.
174.
173,
• • •
175.
• ■ •
175.
181.
• •
• •
141-143.
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142.
1
1
141.
1
142.
Cyr.
58.
380.
• • •
Ptol.
s.n.
142. 378-379.
28.
98.
99.
97.
370.
340.
279.
363.
362.
362.
274-276.
278.
368-369.
373-374.
370-372.
381.
375-376.
273.
277.
93.
Les monnaies d'argent de la Cyrénalqoe.
Table U.
Types moDétaires.
I'* Ep«qie.
Fruits OQ pousses de silphium.
Qr. Ornement.
Silphium 00 partie de silphium.
flf. Creux.
Différents types. Qr. Silphium
on fruit de silphium.
Silphium. Qr. Ornement.
Diff.types. Qr.Fruitde silphium.
T. d'Apollon. Qr. Silphium.
T. d^Cyrène. flr. —
T. de Jup.Ammon. IV-SUphium
- IV -
II"* Epeqie.
T. de Jup.Ammon. I^.Silphium.
- *. -
- IV. -
- IV. -
- IV. -
- IV. -
— IV. Triple silphium.
— IV. T. de déesse.
T.deBacchusgr. IV- Silphium.
T. de Lathon. IV. Daim.
I1M.III» Epoqies.
T.deBacchuslib. IV- Silphium
ÏV. -
- IV. -
ïV -
— IV. Triple silphium.
T. d'Apollon. IV. Silphium.
111"* Epoqie.
T. de Jup.Ammon. IV.Silphium.
T. de Ptolémée I. H*. Silphium
et palmier.
— IV. Aigle.
— IV. Silphium
T. de Bérénice. I^*. Massue.
T. d'Hercule (di«d.). IV. Lion.
— (f.diad.) IV. —
T. de Jupiter. IV. Taureau.
Villes,
rtis.
Pages.
Noméros.
4drachDe.
an. 0,0. u.43,0.
2drachine.
iU.$,& fïkJ.i as.6 5
Drachme.
^drachme.
(2mobo1e.
as (1,08.) 0,61.
Obole.
a. 0,54.
^obole.
au. 0,85.
s.n.
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Cyr.
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Cyr.
Bar.
Lib.
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Of. 13*.
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42. 62.
42. 63.
78. 84.
88. 91.
43.
78.
43r63t
78f. 85s
130s.
22s. 31s
24. 32.
23. 32.
47. 64.
89. 91.
com.
Cyr.
Ptol.ï.
Plol.
Lib.
45s. 64.
24. 32.
82. 85s.
48: 65.
37s.
48. 65.
137s.
140.143.
142.145.
130s.
2-15.
16-17.19-20.
21-27. 30.
18.
28-29. 31.
115.
116.
117-118.
287-290.
332-333.
119-121.
291-293.
122-141.
294-324.
344.
33-42.
45-46.
43-44.
176.
334.
142-175.
47-51.
325-327.
328.
177-182.
103.
183.
361.
364.
378-380.
345-346.
348-352.
347.
17,7-17,1
18,8-16,8.
17,8-17,0.
17,1-16,7.
13,4-12,4.
13,6-12,6.
13,8
13,4-12,5.*
• •
(?)
8,63.
8,61. 8,01,
8,4a .
8,40
8,52 . 8,00-6,88.
6,88-5,80.
7,88. 5,68-5,50.
7,42-6,87.6,79-6,88
7.68. 7.51
7,24 .
6.40(«s).
6.90.
7.88. 6,75(u«.)
• •
7.87. 6,53(uB.).
4,80-3,95.
....
4,8t . 4,10.
0,54. o,o8.
3,79 3,80.
3,87.
3,29.
3,48-3,13.
3,85-3,20.
3,80-3,11.
3,50 •3/)o.
%42-3,13.
3,29-2,89(us.)
3,80-2,92.
3,05.
3,21.
2,78.
2,12.
1,96.
2,40. 1,99.
1,61. 1,52.
1,62-1,59.
1,70.
1,65. 1,60
1,68-1,61.
1,60-1,45.
1,63. 1,61
0,89.
0,89.
• •
0,67.
0,87-0,85
0,78-0,77.
2,80.2,17.1,62.
0,60.
0,64.
1,00.
23
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Les monoales d'or de l> CjréDalqoe.
Tjpu Hi^im.
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Pipi.
Ngoéu.
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rt.17,0.
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^ilaièrt.
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Parties de silphium. 1^. Creux.
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T.deJup.Amraoïi. «-. SlIphLum.
s.n.
U.33
52-53.
3,H3.
I^.
Jopittr. It. Quadrige.
Cjr.
46..67t
184-194.
S.SS-S,4S.
Cavalier. If^. Silphium.
-
S0..69
195-204.
Mj-3^,
T.deHlnerre- l)-. Triple eilphlum.
_
5U69>
209-212.
2.ts-2^
- IV. -
s,n.
24. 33.
â4.
2,M. 2.11.
T. de divinités. ft.T.dediviniiÉB.
s.n.
2U^.
55-75.
0,«l-0,TO.
- R. -
Cjr.
52. 70.
213-220.
0,S»-0^.
T. de Jup.Ammon. R. Foudre.
s.n.
26. 34.
76-79.
0,TS-0,ÏO.
Objet indécis. I^. Sliphiom.
-
27. 34.
SO.
0,«.
CaTttlIer el satre. ly. Silphium,
Cyr.
SI. 69.
205-208
^-2^-
Ul-Bp^».
T. de Minerve. !(■. Victoire.
Cyr.
53. 70.
221.
s^*.
T.dePtoleraéel. ^. —
PlOl.t.
137.
359-360-
2^-2^.
— R.Quadrlged'élépbanls.
Ptol.
]40>.
365.
Tm.
/
Les moDDiiies de bronze des Çyrénéens.
Table rV.
Types Donéuires.
Il"' Ifqme.
a. T.deJup.Ammon. 1^. Silphium.
- IV. -
6. T.deBacchuslIb. ^•. —
* -
— flf. Triple silphium.
c. T. deCyrène. I^. —
d. T. d'Apollon (grec). IV. Silphium.
e. T. de Minerve. IV. Silphium.
f. T. de Lathon. IV. —
g. T.deJup.Ammon. IV.Tombeau.
A. T. de Diane. ÏV. Victoire.
i. Gazelle. IV. Silphium.
- ÏV. -
I1"«-U1"* Epates.
k. T. de Jup.Ammon. IV. Roue.
/. Cheval courant (et utre). IV. Roue,
m. Cheval marchant. H*. Roue.
n. Cavalier. ÏV. Roue et silphium.
- IV.
- IV.
0. T. de Jup.Ammon IV. Bélier.
p. — IV. Trident.
111"* Epoqie.
q. T. de Jup Ammon. 1^. Silphium.
r. T. d'Apollon (éjypi.). Ç-. —
«. — ÏV. Gazelle.
1. Cavalier. IV. Silphium.
M. Gerboise. IV. Crabe.
- IV. -
V. Cheval. IV. Bélier.
X. T. de Jup.Ammon. IV. Palmier.
- ÏV. -
y. T. d'Apollon. H*. Cithare.
«. — ÏV. Cheval.
IV. -
- ÏV -
œ. — ï^. Attributs.
0. T. de Rome. ÏV. Abeille.
- IV. -
Tilles.
s.n.
Cyr.
s.n.
Cyr.
s.n.
Cyr.
Ev.
Cyr.
s.n.
s.n.
Cyr.
s.n.
Cyr.
Bar.
Hér.
Ev.
com.
Cyr.
s.n.
Soz.
Bar.
Cyr.
Bal.
Cyr.
Ev.
Bal.
Cyr.
s.n.
Cyr.
Pages.
Koinéros.
4chalkoD.
SchaIkoD.
12,6.
2chalkoB.
8^.
Chalkas.
6.
SKolljboB.
3,5.
2Kol1jboD.
2.
Kolljbon.
1.
27.
53.
27.
53.
53i. 72.
54. 72.
27.
54. 72.
89. 92.
54. 73.
55. 73.
27. 36.
81.
222-223.
82-85.
224-227.
228-230.
■
231-232.
86-87.
233.
335-336.
234-235.
236.
237.
88-90.
28. 36.
56. 74i.
28. 36.
56. 74i.
82. 87.
97i.
89. 92.
38«.
55. 73i
56. 74.
28. 36.
93t
82. 87i
56«.75t.
96s.
58. 76.
59. 76».
89. 92.
95s.
59. 77.
29. 36.
59.77.
91-94.
95.
250.
96-97.
249.
329.
343.
337.
104-114.
238-241.
242-246.
247.
99.
340.
330.
251-269.
342.
270-282.
283-284.
339.
341.
285.
100-102.
286.
15,4.
17,7.
w
15,1
17,7
15,1.
14,6-11,2.
14,7-12,9.
12,9.
12,2-10,3.
(?)
6,7-5,1.
7,4-5,0
6,5-5,6.
13,8-11,1 9,8-7—6 — 5,7
9,4-7,8.
12,1.
8,8-8,1.
8,6-7,9.
8,7-8,8.
5,7.
14,1-10-9-8-7-5,1.
14,5
12,8
6,8
7,2-
3,9-3,4.
3,8.
4,7. 4,8.
4,6. 3,6.
4,8-3,2.
3,6.
4,9-2,6.
• • •
4A
2,0.
2,8.
13,2.
12,2.
5-4-2,9.
3,0. 3,6.
5,6 — 3,2.
5,4 — 3,6.
5,2 — 3,8.
5,2 — 4,2.
. . 4,6.
2^3-1,6.
2,7-lA
1,4-0,7.
23*
Table V.
Les monnaies de bronze des Libyens^ des Ptolémées et des préfets romains<
Types nonéuires.
• •
Les Libyeis.
T. dlfercule. I^. Lion. .
— 1^. Taureau.
T. de Jupiter. H*. —
T. de Minerve. R-. — . .
Les TUlimie^
T. de Ptolumée I. I^. Aigle. .
T. d'Alexandre. IV- — . .
T. de Plolémée I. IV. T. de Bérénice
— IV. Aigle. . .
— IV. Foudre. .
— R-. Cheval marin
— IV- Proue. . .
Bélier. IV. Aigle
T. de Bérénice. IV. Aviron.
T. de Plolémée I. IV. T. de Bérénice
Les préfets rtMalns.
T.deJup.Ammon. IV. Sella curulis
T. d'Apollon. IV' Dromadaire. .
— IV. Caducée . .
T. diadémée. IV- Sella curulis.
T. de Diane. IV. Daim. . . .
Massue. IV. Couronne. . . .
Bélier. IV. Sella curulis. . .
T.deJup.Ammon. IV. Sella curulis
T. d'Apollon. IV. Serpent. . .
Serpent IV. Nom sur une tablette
Bélier. IV- Nom et couronne. .
T. d'Apollon. IV- Serpent. . .
T. d'Auguste. IV. Sella curulis.
T. d'Auguste et d'Agrippa.
R-. Nom et couronne.
Nom d'Auguste. IV. Sella cnruli«
— IV. Nom. . .
— IV. Nom. . .
Peuple,
rois.
Page».
RlB^.
4ekalkn.
ir>,t.
SchallM.
12,».
2ehalkN.
8^.
Ckalkn.
6.
SIMIjkM.
3^.
2.
Macs.
Ptol. I.
Ptol.
Magas.
]31r
353.
—
354.
—
357.
—
358.
137. 139.
362.
138. —
363.
140.144.
366-367.
140t. 145
368-370.
141. —
371-372
— —
373-375.
— —
376.
— —
377.
142. -
381.
148..
382.
- • • •
16,4.
12,4.
1 1,6.
14,3.
8.6.
13,5. 10A
9,9. 8.6.
6,7.
8,1-4.1.
8,5-4,8.
6,9.
7,1-5,1.
4 0-3.4.
4,7-3,0.
4,7-3,8.
4,8- 3.5.
2,2.
lagistrals.
Pages.
Ranéros.
Seslerce.
Dop«Bdios.
27.
Is.
13,5.
Senn.
6,7
(ki- \ïïËàà.]
Lollius.
Pupius.
Fabricius.
Scato.
Palicanus
Capito.
153». 157 t.
154. —
155. —
156. —
161«.
162..
165..
166..
167..
168.
383-390.
391-394.
395-396.
397-403.
404-419.
420-421.
422-423.
424-427.
428.
429.
430.
431.
432.
433.
434-435.
436-437.
438.
• • •
27,4-13,10.
24,5-16,6.
13,8-7,7.
: 4,9-4,1.
12,8-8;0.
27.
13,5.
6,7.
4,8-4,0.
3,3.
(is» Juda.)
• • ■
■ • •
19,2-12,4
• • •
16,l-8.a
• •
0.8-4,0.
8,6-8,8.
10,1 - 8 - 6-4,9.
13,8-8,2.
• •
16,3- 9 - 7-5,8.
5,4. 4,4.
11,8. 9,4.
3,2-2,8.
2,1-1,1.
Sapplément anx poids des monnaies.
Table VI.
NO..
•
Poids.
Nos.
Poids.
No..
Poids.
Not.
Poids.
35.
M.
3,29.
7,46.
10,95.
13,21.
3,15.
7,27.
10,20.
13,09. ^!ei.)
2,w.
6,95.
10,12.
149.
—
7,93.
2,89.
104-
^_
14,18.
10,02.
7,67.
36.
n,4i.
13,30.
13,22.
13,18.
13,10.
13,07.
105.
12,60.
1 1,64.
10,35.
10,10.
9,92.
9,59
9,61.
9,59.
9,'20.
8,90.
8,60.
8,59.
7,52.
7,40.
7,38.
7,35.
7,19.
6,91.
12,96.
9,50.
8.51.
151.
..
7,99.
12^1
8,70.
8,00
7,70.
12,58.
8.56.
6,22.
7,54.
38.
13,33.
13,27.
13,23.
13,07.
12,77.
8,50.
8,49.
7,95.
7,87.
7,74.
113-
114.
10.60.
10,12.
10,11.
0,79.
9,26.
7,53.
7,46.
7,27.
7,25.
7,21.
61.
AT.
0,81.
7,73.
8,78.
6,99.
0;83. (lei)
7,71. (teu)
8,67.
153.
^^^
7,80.
0,78.
7,00.
8,62.
7,72.
7
0,72.
6,99.
7,19.
7,70.
0.71.
6,91.
6,66.
7,49.
68.
69
—
0,90.
0,86. (in.)
0,84. (lei.)
0,87. (I«.)
0,86.
0,93.
106-
107.
6,65.
6,60
6,41.
6,31.
5,10.
9,50.
8,20.
117.
JR.
3,49.
3,39.
3,86
3,35.
3.24.(1*1.)
3,17.
3,18.
155.
—
7,45.
7,30.
7,15.
7,77.
7,76.
7,69.
7.50.
72.
—
0,87.
7,85.
122.
^.^
3,36.
7,83.
0,86.
0,85.
0,84. (tel.)
0,82.
108.
110.
—
4,16.
17,75
17,62.
15,54.
124.
3,27.
3,15.
3,06.
3,50.
156.
•^^
7,77.
7,76.
7,68.
7,63.
76.
0,78.
0,74.
0,73. (4 ei.)
15,10.
14,25.
14,00.
3,40.
3,89.
3,18.
7,51.
7.42.
7,26.
0,72. (in.)
0,71. (4*1.;
13,70.
13,42.
4 t\ ^m.M
127.
.—
13,47.
6,83.
0,70.
13,88.
158.
—
7,81.
92.
JE.
7,97. •
7,83.
mm ^
13,21.
13,05.
12,70.
13,21.
12,P0.(î*i.)
12,44.
7,77. (!*i.)
7,76.
7,74.
95.
7,57.
6,12.
5,72.
9.46.
•
12,59.
12,00.
11,99.
11,95.
129.
—
9
13.47.
13,80.
13,25.
7
7,70. (!*i.)
7,63.
7,45.
•
8m
11,92.
13,f8.
165.
—
7,73.
8,52.
11,75.
13.03.
7,6«».
8,43.
11,51.
12,97.
7,55.
8,22.
11,47.
1 2,92.
6,85.
8,13.
11,87.
1 2,43.
167.
—
7,76.
7,81.
11,26.
138.
—
1 3,40.
7,72. (I«.)
7,79.
10,91.
13,80.
7,70.
No«.
Poids.
NO..
Poids.
1
7.30.
0.^.
7,21.
0,84. (i«.)
168.
— 1 7,73.
230.
iE.
4,29.
3,99.
7,70.
3,50
7.65. "^
3,22.
7,61.
237.
^i—
7,42.
7,52.
6,55.
7,05. (S*i.)
6,41.
170.
— . 7,85.
6,40.
7,84.
5,81.
7,57.
5,05.
7,40.
238.
—
4,95.
171.
— 8,00.
4,79.
7,88.
4,05.
7,76.
3,99.
7,71.
3,96.
7,70.
3,35.
7,66.
,3,19.
7,60 (ÎM.)
3,00.
7,59.
2,69.
7,46.
239.
—
3.60.
7,45.
3.06
7,48.
2,99
7,27.
2,73.
7,20.
249.
^_
8,58.
174.
— , 7,80.
8,02.
7,76.
•
7,95.
7,56.
7,91.
7,89.
250.
-_
2.35.
192.
M. 8,63.
|8,62.(Jei.)
2,30.
2,18.
8,61.(1*0
2,02.
8,60.
1,94.
8,55.
1,78.
208.
—
3,00.
2,88.
1,62.
1,55.
2,87. (IM.)
251.
—
6,08.
2,85. (S*i.)
•
5,55.
2,81.
5,49.
2,88.
5,46.
209.
2,16.
2,15.
2,14.
2,12.
2,00.
5,40.
4,99.
4,95.
4,54.
3,85.
212.
2,16.
2,15.
2.14. (t*i.)'
2,18.
2,11.
252.
6;43.
6,15.
5,85.
5,05.
4,51.
218.
—
0,88.
0,87.
261.
—
6,71.
6,52
Table VI (cent).
N»«.
Poids.
264.
JE..
266. -
267.
268.
5,80.
5,81.
4,06.
4y01.
4,78.
4,36.
4,35.
2,08.
I 6,67.
, 0,06.
5,75.
\ 5,70.
; ^|M.
I 5,40.
i o,36.
5,82.
5,20.
i 5,10.
. 5,05.
4,54.
4,42
4,07.
u,96.
0,79.
6,61.
6,55.
6,50.
6,43.
6,18.
6,12.
5,87.
5,85
5,83. (IM.)
5,82.
|5,50.
I 5,46.
5,34.
5,20.
5,14.
5,00.
4.96.
4,00.
4,66.
4,65.
4,62.
4,50.
4,30.
0,93.
('),43.
6,33.
0,82.
0,10.
0,03.
5,90.
No».
269. -
270. -
272.
Poids.
j5,87.
5,67.
5,46
5,16.
5,03.
4,85. (in.)
4,75.
4.60.
4,46.
G,70.
6,69.
0,42.
5,02.
4,51.
; .5,55. «M
4,88.
4,83.
4,68.
4,66.
4,54.
4,51.
4,50.
4,33.
4,30.
4,23.
4,22*
4,18.
4,04.
4,00.
3,98.
3,97.
; 3,95 (JfU/
! 3,63.
■3,58.
3,55.
' 3,47.
I 3,27.
— I i,93.
' 4,02.
4,45.
4,39.
4,35.
4,22.
'4,21.
4,20.
4,18.
4,05.
3,87.
3,79.
3,75.
3,73.
3,69.
3,60.
3,58.
NO»
Poids.
I
•279. -
280. -
I I
"283. -
'295.
315.
Il
319. . -
I
I T*;*"
332.
339.
341.
3,85.
3,29.
4,67.
4,86.
3,76.
3,61.
3,56.
3,51.
3,20.
4,69.
4,58.
j4,53.
! i)32.
i,10.
3,87.
3,03.
5,48.
■ 5,10.
\ 4,02.
! 4,88.
4,60.
4,47.
4,22.
4,16.
4,08. «M.)
4,02.
4,00.
3,95.
3,62.
.3,59.
Jnm o,32.
3.80.
I
i 3,24.
! 3,13.
— 1 3,07.
' ! 1 2,99.
12,96.
12,79.
13,28.
13,15..
13,12.
12,92.
I — " 3,80.
j :i,22. (îM.)
I 3,21.
I ' 3,11.
. .K. 5,28.
4,99.
4.82.
4,65.
I 4,56.
I 3,88
I
— I 5,27.
355. :Y.
362.
1 3,90.
10,04.
8,29.
8,22.
'366-
367.
, .368.
371. -
372. -
377.
— 4,o>.
, 4,00.
i 3,65.
3,76.
3,44.
— ' 16,4<».
i 13..51.
10,86.
9,21.
8,61.
— 8,10.
8,05.
7,90.
0,65.
0,28.
0,18.
I
: 8,58.
j S,28.
, 7,12.
J7,05.
0,95.
6,75.
7,78.
0,57.
«)«oO.
5,68.
4,80.
— 4,80.
i 3,95.
Noi.
'
Poids.
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1
4,70.
1
4,57.
386.
- 4,29.
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: 4,23.
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■
349.
1
M. 7,80.
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' 7,46.
;7,36.
0,86.
0,62.
' 0,59.
i
'
j0,58.
■ 0,53.
391.
.351. — 7,48.
1
; 7,23.
'
'7,07.
■
1
' 0,75.
0,74.
398.
1
0,71.
Poids.
3,66. (Ifi.)
404.
• I
410. -
415.
421. : -
422.
423.
I -•,'*'.
20,80.
15,60.
27,40.
23,24.
22,12.
21,00.
18,76.
16,72.
13,00.
13,80.
12,14.
10,63.
9,00.
8,00.
23,86.
21,00.
18,83.
16,66.
12,80.
10,80.
0,76.
1),45.
8,78.
8,29.
11,78.
ll,oa
10,60.
9,89.
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